Les réformettes, les partenariats sociaux avec l’Etat et les capitalistes, le capitalisme « vert » ou « à visage humain », les changements de gouvernements, les remaniements ministériels, les hauts conseils de ceci ou de celà, les assemblées citoyennes étatisées sans réels pouvoirs, les miettes, les augmentations de salaires pour faire taire, les primes pour les sacrifié.e.s au Capital, les grands débats sans lendemain, les ONG, partis et syndicats réformistes et pacificateurs, les jolis discours, les promesses/mensonges, la pseudo-sécurité avec répression partout, reconnaissance faciale, drones et traçage numérique, l’intelligence artificielle forcément inhumaine, les new deal et les green deal, le développement durable, les technocrates et élites qui décident à notre place... C’EST FINI, on n’en veut plus, TERMINE !
Ne nous calons plus sur les annonces, dates, agendas et effets de communication des pouvoirs, mais sur nos propres objectifs et besoins.
Cet article ne traite pas des mesures sanitaires post-confinements, d’autres traiteront ce sujet.
Nos objectifs ?
Destitution du gouvernement, mise sous tutelle des forces de l’ordre, mise en laisse du capitalisme... ...pour commencer ! - Racisme institutionnalisé, tabassages, drones, hélicoptères, police politique, civilisation capitaliste criminelle et désastreuse... : STOP !
A présent, prenons bien la mesure des choses, si les peuples de france ou d’ailleurs veulent voir leurs conditions de vie s’améliorer vraiment, s’ils veulent garder une planète à peu près habitable, ils devront forcement s’engager dans des objectifs plus radicaux, révolutionnaires, des bifurcations profondes, donc forcément en rupture complète avec la gestion étatique et avec la civilisation capitaliste.
Voir par exemple :
- Pour que vivent les mondes d’après - Contribution au mouvement social en préparation + Préparons-nous à mettre vraiment ce monde à l’arrêt - Deux textes pour penser plus loin que juste s’adapter et résister aux désastres
- Détruire le capitalisme avant qu’il ne nous détruise ! - Quand plusieurs auteurs se rejoignent pour asséner cette évidence que beaucoup refusent encore, préférant le déni et l’autruche - Des articles à faire lire aux défenseurs et acteurs du capitalisme et de ses déclinaisons
- Les scénarios de la suite de la crise - Stratégies pour éviter la continuation du désastre - Comment renforcer les chances d’un scénario de changement profond et radical ?
- BAnderole à Saillans : l’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire et défaire
Le problème n’est plus de s’opposer sans fin aux conséquences néfastes (elles sont innombrables et intarissables) de la « méga-machine » à tout broyer. Ce monstre affamé de vies et de Croissance forme un tout cohérent et irréformable, l’objectif devrait donc être principalement de l’arrêter et de le remplacer.
Pour approcher ces objectifs, il est évident que les pétitions, marches, manifestations, grèves épisodiques et/ou sectorielles, banderoles, tribunes, élections ne pourront pas suffire, et pourraient même servir de dérivatifs pour occuper et noyer les énergies révoltées dans le désespoir et l’impuissance.
Même les émeutes et les manifs sauvages, trop éphémères, trop peu impactantes sur l’économie et trop facilement contrôlées par le Pouvoir et ses flics, ne pourront pas suffire.
L’étude de l’histoire et de ces dernières années montre que les actions à mener pour atteindre ces objectifs se situent dans deux grandes catégories complémentaires :
Résistance et attaque
La civilisation capitaliste et ses Etats mènent une guerre sans merci contre les peuples et le vivant, et en temps de guerre, la meilleure défense est l’attaque.
Les rapports de force pour résister aux assauts des pouvoirs et pour les contraindre à plier (voir à disparaître), pour aussi exproprier les grands capitalistes, etc. sont de ce type :
- Grèves longues et dures des secteurs clé de l’économie (énergie, transports, raffineries, ports...)
- Blocages économiques conséquents si il y a suffisamment de motivé.e.s
- Sabotages des flux et des infrastructures clé de l’économie capitaliste
- Occupations des grands centres urbains par d’immenses foules pendant des jours pour tout bloquer et s’organiser (voir printemps arabes)
Le tout avec de multitudes d’assemblées, de désobéissances civiles, de maisons du peuple, de zones occupées, de communes libres, etc.
