Même s’il s’en horrifie, le système (=les Pouvoirs : les institutions étatiques, les merdias, les politiciens, les lobbies, le capitalisme...) n’est pas tant gêné que ça par les terroristes.
Car les terroristes actuels « se contentent » de tuer quelques personnes (même pas des politiciens ou des PDGs ;-) ), de créer un peu de panique, c’est tragique, mais le système n’est en rien ébranlé par ça, bien au contraire parce que les menaces terroristes ont plusieurs avantages pour le régime :
- Sous le coup de l’émotion et de la peur, vendre davantage d’armes en tout genre et de dispositifs de surveillance
- Et aussi justifier sans contestations le développement infini de la mise sous surveillance des populations (dernier exemple en date). Souvent, presque tout le monde réclame plus de coercitions et de restrictions des libertés surveillées qui restent.
- Inscrire dans le droit commun des lois ultra-répressives qui serviront ensuite pour museler et anéantir tout rebelle : gilets jaunes, anarchistes ou autres révoltés. Les lois de Hollande et Sarkozy servent à présent à la féroce répression contre les gilets jaunes.
- Occuper les Unes des merdias, détourner l’attention de l’essentiel en gavant le public de peur et d’émotions, ce qui permet d’occulter toute réflexion de fond.
- Accentuer la Peur pour que l’Etat et ses services se fassent mousser comme « grand protecteur » des peuples (alors qu’ils n’empêchent que peu d’attentats, ils interviennent après coup, et que souvent c’est la marche du système qui favorise les terroristes), ce qui permet d’assoir la soumission à l’Etat et aux politiciens, et fait oublier un temps que les policiers « gentils chasseurs épuisés de terroristes » ont aussi pour rôle de nous réprimer violemment dès qu’on dérange trop.
- Les terroristes sont très faciles à discréditer et isoler, personne n’aime les tueries, donc tout le monde ou presque veut leur mort ou leur arrestation.
- Cerise sur le gâteau, le parti au pouvoir qui arrêtera beaucoup de terroristes ou qui soutiendra le plus de « mesures antiterroristes » aura grande chance de se faire (ré)élire.
Bref, les Pouvoirs aiment les terroristes, ce sont leurs meilleurs alliés.
La plupart des terroristes de nos jours ne veulent pas changer radicalement de système, ils veulent juste se venger, tenter d’arrêter des guerres chez leurs camarades, ou installer un régime pire encore.
Comme en plus, les Pouvoirs sont eux-mêmes terroristes à leur manière, ils se comprennent bien entre frères.
Le système préfère toujours les terroristes aux démocrates
En revanche, les révoltés, qui, comme les gilets jaunes, dénoncent radicalement les Pouvoirs politiques et économiques antidémocratiques, qui rejettent les lobbies, les oligarques, et les décisions politiques « tout pour les riches », qui en plus rejettent les médiations mortelles et sclérosantes des partis et des syndicats, alors ceux-là, les Pouvoirs ne les aiment pas, mais pas du tout !
Des peuples révoltés par l’injustice, la misère, la violence structurelle et l’enfumage leur font beaucoup plus peur que les quelques terroristes qui traînent.
Et alors les Pouvoirs, les macron, les merdias, les castes de politiciens et tous les lécheurs de cul de l’Etat se fâchent vraiment et traitent les gilets jaunes et autres rebelles comme des ...terroristes.
Tous les moyens policiers, politiciens et merdiatiques sont mis en oeuvre pour les dénigrer, les édulcorer, les récupérer, les réprimer, les faire passer soit pour des doux « pacifiques » récupérables, soit pour des fanatiques prêts à tuer qu’il faut éliminer, soit pour des dangers publics qu’il faut arrêter préventivement avant toute forme d’infraction réelle (voir acte IV et V).
Le système évite si possible de tuer les rebelles, ce serait trop mal vue de nos jours, en revanche il utilise abondamment la terreur, les mutilations, les menaces, les coups, les arrestations arbitraires, etc.
Les gilets jaunes ou autres rebelles qui veulent la démocratie réelle, le pouvoir aux peuples, pour les peuples, par les peuples sont très mal aimés des Pouvoirs, ceux-ci savent très bien qu’ils sont leurs vrais ennemis, contrairement aux terroristes qui sont en définitive leurs alliés.
Les gilets jaunes ont en plus le toupet de sortir du cadre légal stérilisant et vain, d’occuper des ronds points, de bloquer, de manifester sans déclarations, de faire des émeutes, de refuser d’obéir, de rejeter des représentants, de s’auto-organiser horizontalement ! C’est le comble pour les Pouvoirs qui n’aiment que les gens dociles, prévisibles, peureux, qui acceptent pacifiquement de rester dans les clous inoffensifs et contrôlables définis par le système, qui négocient et qui ont des demandes « raisonnables » envers les dirigeants, qui n’utilisent que des moyens légaux et sans effets décisifs pour contester : grève sectorielle, manifestation déclarée, marche pacifique, pétition, élection.
Les partisans de la démocratie « radicale » (réelle, directe, affranchie des politiciens, oligarques, capitalistes et lobbies, pour le bien commun de toutes et tous) sont toujours détestés des Pouvoirs. Comme dans toute dictature, les Pouvoirs vont alors se draper dans leur prétendue légitimité et légalité et désigner les gilets jaunes et autres démocrates comme des anti-démocrates, des violenteurs de république, des fous sans décence, des casseurs (ici dans un sens dénigrant qui occulte la dimension politiique), des terroristes, des jusque boutistes, des populistes, des irréalistes, des égoïstes, etc. Relisez 1984 d’Orwell et sa novlangue.
Ensuite, comme les républiques bananières, les Pouvoirs utilisent et instrumentalisent les forces policières et merdiatiques pour tenter d’écraser les insurgés et résistants.
- Bâtiments occupés à St Nazaire par des gilets jaunes, pour s’organiser, se réunir, faire de assemblées...
Mais nous ne sommes pas dupes, et nous préférons viser la démocratie réelle au service des peuples au lieu de continuer à subir le terrorisme d’Etat au service du totalitarisme économique.
Voir aussi : Maintien de l’ordre : ultra-violence institutionnelle, ce qu’ils n’avoueront pas... - Ce qui lui a fait peur, c’est la spontanéité et la détermination d’un mouvement sans chefs ni représentants. Face à un mouvement qui ne dépassait pourtant pas en violence certains mouvements sociaux précédents, il a donc choisi volontairement la voie d’une répression féroce.
Référendum d’Initiative Citoyenne ou Révolution ? - La révolution : si on le prend au sérieux, le mot est vertigineux. Alors, par peur de lui même une partie du mouvement croit trouver dans le RIC une solution pacifique et institutionnelle. C’est une impasse. Même si je trouve que ce texte s’inspire trop du syndicalisme (syndicalisme révolutionnaire et non réformiste), il pose de bonnes questions. Face à un système totalitaire cohérent et solidaire qui fait bloc et veut garder le cap, on est en fait obligé de l’abattre entièrement et de tout reconstruire, pas de demi-mesure possible. Si on négocie et accepte des demi-mesures, on se retrouvera de surcroît, plus ou moins vite, avec le même système. Voyez mai 68, il y a eu des améliorations sociales fortes, mais le fond est resté inchangé, et du coup au fil des années le système a tout repris, le système a continué ses métastases cancéreuses, les riches ont continué de se gaver et de détruire la planète, etc.
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