La Drôme est à présent bien placée dans la course à l’abîme accélérée par le boom des « rationalités cybernétiques » (IA) : l’entreprise marseillaise Sesterce, leader français du cloud computing, veut implanter un data center nouvelle génération dans le parc d’activités Rovaltain à Alixan, à côté de la gare TGV, dans les bâtiments de l’ex-pôle Ecotox (un fiasco financier), véritable hyper-calculateur, il sera équipé de 40 000 GPUs (processeurs graphiques) et constituera une infrastructure stratégique pour l’entraînement et le déploiement de l’intelligence artificielle, en partenariat avec bioMérieux.
Tout va bien dormez tranquille, puisque le site bénéficiera des dernières innovations technologiques en matière d’efficacité énergétique, notamment un système de refroidissement par boucle d’eau fermée permettant la réutilisation de la chaleur produite. (évidemment, ce blabla occulte la consommation des serveurs eux-mêmes, et les énergies et matières premières consommées par toute la chaîne de fabrication depuis les mines ainsi que par les usages faits et leur terminaux)
C’est évidemment un projet « structurant » « créateur d’emplois » que les élus adorent, Daragon en tête !
On a vu déjà comment la civilisation industrielle et ses innovations productivistes ont « structuré » la biosphère, l’eau potable, le climat, les inégalités sociales, les animaux, les forêts, les zones humides, les rivières, les sols... Ca promet !
Les pires saloperies sont adulées par la plupart des civilisés (élus et dirigeants en tête) du moment qu’elles « créent » soi-disant des emplois (c’est à dire que des entreprises et patrons capitalistes exploitent des travailleurs tant qu’ils en ont besoin et ravagent la nature pour extraire de la Valeur qui fait tourner la folle machine à cash et gave quelques ultra-riches qui surconsomment tout et n’importe quoi en embarquant tout le monde dans les pires catastrophes).
VOICI UNE ENQUÊTE SUR UN FIASCO IMMOBILIER D’ARGENT PUBLIC QUI VEUT SE TRANSFORMER EN DATA CENTER POUR IA.
Le data center de Rovaltain prévu par la start-up Sesterce serait la première pierre d’investissements de 52 milliards d’euros et d’infrastructures numériques nuisibles gigantesques.
- Enorme Data Center pour IA en projet en Drôme à Rovaltain, pour 450 millions accélérer les désastres
- La start-up Sesterce récupère le bâtiment issu du gaspillage d’argent public du projet Ecotox
Nicolas Daragon sur un petit "nuage" de cloud et d’IA - Voici la minute techno-fanatique :
Une excellente nouvelle pour notre territoire ! 🚀
Sesterce, leader français du cloud computing, a choisi Valence Romans Agglo et Rovaltain pour implanter son premier grand data center d’intelligence artificielle, un hyper calculateur nouvelle génération.
Cette arrivée renforce considérablement notre position comme territoire d’excellence pour l’industrie et l’innovation tout en confortant notre récente labellisation « Territoire d’industrie » et notre place parmi les 3 agglomérations moyennes les plus dynamiques de France.
Elle ouvre également la voie à de nouvelles implantations d’entreprises dans le secteur de l’IA et des technologies de pointe.
Un projet d’envergure qui s’inscrit dans le cadre du plan national de développement des infrastructures d’IA annoncé ce lundi par le Président de la République.
🔑 Les points forts du projet :
> 450 M€ d’investissement pour la première tranche
> 40 000 GPUs pour l’entraînement et le déploiement d’IA
> Un système innovant de refroidissement
> Plusieurs centaines d’emplois qualifiés à la clé
> Une évolution concrète de la plateforme scientifique Ecotox, en partenariat avec bioMérieux
> Début des travaux en septembre 2025 et exploitation des 2026
Merci à Anthony Tchakerian et aux équipes de Sesterce pour leur confiance.
Cette implantation sur le parc Rovaltain ouvre de nouvelles perspectives passionnantes pour notre écosystème tech local !
