Les néo-fascistes ne sont pas si nombreux, mais ils ont le soutien de milliardaires, de nombreux médias de masse et du gouvernement macroniste.
Comme auparavant dans les anciens régimes fascistes, « l’extrême centre » (en france, le macronisme) utilise l’extrême droite pour créer volontairement un régime de plus en plus autoritaire qui se dirige tout droit vers un néo-fascisme.
Les institutions autoritaires, centralisées et anti-démocratiques en place (nommées à tord « démocratie ») ne sont pas un rempart contre la venue du néo-fascisme. Au contraire, elles en sont le terreau fertile, elles le préparent au quotidien par le système policier et les lois/pratiques répressives, par le dégoût, les frustrations, précarités et crises qu’elles inspirent, par la compatibilité structurelle avec les affects et politiques fascistes, par le modèle de concurrence/compétition/domination qu’elles promeuvent et appliquent partout, par l’acceptation/encouragement aux médias déversant des idées d’extrême droite tous les jours, par la fusion avec le totalitarisme économique du « libre » marché, par le dénigrement/combat permanent contre tout ce qui s’apparente à une gauche plus ou moins consistante et la validation d’un « arc républicain » alliant toutes les droites, etc.
Le système existant, déjà totalitaire et épouvantable, ne peut donc pas du tout être un barrage contre encore pire.
Un petit dossier avec quelques articles choisis pour éclairer ces sujets fondamentaux et tragiquement actuels :
- L’absence de démocratie réelle ouvre la porte au néo-fascisme, les contre-pouvoirs restants sont insuffisants
- Le Macronistan : l’autoroute 2x6 voies vers le néo-fascisme
La démocratie ne nous sauvera pas du fascisme
(Note : je mettrais des guillements à "démocratie", ou il faudrait dire plutôt "le régime autoritaire et tyrannique couramment appelé à tort démocratie")
La démocratie ne nous sauvera pas du fascisme
Commentaires sur la compatibilité entre fascisme et République.
Le fascisme ne se limite pas à l’extrême droite. Celles et ceux qui, au sein du mouvement antifasciste, limitaient hier encore leur critique à cette seule extrême droite, en ont pris acte. Il ne s’agit plus seulement de critiquer les libéraux autoritaires dans leurs trahisons, dans leurs alliances tactiques avec l’extrême droite, mais bien de critiquer la compatibilité de leur projet politique et social avec celui de l’extrême droite. Pour le dire autrement, nous ne combattons pas l’avatar actuel de ce libéralisme autoritaire – le « macronisme » – parce qu’il renforce l’avatar institutionnel du fascisme – le Rassemblement National –, mais bien parce que l’avenir qu’il nous promet est infernal et ne saurait être brandi comme une alternative.
(...)
Plus sérieusement, cette caractéristique du fascisme est à mettre en lien avec sa capacité à encourager le blindage répressif des régimes démocratiques, non tant pour les renverser que pour les convertir et les subvertir. L’autoritarisme n’est pas l’apanage du fascisme. La séquence actuelle est on ne peut plus claire à ce sujet.
Bertolt Brecht a dit : « Le fascisme, c’est la démocratie en temps de crise. » Cette phrase doit rester une boussole pour l’engagement antifasciste. Ce qui se déroule sous nos yeux est rendu possible par l’ensemble des lois, institutions et agents assermentés de notre régime démocratique. Autrement dit : c’est la République qui rend possible la fascisation autant que c’est elle qui se trouve fascisée. L’hypothèse électoraliste, qui présente la victoire de la gauche comme issue au processus de fascisation, est fausse. Du reste, elle repose sur un ensemble de mythes et de mensonges relatifs à la période d’entre-deux-guerres, qui font généralement l’impasse sur le rôle de la gauche dans les tentatives révolutionnaires pour limiter l’analyse de la période à une lutte fratricide successive entre communistes et socialistes.
Le problème de l’hypothèse électoraliste, que nous pouvons à bien des égards qualifier d’hypothèse démocratique dans la mesure où elle postule une positivité inhérente aux formes actuelles de démocratie, ne se limite malheureusement pas seulement à une compréhension tronquée du passé. En proposant de conserver l’ordre existant, elle reconduit la possibilité du fascisme. En ce sens, la gauche ressemble à l’ensemble des forces réunies sur cet « échiquier » politique dont la règle de base et la reconnaissance mutuelle d’une forme de légitimité et de respectabilité : bien qu’ils se livrent une concurrence acharnée et se déclarent volontiers leur détestation, ils n’en siègent pas moins dans la même pièce, respectant les mêmes conventions et parlant le même langage politicien spécialisé, partageant les mêmes échéances et les mêmes privilèges.
