Les IA, une folie criminelle de plus - Non au culte de la machine qui dévore la planète et ses habitants

Opposer à la religion technologique fanatique d’autres perspectives

vendredi 7 février 2025, par Antitech 26.

Le chaos irrationnel du capitalisme et la volonté de puissance et de domination des Etats appellent forcément les pires saloperies.
Illustration avec la religion technologique et sa quête ruineuse et destructrice de l’IA (rationalité cybernétique), en phase avec les néofascismes.

Les fanatiques criminels au pouvoir dans les Etats et les multinationales sont prêts à tout pour continuer leur règne, perpétuer le techno-capitalisme et faire advenir leurs idées extrémistes.
Les IA sont leur nouveau moyen pour tenter de faire durer leur système pourri.

Alors que l’Europe et la France veulent accélérer la course suicidaire aux IA, en faisant semblant de vouloir/pouvoir viser une impossible régulation/sobriété (de toute façon les IA sont une calamité quels que soient les usages et qui seraient aux manettes), voici deux articles et quelques notes :

Intelligence artificielle : « Nous devons combattre le fanatisme technologique »

- Intelligence artificielle : « Nous devons combattre le fanatisme technologique »
« L’intelligence artificielle est un pur délire », résume notre chroniqueuse Celia Izoard. « Les géants de la tech sont des fondamentalistes de la religion de la technologie. » Arrêterons-nous cette folie criminelle ?
(...)

À force aussi de voir des top models et des influenceuses qui, de plus en plus... sont des robots. La haine de soi que l’industrie de la beauté inculque aux femmes depuis des générations a atteint un nouveau stade : « Ton problème, ce n’est pas seulement que tu es grosse, ou vieille, c’est que tu es humaine. »
(...)
Le déploiement de l’IA s’accompagne d’un imaginaire qui porte en lui une dévaluation profonde de l’humanité. Sam Altman, patron d’OpenAI [l’entreprise qui a lancé ChatGPT], promet que l’intelligence artificielle va « élever l’humanité ». Mais il prend soin de rappeler que nous, les humains, sommes des êtres « limités par notre vitesse de traitement de données ». La publicité de Cruise — la branche véhicules autonomes de General Motors — affirme que « les humains sont de très mauvais conducteurs », responsables de la mort de près de 50 000 Étasuniens chaque année.

On nous inculque désormais en masse la « honte prométhéenne », selon l’expression du philosophe Günther Anders. Réfugié dans les années 1940 en Californie, il s’inquiétait de la vénération des Occidentaux pour la technologie. Ils en étaient arrivés, disait-il, à avoir honte de leur infériorité d’humains, honte de ne pas avoir été produits, fabriqués, comme des machines.
(...)

Cette manière étrange de rabaisser l’humanité tout en lui prêtant un avenir grandiose est bien plus qu’une stratégie marketing. C’est un courant religieux qui irrigue la Silicon Valley depuis ses débuts, un millénarisme technologique que l’historien étasunien David Noble a décrit dans The Religion of Technology (paru en 1997, seul un extrait a été publié en français par la revue Agone). Dans le cyberespace, un monde de purs esprits, écrit-il, ces entrepreneurs se rêvent libérés de l’enveloppe corporelle et de la finitude humaines. Ils voient l’intelligence artificielle comme une délivrance à la malédiction du travail. Et ils prévoient de monter au ciel dans les fusées de la conquête spatiale. L’humanité est maudite par la Chute ; la post-humanité sera sauvée, rendue à sa perfection par le progrès technique.
(...)
C’est la religion dominante (avec le fétichisme de l’argent) d’une civilisation qui s’est crue affranchie par la raison tout en plaçant ses rêves d’abondance, d’omniscience, d’immortalité et d’ascension céleste dans la technologie.

Mais si le capitalisme industriel, depuis la fin du XVIIIe siècle, est dominé par la religion de la technologie, ce culte a toujours été pondéré, aux XIXe et XXe siècles, par d’autres forces et d’autres courants intellectuels. Les grèves et les mutuelles ont créé des rapports de force qui ont permis la redistribution et diminué les profits privés du capitalisme sauvage. Le mouvement romantique a critiqué le désenchantement et l’enlaidissement d’un monde régi par l’industrie. Le féminisme et l’écologie ont défendu le vivant face aux rêves virilistes de gratte-ciel et de missiles.
(...)
Avec la Silicon Valley et ses héritiers, le culte de la machine, dopé aux milliards de dollars, s’est radicalisé. Sam Altman veut télécharger son cerveau dans le cloud. Elon Musk (Tesla) veut coloniser Mars. Sergei Brin (Alphabet) veut nous « guérir de la mort ». Ces hommes devraient être mis hors d’état de nuire et surveillés de près, comme les gourous de sectes dangereuses.
(...)
Les géants de la tech sont les grands gagnants de cinquante ans de réformes néolibérales, cinquante ans de spoliation des peuples qui leur ont permis d’amasser une puissance et des fortunes colossales. Si les économies occidentales sont de plus en plus concurrencées par la Chine, l’Inde ou la Russie, le fanatisme technologique californien, lui, a été adopté par les élites de la quasi-totalité du globe. Ces délires technofanatiques dictent les agendas politiques de la plupart des pays.
(...)

