L’espace public est réduit à un théâtre d’opérations policières et marchandes

Sous prétexte de masques : police partout, répression et surveillance - Crest transformé en zone surveillée ?

lundi 31 août 2020, par Camille Z.

A Crest, à Paris, à Nice, partout, l’Etat policier (pléonasme) étend son emprise. Les flics sont partout, armés de fusils d’assaut pour une question de masque, ils quadrillent l’espace public et font régner leur loi, la loi, celle de la terreur et du capitalisme, celle de la dystopie totalitaire où tous les prétextes sont bons pour surveiller et punir !

🔴 DYSTOPIE

Nous y sommes : des policiers patrouillent avec des fusils d’assaut pour une simple question de masque.
A quel moment avons nous basculé ? Quand « l’antiterrorisme » est devenu un prétexte à la militarisation de l’espace public ? Quand les médias ricanaient à la simple évocation de l’expression « violence policière » ? Quand la population est restée indifférente face à l’état d’urgence et aux mutilations causées par les forces de l’ordre ?

A force de hausser les épaules et détourner les yeux, on en arrive à ça.

(post de Nantes Révoltée)
(source)

L’espace public est réduit à un théâtre d’opérations policières permanentes
Sous prétexte de masques : police partout, répression et surveillance

- Cerveaux non Disponibles commente cette même situation :
Ce moment où l’on se rend compte qu’il est devenu « normal » de voir des policiers avec des fusils d’assaut pour contrôler des citoyens qui boivent des coups dans des bars. Essayez la dictature qu’il disait l’autre... Bah c’est fait ! Et on aime pas ça du tout.

- Exemple de brutalité policière suite à un non-port de masque à Nice :

Exemple de brutalité policière suite à un non-port de masque à Nice
Ce sont les directives gouvernementales et les flics qui souvent créent et agravent les problèmes
(montage photo de Cerveaux non disponibles)

Même le Figaro en parle.
Le gouvernement crée des lois et situations absurdes, et après forcément les gens se rebiffent, n’obtempèrent pas, et là les flics ont un motif pour réprimer sans vergogne.
Par des directives absurdes, violentes et disproportionnés, c’est donc le régime en place qui crée des situations conflictuelles.
En ordonnant à ses flics d’être sévères et en leur lâchant la bride, le régime en place crée les conditions des brutatlités policières accrues dans n’importe quelle situation (souvenez vous par exemple de la mort de Steve à Nantes !).

"En dehors du travail, tout sera interdit,
marcher dans les rues,
se distraire, chanter, danser..."
George ORWELL 1984.

Remarques

A Crest par exemple, on remarque avec effroi que policiers municipaux et gendarmes n’arrêtent pas de quadriller l’espace public. Ca avait déjà commencé avant le coronavirus, mais là ça prend des proportions délirantes. On ne peut plus faire 3 pas dehors sans croiser des flics à pied ou en voiture.
Crest est-elle devenue une zone d’entraînement, une zone test pour la militarisation totale de l’espace public ?
La mairie de droite extrême au pouvoir à Crest y est-elle pour quelque chose ?
Les habitant.e.s vont-ils continuer à subir ça sans broncher ou vont-ils réagir et protester vigoureusement ?

Récemment (mardi dernier ?), une bande armée de gendarmes a fait une descente au centre de Crest pour mettre la pression avant la rentrée, la rue était bleue.

Dans la région, durant le confinement (assignation à résidence surveillée) on a vu le déploiement de nombreux dispositifs policiers : drones, hélicoptères, amendes délirantes, censures de banderoles, interditions liberticides, absurdes et contre-productives (des montagnes, des forêts, des bords de rivière...), patrouilles permanentes, etc.
Les libertés publiques avaient été réduites à peu près à néant. Et il semble que le régime et ses alliés veulent continuer sur cette lancée liberticide.

Est-ce qu’on va continuer longtemps à laisser se dérouler ce régime policier ?
On sait où ça peut mener...