Autonomie et autogestion
Si les rapports de force et attaques doivent viser large, au niveau national ou plus, l’autonomie se mène d’abord localement.
Pour pouvoir manger (voir aussi, risques de pénuries alimentaires + https://mediascitoyens-diois.info/2020/04/des-ombres-planent-sur-la-securite-alimentaire-mondiale/), pour s’habituer à l’auto-organisation, et pour préparer le remplacement de ce qu’on veut voir disparaître, il est crucial également de faire grandir partout dès maintenant des activités concrètes d’autonomie :
- Dans chaque territoire, faire vivre et grandir une culture de résistance dans toutes ses dimensions (assemblées, autonomie matérielle, communication, luttes, auto-éducation, communes libres...)
- Viser d’abord l’autonomie alimentaire (potagers, petits paysans, mini-production, jardins partagés, vergers collectifs en permaculture, ateliers de transformation, groupements d’achats...)
- Retour d’une sécurité sociale gérée par les travailleuses et travailleurs
- Faire grandir divers médias libres et puissants, sur divers supports, pas que internet
- Créer diverses structures formelles ou informelles qui vivent hors de l’emprise de l’Etat et des règles de l’économie de marché (coopératives égalitaires à but non lucratif, associations, collectifs autogérés, ZADs, Zag...), pour faire grandir les liens entre les humains et avec les autres vivants
- Etendre les réseaux de solidarité et d’entraide, les caisses anti-répression, etc.
Il y a largement de quoi faire pour toutes les énergies, avec de la place pour les diversités de mode d’action.
L’essentiel étant de tenir les objectifs et de les approfondir.
- Souvent, les enfants comprennent mieux les enjeux que les adultes
Pièges à éviter
Comme d’habitude, gouvernements, merdias, Etats, capitalistes et structures réformistes essaieront de faire diversion et de garder les révoltés dans des chemins connus, balisés ...et surtout largement inoffensifs.
Examinons quelques unes de ces ruses classiques et éculées, mais qui risquent, malgré les multiples mises en lumière dues à la pandémie, de marcher encore auprès d’une part importante de la population :
1. Le verbiage
Gouvernements et merdias rivalisent d’astuces pour diviser et décourager les révoltés. Ils mettront en garde les mécontents contre les « violents », les « factieux », l’ultra-gauche anarchiste radicalisée, le chaos, le risque de dérive populiste vers l’extrême droite, les éco-terroristes, etc. Ils valoriseront les gentils non-violents, les pacifistes soignants, les raisonnables politiciens et syndicalistes qui jouent le jeu de « la-démocratie » et respectent scrupuleusement « la-légalité ».
Il y a aura aussi les multiples enfumages langagiers à base de promesses, de débats, de concertations, de main sur le coeur, de « on a compris », « on va changer », de « jours heureux », etc.
ANTIDOTES : ne pas écouter les merdias ni les oligarques, réécouter les promesses passées jamais tenues, regarder les vidéos qui font des compilations de mensonges, se rappeler du « grand débat » de macron, aller rencontrer, agir et discuter avec les révoltés.
2. Les mesures sociales et/ou écologiques
C’est un des pièges les plus retords et le plus dur à circonvenir.
Dans l’immédiat, ce piège sera peu utilisé, les pouvoirs vont d’abord essayer de continuer en pire, en accentuant la répression et la surveillance, les régressions sociales, l’austérité sur fond d’état d’urgence économique et de pandémie toujours menaçante. Ils diront : « attention si vous êtes pas sages, pas assez obéissants, ce sera le retour à l’assignation à résidence surveillée (confinement) ».
Ensuite, si des révoltes menaçantes ont lieu, ce qui arrivera certainement d’ici la fin de l’année 2020, les pouvoirs lâcheront du lest : des primes ou des augmentations de salaire pour certaines catégories, des sous pour certains services publics, des miettes de droits, peut-être des miettes d’accès au conseil de direction des entreprises, des bouts de réformes vers une « démocratie » participative...
Le gouvernement et les lobbys capitalistes doseront ça savamment de manière à ne rien changer au fond du système en place, et à lâcher juste le minimum utile pour diviser et calmer les contestations.
En 68, des hausses importantes de salaire avaient suffit à faire oublier les éventuelles velléités de renverser le capitalisme.
