Pour leur mode d’interaction avec les mondes vivants terrestres, les humains se répartissent entre deux pôles opposés :
- L’intégration culturelle au mode vivant en tant qu’espèce parmi d’autres, actrices d’une lente transformation mutuelle et profitable à toutes les parties, avec la recherche permanente d’équilibres instables où les écosystèmes et leurs habitants sont pris en considération, où des sociétés soutenables ne sont pas pour autant fermées et réactionnaires
- La coupure avec le vivant en nous et autour de nous, en construisant des bulles fabriquées, virtuelles à présent, de plus en plus séparées des altérités humaines ou non-humaines, où tout est marchandisé, en essayant sans cesse et en vain de compenser et corriger les effets destructeurs et délétères de ces choix. C’est la voie qu’emprunte inévitablement le techno-capitalisme et son monde
Bien sûr, entre les deux, plein de formes hybrides seraient possibles si la civilisation industrielle (l’Etat et le capitalisme, le mythe du progrès par la technologie) ne portait pas la tendance totalitaire à tout vouloir contrôler et ramener à ses intérêts.
- Les « sauvages » donnent une leçon de gestion paysagère aux civilisés
Un texte et des remarques pour cogiter à tout ça :
🌱 COMMENT VIVRE DURANT PLUSIEURS MILLÉNAIRES SUR UNE TERRE SANS LA RAVAGER : UNE LEÇON DE GESTION PAYSAGÈRE DONNÉE PAR LES « SAUVAGES » AUX CIVILISÉS
Traduction d’un article (via Philippe Oberlé) sur le savoir écologique traditionnel (Traditional Ecological Knowledge ou TEK en anglais) écrit par M. Kat Anderson et publié en 2016 dans le média californien KCET. Elle est l’auteure du livre Tending the Wild – Native American Knowledge and The Management of California’s Natural Resources. Il existe un documentaire du même nom disponible gratuitement sur Youtube, en version anglaise non sous-titrée en français. La gestion paysagère reposant sur l’utilisation du feu fait partie des innombrables techniques perfectionnées au fil des siècles par les peuples autochtones.
Le Nouveau Monde est en fait un très vieux monde. Les forêts de montagne, les larges vallées intérieures, les collines couvertes de chênes et les déserts de la région que l’on appelle aujourd’hui la Californie étaient bien connus, célébrés par des histoires et des chansons, nommés avec beaucoup de détails et habités bien avant que les explorateurs européens ne naviguent pour la première fois le long de la côte ouest de l’Amérique du Nord. Chaque jour de chaque année pendant des millénaires, les indigènes de Californie ont interagi avec les plantes et les animaux indigènes qui les entouraient. Ils ont transformé des racines, des baies, des pousses, des os, des coquillages et des plumes en médicaments, en repas, en arcs et en paniers et ont atteint une intimité avec la nature inégalée par le guide de randonnée des temps modernes, le botaniste de terrain ou l’écologue appliqué.
Les premiers explorateurs européens, les trappeurs américains et les missionnaires espagnols qui sont entrés en Californie ont décrit l’image d’un Éden sauvage fournissant une nourriture abondante à ses habitants indigènes, sans sueur ni labeur. Mais en réalité, les paysages productifs et diversifiés de la Californie étaient en partie le résultat de pratiques de récolte et de gestion sophistiquées et complexes.
Les Indiens de Californie protégeaient et s’occupaient de leurs espèces végétales et habitats favoris, récoltaient les produits végétaux et animaux à des fréquences et des intensités soigneusement calculées, et pratiquaient toute une série de techniques horticoles. En taillant, élaguant, hersant, semant, désherbant, brûlant, creusant, éclaircissant et récoltant de manière sélective, ils encourageaient les caractéristiques souhaitées des plantes individuelles, augmentaient les populations de plantes utiles et modifiaient les structures et la composition des communautés végétales. Le brûlage régulier de nombreux types de végétation dans tout l’État a créé un meilleur habitat pour le gibier, éliminé les broussailles, réduit au minimum le risque d’incendies catastrophiques et encouragé une diversité de cultures vivrières. Dans l’ensemble, ces pratiques de récolte et de gestion ont permis une récolte durable des plantes pendant des siècles, voire des milliers d’années. En d’autres termes, les Indiens de Californie ont pu récolter chaque année les aliments et les matériaux de vannerie et de construction dont ils avaient besoin tout en conservant – et parfois en augmentant – les populations de plantes utilisées.
