Les puissants ne veulent pas se contenter de ravager la biosphère, d’affamer les pauvres, de nous exploiter jusqu’à l’os, de détruire nos conditions d’existence et de menacer gravement notre santé, à présent la guerre, y compris nucléaire, fait partie de leurs possibilités ou objectifs !
Ils parlent aussi de « guerre intérieure », c’est à dire de mener la guerre contre des populations révoltées !
La mort « rapide » et brutale due à la guerre pourrait alors supplanter les multiples morts « lentes » dues au système existant.
L’abomination de la guerre n’a jamais cessée, mais depuis la 2e guerre mondiale c’était loin, pas chez nous, sur des écrans. Même si l’occident en était grandement responsable la plupart du temps, les guerres n’inquiétaient pas tant que ça la plupart du temps. A présent la guerre pourrait revenir ici. Les guerres inter-étatiques sont « annoncées » depuis des années, les régimes européenns se préparent à la guerre et se réarment. Ca a commencé avec Ukraine/Russie.
Le bloc occidental, trumpisme en tête (et les autres néofascistes derrière), en train d’être dépassé économiquement par « le Sud » (Chine en tête) semble tenté par les horreurs de la guerre pour tenter de maintenir son hégémonie. Car si l’occident décline économiquement depuis 20-30 ans dans la compétition capitaliste mondiale, il dispose encore d’armées et d’armes surpuissantes (et veut encore les renforcer à coup de milliards). Les régimes européens espèrent à nouveau règner en maître sur les ruines de leurs concurrents détruits à coup de bombes.
Le capitalisme et l’ultra-libéralisme individualiste (libertatrianisme) sont une impasse meurtrière. Il est vital d’ouvrir collectivement d’autres voies.
Les plus graves menaces, existentielles, vitales se précisent. On est à nouveau dans une course de vitesse entre la guerre et la contre-insurrection versus l’insurrection.
Face à ce néofascisme guerrier issu de l’Etat-capitalisme et de ses « démocraties » libérales, va-t-il se lever enfin en France (et ailleurs) un large front de résistance et de rebellion radical, à la hauteur ? Quand les bombes exploseront nos chairs et nos terres, il sera un peu tard pour se révolter.
Face aux milliardaires néofascistes toujours prêts à faire (se) massacrer les peuples pour que perdurent le capitalisme et leurs profits, pour que soit écrasées les révoltes émancipatrices, va-t-on abandonner les vains espoirs dans le réformisme de l’Etat et du Capital pour chercher plutôt des voies de rupture radicale ? Va-t-on enfin cesser d’adhérer aux idéologies et modes de vie toxiques et insoutenables du modèle de société en vigueur ? Car cette attitude nous maintient dans l’impuissance et la sidération. Car un surcroît de masculinisme, de néofascisme, de racisme, d’industrialisme et d’extractivisme ne résoudra rien sur le plan social/politique et aggravera les catastrophes climato-écologiques.
Car il ne suffira pas de faire tomber un ou des gouvernements pour éclaircir nos horizons, c’est fondamentalement ce modèle de société nuisible et destructeur qui mène à la guerre et à la désolation totales.
Comme le dit l’article ci-dessous :
Construire un front le plus large possible contre le militarisme, le nationalisme et la guerre redevient une nécessité vitale et urgente
L’avantage, c’est qu’un tel front remettra forcément en cause, car tout est relié, le capitalisme, l’étatisme, le productivisme, le technologisme, le patriarcat... Et donc sera forcément écolo, féministe et pour la démocratie directe.
Il semble temps et salutaire de renouer avec les grandes idées et pratiques révolutionnaires globales visant les structures et les racines de la domination au lieu de continuer à se parcelliser dans une infinité de luttes spécialisées, étanches, séparées et possiblement en concurrence.
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« Conflit armé » en France : préparation de l’opinion à la guerre
Il est bientôt minuit dans le siècle
« La possibilité d’un conflit armé en France doit être sérieusement envisagée ». Ce sont les mots du Directeur Général de la Gendarmerie, Hubert Bonneau, qui est aussi l’ancien chef du GIGN. Ces propos extrêmement inquiétants sont rédigés dans une lettre interne, destinée aux gradés de la gendarmerie, qui a été envoyée le 19 janvier 2025.
Le quotidien Le Monde détaille le contenu de ce texte. Le Directeur de la gendarmerie estime qu’« une agression du sanctuaire national doit être envisagée », que « notre pays connaît un point de bascule » et décrit « un pays confronté à des dangers inédits et protéiformes, tant à l’intérieur de ses frontières qu’à l’extérieur », où « conflits et menaces se multiplient ».
