Voici deux vidéos pour réfléchir à la suite, suivies de mes remarques.
1. 🚨 Live Anasse Kazib - Répression à la RATP - Bilan et perspectives pour la suite après 54 jours de grève ! #OnlacheraRien
Mes suggestions et remarques
J’aime bien l’intervention de Anasse, son côté pragmatique.
Car on sait qu’en France le régime macroniste se fout complètement des simples manifs, des défilés aux flambeaux, des grèves perlées et des perturbations de voeux, ce qui le fera plier sont les atteintes réelles à l’économie.
Vue la gravité de la situation et vu tout ce qui a déjà été mis en jeu par les travailleurs et toutes les personnes en lutte, il est inenvisageable de perdre et de laisser passer cette contre-réforme retraites, on doit donc continuer.
Anasse a raison de rappeler qu’il faut une grève forte tous en même temps, de la durée qu’il faudra, coordonnée entre tous les secteurs qui veulent vraiment faire la grève reconductible, sans passer par les directions syndicales. Si notamment des secteurs clés de l’économie font en même temps une grève longue et dure (logistique, ports, raffineries, énergie, transports, transporteurs ?), le régime macron est cuit.
Mais je pense aussi qu’il faut aller plus loin comme le dit Raoul Hedebouw du PTB Belge, avoir de l’audace, sortir du cadre.
C’est à dire ne pas faire tout cet effort collectif juste pour imposer le retrait de la contre-réforme retraite, mais exiger bien plus.
Même en restant dans une perspective classiquement réformiste, il y a matière à être nettement plus offensif.
Tout les secteurs en lutte devraient se rencontrer, gilets jaunes y compris bien sûr, lister ensemble toutes leurs revendications (améliorations, transformations radicales, retraits de mesures anti-sociales, etc.), et ensuite toute la coordination s’engage par écrit à ne pas cesser la grève tant que toutes les revendications de chaque secteur ne sont pas satisfaites.
Là ce serait de la vraie solidarité, et un vrai coup d’arrêt aux menées capitalistes et gouvernementales visant à tout piller et tout privatiser.
En effet, tant que chaque secteur lutte pour son coin, c’est mort, le gouvernement s’en moque, à part quand c’est un secteur clé pour lui comme les transporteurs ou les flics.
Par exemple, quand les hôpitaux ou les pompiers protestent, le gouvernement s’en contrefout car ils ont obligation d’assurer le service quand même et ils ne bloquent pas l’économie.
En revanche, si les revendications des pompiers et personnels d’hôpitaux sont mêlées aux autres, alors ils obtiendront satisfaction.
Avec une telle stratégie commune, une grosse grève permettrait en une fois de résoudre bien des problèmes, d’améliorer vraiment notre sort, et de contrecarrer pour de bon les menées antisociales du régime macroniste qui est au service du Capital.
Puisque dans un régime oligarchique centralisé les élections ne mènent à rien et que les partis sont de toute façon prisonniers du cadre capitaliste/financier (voir Grèce et Tsipras), c’est aux mouvements de révoltes et de grève de prendre le relai pour imposer des changements profonds et positifs.
De plus, ce serait tout à l’honneur des travailleurs en grève de prendre en charge aussi les revendications de secteurs sociaux piétinés par le Pouvoir, comme les sans-papiers, les chômeurs, les prisonniers, les SDF, les itinérants..., qui eux ont encore plus de mal à faire valoir leurs droits.
Les saloperies gouvernementales anti-sociales présentes et passées à revoir complètement ne manquent pas, et on pourrait y ajouter les innombrables saloperies anti-écologiques à éradiquer, exemples :
- les mesures anti-chômeurs via Pôle-emploi, les sanctions accrues et baisses d’indemnités
- toutes les privatisations : SNCF, ONF, barrages, hôpitaux, aéroport, autoroutes
- la 5G et le linky : à arrêter au plus vite
- les petits et gros projets inutiles : à arrêter au plus vite
- la loi de démolition de la fonction publique - L’affaiblissement partout du statut de fonctionnaire, pour qu’il devienne aussi soumis et précaire que la privé
- les réformes pourries qui déplaisent aux profs et élèves (Blanquer, BAC...)
- Les lois environnementales moins contraignantes pour les projets inutiles
- Le sort des paysans, le soutien au bio local paysan
- La précarité des étudiants
- Revenir sur les lois anti-exilés
- Interdir LBD et grenades explosives
- Réformer complètement la police
- La vie des itinérants menacée par une nouvelle loi
- etc., etc., etc.
- Grève générale insurrectionnelle
En s’inspirant des gilets jaunes, et avec un peu plus d’audace et de lucidité, ce mouvement de grève fort et coordonné (qui serait forcément assorti de blocages et de manifs) pourrait aller beaucoup plus loin et exiger également la démission du gouvernement, la dissolution de l’assemblée nationale, la remise à plat des institutions politiques pour les rendre démocratiques, voire, qui sait, des mesures fortes pour mettre en laisse pour de bon le capitalisme et sa finance ?
Quitte à devoir frapper fort et assumer des grèves longues et dures, autant exiger le maximum. Si on doit mettre l’économie et le gouvernement à genou pour obtenir UN truc, autant en exiger 10, 100, l’effort à fournir est le même.
Ayons conscience de notre force collective, c’est l’occasion historique d’opérer un grand virage, d’autant que si on laisse faire macron et ses donneurs d’ordre capitalistes, alors la suite sera beaucoup plus dure pour nous tous, pour le climat, pour les espèces vivantes.
Y a plus qu’à...
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