Destruction de l’espace public

L’intériorisation des dogmes capitalistes, la pression de la concurrence permanente, l’individualisme, la précarité, le replis dans la sphère privée, l’impuissance politique et économique planifiée, la consommation, le sans-contact, le chèque en blanc laissé aux flics et aux politicards, l’absence de démocratie, la peur de l’autre, l’insécurité montée en épingle en permanence, la déléguation de tout pouvoir à des experts et à des technocrates, etc. ont porté leurs fruits délétères de la déresponsabilisation et de la perte du sens de la lutte collective.
Les personnes sont de plus en plus des atomes isolés dans des bulles étanches, que seuls brisent temporairement et superficiellement les concerts et bars encore autorisés.
L’Etat, l’économie capitaliste et leurs agents peuvent donc étaler partout sans contrainte leurs lois de fer. Pour l’instant, rien de peut les arrêter, on est tous cloitrés chez nous, appeurés, à râler sur internet ou à se préoccuper surtout de nos loisirs et de « nos » emplois.

Sans démocratie, sans égalité sociale, il ne reste que la peur et la répression pour gouverner. Le durcissement policier n’a donc rien d’étonnant.
Le monde minoritaire des puissants veut continuer quoiqu’il en coûte à dérouler son économie capitaliste, sa Croissance, son productivisme, sa folie écocidaire et extrémiste. Face aux risques accrues de révolte, il resserre l’étau de la surveillance et de la répression, en espérant tuer dans l’oeuf les rebellions naissantes.
Pour éviter d’autres mouvements type « gilets jaunes », l’Etat capitaliste veut à présent ôter jusqu’à la possibilité ou l’envie de résister.
Sous couvert de pandémie ou de terrorisme, c’est l’état d’urgence continue, la présence permanente de flics, les lois absurdes, les injonctions contradicatoires, la surveillance H24, le fichage de tout le monde (Récemment, voir Gendnotes pour les gendarmes), la reconnaissance faciale et « l’intelligence artificielle » ont d’abord pour but de décourager, de faire peur, de bloquer préventivement toute envie de résistance.

Secondairement, ce maillage policier avec fichage de tous, cette technopolice qui s’étend, a pour but d’identifier à l’avance toutes les personnes et tous les réseaux susceptibles de se rebeller.
Si nécessaire, si un soulèvement survient, les flics n’auront plus alors qu’à surveiller plus étroitement et à arrêter préventivement tous les fauteurs de trouble potentiels sous n’importe quel prétexte.

Est-ce le monde que nous voulons ?

L’espace public est réduit à un théâtre d’opérations policières et marchandes
Le masque et le coronavirus servent de prétexte à l’extention de la surveillance policière, de la technopolice, de la destruction de l’espace public

Avec la destruction planifiée des services publics vient aussi la destruction de l’espace public par la surprésence policière

Entre la privatisation des rues (magasins, bars et restaurants), la surveillance à coup de drones et de caméras partout (la novlangue renomme la vidéosurveillance en vidéo-protection), et la surprésence des flics de toute espèce, l’espace public n’est plus un lieu d’expression et de rencontre populaire, ce n’est plus qu’une zone marchande de plus en plus gentrifiée, un espace de transit sous haute surveillance.
Les pauvres n’ont qu’à regarder la télé ou à déambuler dans les centres commerciaux privés. Les rebelles n’ont plus que le droit de manifester dans les nasses policières mobiles.
Le covid-19 a fournit à l’Etat un prétexte supplémentaire pour régenter l’espace public de manière totalitaire et policière.
Avec les masques partout, l’éducation nationale est mise à contribution pour accentuer son rôle d’acceptation du Pouvoir et de la soumission totale aux autorités.

Les merdias et les gouvernements usent aussi du procédé d’injonction contradictoire, et vident les mots de tout sens, ce qui est le propre de la novlangue, de la double contrainte, et de la stratégie totalitaire de Big Brother décrite dans le roman 1984 de George Orwell.
Et ensuite ils traitent les gens qui, suite à ces mensonges et manipulations récurrentes, se méfient de complotistes et de « négationistes ».
Bientôt, dire « la France n’est pas une démocratie » sera-t-il interdit, considéré comme une grave négation de la Vérité officielle ?

Les revendications portées lors des manifestations sont ignorées par le pouvoir, la rue et l’espace public deviennent des zones marchandes et policières, la grève est rendue très difficile. Tous les espaces matériels, vivants, là où les humains pouvaient se rencontrer et lutter, sont détruits ou rendus impraticables.
Ainsi, l’impuissance, la résignation et la soumission s’étendent, les gens en sont réduits à se perdre dans l’espace virtuel (voir Internet : face à « l’utopie déchue », « débrancher les machines »), là où ils n’ont aucune prise sur la réalité matérielle et les structures économiques/politiques, et où ils sont également pris dans les filets de la répression et de la surveillance.

