Le système policier, ce n’est pas seulement la répression armée de tout ce qui bouge à grand coup d’armes à létalité aléatoire, c’est aussi la propagande outrancière distillée en permanence par la contre-insurrection étatique, soutenue activement par les journalistes de préfecture et leurs médias aux ordres.
Quelques infos et antidodes en 4 articles :
- Contre-insurrection : la propagande policière tourne à plein régime
- Contre-insurrection : la propagande policière tourne à plein régime #04 - La police s’affiche toujours et encore dans la presse locale : Contre Attaque vous propose une série d’articles pour mieux comprendre les enjeux qui se cachent derrière le journalisme de préfecture. Après avoir décrypté des reportages policiers récents, mis en lumière leurs auteurs et développé le concept de contre-insurrection, ce dernier épisode s’interroge : y a-t-il de bons policiers ? (...) Changer les choses implique nécessairement de renverser l’ordre des choses. Cela passe donc par le désarmement de la police : pas uniquement sur le plan matériel, mais surtout de la désarmer idéologiquement afin de lui retirer son pouvoir de nuisance. La première étape pour y parvenir, c’est de rendre inopérante la propagande policière, de dénoncer la doctrine de contre-insurrection. Et d’arrêter de lire et de regarder les mêmes publi-reportages reproduits dans les colonnes de Ouest-France comme sur les plateaux de BFM, sur la brigade canine ou sur les exploits de la BAC.
- Contre-insurrection : la propagande policière tourne à plein régime #03 - Après avoir décrypté des reportages policiers récents et mis en lumière leurs auteurs, le troisième épisode s’intéresse au concept de contre-insurrection. (...) Ce que l’on appelle la « contre-insurrection » est une forme de propagande théorisée par l’État français depuis la Guerre d’Algérie. Le principe est simple, il repose sur deux fondements : l’un militaire, l’autre médiatique. Réprimer de la manière la plus violente qui soit les groupes considérés comme ennemis, et mener une « guerre psychologique » pour légitimer l’action de répression et affaiblir les groupes visés.
Cela consiste à inonder les médias d’informations positives et engageantes, favorables au pouvoir et à sa police, afin d’isoler les mouvements contestataires et justifier la répression avant même qu’elle n’ait lieu. L’objectif est d’avoir le soutien de la population en cas d’action autoritaire et/ou violente de la part de l’État. Dans un conflit, les gens doivent choisir l’État : il faut donc salir son adversaire mais aussi glorifier ses troupes. - Contre-insurrection : la propagande policière tourne à plein régime #02 - Après l’analyse de reportages policiers récents, le deuxième épisode de notre série s’intéresse aux « journalistes » derrière la propagande : trois profils différents de chiens de garde.
- Contre-insurrection : la propagande policière tourne à plein régime #01 - Premier épisode aujourd’hui avec des exemples récents de reportages policiers dont le groupe Ouest-France a le secret.
- Contre-insurrection : la propagande policière tourne à plein régime
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Le journalisme de préfecture
voir aussi :
C’est quoi, le journalisme de préfecture ? L’expression a été popularisée par le site de critique des médias Acrimed qui la définit ainsi : le« journalisme de préfecture » recouvre un ensemble de réflexes et de pratiques médiatiques qui conduisent à relayer, sans aucun recul, le discours « officiel » (celui des autorités, de la police ou de la justice) à propos d’opérations de « maintien de l’ordre ». Plusieurs éléments entrent en compte pour expliquer la prégnance de cette forme de journalisme dans le traitement des violences policières. Le premier concerne la proximité et la dépendance des journalistes vis-à-vis de leurs sources policières. Le second concerne une certaine conception du journalisme comme partie prenante du maintien de l’ordre social.
Ces dernières semaines, on a l’impression que le paysage audiovisuel français nous offre une sorte de masterclass visant non seulement à légitimer le concept, mais également à l’illustrer de mille et une manières. Et pour cause : dans les moments comme ceux que nous vivons, c’est-à-dire des moments où la question des violences policières ne peut plus être balayée d’un revers de main, les réflexes courtisans ne se cachent même plus. Et les moments de révélation se multiplient. Une chronique de Théophile Kouamouo.