ANTIDOTES : relire l’histoire des grèves et luttes passées, s’informer sur le côté irréformable du capitalisme, se rappeler qu’on est tous dans la même galère, approfondir ses analyses et convictions, être solidaire avec les plus pauvres et précaires pour qu’ils puissent tenir la grève sans céder suite à quelques miettes, se rappeler que notre salut n’est pas dans davantage de consommation mais dans la qualité des liens et des productions décidées par nous, ne plus regarder la télé et la publicité, ne pas laisser les syndicats, organisations « non-violentes » et partis réformistes prendre la main, négocier la reddition, jouer les intermédiaires et pacificateurs...
- Refusons le retour à la normale
3. Trop grande focalisation sur les macronistes et les flics
C’est un pot de miel piégeux dur à éviter également.
Le gouvernement, les politiciens, les oligarques de cour et la flicaille sont généralement les premières cibles de la vindicte populaire. C’est logique car les raisons valables ne manquent pas :
- brutalités et racisme policiers institutionnalisés, répressions tout azimut...
- mensonges, manipulations, décisions criminelles, mépris des oligarques and co
Comme on a à faire quotidiennement avec le racisme, la répression et l’arbitraire des flics dans la rue, avec les abominations du gouvernement, on tend spontanément à s’en prendre à eux en priorité.
Il y a là aussi un côté culturel, une habitude populaire, et une ruse de la civilisation capitaliste, qui envoi les flics et les politiciens en première ligne faire diversion et faire office de punchingball.
Tant que la population s’en prend surtout aux flics elle se fait laminer car ils sont surarmés, tant qu’elle tape sur les politiciens, elle oublie le capitalisme et ses suppôts, et peut se calmer avec un remaniement ministériel ou un changement de gouvernement complet.
Les flics et les politiciens ne servent pas seulement à réprimer, à réprimander et à enfumer, ils servent aussi de leurres, de dérivatifs, de fusibles.
Tandis qu’on s’excite sur tel ou tel ministre ou président méprisable, menteur, cynique et criminel, on oublie le capitalisme, les multinationales et actionnaires dansent en continuant sans problèmes leurs business meurtriers.
De longue date, les peuples ont été habitués à sacraliser le travail, la libre entreprise, les patrons-qui-prennent-des-risques, les investisseurs si sensibles à l’environnement socio-politique, le bénéfique libre marché qui-réduit-la-pauvreté, le respect-de-la-liberté-de-chacun dans le cadre capitaliste inégalitaire, à croire qu’on vit en-démocratie, à s’imaginer que les gouvernements et les assemblées nationales gouvernent tout.
De ce fait, les travailleurs ont encore souvent du mal à remettre en cause vraiment le capitalisme et à faire grève à fond, ils voudraient juste réformer certaines conséquences indésirables. En plus des contraintes matérielles (peur du chômage, précarité, concurrence pour l’emploi, emprunts...), ces emprises idéologiques font adhérer l’exploité à sa domination et à ceux qui le dominent.
Les privatisations partout et les intérêts aux bénéfices de l’entreprise servent aussi à ça.
D’autre part, la croyance encore forte à l’Etat salvateur, régulateur, protecteur, providence, la foi dans une grande puissance publique étatique possiblement bonne qui pourrait mettre au pas le capitalisme fausse la perception. En réalité, l’Etat, et les gouvernements qui y sont liés, fait pleinement partie de la civilisation capitaliste, c’en est une pièce majeur, un rouage indispensable. Par essence, l’Etat est lié au capitalisme, il ne pourra pas s’y opposer vraiment, juste mettre des bornes, au mieux imposer des réformes et de meilleurs droits sociaux si les peuples luttent, mais sans toucher à l’essentiel qui fait que le système perdure, aux dogmes et aux structures (propriété privée, argent, concurrence, libre marché, Croissance, marché du travail...).
Dans des articles indiqués en bas de page, il est développé le fait que les gouvernements sont de plus en plus inféodés aux grands capitalistes. Les politiques décidées sont directement celles du grand capital, on le voit bien avec Macron le laquais en service commandé des lobbies capitalistes.
Nombre de hauts fonctionnaires naviguent entre secteur public et privé, les classes sociales et les écoles des dirigeants capitalistes et des technocrates étatistes sont les mêmes. Ils partagent le même goût pour la centralisation, la gestion des foules par des élites sachantes sans véritable démocratie, l’idéologie d’un progrès par la Croissance et la technologie, la foi dans la civilisation industrielle, le solutionnisme par la technologie, l’utilité de la coercition, etc.