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Si les néolibéraux entendent également rompre avec l’inertie ambiante, c’est toujours au nom de la défense des valeurs républicaines, ces totems creux vidés de toute substance. Quand les mots perdent leur sens, c’est que les réalités qu’elles étaient censées recouvrir ont amorcé leur décomposition. En dernière analyse, ce sont les forces au pouvoir qui définissent ce qui est républicain ou non. Elles ont le monopole temporaire du républicanisme, qui révèle sa véritable nature : la forme politique moderne de la domination du Capital. La centralité de l’expérience vichyste dans le tournant technocrate en France, la continuité entre les projets modernisateurs des néo-socialistes collaborationnistes et le modèle d’État-providence défendu comme l’alpha et l’oméga de l’élaboration politique, devraient suffire à décrédibiliser la sacrosainte République une fois pour toutes. Aucun rituel satanique ne ramènera l’esprit de 1789 – encore moins celui de 1793 – à la vie.
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Cette compatibilité affichée entre le projet néofasciste et les institutions républicaines italiennes est une mise en garde.
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Le récent succès de la dédiabolisation aux Pays-Bas ne présage rien de bon pour nous, en France, où la possibilité d’une victoire présidentielle du Rassemblement National cache celle d’un alignement des conservateurs et d’une partie des libéraux autoritaires dans un bloc électoral droitier placé sous son égide. Cette menace ne disparaîtra qu’avec l’ordre politique qui la rend possible.
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Le républicanisme est un opium. Ceux qui persistent à vouloir réformer ce système d’exploitation et de misère se condamnent au mieux à une aliénation béate, au pire à une angoisse permanente. Certains parviennent à faire carrière : les uns vocifèrent de plateau en plateau contre un complot woke et une cancel culture fantasmés ; d’autres s’épanchent sur la possibilité du fascisme et l’espoir d’une union de la gauche
(...)
Nous refusons le jeu de la démocratie représentative parce que nous défendons le droit et la capacité du peuple à s’autogouverner. Nous refusons le chantage électoral car les demi-mesures nous laissent sur notre faim. Nous refusons de laisser la lutte antifasciste servir d’alibi à la frange progressiste des gestionnaires républicains, tout comme nous refusons de combattre le républicanisme de guerre qui se profile au profit d’une paix sociale républicaine. Ce sont les révolutions qui font les révolutionnaires ; celles et ceux qui les font à moitié ne font que se creuser un tombeau.
Article complet : https://paris-luttes.info/la-democratie-ne-nous-sauvera-pas-17732?lang=fr
- L’absence de démocratie ouvre la porte au néo-fascisme, les contre-pouvoirs restants sont insuffisants
Articles divers :
- Ça sent le fascisme, non ? - Exercice de théorie-fiction sur le fascisme atmosphérique, les nuages virtuels, et l’intellectualité - On passa du fascisme fossile au fascisme atmosphérique. L’alliage de l’extractivisme et de la droite dure se diffusa partout, au fur et à mesure que les gaz à effets de serre se répandaient, infectant jusqu’à l’informatique en nuage. Les intelligences artificielles déversèrent une pluie de farces qui sentaient l’ozone. Tout le monde - ou presque - inhala le composé hybride, qui mêlait nombres et dioxyde de carbone, suggestions d’achats et fumées d’incendie. Quelque chose de grotesque apparut. (...) Avec le fascisme atmosphérique, toutes ces possibilités se combinaient et se recombinaient sans cesse, un fascisme social était utilisé par un État social-démocrate, puis s’installait au pouvoir, avant de se fondre avec des « démocrates », qui, devenu majoritaires, appliquaient un programme d’extrême-droite soutenu par des milices formées sur des réseaux sociaux financés par des groupes para-Russes avec l’appui de la CIA et les Partis Communistes européens pro-barbecue.
- Les années 30 sont devant nous - DU NAZISME ZOMBIE - Nous poursuivons notre série de Lundisoirs sur la fascisation d’atmosphère qui, jour après jour, pulvérise la prétendue évidence du jamais plus.
