A l’approche des élections de 2022, le macronisme (re)découvre qu’il a dans ses électeurs potentiels des personnes apparentées à gauche, alors il veut pondre in extrémis quelques dispositifs communicationnels et quelques mesures qu’il considère comme sociales pour éviter de perdre les voix qui lui restent.
Mais ces électeurs vont-ils être aussi naïfs ?
Est-il possible, sérieux, crédible, de "rattraper" en quelques mois des années de mesures très ancrées à droite et à l’extrême droite, des années de répressions brutales des contestations (mutilations, arrestations préventives...) pour la justice sociale et la démocratie réelle portéee par les gilets jaunes et autres, de mépris pour les classes "d’en bas", de "tout pour les riches", de lois liberticides, de destructions des lois existantes accordant de légères protections écologiques, de privatisation et de pillage des communs et services publics, de traque à mort et partout des exilé.e.s ?
D’autant que les tartes à la crème annoncées autour du fameux concept "d’égalité des chances", si on les regarde de plus près, ressemblent plutôt à d’énièmes machins ultralibéraux, qui renforcent l’idéologie mortelle de la compétition de tous contre tous, de la méritocratie des soumis/adaptés au système, du chacun pour soi et de la loi d’Airain du libre Marché pour tous.
Mais tant que le fric des riches ruisselle vers nous, y a de la joie non ? ;-)
Quelques infos sur cet article du Monde : Emmanuel Macron veut relancer l’égalité des chances - Le président de la République a demandé au premier ministre de présenter un plan de lutte contre les inégalités pour la fin janvier. Un moyen de rééquilibrer le projet de loi « séparatisme », davantage tourné vers la répression.
- Le concept d’égalité des chances dans l’éducation, une fumisterie axée sur la compétition à outrance
- La compétition extrême est partout dans ce modèle de société
C’est quoi l’égalité des chances dans le système scolaire étatique et dans le marché de l’emploi ?
« L’égalité des chances », c’est rectifier un peu les inégalités sociales de naissance en donnant des armes affûtées aux compétiteurs pour qu’ils puissent se battre ensuite les uns contre les autres avec acharnement.
Le pire, c’est qu’hélas le casernement (publique ou privée) du système scolaire est souvent désirée ardemment. C’est comme pour le capitalisme, on est tellement incorporé aux prisons légales et généralisées qu’il nous devient impossible d’imaginer autre chose et de vouloir s’évader. La plupart des familles font même tout pour que leurs progénitures aillent à fond à l’école et tentent d’y réussir dans la concurrence généralisée, afin d’obtenir les « bonnes » études leurs permettant d’accéder aux « meilleurs » métiers, lesquels sont par définition rares dans la compétition violente pour l’emploi.
« L’égalité des chances », la méritocratie..., ces saloperies libérales, individualistes et antisociales ont encore le vent en poupe.
La sélection scolaire et le marché de l’emploi consiste à répartir les jeunes dans les différents métiers et filiaires nécessaires au monde capitaliste, où fatalement les hiérarchies sociales n’offrent pas des places élevées et/ou valorisantes pour toustes, et où des quantités de sous-manoeuvres et de larbins précaires sont indispensables pour faire tourner les rouages du monde industriel concurrentiel.
Derrière les jolies expressions telles « l’égalité des chances » l’éducation nationale forme plutôt à la guerre de tous contre tous et aux inévitables inégalités sociales intrinsèques au monde de l’économie de marché. Les inégalités sociales de naissance (patrimoine, culture, capital génétique...) se reproduisent le plus souvent malgré les efforts grippés de l’ascenseur social, ce qui est inévitable car dans une pyramide hiérarchique les places au sommet sont par définition limitées.
Le seul effet de la promotion de « l’égalité des chances » est d’augmenter un peu le niveau de formation général si utile au système, et surtout d’intensifier la compétition et l’individualisme en augmentant le nombre de concurrents.
Avec la compétition générale et intense à l’école et sur le marché de l’emploi, les autres ne sont plus des alliés, des camarades ou des partenaires, mais juste des concurrents à éliminer, des ennemis potentiels, des adversaires à écraser par la ruse ou par la force.
Bénis soient le chômage et la précarité de l’emploi qui permettent au capitalisme de diviser et de rendre dépendant pour mieux régner (ironie).
« L’égalité des chances » est donc un concept ultra-libéral nocif qui prétend viser l’égalité des élèves alors qu’il ne fait que conforter et intensifier un système politiquement et socialement de plus en plus inégalitaire et violent.
Que veut-on ? Se faire la guerre individuellement pour s’arracher des jobs pourris au sein d’un système nocif ?
Ou attaquer ce système nocif, construire autre chose collectivement, où l’égalité se conçoit autrement qu’une compétition truquée ?
Autres concepts ultra-libéraux hypocrites
On pourrait démonter d’autres concepts tout aussi vicieux qui inculquent en douce les mentalités et les pratiques de l’ultra-capitalisme, comme :
- La liberté d’entreprendre
- Le vivre ensemble
- L’innovation
- Le libre choix de chacun
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