« Tsunami de cancers à venir chez les jeunes » : l’argent, l’industrie et le capitalisme avant la santé

Merci la mafia agro-chimique et ses alliés !

dimanche 10 août 2025, par Antitech 26.

La question n’est pas de se focaliser sur l’autorisation ou pas d’UN pesticide (loi Duplomb ou autre), mais de se pencher sur ce modèle productiviste, capitaliste et techno-industriel.
Amiante, PCB, PFAS, plastiques, métaux lourds, nano-particules... Les polluants dangereux sont pléthores, se répandent partout et font partie intégrante du modèle de société en place, industriel et massif.

On s’inquiète à raison de la croissance continue de cas de cancers humains, y compris pour les jeunes, mais les incidences délétères des activités industrielles sur l’ensemble des êtres vivants sont moins évoquées.
Le "printemps silencieux" n’est pas causé seulement par les pesticides, ni même seulement par la chimie industrielle, mais aussi par la production de masse, la destruction des habitats naturels, le maintien des infrastructures ordinaires (routes, chemins de fer, bâtiments...), les mines nécessaires aux nouvelles technologies (numérique, IA, voitures électriques, éoliennes...) comme aux anciennes qui persistent...
La société industrielle étant un gigantesque cancer métastasé, rien d’étonnnant à ce qu’elle provoque le cancer chez un nombre croissant d’individus.

Pour que le printemps foisonne partout, il ne s’agit pas de seulement interdire ou contrôler un pesticide ou tous les pesticides, mais de changer radicalement de modèle de société.
Car la vie, la liberté et l’autonomie ne sont pas compatibles avec la civilisation industrielle. La civilisation industrielle détruit les êtres vivants pour installer un monde toxique, chaotique et fragile sous contrôle cybernétique, chimique et mécanique.
Souvenons-nous en le 10 septembre, et les mois qui suivront...

« Tsunami à venir chez les jeunes » : comment les pesticides font exploser les cancers précoces

Les études le démontrent, malgré le déni du pouvoir et de certains grands médias : les pesticides feraient exploser le taux de cancer chez les plus jeunes en France, le pays le plus consommateur de pesticides en Europe, mais aussi dans le reste du monde, depuis les années 1990.

« Tsunami de cancers à venir chez les jeunes » : l’argent, l’industrie et le capitalisme avant la santé

Plus de 80% d’augmentation du nombre de cancers chez les moins de 50 ans entre 1990 et 2019 au niveau mondial

En 2020, selon les chiffres de l’organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer a tué 10 millions de personnes dans le monde. En France, il est d’ailleurs la première cause de mortalité, avec 157.400 décès pour l’année 2018. Alors que les débats autour de la désormais célèbre et détestable loi Duplomb (du nom du sénateur LR Laurent Duplomb) font rage, que le cap des 2 millions de signataires de la pétition contre elle a été dépassé et que ses partisans accumulent mensonges et contre-vérités scientifiques, il est une donnée sans appel : celle de l’explosion des cancers.

Et le monde de la santé tire la sonnette d’alarme. Le professeur Fabrice Barlesi – directeur du plus grand centre de lutte contre le cancer, l’institut Gustave-Roussy – n’a pas hésité à déclarer qu’un “tsunami à venir chez les jeunes” était à craindre. Si les défenseurs de la loi prétendent que la science est de leur côté, rappelons qu’il s’agit là d’un mensonge éhonté, et que 22 sociétés savantes ont officiellement pris position contre cette loi, dont le Conseil d’Administration de la Société Française d’Hématologie, la Société Française de Neurologie, la Société Française du Cancer, la Société Française de Santé Publique, l’Association Française de Chirurgie…

Ces institutions rappellent dans une tribune que « les dangers des pesticides pour la santé humaine ne sont plus à démontrer. Les expertises collectives de l’INSERM de 2013 et 2021, fondées sur une analyse exhaustive de la littérature scientifique, établissent une forte présomption de lien entre l’exposition à ces substances et de nombreux cancers : prostate, leucémies, myélomes, lymphomes, cancers pédiatriques ».

Le samedi 26 juillet, c’est au Conseil constitutionnel que la communauté scientifique adressait une liste de 42 points, indiquant notamment le consensus scientifique existant quant aux risques que font courir à la santé humaine l’exposition aux pesticides, et rappelant le caractère anticonstitutionnel de cette loi qui va à l’encontre de “la charte de l’environnement [qui] consacre également le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé”, et le « principe de précaution et le principe de non-régression”. En effet, depuis des années, les études scientifiques et médicales s’accumulent, confirmant la corrélation entre l’exposition aux pesticides et les risques pour la santé.

Une augmentation exponentielle du nombre de cancers

Les chiffres de Santé Publique France, dévoilés dans une étude parue en 2023, parlent pour eux-mêmes : entre 1990 et 2023, le nombre de cancers a doublé (+98% chez l’homme, +104% chez la femme). Le nombre de nouveaux cas s’élevait à 433.136 en 2023. Les cancers de la prostate, du sein, du poumon et du côlon-rectum sont les plus fréquents. Le taux d’incidence augmente de façon continue de 0,9% par an pour les femmes, et de 0,3% pour les hommes. La France détient notamment le triste record mondial du taux d’incidence du cancer du sein, avec 105,4 cancers pour 100.000 femmes.