#SommetActionIA #IASummit
#Innovation #IA #Hypercalculateur #ValenceRomansAgglo #Rovaltain #TerritoireDIndustrie
#villedevalence #valencefrance
(un post de Nicolas Daragon, maire de Valence, techno-capitaliste exalté)
- Enorme Data Center pour IA en projet en Drôme à Rovaltain, pour 450 millions accélérer les désastres
Démontons les discours récurrents des valets empressés de la mégamachine
Les affirmations suivantes font partie des mantras religieux récurrents du modèle de société en place, qui les considère comme incontestables/indépassables :
- Le progrès technique serait intimement lié au progrès social, et l’un ne peut faire sans l’autre
- Nuire à l’innovation technique (en régulant, en la ralentissant, voire en l’empêchant) reviendrait à nuire au progrès social
- Être productif, être compétitif, créer de la croissance, serait la seule et unique voie possible pour améliorer les conditions de vie de toutes et tous
Or, on peut constater de plus en plus que les technologies complexes créent beaucoup plus de problèmes que d’avantages, y compris dans le domaine social. Il suffit de regarder les choses sur la durée et à l’échelle globale.
En réalité, les améliorations sociales peuvent surtout être obtenues par des améliorations politiques, par de l’égalité sociale et politique, par de la démocratie réelle et de la justice sociale, toute chose qui n’ont rien à voir avec la haute technologie.
Mêmes remarques pour la croissance.
D’autres modèles de société que le système industriel, le techno-capitalisme, la mégamachine, les régimes autoritaires productivistes, les institutions étatistes autoritaires... sont possibles, existes, ont existé.
En quoi les rationalités cybernétiques (IA) sont une énorme saloperie ?
On ne va pas redévelopper ici, voir d’autres articles :
- Culte IA : mélange civil/militaire, milliards, énergies et matières premières gigantesques
- Les IA, une folie criminelle de plus - Non au culte de la machine qui dévore la planète et ses habitants - Opposer à la religion technologique fanatique d’autres perspectives
- Contre-sommet de l’IA : pourquoi et comment résister à la dictature algorithmique - Paris le 08 février 2025, juste avant la grande messe technocratique rassuriste - Vive le charbon pour alimenter les IA high tech !
- Brochure : Synthèse de critiques de l’IA et de son monde Machine - Ecologie, climat, démocratie, vie sociale, surveillance, dépendance..., dans l’IA rien ne va
Mais pour les civilisés fanatiques de la techno-industrie et accrocs au pognon, aucune critique n’est recevable, ils sont dans le déni, le court-terme, le mensonge, la foi aveugle, se foutent du devenir des habitants non-humains de la biosphère et de toute façon croient dur comme fer que de futures innovations technologiques (cyborgs, fusion nucléaire et autres calembredaines) nous sauveront un jour des désastres provoqués par les innovations techno-industrielle actuelles.
Ils ne veulent pas voir que les empires passés se sont auto-détruits et effondrés à force de dézinguer la biosphère autour d’eux afin de s’étendre et d’augmenter leur puissance.
De plus, avec les technologies et les énergies « modernes » les destructions atteignent des niveaux dantesques et affectent l’ensemble de la biosphère et ses fonctionnements structurels vitaux, pas seulement une région localisée. A empire mondial correspond un effondrement planétaire.
En conséquence on ne veut pas moins d’IA ou des IA plus éthiques/propres/sobres (ce qui est de toute façon impossible dans ce modèle de société productiviste et concurrentiel), mieux contrôlées, mais pas d’IA du tout.
- Contre-sommet de l’IA : pourquoi et comment résister à la dictature algorithmique
- Les centrales à charbon sont le futur de l’énergie électrique nécessaire au high tech
L’histoire du gouffre du bâtiment Ecotox à Rovaltain, un fiasco à 50 millions de la droite LR
Construite en 2014 et 2016 pour 50 millions d’euros d’argent public, la plateforme, propriété de Drôme Aménagement Habitat et du Département de la Drôme, n’a jamais eu les résultats économiques escomptés en l’absence de gouvernance.
