En cas de soulèvement : infos pratiques pour les actions, grèves, manifs..., pour résister à la répression...

Sécurité numérique, tactiques, astuces de base, pour rester offensif

mardi 12 août 2025

Au cas où un nouveau soulèvement se produise à partir du 10 septembre, il est bon de relire ou découvrir (pour les nouvelleaux) quelques bases.
Histoire d’être averti, de ne pas réinventer l’eau chaude, d’avoir les bonnes cartes en main pour agir, pour éviter de se faire museler par la répression, la propagande officielle et les médias de préfecture.

C’est sommaire, et il manque sans doute plein de choses (ajoutez-les en commentaires), mais ça fait déjà un cadre de départ, à étendre.
Il n’y a pas de recette magique, mais connaître quelques bases ça aide.

Droit de grève

Quelques infos sur la grève et le droit de grève :

Rentrée explosive à partir du 10 septembre ?! Nouveaux textes {JPEG}

  • Petit rappel sur le droit de grève
  • Grève générale dès le 5 décembre, comprendre et réinventer la grève
  • 7 conseils pour mobiliser ses collègues en vue du 10 septembre - Pendant le mouvement contre la réforme des retraites les manifestations se sont succédées, massives et déterminées, mais rien n’y a fait : le gouvernement n’a rien lâché rien car il n’avait rien à perdre de ces mouvements massifs mais calmes. Le 10 septembre 2025 pourrait être une nouvelle occasion offensive pour contrer les projets du gouvernement et aller plus loin. De nombreux collectifs comme Faire Bloc, Faire Peuple mais aussi de nombreuses fédérations de la CGT (CGT Air Liquide, CGT Commerce et Services, CGT des territoriaux de Bézons, la FNIC-CGT…) appellent à se saisir de cette date, qu’elle soit le début d’une grève durable.
    C’est en effet le meilleur moyen de prendre le patronat au portefeuille. La grève, classique du mouvement ouvrier depuis les origines du capitalisme, et qui plus est moyen légal et constitutionnel pour se faire entendre, est la meilleure option qui s’offre à nous. Mais comment la déclencher et la maintenir dans un contexte où le taux de syndicalisation est particulièrement faible et où la culture de la mobilisation au travail a été réduite par des décennies de « dialogue social » ? À partir de notre propre expérience (d’élu du personnel et d’expert et formateur pour les CSE) et celles recueillies auprès de personnes ayant conduit des grèves victorieuses, voici plusieurs conseils pour se motiver et y parvenir.
En cas de soulèvement : infos pratiques pour les actions, grèves, manifs..., pour résister à la répression...

Auto-organisation

On sait que les structures et orgas « officielles » (directions syndicales, partis politiques, associations, ONG...), si elles participent à la rébellion, vont lâcher l’affaire si ça chauffe sérieusement ou se contenter d’actions convenues et sans réel impact. Sans parler de leurs objectifs souvent bien trop réformistes et corporatistes (et intéressés, en vue des élections par exemple).

C’est pourquoi l’auto-organisation à la base (comme lors des gilets jaunes et d’autres exemples en France ou ailleurs) est essentielle, dans chaque quartier, village, entreprise, secteur...
Il s’agit à la fois de multiplier les temps d’assemblées et d’AG autonomes, sans verser pour autant dans la réunionite et le procédural pour laisser une grande place à la spontanéité, l’inventivité, la liberté, l’offensivité qui surgissent depuis de multiples groupes et individus.
D’ailleurs, ce sont souvent davantage les formes et actions imprévisibles et incontrôlables qui font flipper les pouvoirs et les possédants plutôt que les manifs annoncées et les choses répétitives.

L’auto-organisation est à rechercher partout, dans les actions, les piquets de grève, les blocages, les médias (autonomes), les discussions, les alternatives, la solidarité et les objectifs.

