Intermarché de Die, nouveau lieu de l’extension de la société de surveillance, via la « vidéo augmentée » ?
La vidéosurveillance « standard » s’est déjà imposée partout : rues, commerces, transports, lieux publics, surveillance d’habitations ou d’entreprises...
A présent, le business juteux de la-sécurité et l’idéologie sécuritaire étendent considérablement la surveillance avec la multiplication des outils logiciels d’analyse automatisée des données : algorithmes, big DATA, Data learning, « intelligence artificielle »...
De la reconnaissance faciale aux statistiques, de la détection automatique des comportements dits suspects au traçage de tous les déplacements des individus, des pass à QR codes aux papiers d’identité biométriques, les nouvelles technologies numériques déploient partout sans entraves leurs capacités de surveillance et de contrôle totale, avec la bénédiction de l’Etat et de nombre d’élus, et avec la joie gourmande des entreprises d’un secteur en pleine croissance.
Des start-up françaises sont très agressives sur ce secteur de la technopolice privée, par exemple : Anaveo, Oxania, Veesion...
- Intermarché de Die : installation de logiciels de détection automatisée de comportements suspects - Vidéosurveillance augmentée
- Vidéosurveillance augmentée à Die, pour fliquer les vols via l’analyse automatisée de « comportements suspects »
Les supermarchés, petits ou gros, sont un des champs de l’extension débridée de cette société de surveillance généralisée, et des sources drômoises nous ont informé qu’un dispositif d’analyse des comportements « suspects » à l’Intermarché du Diois a été lancé récemment, notamment en vue de la traque des vols :
- Quel est au juste le dispositif de « vidéosurveillance augmentée » utilisé à l’Intermarché de Die ? Aucune information disponible à ce sujet pour l’instant.
- D’autres magasins Intermarché (ou d’autres enseignes du groupe) en Drôme sont-ils concernés par l’installation de cette surveillance logicielle avancée ? Impossible de le savoir.
- D’autres marques de supermarché (Carrefour, Casino, Leclerc...) se sont-elles déjà lancées en Drôme dans cette entreprise de flicage perfectionné et furtif de tous leurs clients ?
Si ces dispositifs s’étendent, les touristes (notamment étrangers) séjournant en Drôme seraient sans doute ravis d’apprendre que tous leurs faits et gestes en magasin sont épiés et analysés en temps réel par des logiciels de flicage !
L’article suivant décrit l’explosion de ce secteur et décrit des start-up à la pointe de la technopolice et leurs outils de surveillance logiciel automatisée, une activité qui de surcroît serait illégale ou à la limite de la légalité :
Vidéosurveillance biométrique dans nos supermarchés
Vidéosurveillance biométrique dans nos supermarchés
Pendant que le combat continue pour faire interdire la surveillance dans nos rues, le secteur privé déploie discrètement ses dispositifs jusque dans les supermarchés. Afin de détecter de vols, Carrefour, Monoprix, Super U ou encore Franprix expérimentent des logiciels d’analyse biométrique pour surveiller nos moindres gestes dans leurs surfaces.
La crise sanitaire avait déjà libéré les velléités de surveillance biométrique des entreprises privées : caméras thermiques à l’entrée des entreprises, détection de distances physiques dans les bureaux, suivi de mouvement des yeux pour les examens d’université à distance…
Plusieurs entreprises françaises proposent maintenant de détecter automatiquement les vols en magasin « en temps-réel » grâce à des logiciels d’analyse biométrique directement branchés sur les caméras déjà présentes dans les magasins.
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Anaveo », une entreprise de 320 personnes avec un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros travaille dans la vidéosurveillance pour la grande distribution. Son logiciel « SuspectTracker » promet de capter les flux d’images issus des caméras pour analyser les « comportements suspects », par exemple les « gestes vers poussette, sac à dos, poche de pantalon ou de veste ». Leurs vidéos de présentation mentionnent en passant que la détection de vols vient alimenter une base de données permettant de continuer à améliorer l’algorithme.
« Oxania », une start-up fondée en 2019, a produit un logiciel « Retail Solutions » qui serait capable de « reconnaître les gestes associés au vol en temps réel, détecter les comportements, les situations dangereuses, le parcours client et bien plus encore ». La vidéo de présentation assume calmement faire une analyse biométrique des comportements des personnes présentes dans le magasin (chaleur corporelle, gestes, corps…).
et surtout « Veesion », start-up parisienne qui vend un produit de « reconnaissance des gestes » avec « une brique qui repère l’humain, une autre qui localise les membres sur ce corps humain, une autre qui repère les objets d’intérêt […] » pour ensuite envoyer une alerte sur le téléphone des équipes. En bonus, Veesion se propose d’analyser « vos historiques de vol et [fournir] des recommandations personnalisées ».
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L’entreprise Anaveo n’est pas en reste même s’il est difficile de deviner le nombre exact de leurs clients. Nous savons au moins que son déploiement a déjà commencé, tel qu’en atteste les témoignages d’un Carrefour Market à Bourges qui annonce avoir acheté 11 licences du logiciel pour ses 32 caméras et celui d’un Intermarché à Artenay.
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En bref : un ensemble de dispositifs de surveillance et de suivi biométrique déployés en toute liberté et sans aucune information des personnes la subissant.
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De nouveau, l’action de la CNIL ne semble pas nous protéger de ces attaques. En juin 2020, l’autorité avait bien alerté qu’une grande partie des dispositifs de vidéosurveillance automatisée ne respectaient pas le cadre légal. Ce communiqué ne semble pourtant pas avoir mis fin aux dérives de l’industrie sécuritaire ou à la grande distribution, au contraire. Malgré la gravité de leurs dispositifs (détection et suivi biométrique), ces entreprises se vantent encore de leurs systèmes de surveillance sans qu’aucune sanction publique ne soit venue les arrêter
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Notre combat contre la surveillance biométrique ne doit évidemment pas se limiter aux autorités publiques. Comme la surveillance sur Internet, c’est une progression qui se fait à deux têtes, les entreprises privées main dans la main avec les responsables publics, déployant ensemble et en parallèle un contrôle social toujours plus poussé : les rues, les bureaux, les supermarchés — pour ne plus nous laisser aucun espace d’anonymat.
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Laisser s’installer la technopolice et le monde sans contact ou résister ?
Si vous souhaitez vous aussi questionner l’Intermarché du Diois concernant ses nouveaux dispositifs de surveillance "augmentés", voici ses coordonnées :
Intermarché de Die - Quartier Conches Et Chamarges, Route de la Résistance, 26150 Die, France - Tél : 04 75 22 02 20
Avec Intermarché Die, il n’y a pas que "vos courses" qui commencent ici...
Vidéo augmentée, caméras avec détecteur équipé d’intelligence artificielle, algorithmes d’analyse automatisée...
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