Au cours de leur longue histoire en Californie, les Indiens ont tellement exploré le règne végétal pour ses usages et ont tellement testé les réponses de la nature à la récolte et à l’entretien réalisés par les humains, qu’ils ont découvert comment utiliser la nature d’une manière qui leur assurait une existence relativement sûre tout en permettant la diversité maximale des autres espèces.
Les termes « chasseur-cueilleur » et « collecteur », étiquettes anthropologiques inexactes attribuées à la plupart des groupes d’Indiens de Californie, évoquent une existence au jour le jour. Ils signifient que les Indiens de Californie creusent pour trouver des tubercules, cueillent des baies et collectent des légumes au hasard, sans jamais rester assez longtemps au même endroit pour laisser une empreinte humaine durable. Mais les peuples indigènes de Californie ont eu une profonde influence sur de nombreux paysages divers – en particulier les prairies côtières, les prairies de vallée et les savanes de chênes, trois des communautés végétales les plus riches sur le plan biologique en Californie. Sans la présence indienne, les premiers explorateurs européens auraient rencontré une terre avec des paysages de fleurs sauvages moins spectaculaires, moins de grands arbres et moins de forêts ressemblant à des parcs entretenus, et les habitats de prairie qui aujourd’hui disparaissent dans des endroits tels que le Mont Tamalpais et le parc de Salt Point n’auraient peut-être pas existé au départ.
Une nature sauvage entretenue et soignée
Pendant douze mille ans ou plus d’existence dans ce qui est aujourd’hui la Californie, les humains se sont liés à la nature grâce à leur vaste base de connaissances et à leur expérience pratique. Au cours de ce processus, ils ont maintenu, amélioré et en partie créé un sol fertile qui a finalement été exploitée par les agriculteurs, les éleveurs et les entrepreneurs européens et asiatiques, qui s’imaginaient en fondateurs d’une civilisation prenant naissance dans une région sauvage non peuplée. Le concept de la Californie comme nature vierge, brute et inhabitée – comme région sauvage ou wilderness – a effacé les cultures indigènes et leurs histoires liées à la terre, les dépossédant de leur héritage – une richesse biologique énorme. Comme le note l’historien de l’environnement William Cronon, « le déplacement des Indiens pour créer une ‘zone sauvage inhabitée’ – inhabitée comme jamais auparavant dans l’histoire humaine de ce lieu – nous rappelle à quel point la wilderness américaine a été inventée et construite. »
John Muir, célèbre environnementaliste et fondateur du Sierra Club, a été l’un des premiers à défendre le point de vue selon lequel le paysage californien était une nature sauvage intacte avant l’arrivée des Européens. Admirant avec émerveillement les longues perspectives de sa chère Yosemite Valley, ou les vastes étendues de fleurs dorées et violettes de la Central Valley, Muir regardait ce qui était en réalité des terres fertiles où se développaient graines, bulbes et légumes cultivés par des Indiens Miwok et Yokuts, des terres maintenues ouvertes et productives par des siècles de brûlis, de récolte et de dispersion de graines soigneusement planifiés par les indigènes.
Bien sûr, certains endroits n’ont pas ou peu bénéficié de l’intervention des peuples indigènes, et ils peuvent être qualifiés de véritables zones sauvages selon la définition moderne. Les forêts subalpines, les régions désertiques plus sèches du sud de la Californie, les zones de marais salés inférieures, les communautés vivantes des plages et des dunes, les plaines alcalines et les terres arides avec des plantes très espacées ne brûlent pas facilement ; elles ne supportent pas non plus un grand nombre de plantes économiquement utiles. En outre, certaines régions ne peuvent pas être brûlées parce que leurs plantes préférées ne tolèrent pas le feu ou parce que le terrain est trop accidenté, ou pour d’autres raisons. En général, cependant, la plupart des communautés végétales de Californie ont été influencées à des degrés divers par la gestion indienne.