Ces bâtiments de 13 650 m² devaient être la référence internationale et européenne pour la recherche sur l’écotoxicologie. Ils avaient été inauguré en 2017 en grandes pompes par le président de la République François Hollande, mais ce projet ruineux n’a jamais vraiment fonctionné.
Drôme Aménagement Habitat et du Département de la Drôme se trouvaient alors avec un énorme naufrage financier, un gros « éléphant blanc » sur les bras pendant plusieurs années...!
En 2021, L’Institut Mérieux achète le bâtiment pour le compte de sa filiale ABL, pour un montant de 20 millions d’euros. Alors que ces bâtiments avaient coûté 50 millions d’argent public (Département, Drôme Aménagement Habitat, la Région et l’Europe) ! Grosses pertes. Les élus de l’époque s’étaient bien plantés...
En revanche, les entreprises du BTP amies des élus invitées régulièrement à des sauteries se sont bien gavées pour les travaux, c’est l’essentiel, le but ?
En 2022-2023, L’institut Mérieux renonce à son projet quand il revend sa filiale ABL, et cherche alors à revendre ce bâtiment « maudit ».
Et en 2025, Mérieux vend son bâtiment à Sesterce. Pour quel montant ?
Drôme Aménagement Habitat (DAH) est habituellement spécialisé dans le logement social. Qu’est venu faire cet organisme bailleur social dans ce gouffre financier ?!
Drôme Aménagement Habitat (DAH) DAH a été l’aménageur public responsable de la construction de cette plateforme de recherche en toxicologie environnementale et écotoxicologie.
Initiateur du projet, le Département de la Drôme est membre fondateur de la Fondation de Coopération Scientifique Rovaltain. Son engagement va même au-delà puisqu’il a acheté une partie du bâtiment et finance le projet à hauteur de 15 M€. Le président du Département, Patrick Labaune (UMP - LR), et les Conseillers départementaux, Christian Morin (toujours en poste avec Marie-Pierre MOUTON - LR), Aurélien Esprit toujours en poste avec Marie-Pierre MOUTON - LR), Béatrice Teyssot avaient suivi le chantier.
Le conseiller départemental Christian Morin s’était illustré aussi dans le projet foireux des « sublimes routes du Vercors », toujours là pour les aménagements et le développement des désastres.
- Enorme Data Center pour IA en projet en Drôme à Rovaltain, pour 450 millions accélérer les désastres
- Bossez comme des esclaves, jusqu’à ce que les robots IA n’aient plus guère besoin de travailleurs humains
Sesterce et son business
Sesterce voit grand : 52 milliards d’euros d’ici 2030 :
- IA : Sesterce annonce un investissement de 52 milliards d’euros
- 52 milliards d’euros, data centers et supercalculateur : l’entreprise française Sesterce met le paquet sur l’IA (...) La première phase du projet se concentrera bien en France, du côté de Valence, où Sesterce prévoit d’installer un data center équipé de 40 000 GPUs. Un investissement initial de 1,8 milliard d’euros est évoqué, pour marquer le début de ce qui pourrait être une transformation majeure dans le paysage technologique français. La société, fondée par Anthony Tchakerian et Youssef El Manssouri en 2018, ne compte pas s’arrêter là.
Le plan se poursuivra dans la région Grand Est ensuite, avec deux sites stratégiques. L’objectif est ambitieux : atteindre une puissance de 600 MW cumulés pour 500 000 GPUs d’ici 2028, avant de doubler la mise en 2030, carrément.
En parallèle, l’entreprise développera un supercalculateur dans le Sud de la France, peut-être à Marseille, où elle possède notamment un centre de données. Avec une puissance prévue de 250 MW et 200 000 GPUs supplémentaires, cette future infrastructure renforcera considérablement les capacités de calcul nationales en matière d’intelligence artificielle. (...) - IA : la start-up Sesterce va investir 450 millions d’euros dans un datacenter à Valence - Peu après l’annonce du gouvernement plaçant la région Auvergne-Rhône-Alpes parmi les sites IA « prêts à l’emploi », un projet de 450 millions d’euros prend forme dans l’ancien pôle Ecotox, dans la Drôme. Ce dernier reste cependant marqué par deux tentatives de transformation avortées.
