Une nouvelle étude de Météo-France confirme l’impossible adaptation aux perspectives de +4°C (de moyenne, en 2100, voir avant), notamment pour l’agriculture.
Puissants et dirigeants préfèrent crever que d’accepter un changement radical de société. Enfin, eux espèrent s’en tirer en fuyant sous des cieux moins ravagés ou en s’enterrant dans des bunkers autonomes climatisés.
Le problème c’est que la plupart des civilisés des classes inférieures et moyennes, ceux qui s’en prendront plein la tronche, ne se révoltent pas franchement :
- comme leurs maîtres, certains adhèrent au modèle de la civilisation industrielle , peu importe les conséquences
- d’autres espèrent illusoirement verdir et rendre propre la mégamachine par quelque miracle à base de nouvelles technologies ou de planification technocratique
- d’autres font simplement l’autruche et restent dans le déni
- d’autres sont résignés et passifs
- d’autres sont écrasés de problèmes présents socio-économiques
Il semble que la plupart des civilisés ont du mal à réagir quand la menace, pourtant énorme et mortelle, est diluée dans le temps et s’abat progressivement.
Ils ont déjà du mal à réagir franchement face à une menace plus immédiate et directe, comme la retraite à 64 ans, le réarmement nationaliste, le basculement vers l’extrême droite, la précarité..., alors concernant les graves atteintes au climat, aux écosystèmes, aux animaux (eux compris) et aux plantes, les actions sont loin d’être à la hauteur.
Problème anthropologique fondamental inhérent à l’humanité, ou effet de la culture civilisée "hors sol", d’une mauvaise priorisation culturelle ?
La "séparation" nature/culture et l’éloignement accéléré des contacts réels avec nos milieux de vie jouent sans doute beaucoup.
Pourquoi un civilisé lambda, dont le milieu de vie habituel/"naturel" est la ville, l’artificialisation, l’internet, les relations virtuelles, l’IA et les applis, la bouffe cueillie en supermarché, l’ordinateur, les jeux vidéos, les voitures... s’inquièterait de choses qui lui sont de plus en plus étrangères, comme de véritables forêts, des ruisseaux et leurs poissons, des sols vivants, des ver de terre, des fleurs des champs, des hérissons, des mésanges, des scarabées, la vie de ses semblables invisibilisés à l’autre bout de la chaîne logistique qui l’alimente en objets...?
Après tout tant qu’il a de quoi croûter et se distraire, même si c’est de la merde industrielle, et qu’il ne crève pas trop de chaud grâce à la clim, pourquoi diable s’inquiéter ?
Et puis les élus, entreprises et experts sont là pour faire le taf, y a qu’à les laisser tranquilles et regarder ailleurs.
En tout cas, la voie du réformisme a piteusement échoué. Logique, la civilisation industrielle, la mégamachine, ne peut pas être réformée, changée de l’intérieur, c’est un tout interconnecté qui fonctionne selon un certain modèle, qui ne peut pas fonctionner autrement sous peine de s’effondrer, de se gripper totalement.
Pour se tirer du pétrin, limiter la casse, on a impérativement besoin d’un changement radical de modèle de société, d’une rupture révolutionnaire, d’un soulèvement général et profond, tout ce que fuient et refusent les puissants, ...et aussi la plupart des civilisés.
Mais le réformisme, c’est, aux mieux, reculer un peu les échéances, pour au final mieux sauter dans le précipice béant ouvert par un système irréformable par nature.
Météo-France décrit une France à +4 °C apocalyptique
Météo-France décrit une France à +4 °C apocalyptique
Records de chaleurs, de pluies, de sécheresses... Dans un rapport, Météo-France décrit le climat d’une France à +4 °C, soit la hausse des températures prévue pour 2100.
Des canicules s’étendant de mi-mai à mi-septembre, et pouvant durer deux mois continus ; des épisodes de sécheresse durant des années ; une multiplication par dix des jours de vagues de chaleur et de nuits tropicales ; des montagnes privées de neige pendant la majorité de l’hiver…
(...)
la température moyenne devrait y être supérieure de 2 °C aux moyennes préindustrielles en 2030, et de 2,7 °C en 2050
(...)
« C’est un autre pays qui nous est raconté. Les extrêmes seront tellement intenses et fréquents qu’il ne s’agira plus de vivre mais de survivre à de tels bouleversements »
(...)
Des records de chaleur jusqu’à 50 °C seraient possibles localement dès l’horizon 2050 et deviendraient « probables » lors des canicules en 2100
(...)
Parmi les secteurs les plus affectés : l’agriculture. « Aucune culture française ne survit à des températures [de 45-50 °C] », réagit Serge Zaka sur le réseau social Linkedin. Selon l’agroclimatologue, de telles chaleurs réduiraient à néant les champs de maïs et de tournesol, tueraient massivement les vaches laitières, brûleraient les cultures maraîchères. « Quelqu’un a une solution ? fait mine de s’interroger le chercheur. Je veux bien proposer des stratégies d’adaptation, mais à +4 °C, il n’y en a plus. »
(...)