Les Indiens de Californie ne faisaient pas de distinction entre les terres gérées et les terres sauvages [en anglais wilderness, NdT] comme nous le faisons aujourd’hui. Le mot wilderness est absent de nombreux vocabulaires tribaux, tout comme le mot civilisation. « Rétrospectivement », écrit Max Oelschlaeger dans The Idea of Wilderness, l’idée de nature sauvage représente une prise de conscience accrue de l’esprit agraire ou néolithique distinguant désormais humanité et nature, l’agriculture et l’élevage ayant supplanté la chasse et la cueillette. »
Il est intéressant de noter que les Indiens contemporains utilisent souvent le mot wilderness comme une étiquette négative pour désigner des terres dont l’homme ne s’est pas occupée depuis longtemps, par exemple, là où les broussailles denses du sous-bois ou les fourrés de jeunes arbres bloquent la visibilité et les déplacements. Un sentiment commun aux Indiens de Californie est que l’approche non-interventionniste de la nature a favorisé l’apparition de paysages sauvages inhospitaliers à la vie. « L’homme blanc a certainement ruiné ce pays », a déclaré James Rust, un aîné des Miwoks du Sud. « Il est redevenu sauvage. » Les Indiens de Californie croient que lorsque les humains sont partis d’une région assez longtemps, ils perdent les connaissances pratiques et précises sur les interactions entre espèces, les plantes et les animaux se retirent spirituellement de la terre ou fuient les humains. Lorsque l’interaction intime cesse, la continuité des connaissances, transmises de génération en génération, est rompue, et la terre devient « wilderness ».
La gestion indigène des ressources
La gestion des ressources n’est pas une invention moderne. Les peuples indigènes de Californie et d’ailleurs pratiquent les fondements de cette discipline appliquée depuis des millénaires. Nos paysages californiens, reflet de processus historiques, tant naturels que culturels, portent l’empreinte indélébile d’un mélange de techniques de gestion.
Le fondement de la gestion des plantes et des animaux par les peuples indigènes était un entrepôt collectif de connaissances sur le monde naturel, acquises au cours de centaines d’années par l’expérience et le contact directs avec l’environnement. Les riches connaissances sur le fonctionnement de la nature, sur la manière de récolter et de gérer judicieusement ses plantes et ses animaux sans les détruire ont été durement acquises ; elles sont le fruit d’une observation attentive, de la patience, de l’expérimentation et de relations à long terme avec les plantes et les animaux. C’était un savoir construit sur une histoire, acquis grâce à l’apprentissage de nombreuses générations transmis par les anciens et concernant des usages tant pratiques que spirituels. Ce savoir est aujourd’hui communément appelé « savoir écologique traditionnel » [Traditional Ecological Knowledge en anglais, NdT].
Les connaissances écologiques traditionnelles des Indiens de Californie et les techniques qu’ils utilisaient pour gérer la nature sont toujours récupérables. La littérature historique contient de nombreuses descriptions des pratiques indiennes et des anciens paysages, avant qu’ils ne soient complètement transformés par la colonisation euro-américaine. Les découvertes archéologiques fournissent des informations sur l’alimentation, les outils et la démographie. Les études sur les phytolithes et les données sur les traces laissées par le feu peuvent nous renseigner sur les modes de brûlage indigènes et l’ancienne composition des communautés végétales. Le mode de croissance, la forme et l’âge du matériel végétal utilisé pour les armes et les paniers des collections de musée peuvent nous indiquer comment les plantes étaient cultivées dans la nature. Les études écologiques de terrain sur les réactions des plantes à l’incinération, à la taille ou au creusage peuvent également nous en apprendre beaucoup sur les techniques de gestion indigènes et leurs effets.
Enfin, les autochtones eux-mêmes conservent encore une grande partie des connaissances de leurs ancêtres. Aujourd’hui encore, les femmes de Bodega Miwok/Dry Creek Pomo cueillent les fruits du laurier de Californie (Umbellularia californica) le long des rives des cours d’eau ; les hommes Yokuts cherchent des tubercules de yerba mansa (Anemopsis californica) pour la médecine dans les prairies de la vallée du vent qui ébouriffe ; les femmes Cahuilla arrachent de longues tiges dorées et fleuries de touffes de touradons (Muhlenbergia rigens) pour leurs paniers. Les interviews de ces personnes – en particulier des anciens, dont les grands-parents vivaient avant la ruée vers l’or – fournissent des informations riches et précieuses sur la façon dont les zones ont été brûlées et à quel moment, sur les plantes qui ont été consommées et utilisées pour la vannerie et sur la façon dont ces plantes ont été gérées.
Les pratiques indigènes de gestion des terres ont largement réussi à promouvoir l’hétérogénéité des habitats, à accroître la biodiversité et à maintenir certains types de végétation qui auraient autrement subi des changements successifs. Dans de nombreux cas, les stratégies indiennes de récolte et de gestion étaient probablement adaptées à la biologie reproductive de certaines plantes indigènes et fondées sur des principes écologiques solides.
