Voici un article très bien fait sur un livre qui semble très intéressant sur l’inutilité, l’arnaque et la faillite de l’idéologie coûteuse de la vidéosurveillance de nos rues.
A Crest, le tyran local, toujours imbibé des idéologies rances du siècle passé qui ont déjà montré leur nocivité, veut installer de nouvelles caméras en ville.
Faites lui donc lire cet article, ça permettra peut-être d’éviter une ponction inutile et néfaste de l’argent du contribuable pour des lubies sécuritaires à visée électoraliste ?
Extraits :
Son déploiement est tout entier lié à la montée de l’idéologie sécuritaire. Ses phases de progression sont d’ailleurs liées à la fois à l’essor des politiques conservatrices et au développement de crises sécuritaires, notamment les attentats de 2001 aux États-Unis ou de 2015 en France. Les dispositifs mis en place n’auront pourtant pas réellement d’impacts ni pour prévenir, ni pour dissuader, ni pour résoudre les actes de terrorisme.
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La principale raison du succès de la vidéosurveillance n’est pas à chercher du côté de son efficacité, mais tient purement d’un couplage entre une injonction politique et des incitations financières. Depuis 2007 notamment, l’État et les collectivités locales ont développé des modalités de financement public pour aider les communes à s’équiper.
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Comment expliquer aux gens que la vidéosurveillance ne marche pas quand on la leur a tant vendue ? Comment expliquer qu’elle n’est pas la réponse qu’ils attendaient ? Tout discours d’opposition à la vidéosurveillance semble toujours plus inaudible, même étayé de chiffres. Même en pointer les limites en terme d’utilité ou de performance semble n’être audible par personne, tant nous sommes sur des questions où le discours est disjoint des faits.
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Mais la vidéosurveillance est d’autant plus difficile à arrêter que la démagogie et le marketing ont conditionné l’opinion publique et fabriqué une revendication à la sécurité, où chacun estime avoir droit à sa caméra. C’est là un engrenage infernal dans lequel les élus sont de plus en plus piégés.
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Après des années de développement, la vidéosurveillance, rapportée à son coût, ne sert toujours à rien et pourtant, elle s’est imposée partout. Elle est devenue si banale désormais, qu’on s’étonne plutôt quand une collectivité locale n’en est pas équipée. Pourtant, ces années d’équipements, ces ces centaines de millions d’euros dépensés, n’ont pas changé le constat initial, celui pointé depuis très longtemps par les chercheurs : à savoir que la vidéosurveillance sur la voie publique ne produit rien. Le retour sur investissement de cette technologie est scandaleux. Le taux « d’utilité » aux enquêtes comme le taux de « participation » à l’élucidation de voies de fait est quasiment inexistant. Elle ne parvient même pas à combattre le sentiment d’insécurité que les caméras promettaient de résoudre comme par mag
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Nous voyons bien que la surveillance n’est pas une bonne réponse, mais nous ne savons pas pour autant nous en défaire et ce d’autant qu’elle est bien souvent intrinsèque au fait technologique. Au contraire, aux errements des technologies de contrôle, nous avons tendance à répondre par encore plus de technologies de contrôle. Le risque est de les rendre de moins en moins soutenables à mesure qu’elles ne se développent sous couvert d’une efficacité absente, en tout cas ni démontrée ni démontrable.