Quant à ses « utilisations positives », la consommation d’énergie, d’eau et de métaux de ses data centers devrait obliger quiconque à les considérer comme nulles et non avenues. L’IA est un pur délire. Alors pourquoi essayons-nous de nous adapter à cette folie criminelle, qui ne peut qu’accélérer le réchauffement climatique et les dominations ? Pourquoi les esprits critiques se contentent-ils d’imaginer une déclinaison égalitariste, ou subversive de l’IA ?
(...)

- NOTES
Ce que ne dit pas cet article, c’est que si ces délires prométhéens et cette religion technologique fanatique marchent aussi bien c’est parce qu’ils sont totalement en phase avec les besoins et exigences fondamentaux des Etats et du capitalisme.
Et la quête impossible, largement partagée chez les civilisés, de délivrance des réalités matérielles et politiques jouent aussi beaucoup.
A nous de provoquer la sortie de ce modèle de société, et de viser l’amélioration de nos conditions de vie matérielles et politiques par d’autres biais que la technologie autoritaire, via la démocratie directe, le communalisme, le partage des taches, la (re)définition des besoins en fonction des réalités matérielles/écologiques et de la possibilité de société réellement démocratique.
La vie politique intense et quotidienne, la prise en charge individuelle et collective des activités indispensables à notre existence dans l’interdépendance et le partage solidaire, valent bien mieux que la dépendance et la soumission totale aux machines, aux techno-prêtres, à la quête infinie d’argent, à la gestion techno-étatique via IA et robots flics, sur fond de destruction des mondes vivants et de planète rendue inhabitable, avec fort risque de guerres en prime.

Les IA, une folie criminelle de plus - Non au culte de la machine qui dévore la planète et ses habitants

Dans le système en place, l’IA ne sera pas maîtrisée

- « L’intelligence artificielle accélère le désastre écologique, renforce les injustices et aggrave la concentration des pouvoirs »
Plus d’une vingtaine d’organisations réunies au sein de la coalition Hiatus, parmi lesquelles La Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’homme, estiment, dans une tribune au « Monde », qu’il faut résister au déploiement massif de l’IA, au nom des droits humains, sociaux et environnementaux.
(...)
Comment ne pas voir qu’en tant que paradigme industriel, l’IA a d’ores et déjà des conséquences désastreuses ? Qu’en pratique, elle se traduit par l’intensification de l’exploitation des travailleurs et travailleuses qui participent au développement et à la maintenance de ses infrastructures, notamment dans les pays du Sud global où elle prolonge des dynamiques néocoloniales ? Qu’en aval, elle est le plus souvent imposée sans réelle prise en compte de ses impacts délétères sur les droits humains et l’exacerbation des discriminations telles que celles fondées sur le genre, la classe ou la race ?
(...)

Surtout, elles sont dangereuses dans la mesure où, loin de constituer la technologie salvatrice souvent mise en avant, l’IA accélère au contraire le désastre écologique, renforce les injustices et aggrave la concentration des pouvoirs. Elle est de plus en plus ouvertement mise au service de projets autoritaires et impérialistes. Non seulement le paradigme actuel nous enferme dans une course technologique insoutenable, mais il nous empêche aussi d’inventer des politiques émancipatrices en phase avec les enjeux écologiques.

La prolifération de l’IA a beau être présentée comme inéluctable, nous ne voulons pas nous résigner. Contre la stratégie du fait accompli, contre les multiples impensés qui imposent et légitiment son déploiement, nous exigeons une maîtrise démocratique de cette technologie et une limitation drastique de ses usages, afin de faire primer les droits humains, sociaux et environnementaux.
(...)

- NOTES
Cette tribune dit de belles choses, justes, mais semble s’aveugler sur la nature du modèle de société en place.
Dans ce système, la prolifération des IA et leurs usages généralisés pour les pires choses et inéluctable.
Exiger « une maîtrise démocratique de cette technologie et une limitation drastique de ses usages, afin de faire primer les droits humains, sociaux et environnementaux » est un voeux pieux. Ce modèle de société est structurellement non-démocratique et fait primer tous les jours le pouvoir, la puissance l’argent et le capitalisme sur les droits humains, sociaux et environnementaux.
C’est la même chose pour les IA que pour tout le reste.
Et cet article semble oublier ce que rappelle l’article de Célia Izoard plus haut, à savoir que les IA sont de base anti-écologiques quels que seront les éventuels gains de consommation d’énergies et de matières premières par ailleurs.

- Seuls des soulèvements, des ruptures radicales provoquées par des formes de révolutions et d’insurrections pourraient stopper la prolifération programmée et annoncée des IA, en démantelant le système qui en a besoin, la désire et la fabrique à coup de centaines de milliards et d’infrastructures géantes.
A nous toustes de les préparer, provoquer, saisir, prolonger.

P.-S.

Voir aussi :

- Contre-sommet de l’IA : pourquoi et comment résister à la dictature algorithmique - Paris le 08 février 2025, juste avant la grande messe technocratique rassuriste

Brochure : Synthèse de critiques de l’IA et de son monde Machine

- Brochure : Synthèse de critiques de l’IA et de son monde Machine - Ecologie, climat, démocratie, vie sociale, surveillance, dépendance..., dans l’IA rien ne va


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