Durée du soulèvement et actions

Si le soulèvement dure longtemps (plus de 6 mois ?), les risques d’épuisement augmentent, et l’Etat a davantage de temps pour étendre et renforcer sa contre-insurrection.
En même temps, il faut du temps pour monter en puissance, et pour discuter, se rencontrer, évoluer en agissant ensemble, s’enhardir et viser plus loin que le retrait d’une ou deux lois ou des modifications de surface.
L’idéal serait de frapper fort, à suffisamment nombreux, sur quelques mois, en étant offensifs et ambitieux ?

Exemple :
Des grèves (même largement suivies) sur des journées éparses étalées sur 6 mois n’auront que très peu d’effet (voir l’échec du dernier mouvement pour les retraites), tandis qu’une grève générale dure sur deux mois aura de l’impact, surtout si elle est accompagnée de nombreux blocages, émeutes et sabotages.
Avec le complément des actions symboliques type manif, rassemblement, communication, tags..., on coche alors toutes les cases pour espérer le succès.

A quelles formes de répression s’attendre ?

Pour mémoire, et pour se préparer en conséquence, quelques rappels, car dès qu’on dérange vraiment le système en place (pacifiquement, avec violence ou sans, avec ou sans destruction de bien, légalement ou illégalement), l’Etat, ses outils et alliés, frappent sans pitié.
(Note : l’ultra-violence de la répression et la fixité du système en place obligeant par ailleurs au recours croissant à des moyens de contestation dits violents et illégaux pour sortir de l’impuissance, ça lui permet de justifier une répression accrue en retour).

  • Terrorisme d’Etat habituel  : LBD, grenades explosives à létalité aléatoire, lacrymos à haute dose, canons à eau, canons à son ?, matraque, Taser, fusils à pompes (avec projectiles dits « non létaux »), pistolets, fusils de guerre pour impressionner, tabassage...
  • Dispositifs préfectoraux ou nationaux : état d’urgence, couvre feu, zone de contrôles policierw, périmètres où toute manif est interdite, nasses, dissolutions de groupes rebelles...
  • Moyens technologiques : drones et hélicoptères, caméras en tout genre (dont caméras infrarouge pour voir la nuit), logiciel de détection biométrique de comportements « anormaux », logiciels de reconnaissance faciale, fichage généralisé et intrusif, traçage des déplacements via suivi de téléphones, espionnage de téléphones et d’ordinateurs, captation de numéros de téléphones (IMSI catcher) dans une zone donnée, surveillance automatisée de tout internet et des réseaux sociaux, coupures de réseaux sociaux ou fermeture ciblée (ou invisibilisation) de comptes/groupes précis, coupure temporaire d’internet, projection de produits marquants invisibles à l’oeil nu, objets connectés piratés pour espionnage, amendes à distance automatique ou non, scannage automatique de plaques d’immatriculation...
  • Engins roulants : voitures, motos, vélos, camions, blindés, bus, camionettes...
  • Les différentes corps de polices et de gendarmeries, l’armée... CRS d’intervention rapide, BAC, agents en civils, infiltrations... Avec des actes souvent illégaux en plus des brutalités et exactions légales. Plus éventuellement des groupuscules d’extrême droite, des milices patronales, des agents privés...
  • Répression judiciaire : Aggravation de toutes les peines, généralisation de dispositifs annoncés au départ comme exceptionnels, criminalisation des pratiques de sécurité informatique, arrestations préventives, assignations à résidence, rafles, prison, GAV, contrôle, prises (souvent abusives ou illégales) d’empreintes, de photos et d’ADN...
  • Fermeture des Facs ou d’autres établissement scolaires qui bougeraient de trop
  • Interdictions de transports de tels ou tels objets : feux d’artifices, outils, masques, essence...
  • Guerre médiatique et assimilée : les médias de l’Etat et ceux aux ordres du système et des plus riches ont un rôle essentiel pour accompagner la répression, pousser au « retour à la normale » et dévaloriser la contestation : passer sous silence les actions impactantes (sabotages ciblés réussis, policiers en déroute ou débordés...), exagérer ou exacerber certains faits (des vitrines cassées, des flics blessés...), dénigrer, moquer, dépolitiser, déshumaniser, décridibiliser les contestataires (traités d’anti-tout, de foule émeutière sans cervelle, d’extrême droite ou d’extrême gauche selon les besoins, de violents impulsifs, de casseurs, de feignants, d’anti-démocrates...), de valoriser la répression et d’exagérer sa présence et sa maîtrise du terrain pour démoraliser la contestation, et inversement minimiser les actions et le nombre de rebelles, parler de « prise d’otage » pour les grèves, faire peur avec le risque de pénuries et de crise économique, parler des coûts des destructions commises par la rébellion de manière récurrente en dramatisant à outrance (en revanche les lois antisociales, la misère, l’exploitation, les polluants partout, les catastrophes climatiques/écologiques finalement ça va, ce sont des mals nécessaires), donner prioritairement la parole aux autorités et à toutes les sortes de flics (comme d’habitude), etc.
    Ces divers médias « de préfecture » s’empressent de servir l’ordre établi et sa répression : Contre-insurrection : la propagande policière tourne à plein régime, mettons-là en lumière - Dévoilons-là pour mieux la démolir et saper le système policier installé dans les têtes