- Sommet IA : Le français Sesterce veut déployer 1,2 million de GPU pour l’IA d’ici 2030 - La start-up française Sesterce, qui se présente comme un fournisseur cloud spécialisé dans l’IA, compte déployer 1,2 million de GPU d’ici à 2030 au sein de multiples data centers. Cela totalisera 1,5 GW de capacité énergétique pour une valeur totale que l’entreprise Sesterce estime à 52 milliards d’euros. Dans un premier temps, un investissement de 450 millions d’euros doit lui permettre de mettre sur pied plusieurs supercalculateurs près de Valence, dans le Grand Est et dans le sud de la France.
Le data center de Rovaltain est une des premières pierres de cet édifice titanesque, ultra-gourmand et effrayant. Des projets adulés, financés et soutenus par tous les techno-facistes dirigeants et autres présidents autoritaires des Etats capitalistes. "on ne peut pas se laisser dépasser dans la course (aux désastres, mais juteux pour certains) par la Chine et les USA !"
Espérons qu’il fasse flop comme les précédents projets pour ce bâtiment. Sous le coup des contestations ou de l’explosion de la bulle IA ?
Découvrez des partenaires et clients de la start-up Sesterce : https://www.sesterce.com/partners
Et des implantations de ses hangars à serveurs, très matériels et très gourmands : https://www.sesterce.com/datacenters (qui servent aussi aux Blockchain, les calculs énormes dédiés aux monnaies électroniques spéculatives)
- Enorme Data Center pour IA en projet en Drôme à Rovaltain, pour 450 millions accélérer les désastres
- Le virtuel : des câbles et des puces dans des bunkers qui concomment eau, énergies et matières premières à toutes les étapes
Articles critiques sur les data centers & co
Enquête : à Marseille comme ailleurs, l’accaparement du territoire par les infrastructures du numérique
(Sesterce est en lien avec Digital Realty à Marseille)
Depuis fin 2023, le collectif marseillais Le Nuage était sous nos pieds enquête, analyse et lutte contre les impacts sociaux, écologiques et politiques des infrastructures du numérique à Marseille, en particulier des câbles sous-marins et des data centers. Ce collectif est composé d’habitant·es de Marseille, affilié·es à au moins trois entités : le collectif des Gammares, collectif marseillais d’éducation populaire sur les enjeux de l’eau, Technopolice Marseille, qui analyse et lutte contre les technologies de surveillance policière et La Quadrature du Net, association de défense des libertés fondamentales dans l’environnement numérique. Dans cet article, nous restituons une partie de l’enquête menée par le collectif sur les infrastructures numériques à Marseille, leur impact socio-environnemental et le monde délétère qu’elles représentent, enquête que nous élargissons au delà du territoire marseillais, inspiré·es notamment par les échanges lors du festival « Le nuage était sous nos pieds » qui a eu lieu les 8, 9 et 10 novembre dernier à Marseille.
Arrivent à Marseille aujourd’hui environ seize câbles sous-marins intercontinentaux qui atterrissent, transitent et relient l’Europe et la Méditerranée à l’Asie, au Moyen Orient, à l’Afrique, aux États-Unis. Ce sont ces câbles intercontinentaux qui permettent à l’information numérique de circuler, en particulier sur le réseau Internet, et aux services numériques déployés dans ce qu’on appelle « le cloud », d’apparaître sur nos écrans : mails, réseaux sociaux, vidéos et films en streaming. Au point de croisement de ces « autoroutes de l’information » : les data centers. Ces méga-ordinateurs bétonnés en surchauffe renferment des milliers de serveurs qui rendent possible le technocapitalisme et ses données numériques invisibles : la collecte massive de données personnelles, servant à l’analyse de nos comportements constamment traqués et traités à des fins marketing, la publicité numérique qui pollue nos cerveaux, la vidéo-surveillance policière et plus largement la gouvernance et la surveillance algorithmiques dopées à l’intelligence artificielle qui discriminent et sapent nos libertés fondamentales. Derrière ces infrastructures, ce sont également l’accaparement des terres et des ressources en eau, mais aussi la pollution de l’air, la bétonisation de nos villes réchauffées, et les réalités tachées du sang de l’extractivisme numérique colonial que les puces des serveurs qui peuplent ces data centers renferment. Et ce sont encore une fois des industries peu scrupuleuses qui, aidées par des politiques honteuses, s’accaparent nos territoires et nos vies. (...)