La guerre à l’ordre du jour
Le militaire évoque « l’hypothèse d’un engagement majeur » auquel la gendarmerie « a le devoir de [se] préparer pour tenir [sa] place », notamment en « renforçant l’acquisition et l’entretien des savoir-faire tactiques et opérationnels militaires ». Son prédécesseur à la tête de la gendarmerie déclarait déjà en 2024 que « les Armées travaillent sur différents scénarios auxquels nous participons ».
Hubert Bonneau se projette déjà dans une guerre intérieure et extérieure, puisqu’il appelle à « pousser les feux » dans le domaine de la sécurité intérieure, afin d’« obtenir rapidement des résultats concrets ». Il souligne la « volatilité inédite du contexte politique » et ajoute : « en tout point du territoire national, notamment outre-mer, différents acteurs et compétiteurs cherchent à déstabiliser la Nation ».
Les plus hautes autorités françaises et leurs forces armées ne se contentent pas d’adopter des idées et un discours de plus en plus réactionnaires. C’est désormais la guerre qui est à l’ordre du jour, sur fond d’imaginaire militarisé et apocalyptique.
Dans la foulée, la chaine BFM organise une émission spéciale le 28 janvier avec le titre anxiogène : « La France est-elle prête pour la guerre ? » Un officier invité en plateau passe en revue les effectifs militaires français, vante leur « très haut niveau de formation » acquis grâce aux opérations militaires régulières menées dans différents conflits néocoloniaux. Cet expert déplore ensuite le manque de canons, de chars et d’artillerie, mais souligne les mérites de l’arsenal nucléaire français : « On pourrait radier de la surface toute l’Europe de l’est et en particulier l’intégralité de la Russie », en rappelant tout de même que le but est « de ne pas l’utiliser ». Nous sommes rassurés.
Enfin, le militaire intervenant déplore « on ne s’est jamais battu contre une armée qui avait des hélicoptères et des drones », comme s’il fallait s’y préparer. Comme si nous étions à la veille d’une guerre mondiale.
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Préparer l’opinion
Le 13 février 2024, les médias des milliardaires annonçaient avec gourmandise que « 23% des Français sont favorables à ce que la France soit dirigée par l’armée ». Depuis, c’est l’avalanche de sondages douteux destinés à préparer l’opinion à une guerre voire à une dictature militaire.
Selon ces enquêtes commandées par les médias, la majorité des français seraient « favorables au retour du service militaire ». « Un jeune sur deux » serait prêt à partir sur le front ukrainien. Un sondage étonnant et probablement trafiqué, mais qui permettait aux auteurs de l’étude de se féliciter en avril dernier sur RTL : « On est dans une situation, un contexte, où l’antimilitarisme, qui caractérisait des époques antérieures, a plutôt disparu ».
Ces sondages s’accompagnent de discours et de choix politiques. Macron répète qu’il veut un « réarmement » de la France, à la fois démographique et civique, pour fabriquer de la chair à canon. Ses ministres veulent imposer un SNU à la jeunesse, des stages encadrés par l’armée destinés aux adolescents. L’armée intervient de plus en plus régulièrement dans les établissements scolaires, et les campagnes publicitaires pour recruter des soldats se multiplient. Des uniformes bleu marine, aux couleurs des tenues policières, sont « expérimentés » dans les écoles, avant d’être généralisés.
Samedi 13 avril 2024 sur la chaîne LCI, le Ministre des Armées annonçait un « durcissement inédit » de la journée d’appel à la défense, pour recruter chez les jeunes des réservistes, « volontairement pour le moment », en cas de guerre.
Le recours du capitalisme en crise
Les importations d’armes en Europe ont d’ailleurs quasiment doublé ces cinq dernières années. Et la France est désormais le deuxième plus grand vendeur d’armes du monde. Le président parle régulièrement « d’économie de guerre », il prévoit que l’argent des livrets A puisse être ponctionné pour financer l’armement. Fin 2023, un plan de plus de 400 milliards d’euros était débloqué pour l’armée. Macron annonçait en juillet 2023 la construction d’un nouvel hôpital militaire à Marseille pour « préparer la France à une éventuelle guerre de haute intensité ».
Macron a même fait peur à toute la planète en déclarant qu’il voulait envoyer l’armée française en Ukraine, au risque de provoquer une guerre nucléaire.
Tout cela fait système : nos dirigeants nous préparent mentalement et matériellement à la guerre. Ils rêvent d’uniformes et de sang. Ils en rêvent d’autant plus qu’ils ne risquent rien, ni eux, ni leur caste. On le sait, le capitalisme en crise se régénère par la guerre. Et Macron le mégalomane aurait bien besoin d’un conflit militaire pour asseoir son pouvoir.