Ce tableau est sans doute très noir, mais la perception de la triste réalité peut aider à se révolter, et mieux vaut partir du réel plutôt que s’illusionner et se fracasser sur des murs non repérés.
Heureusement, des poches de résistance persistent, vont-elles s’étendre ou joueront-elles le rôle de réserves résiduelles surveillées pour que les « déviants » puissent souffler entre eux sans danger pour le régime ?
La folie de la vie va-t-elle reprendre place ?
Pour les médias comme pour la vie, il nous faut de plus en plus quitter les réseaux « sociaux », réinvestir et réinventer l’espace public et les communs.

Liens complémentaires

P.-S.

Sous prétexte de masques : police partout, répression et surveillance - Crest transformé en camp militaire ?

🔺 « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.
🔺 L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
🔺 Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.
🔺 En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.
🔺 L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »

Serge Carfantan, 2007, leçon 163 : Sagesse et révolte
Image : Zac Deloupy


Forum de l’article

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  • L’espace public est réduit à un théâtre d’opérations policières et marchandes Le 1er septembre 2020 à 09:16, par Tara Taggle

    À la question « À quel moment avons nous basculé ? Quand ’l’antiterrorisme’ est-il devenu un prétexte à la militarisation de l’espace public ?’ », je répondrais que plutôt que d’une bascule il s’agit d’un glissement perfide et sournois entamé au minimum au début des années 1990 -il y a donc une trentaine d’années. Autant dire que cela ne date pas de la dernière pluie.

    Je ne peux m’empêcher de me remémorer très nettement ces images de l’édition de la nuit du journal télé de FR3, montrant des camions militaires dégueulant leurs troupes armées sur l’esplanade du Trocadéro à Paris dans le cadre du déploiement de l’opération/plan Vigipirate, sur fond de déclenchement de seconde guerre du Golfe (l’ange exterminateur brandissant l’épée de lumière de l’axe du bien) et d’attentats ’terroristes’ (la noirceur de l’ange déchu de l’axe du mal) puissamment médiatisés, sécurité intérieure oblige, et de toute façon c’était pour notre bien (leurs biens ?).
    Images choquantes s’il en était/est, évoquant davantage le putsch militaire assorti de l’instauration d’un état de siège qu’un dispositif de protection du citoyen. À la même époque où, du publicitaire au politique -en passant par l’assureur, tous les communicants ne juraient que par la vidéo-surveillance et la ’protection’ (même la serviette hygiénique de base étant élevée au rang de protection, c’est dire...), au nom de la sécurité. Étonnant, non ?
    (Si on était tatillon, on se poserait aussi la question de savoir à quand remonte l’invention du concept même de sécurité -comme dans sécurité sociale, sécurité routière, ceinture de sécurité,’comité d’hygiène et de sécurité’ au travail voire ’Compagnie Républicaine de Sécurité’- et ce qu’il recouvre lui aussi d’inavouable ; l’après-guerre WW2 et l’invasion manquée de l’Europe par les ’libérateurs’ étasuniens ? tout en évitant bien sûr de verser dans les vilaines théories du complot.)

    Dans l’intervalle, ledit plan Vigipirate n’a jamais été levé, juste doté d’un curseur de niveaux (tout comme pour l’échelle IRIS de risque nucléaire, rien n’empêcherait d’ajouter au besoin un échelon supplémentaire) et parfois renforcé (opération Sentinelle ; équipés de super pick-up et de mignons fusils d’assaut) pour s’inscrire dans la durée, et les militaires en armes se sont intégrés -jusqu’à s’y fondre- dans le décor naturel des gares et des aéroports (bien qu’il existe une police spécifique pour les chemins de fer ou l’air et les frontières). On les voit aussi, de temps à autre, venir discrètement en support des CRS pour assurer la ’sécurité’ des déplacements de nos trop chers secrétaires d’État, ministres et autres présidents. Sans que jamais personne n’y trouve rien à redire.

    Sans doute parce que désormais ’ça fait partie de notre ADN’, non ? (les communicants -toujours communiquants- dixit.)

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