L’ensemble des câbles sous-marins intercontinentaux, les points d’échanges Internet et les data centers hébergeant les nombreux services numériques des entreprises dominantes mondiales du secteur font de Marseille le deuxième hub numérique français après Paris, et le 7e au rang mondial, en passe dit-on de devenir le 5e. (...)
Le lobby des data centers de France peut en effet compter sur des politiques favorables. En 2018, l’Assemblée nationale a voté, sur proposition du député Bothorel, une aide fiscale pour les data centers, consistant à appliquer un tarif réduit à la taxe intérieure de consommation finale d’électricité (TICFE)
(...)
Un data center, infrastructure pilier de ce qu’on a appelé le « cloud », n’a rien de nuageux, de léger ou de vaporeux. Au contraire, ces grands entrepôts sont des bâtiments bétonnés de plusieurs étages, aux planchers et parois fortifiés, lourds et massifs, pour pouvoir supporter sans risques d’effondrement le poids conséquent des milliers de serveurs qu’ils abritent. Ces serveurs, qui tournent en permanence, utilisent de grandes quantités d’électricité. Ils sont dotés chacun de nombreuses puces et composants électroniques tels des processeurs et cartes graphiques, qui génèrent de la chaleur en quantité.
(...)
« Ces entreprises extérieures s’imposent et accaparent les ressources. C’est du technocolonialisme ! […] Les autorités restent sourdes à nos alertes et font semblant de ne pas nous voir. ».
(...)
ce géant américain, tout en se permettant de polluer, multiplie les déclarations de greenwashing dans la presse, en bénéficiant de surcroît d’un climat politico-médiatique fait de louanges et de connivences de la part des préfets, élus de la ville et dirigeants de la région, alors même que les services de l’État alertent sur ces pollutions
(...)
Détourner des eaux fraiches de qualité potable pour refroidir gratuitement ses data centers et rejeter de l’eau réchauffée en mer : voici donc le river cooling de Digital Realty à Marseille.
(...)
En effet, la dépense d’énergie la plus importante d’un data center se situe au niveau des serveurs. Ces derniers occupent 79 à 83 % de l’énergie totale du data center MRS5 d’après l’entreprise
(...)
La dépense énergétique de ces data centers qui s’agrandissent et s’étendent sans cesse, malgré des optimisations à la marge via des méthodes comme le « river cooling » est globalement nettement en hausse, et c’est là une tendance globale. Ces optimisations sporadiques, baissent les coûts pour l’entreprise tout en lui permettant de garder un potentiel commercial constant ou grandissant, et sont donc intéressantes pour elles, mais se font toujours et encore à travers l’accaparement de nouvelles ressources qui peuvent servir les habitantes et habitants.
(...)
les lois de la thermodynamique font que la chaleur qu’on évacue des serveurs de ces data centers ne disparaît pas, mais se retrouve rejetée dans l’air entourant les bâtiments, dans les nuages, les vrais, ou dans l’eau de mer réchauffée par le river cooling
(...)
La possibilité de réutiliser la chaleur résiduelle des centres de données est généralement limitée aux climats plus froids et peut nécessiter des connexions à des systèmes de chauffage urbain ou à des sites de fabrication. La disponibilité de ces connexions et/ou installations est fortement concentrée en Europe du Nord. La configuration d’une installation pour la réutilisation de la chaleur perdue augmente souvent la consommation d’énergie (puisque des pompes à chaleur sont nécessaires pour augmenter la température de la chaleur sortante), mais peut réduire les émissions globales de carbone en réduisant l’énergie qui serait autrement nécessaire pour le chauffage.
(...)