- NOTE IMPORTANTE : Quand des agriculteurs FNSEA & co cassent et brûlent des bâtiments d’Etat, le régime temporise, ne punit pas et laisse faire. Quand des écologistes ou gauchistes font des choses de bien moindre impact, ils sont pourchassés et dénigrés impitoyablement à l’aide de gros moyens de répression. Ce qui gêne le système, ce n’est pas tant le type d’actions menées que QUI les mène et dans quel but.

- Face à tout ça, on voit bien que le masquage de notre identié, même si en théorie « on n’a rien de légal à se reprocher », que ce soit sur le net, au tél ou dans la rue, est une des bases très utile à une offensive rebelle.
D’autres voies peuvent être l’auto-défense et la multiplication d’actions furtives, rapides et imprévisibles (sabotage notamment).

A quelles formes de manipulations s’attendre ?

Outre les habituelles manipulations médiatiques et la force brute indiquées plus haut, les pouvoirs utilisent d’autres ruses si la contestation est sérieuse :

  • Quelques concessions sur certains points (souvent secondaires) et quelques miettes (surtout pour des catégories professionnelles pouvant avoir un impact, comme les routiers ou les dockers, dans le but de les voir décrocher du mouvement), pour dire que tout est ok il n’est plus nécessaire de contester. Celleux qui s’aviseraient de continuer à se rebeller sont alors considérés comme des putschistes ou des terroristes
  • Des promesses d’amélioration et de changements futurs pour désarmer et noyer le poisson. « Ok on vous a entendu, mais calmez-vous, arrêtez de vous rebeller, et alors on pourra discuter tranquillement autour d’une table entre gens raisonables. »
  • Lancer un « grand débat », des cachiers de doléance, pour détourner l’attention et occuper les énergies avec des dispositifs sans effets (même chose pour un referendum, une nouvelle élection promise, la démission de quelques oligarques servant de fusibles...)
  • La dissolution du gouvernement, ou une motion de censure : là on retombe dans les jeux politiciens, la domination des médias d’extrême droite et de droite dure, les campagnes électorales... Ces événements ne doivent pas détourner de la poursuite du soulèvement. On peut même considérer que ce serait une bonne période pour renverser la table vu que le gouvernement serait fragilisé, ou « suspendu ».
  • Réduction médiatique de la contestation à quelques revendications gérables, pour proposer quelques options réformistes qui ne répondent en rien à l’ampleur de la rébellion.
  • Mise en valeur de quelques « chefs », réels ou fabriqués, pour les faire parler au nom de tout le monde et réduire les objectifs et moyens utilisés à des formes contrôlables par le système, pour diviser et chercher à canaliser/étouffer la rébellion via des « représentants » modérés
  • Désigner arbitrairement et selon les besoins du système les « bons » (non-violents, légalistes, pacifistes, ouverts au prétendu « dialogue ») et « mauvais » (casseurs, saboteurs, illégalistes, black bloc, grèvistes incontrôlables...,, dits jusqu’auboutistes, radicaux, antitout, extrémistes...) révoltés, en assimilant les rebelles menant les actions les plus impactantes à des terroristes, afin de les isoler, de diviser et de mieux pouvoir réprimer, avec l’assentiment tacite d’une par de la population, celleux qui sortent des clous.
En cas de soulèvement : infos pratiques pour les actions, grèves, manifs..., pour résister à la répression...