Si cette explosion a certaines causes déjà bien identifiées (tabac, sédentarité, alcool…), il reste une grosse part d’incertitude quant au potentiel “risque lié à l’exposome chimique pour expliquer l’augmentation observée de l’incidence du cancer du sein chez la femme jeune”, comme le révèle Florence Molinié, présidente du Réseau français du registre des cancers, à Médiapart dans un article paru le 28 juillet. Dans ce même article, Mediapart évoque 2 autres études révélatrices du désastre en cours : aux États-Unis, “le taux d’incidence […] est deux à trois fois plus importants dans la cohorte des adultes nés dans les années 1990 que dans celle des années 1920 pour les cancers de l’intestin, du foie, du rein et du pancréas, chez les hommes et les femmes. Le risque d’avoir un cancer du sein a presque doublé chez les femmes nées dans les années 1990, par rapport à leurs aînées des années 1920.”

L’étude « Pesticides et effets sur la santé », publiée par l’Inserm en 2021, montre “la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique”. Ce sont pas moins de 5300 documents qui ont été analysés par un groupe d’experts. Mais le gouvernement continue d’affirmer que “la science est de leur côté”. Ils n’en sont plus à un mensonge prêt.

Les cancers chez les plus jeunes

Au niveau mondial, entre 1990 et 2019, le nombre de cancers chez les adultes de moins de 50 ans a augmenté de 80%. Et la France se place en bonne position. Une étude de Santé Publique France révèle une augmentation de 26% du nombre de cancers de l’enfant entre 1980 et 2000. “À moins de faire l’hypothèse que les êtres humains français aient changé de génome en cent ans, il ne reste plus que l’environnement : il semble être plus cancérigène pour les jeunes qu’il l’était il y a quelques dizaines d’années” explique l’hématologue Pierre Sujobert à Mediapart. En effet, rappelons que la France est la championne d’Europe d’utilisation des pesticides, que 99,8% des personnes sont intoxiquées par le glyphosate en France, et que les études menées jusqu’à aujourd’hui ont un angle mort : celui du cocktail de substances toxiques. À l’heure actuelle, on étudie l’impact d’un seul pesticide pour établir des liens de corrélation, alors que l’exposition à un véritable cocktail mortel de dizaines de substances différentes est encore plus inquiétante.

L’étude de l’Inserm de 2021 pointe que “les études épidémiologiques sur les cancers de l’enfant permettent de conclure à une présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse (exposition professionnelle ou par utilisation domestique) ou chez l’enfant et le risque de certains cancers, en particulier les leucémies et les tumeurs du système nerveux central.” Ainsi, en plus de nous rendre malades, les pesticides rendent nos enfants malades avant même leur naissance, directement dans l’utérus. Et il ne s’agit ici pas que des enfants d’agriculteurs et d’agricultures, puisque l’exposition à des produits de nettoyage par exemple rentre aussi en jeu.

Le cas du cancer du pancréas

En France, le nombre de cancers du pancréas augmente de façon alarmante. Il s’agit du cancer le plus foudroyant et difficile à soigner, qui ne laisse quasiment aucune chance aux malades. Le taux de survie à 5 ans n’est que de 5%. Cette augmentation est deux à trois fois plus rapide que dans la plupart des autres pays européens. La fondation pour la recherche sur le cancer (ARC) avait analysé 2 études début janvier 2025 interpellant sur le lien plus que probable entre cette hausse et l’exposition aux pesticides.

Ainsi, une première étude se basant sur les données de l’Assurance maladie révélait la répartition des cancers du pancréas sur le territoire. Résultat, cette carte est presque calquée sur celle de l’utilisation des pesticides, notamment le glyphosate, le mancozèbe et le soufre pulvéris. La seconde étude, quant à elle, se focalisait sur la concentration en pesticides dans le tissu adipeux et l’urine de patient-es atteint-es du cancer du pancréas. Là encore, les résultats sont édifiants : ces patient-es avaient une concentration en pesticides plus élevée que la moyenne.

On comprend que cette explosion du nombre de cancer, et ce “tsunami à venir” chez les plus jeunes, n’est pas une évolution naturelle, mais bien une décision consciente et politique, prise en toute connaissance de cause : le gouvernement, les géants de l’agro-industrie et les fabricants de pesticides font passer leurs profits avant nos vies et celles de nos enfants. En cherchant à se gaver toujours plus, ils condamnent des centaines de milliers de personnes. La loi Duplomb n’est que le dernier exemple en date.

Contre cette loi inique et contre cette course au profit de l’agrobusiness et de l’agrochimie, soyons toutes et tous prêts, dès le 10 septembre, à reprendre le pouvoir sur notre santé.

- source, avec des liens complémentaires : https://contre-attaque.net/2025/08/04/tsunami-a-venir-chez-les-jeunes-comment-les-pesticides-font-exploser-les-cancers-precoces/


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