Il est raisonnable de supposer que les peuples qui ont migré vers ce qui est aujourd’hui la Californie, il y a plus de dix mille ans, ont sans aucun doute connu une courbe d’apprentissage, en apprenant les limites de l’utilisation des ressources et en ajustant ensuite leur récolte et leur gestion à partir des leçons apprises. Parfois, il en a résulté une dégradation du paysage et une réduction ou une extinction d’espèces, mais à long terme, de précieuses leçons ont été tirées sur la manière de gérer la nature pour les générations futures.
En général, les comptes rendus de l’impact des populations indigènes sur la terre ont été biaisés de deux manières presque contradictoires. Dans certains cas, ces impacts sont simplement supposés être négatifs. La possibilité d’influences bénéfiques, telles que l’augmentation du nombre et de la diversité des autres espèces, sont rarement considérées. Ensuite, il y a la vieille rengaine selon laquelle les niveaux de peuplement des Indiens en Californie étaient si bas, et leurs technologies si peu avancées, que ces populations n’avaient que peu ou pas d’impact sur la nature sauvage.
Une autre version de cette position est l’idée de « l’Indien soucieux de la conservation » avancée par certains environnementalistes. Ce point de vue dépeint une image unilatérale de l’Indien de Californie comme d’un eunuque écologique dont les interventions minimalistes sur l’environnement servaient à garder les trésors vierges de la nature sans les dénaturer ou les modifier. J. Donald Hughes exprime un tel point de vue dans American Indian Ecology : « Un Indien était fier non pas de marquer la terre, mais de laisser le moins de traces possibles : de marcher dans la forêt sans casser de branches, de faire un feu qui produisait le moins de fumée possible, de tuer un cerf sans déranger les autres. » L’image superficielle de l’Indien conservationniste qui utilise à peine la nature, sans même parler de l’influencer volontairement, et se sent coupable de casser une branche, se base peut-être sur une notion romantique issue du désir euro-américain de posséder ces mêmes aptitudes plutôt que sur une recherche sérieuse sur les modes de vie indigènes. Les Indiens de Californie n’ont jamais préconisé de laisser la nature tranquille.
Apprendre comment les peuples indigènes de Californie se sont appropriés les plantes et les animaux à des fins culturelles, tout en leur permettant de s’épanouir, peut nous aider à changer la façon dont nous interagissons avec la nature aujourd’hui. En suivant l’exemple des indigènes, nous pouvons aller au-delà de la connaissance et de la célébration de la nature uniquement à travers l’objectif d’un appareil photo, par le bout d’un mètre ruban ou via un coup de pinceau sur une toile. Nous pouvons commencer à envisager la possibilité de faire à nouveau partie de réseaux alimentaires localisés, de participer pleinement à la nature, de restaurer et de réhabiliter les terres endommagées.
(post de Deep Green Resistance France)
- Les « sauvages » donnent une leçon de gestion paysagère aux civilisés
- Une couche de « réalité virtuelle » qui se mélange au réel
Des mondes virtuels fabriqués et calibrés pour le contrôle et l’échange marchand au lieu de l’infini diversité des mondes vivants évolutifs
Après les villes, les mégalopoles s’étalant à l’infini avec leurs routes et leur béton, voici venir l’urbanisation SMART (l’intégration de chaque habitant et de l’ensemble de la ville dans des dispositifs cybernétiques contrôlés par IA et algorithmes), les casques virtuels 5G réalité augmentée, les véhicules autonomes sous assistance numérique, les assistants numériques personnels, les capteurs partout pour guider le moindre de nos gestes (d’achat, de préférence), l’instrumentalisation capitaliste de toutes les formes de vie sur Terre, la marchandisation de la nature par la finance et les « compensations »...
Le techno-capitalisme et son monde ne peut QUE poursuivre dans cette voie, les impératifs de la concurrence et de la valorisation du Capital l’y obligent.
Le Graal du techno-capitalisme c’est l’humain connecté H24 aux machines via divers capteurs, qui déambule avec des lunettes virtuelles 5G (à moins que ça puisse se greffer direct au cerveau), avec une couche plus ou moins épaisse d’images qui se superpose à la réalité vue et entendue. Des univers synthétiques sur mesure (sans pub si on a payé la version premium) se superposent-seront à la réalité perçue sans filtres technologiques : vous marchez-roulez dans une rue moche ? Hop, l’IA créera en direct un décors chatoyant personnalisé suivant les options disponibles (ambiance île tropicale, moyen-âge, futuriste, romaine, asiatique, italienne...) et le superposera au réel. De petites icônes vers des commerces à vos goûts ne manqueront pas de s’afficher à côté de vos messages personnels et des conseils du gouvernement (« n’oubliez pas votre masque », « attention vous roulez trop vite », « restez sur les passages cloutés svp », « vous entrez dans une zone où sévissent des pickpocket et des dealers, restez vigilants », « si vous suspectez une possible volonté de délit potentiel, cliquez ici »...).