L’Etat a besoin du capitalisme pour ses recettes et mettre au travail les gueux qui sinon risqueraient de vouloir l’abolir, le capitalisme a besoin de l’Etat pour réguler un peu sa propre violence, réparer ses « crises » récurrentes et tenir les foules en colère par les flics étatiques payés par nos impôts.
Le capitalisme crée une insécurité matérielle qui justifie l’Etat, tandis que l’Etat diffuse la propagande (via l’éducation nationale notamment) qui justifie le capitalisme.
Les grands merdias des milliardaires, soutenus par l’Etat, aident bien également.
ANTIDOTES : lire certains des articles indiqués en bas de page, et d’autres, sur ces questions, augmenter l’autonomie locale pour être moins dépendant de l’Etat et du capitalisme, augmenter la solidarité populaire pour être moins obligé de s’en remettre à l’Etat, analyser les séquences de manifs et émeutes de ses dernières années, lire des textes sur les guerres asymétriques et sur les résistances populaires du passé
4. La reprise en main par des structures réformistes
De leur propre chef ou manipulées par l’Etat, les syndicats, ONG et partis réformistes vont vouloir temporiser, négocier, cantonner les revendications et objectifs à des points dits « atteignables », « raisonnables ».
Elles sont des intermédiaires entre les pouvoirs et la population, et entendent bien jouer ce rôle et le garder. Parfois, l’objectif de ces structures peut devenir simplement « se perpétuer » et assurer les salaires des employés.
En même temps, elles sont en partie le reflet des souhaits de « leurs bases » (ça dépend du degré de démocratie interne des structures). Si la base ne veut pas faire de « révolution », les structures voudront encore moins.
Ces structures seront embarquées dans les initiatives « citoyennes » du régime : remaniement ministériel, « grenelle » de pandémie et de relance, débats...
Elles miseront essentiellement sur les élections et les moyens légaux qui par définition sont conçus par les pouvoirs pour ne pas trop gêner la marche de la civilisation capitaliste.
En ce moment, nombre de ces structures réformistes, parfois animées des meilleures intentions, rivalisent de projets réformistes, de Green Deal et New Deal, d’assemblées citoyennistes, de nouvelle constitution, etc.
Il y a de tout là dedans, souvent le pire, mais aussi des trucs qui ne sont pas à jeter. Le problème est que ces idées ne changent rien au cadre général.
Elles sont donc illusoires pour deux raisons :
- Les pouvoirs les appliqueront a minima, de manière frelatée, ils utiliseront les mêmes mots mais pour faire les choses au rabais afin de se faire bien voir et d’enfumer les plus naïfs
- La civilisation capitaliste continuera malgré tout sa logique, qui est la Croissance et le productivisme aiguillonnés par la concurrence et la quête du profit, et donc les catastrophes climatiques/écologiques/sociales continueront de s’aggraver et de se préparer pour aller de pires en pires
ANTIDOTES : comme les gilets jaunes s’auto-organiser depuis la base sans chefs ni structures centralisées, désavouer à l’avance les récupérations et négociations menées par les franges réformistes, relire les exemples historiques, fomenter des alliances intelligentes radicaux/réformistes où les deux « pôles » deviennent complémentaires pour aller le plus loin possible dans les transformations positives
- Et « après », nous ne reviendrons pas à la normalité, car c’était le problème !
5. Objectifs et actions trop sectorielles
Ce point rejoint le précédent.
Ce piège a commencé à se fissurer avec les gilets jaunes et avec certains travailleurs et syndiqués lors des luttes anti contre-réforme des retraites cet hiver.
En effet, les travailleurs ont pu bien se rendre compte que les grèves perlées, sectorielles, épisodiques, ne menaient qu’à la défaite.
La leçon est-elle vraiment retenue pour l’avenir ? Rien n’est moins sûr.
Durant le déconfinement progressif, on risque de voir les luttes se concentrer sur les services de santé, sur les services publics, pour certains secteurs qui se sont révélés plus utiles que les boursicoteurs comme les éboueurs, les caissières.iers ou les livreurs.es. Et ainsi on oubliera de s’en prendre aux structures du capitalisme.
Les classes aisées seront heureuses de soutenir avec bonne conscience les soignant.e.s sans avoir à s’attaquer aux rouages du capitalisme qui leur permettent d’avoir une situation sociale et matérielle plus confortable.