Les deux dernières générations nées en France n’ont pas connu la guerre en Europe. Nous avons donc trop vite tendance à oublier de quoi il s’agit concrètement : d’enveloppes de chair déchirées sous les orages d’acier, du sang et de la merde déversés pour la patrie, de millions de noms sur les monuments aux morts et des hectares de cimetières.
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Dans notre histoire récente, celle de nos grands parents et arrière-grands parents, des générations entières ont grandi sans père, ou avec des parents mutilés, traumatisés, défigurés à vie. Et la première guerre mondiale a même engendré les fascismes en Europe, qui ont provoqué la deuxième guerre mondiale. Il n’y a rien de beau ni d’héroïque dans une guerre.
Cette horreur absolue des deux conflits qui ont dévasté notre pays au siècle dernier s’accompagne aujourd’hui d’une menace encore plus terrifiante : celle de l’arsenal nucléaire. Des bombes qui n’ont qu’un seul objectif, rappelons-le : massacrer des masses colossales de civils. Ce sont des armes de terreur par excellence, elles n’ont pas de but militaire autre que tuer des millions d’habitants désarmés, de raser des villes voire des pays entiers, pour détruire démographiquement et psychologiquement un État ennemi. Le stade ultime de la barbarie industrielle. Il faut y ajouter toutes les innovations du moment : les drones qui permettent de tuer sans risque et à distance des soldats ou des civils qui n’ont aucune chance d’en réchapper.
Voilà où nous en sommes. Au retour des affrontements impériaux. Certes, nos dirigeants ont toujours été des crapules, mais ceux du passé avaient encore peut-être en mémoire ce que signifie une guerre. À présent, les managers cocaïnés au pouvoir ont un mépris absolu envers l’histoire, la vérité et la vie humaine. Et nous avons oublié qu’une guerre, c’est d’abord l’échec des solutions diplomatiques, donc leur responsabilité.
Et dans notre camp social ?
Plus le temps nous éloigne des dernières guerres mondiales plus l’antimilitarisme, qui était le socle du mouvement social, semble oublié. La guerre est l’inverse de toute émancipation, c’est le fascisme mis en application : les pleins pouvoirs à l’armée, le mépris des corps, l’état d’exception, l’obéissance aveugle et le culte de la brutalité.
Macron et son clan, celui de la bourgeoisie, sont arrivés aux limites des pouvoirs que lui ont offert la 5e République. Ils ont tout utilisé pour diriger tout en étant minoritaires : des 49.3 à la pelle, l’état d’urgence entré dans le droit, le mépris de tous les contre pouvoirs, les dissolutions comme jamais, la répression policière la plus violente depuis la guerre d’Algérie… Ils ne peuvent guère aller plus loin sans basculer dans la dictature assumée ou l’état de guerre. Seul un conflit militaire remplirait le double objectif de mettre au pas la population et de saigner la jeunesse. « Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage » disait Jaurès il y a plus de 100 ans.
Mais une guerre est toujours impopulaire. Il faut travailler l’opinion. Les premières campagnes de propagande moderne ont été créées en 1917 aux USA par un certain Edward Bernays, pour créer un contexte favorable à la mobilisation militaire. Bernays est le père de la publicité, et a inspiré le néolibéralisme plus tard. La fabrication de l’opinion est un élément décisif pour lancer des peuples l’un contre l’autre, sous un déluge de feu. C’est ce qu’il se passe actuellement. Un conditionnement progressif.
« La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent bien mais… ne se massacrent pas » disait l’écrivain Paul Valery après la Première Guerre Mondiale. L’histoire n’est donc pas finie. Elle menace à nouveau. Nos ancêtres criaient « que maudite soit la guerre » ou « plus jamais ça » et nous l’avons oublié.
Redisons-le, encore et encore. Construire un front le plus large possible contre le militarisme, le nationalisme et la guerre redevient une nécessité vitale et urgente.
source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/01/30/conflit-arme-en-france-preparation-de-lopinion-a-la-guerre/
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voir aussi :
Guerre à la guerre - Une coalition pour désarmer le militarisme
Le capitalisme c’est la guerre - Un lundisoir avec Nils Andersson - Comme il y aura toujours besoin de s’organiser et de penser pour faire la guerre à la guerre, il est nécessaire de rappeler et transmettre les résistances populaires. Il s’agit de faire le travail dialectique pour actualiser les analyses de l’ADN abominable du capitalisme : la guerre.
C’est ce que propose Nils Andersson, militant anticolonialiste et communiste à travers deux livres : Les guerres annoncées et Le capitalisme c’est la guerre. Il s’agit de faire l’histoire du temps présent, celle du capitalisme et de la réalité morbide des impérialismes, marchands de guerres et de génocides. Et de rappeler la responsabilité de l’occident dans les guerres annoncées du XXIe siècle.
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