Vous n’aimez pas marcher sous la pluie dans une forêt angoissante peuplée de bestioles bizarres et de plantes inquiétantes ? Hop, l’IA vous fera voir à la place une rue piétonne sympa avec terrasses de bar pleines de mecs et nanas canons qui passent du bon temps au soleil avec musique à plein tube.
Au lieu de connaissances approfondies et diversifiées du milieu vivant dans lequel on évolue et avec lequel on interagit en permanence, où on peut faire des choix autonomes et avec une certaine liberté, on tend à présent une coupure nette, on tend à vivre dans une bulle numérique managée H24 par des algorithmes et des IA pour le profit de grands groupes et de leurs actionnaires, et dans laquelle on est totalement dépendant, soumis, prisonnier, qu’on ne maîtrise pas du tout, où l’apparence de choix infini entre des produits personnalisés fabriqués en série en usine cache un monde de contraintes extrêmes, d’aliénation totale.
C’est non seulement une perte totale d’autonomie, mais aussi une réduction du savoir, une perte pour les relations humaines, les relations inter-inspèces et la connaissance.
Les indiens de Californie sont bien plus modernes, sages et remplies de connaissances que l’humain civilisé.
Au lieu de la complexité et de la richesse de l’interaction en direct avec des humains et d’autres animaux, on est juste connecté via des interfaces à des humains branchés à distance, on dialogue avec des pauvres machines et des dispositifs cybernétiques programmés pour créer la plus grande dépendance et le plus grand profit, un peu comme des drogues.
Déjà les relations humaines deviennent problématiques pour certaines personnes, bientôt des relations sexuelles se feront à distance via casque et combinaison.
Hacker ces dispositifs ou les rendre « open source » ne suffira pas. Mettre ces dispositifs techno-numériques aux mains de l’auto-gestion locale et de la démocratie directe décentralisée n’enlèvera pas complètement leur caractère délétère.
Il faudra donc aussi soit s’en passer complètement, soit utiliser avec parcimonies des versions pas trop complexes pour CERTAINS usages contrôlés et limités.
On ne veut pas que les technologies du nucléaire ou des pesticides soient aux mains du peuple en démocratie directe non capitaliste, on veut qu’elles disparaissent.
Quelques articles sur ces sujets pris sur Ricochets :
- La pandémie covid-19 accélère le basculement en force dans le gouvernement cyborg hybridé aux multinationales et GAFAM - L’Etat cyborg et les technologies numériques/génétiques veulent nous transformer en hybrides adaptés à la virtualisation du monde
- Nul besoin de Terminator pour que règnent les Machines ! - ...car la plupart des gens désirent devenir machiniques pour éviter l’angoisse de la liberté et de l’existence
- L’élevage industriel et la biosécurité servent de modèle, désastreux, à la gestion de la pandémie covid-19 - D’avantage d’industrialisation normalisée et de numérique pour contrecarrer les effets de l’industrialisation et du numérique ?!
Pour l’instant, les techno-scientifiques n’arrivent pas à faire durer un écosystème viable fabriqué par les humains dans un espace clos en vue de longs voyages spatiales.
Et les drogues et prothèses numériques, les « verdissements » ne peuvent contrebalancer les problèmes psycho-sociaux et physiques, les destructions du vivant... créés par le techno-monde et ses infrastructures industrielles.
Faire l’autruche ou déplacer le problème n’arrête pas la tempête.
Le rêve d’une planète recréée entièrement par le système industriel et régulé uniquement par la technostructure est un cauchemar suicidaire.
Mais la civilisation industrielle, enchaînée par sa logique idéologique, continue sur la même trajectoire de crash.
A nous de faire dévier à temps la trajectoire, de profiter des crises pour opérer des basculements salutaires.
Pour d’autres perspectives que l’option techno-monde tendance transhumaniste sur fond de planète dévastée devenant inhabitable, voir : À la notion d’effondrement qui dépolitise, préférons des basculements orientés par les luttes politiques - Jérôme BASCHET & Jacques Philipponneau, des réflexions pour sortir de la société industrielle
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