Des revendications particulières par secteurs sont sans doute utiles et légitimes, mais à condition qu’elles s’inscrivent dans une lutte globale, collective et coordonnée contre les fondements même du capitalisme.
Comme l’idéologie capitaliste et ses structures matérielles ont poussé depuis longtemps les humains à l’individualisme, au chacun pour soi en guerre contre tous, aux luttes corporatistes secteur par secteur, ce piège est très difficile à dépasser également.
La plupart des gens, surtout s’ils sont dans un secteur vital comme les transporteurs routiers (qui savent qu’ils pourront obtenir des avantages s’ils râlent) préfèreront être sûr d’obtenir pour eux des primes ou augmentations de salaires plutôt que se battre pour tout le monde dans une utopique et aléatoire lutte contre les structures fondamentales du capitalisme.
On n’est plus au temps d’une grande classe de prolétaires ayant le même niveau de revenus et subissant les mêmes avanies du capitalisme, à présent de multiples classes sociales en compétition lorgnent sur les avantages réels ou supposées de la classe du dessus en aillant peur des classes en dessous.
En intégrant un maximum de gens dans le cauchemar de la consommation, du crédit, de l’intéressement aux bénéfices, dans la perte d’autonomie, le capitalisme empêche structurellement une large union de se faire contre lui.
Seuls les minorités militantes issues de diverses classes et les classes sociales les plus exclues pourraient alors arriver à se rejoindre ?
Peut-être qu’il faudra hélas attendre une paupérisation générale, des catastrophes pire encore que l’actuelle pandémie, un retour à une forme « d’égalité de condition dans la précarité et la mort » pour voir émerger une union large contre le système capitaliste ?
Le problème, c’est que les très graves problèmes climatiques et écologiques (et donc sociaux également) ne peuvent pas attendre, c’est maintenant qu’il nous faut stopper la civilisation industrielle, d’autant qu’elle risque de s’ancrer encore plus dans la folie destructrice avec de nouveaux crans : informatisation accrue, 5G, reconnaissance faciale, traçage numérique permanent de tout le monde, etc.
Ce qui pourrait signifier que les forces contestataires devraient bifurquer rapidement vers d’autres formes de luttes, en comptant moins sur l’effet de masse des grèves et manifs que sur l’efficacité percutante, en comptant davantage sur la clandestinité et la furtivité d’attaques éclair que sur les combats de rue prévisibles ?
ANTIDOTES : revoir les séquences de grèves de cet hiver, celles des cheminots récentes, celles des soignant.e.s, relire Marx et la critique de la Valeur, s’imprégner des idées anarchistes, voir les sites d’écologie radicale (Floraisons ou DGR), développer l’autonomie et la solidarité locale pour briser les barrières entre classes, soutenir les révoltes de quartiers populaires, soutenir les actions illégales, soutenir les luttes des plus précaires (sans papiers, petits paysans, employé.e.s de nettoyage...)
6. Trop de spontanéisme et d’improvisation
Il existe parfois des tendances à foncer dans le tas, à ne rien prévoir.
On voit ici que vu l’importance des pièges et l’énormité de la tache, il sera difficile de s’en remettre uniquement à l’improvisation et à la spontanéité.
Les formes d’organisation, d’anticipation, d’actions sur la durée sont tout aussi indispensables que la souplesse de l’instant.
Bien entendu, l’excès inverse dans la prudence, l’organisation, la bureaucratie, l’échafaudage sans fin de plans compliqués est tout aussi dommageable que le spontanéisme érigé en système unique.
Exemples de nécessités d’anticipation :
- si on n’a pas prévu à l’avance comment faire pour pouvoir manger sans revenus salariés, il sera difficile de faire grève longtemps. Le pillage improvisé de supermarchés ne pourra pas suffire.
- si on n’a pas prévu des moyens d’impression clandestins, il sera difficile de faire face à la coupure/censure d’internet pour l’information militante une fois la contre-insurrection installée
Que voulons nous vraiment ?
Nous enliser dans les enfumages et des réformismes sans issus, laissant la civilisation capitaliste détruire davantage nos moyens d’existence et rendre la planète inhabitable ?
Ou nous battre ensemble pour essayer que ça change vraiment ?
L’avantage de l’assignation à résidence surveillée, c’est que pas mal de gens ont le temps de lire et de réfléchir...
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