Sécurité numérique pour contrer la répression et la surveillance policière

Même si on ne fait rien d’illégal, qu’on "a rien à se reprocher", il est important d’utiliser quand même des moyens d’anonymat et de furtivité, tant dans la rue, via les mobiles que sur internet, notamment par solidarité avec les autres, pour se prémunir d’une future aggravation de la répression (et soi-même on peut évoluer vers des pratiques dites illégales) et pour "noyer" la surveillance policière.

Auto-défense en manif, action...

Tactiques, dogme de la non-violence, moyens utilisés...

🛠️ COMMENT METTRE EN PLACE UNE CAISSE DE GRÈVE

1. 📌 Définir l’objectif et les règles
• But : soutenir financièrement les grévistes pendant un conflit.
• Critères de répartition :
• Combien par jour de grève ?
• Tous les grévistes ou seulement ceux en difficulté ?
• Justificatifs à fournir ?
• Durée de la caisse : jusqu’à la fin du conflit ou au-delà ?

2. 👥 Former un comité de gestion

Crée une petite équipe (3 à 5 personnes) pour :
• Gérer les dons et les dépenses
• Tenir une comptabilité claire
• Répartir les fonds en toute transparence
• Communiquer régulièrement les chiffres (entrées/sorties)

Astuce : élire un(e) trésorier(ère) et un(e) secrétaire.

3. 💼 Choisir la forme juridique

Trois options principales :

✅ A. Par un syndicat existant
• Rapide et légalement cadré
• Le syndicat héberge la caisse et gère les fonds

✅ B. Créer une association loi 1901
• Plus neutre et ouverte à tous
• Permet une collecte plus large (en ligne, dons privés, etc.)
• Déclaration en préfecture + compte bancaire

✅ C. Par un fonds informel avec traçabilité
• Utilisé pour les caisses ponctuelles (grèves courtes)
• Nécessite un engagement moral fort et une communication rigoureuse

4. 💶 Collecter les fonds
• En ligne : plateformes comme HelloAsso, Leetchi, CotizUp, etc.
(veillez à transparence et frais éventuels)
• Sur le terrain : urnes lors des AG, réunions publiques
• Appels à dons : via réseaux sociaux, syndicats, tracts

5. 📊 Distribuer les fonds
• En espèces, chèques, ou virement (privilégier la traçabilité)
• Tenez un registre des grévistes bénéficiaires :
• nom/prénom
• nombre de jours de grève
• montant attribué
• Prévoir une réserve de solidarité en cas de rallongement du mouvement

6. 🧾 Transparence & communication
• Publier régulièrement :
• Total récolté
• Nombre de grévistes soutenus
• Restant disponible
• Tenir un bilan final public à la fin de la grève

📌 Exemple de message pour le lancement :

🪧 “Pour soutenir les grévistes de [secteur ou lieu], une caisse de grève est mise en place. Vos dons serviront à compenser la perte de salaire. Transparence assurée. Merci pour votre solidarité !”


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