Ces systèmes étant coûteux et n’ayant aucun intêrét commercial pour les data centers, ces derniers préfèrent largement y échapper, ou alors promettre constamment qu’ils les mettront en place dans un futur proche.
(NOTE : c’est ce que promet Sesterce à Rovaltain...)
(...)
Les quelques cas existants servent, comme dans le cas du « river cooling », de greenwashing monté en exemple et surpublicisé. Mais cela permet aux industriels de continuer à profiter des territoires sans limites, en faisant croire que des solutions technomagiques sont possibles, tout en s’employant à repousser les obligations réglementaires qui les contraindraient à les mettre en place. Les États, quant à eux, sont tout entiers à leur service.
(...)
la pléthore d’annonces d’investissements dans la construction de nouveaux data centers dédiés à l’IA, qui laisse présager une croissance à venir encore plus forte et inquiétante.
(...)
Ces calculs institutionnels laissent également de côté, ou ignorent à dessein, les enjeux de la fabrication des puces électroniques, de la purification des minéraux posés sur les wafers, sortes de galettes de silicium, jusqu’à leur devenir puces. L’association StopMicro, qui lutte contre l’accaparement des ressources et les nuisances causées par les industries grenobloises, et en particulier celles de la microélectronique de Soitec et de STMicroelectronics, nous rappelle ainsi que : « Derrière le dérèglement climatique et les injustices socio-environnementales, il y a des décisions politiques, des entreprises et des intérêts économiques qui conditionnent nos choix de société ». Dans ses nombreuses brochures d’analyses et dans le livre « Toujours puce » qu’elle vient de publier, l’association mène une enquête technique, sociale, politique et environnementale poussée, à la place des pouvoirs publics pourtant chargés de le faire. En prenant l’exemple de son territoire, elle explique comment on s’accapare et pollue de l’eau potable pour fabriquer des gourdes connectées avec les puces de STMicroelectronics ou Soitec, quand ce n’est pas pour équiper des armes qu’on exporte au service des guerres coloniales en cours.
(...)
L’argent public que l’État met si facilement dans les mains de tels industriels pollueurs, comme l’illustrent le fond de « décarbonation de nos industries » mentionné plus haut de même que les différents contrats publics conclus avec ces géants numériques, est ainsi distribué au détriment de projets publics à intérêt commun telle l’électrification des équipements publics, la constitution de réserves d’eau, ou encore l’air que nous respirons et la ville où nous habitons. Ces projets d’intérêt général, parfois littéralement vitaux, sont laissés de côté car la priorité est constamment donnée à la croissance numérique, qui passe par l’installation croissante de data centers et d’autres types d’infrastructures numériques.
(...)
NOTE :
Sauf que, contrairement au credo de la Quadrature du net et d’autres, il n’y pas de numérique alternatif vraiment désirable, car cette technologie est liée à des systèmes industriels et autoritaires trop lourds en impacts, en revanche il y a des alternatives au numérique.
- Enorme Data Center pour IA en projet en Drôme à Rovaltain, pour 450 millions accélérer les désastres
- Data center au port de Marseille
Un autre article un peu plus ancien (2022) : À Marseille, la démesure des data centers - Les data centers se multiplient à Marseille, centre du transit de données numériques en France. Très gourmands en électricités, ils sont vivement critiqués.
(...) « À l’époque, sous Jean-Claude Gaudin [ancien maire de Marseille], on a attiré les data centers en croyant que c’était de l’or », regrette Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille délégué à la transition écologique. Les entreprises ont mis en avant le fait qu’elles allaient créer de l’emploi et rendre le territoire attractif mais « l’emploi ramené au bénéfice de ces structures, c’est rien. Ce MRS3 a une consommation électrique de près d’un huitième de la ville. Cela équivaut à celle de 50 000 habitants », dénonce l’élu, qui a mis en place il y a quelques mois un groupe de travail composé de politiques, de chercheurs et d’architectes pour se saisir de la question des data center, à l’heure de la sobriété.
(...) « par rapport à l’économie productive, la part d’emplois des centres de données est assez négligeable »