Après le portrait des droites radicales magistralement exécuté par Pablo Stéfanoni et Marc Saint Upéry, l’examen des linéaments de l’hypothèse écofasciste par Pierre Madelin et plusieurs heures de débats publics intitulés Fascisme ou révolution nous accueillons aujourd’hui l’historien Johann Chapoutot.
Le problème que nous essayons de suivre avec lui, c’est celui qui pourrait être résumé par la question suivante : les années 30 sont-elles derrière ou devant nous ? Soit : Que faire du sentiment viscéral que nous vivons une « récidive » de l’entre-deux-guerres ?
(...) Alors on pourrait se dire que 2024, ce n’est rien.
Pourtant, c’est exactement aussi ce que pensaient les contemporains du nazisme : Léon Blum n’écrivait-il pas, en 1932 : « Les nazis sont exclus du pouvoir, ils sont même exclus de l’hypothèse même du pouvoir. » ? Ou encore, 29 jours avant la nomination d’Hitler à la Chancellerie, le 1er Janvier 1933, le quotidien social-démocrate Vorwärts ne saluait-il pas la nouvelle année en titrant : « Ascension et chute de Hitler » ? Jacques Madaule, de la revue Esprit, ne disait-il pas, en 1938, un an avant Vichy : « Un parti fasciste en France, pour le moment nous ne le voyons pas. ». Madaule ne pouvant pas imaginer que le parti fasciste qu’il cherchait autour de lui allait venir de l’intérieur même des organes de l’État, au moment de la défaite et de l’avènement de Pétain ?
Après tout, aujourd’hui, dans une drôle de symétrie inversée, le fait d’anticiper, de craindre, de pressentir ou de voir partout « le » fascisme supposément s’imposer, est peut-être le signe, justement, comme le disait un génie de plateaux télé : qu’ « il n’y a aucun désastre à l’horizon, sauf dans votre tête, monsieur. »
(...) - Pourquoi le Rassemblement national est en voie de normalisation (et Le Monde y contribue) - En 2023, fort de ses 88 députés à l’Assemblée nationale et d’un débat politique saturé par le thème de l’immigration, le parti d’extrême droite a gagné en crédibilité auprès des Français. Son objectif : remporter la prochaine présidentielle.
sur Ricochets :
- La France, pays des droits de l’homme, grande vendeuse d’armes aux tyrans et dictatures
- La Zone d’intérêt : un film saisissant sur la « banalité du mal » et sur le parallèle entre la Shoah et le techno-capitalisme contemporain
- Macron : docteur Folamour version 2024, un dangereux va-t-en guerre
- De nombreux médias dominants du côté du néo-fascisme - De plus en plus de hauts fonctionnaires, d’élus et de grands patrons optent pour le fascisme
- Paris : une marche célébrant l’alliance de la droite et de l’extrême droite ? - L’extrême droite est déjà au pouvoir
- Une manifestation de gauche contre l’antisémitisme et le racisme interdite à Paris le 12 novembre !
un entretien très instructif avec Johann Chapoutot :
- L’absence de démocratie réelle ouvre la porte au néo-fascisme, les contre-pouvoirs restants sont insuffisants
Un pouvoir de plus en plus autoritaire et répressif, mais une belle victoire à Exarcheia !
La lente dérive vers le fascisme de tous les régimes en Europe se confirme actuellement en Grèce, comme ailleurs. Elle se caractérise un peu partout par des éléments précis :
- des lois de plus en plus dures contre les migrants, les solidaires et les collectifs en luttes ;
- des tribunaux de plus en plus sévères ;
- des gouvernements de plus en plus arrogants et décomplexés dans leurs délires autoritaires ;
- une police de plus en plus violente et omniprésente ;
- une armée qui se positionne clairement en second rideau, avec des moyens à la hausse et des manœuvres dont l’objet principal est la répression d’une hypothétique insurrection sociale ;
- un contrôle bureaucratique et technologique de plus en plus oppressant de nos vies toutes entières, sans séparation réelle entre la sphère publique et la sphère privée ;
- un objectif avoué de censurer progressivement de toute parole prétendument menaçante contre le système politique ou ses représentants, au prétexte qu’elle représenterait un « danger pour l’ordre social et la paix civile ».
Une fois de plus, ce qui se passe en Grèce donne à réfléchir sur ce qui se prépare également ailleurs en Europe, comme un laboratoire, une ligne de front. En effet, l’exemple grec a permis d’expérimenter, d’année en année, à la fois le durcissement du capitalisme et de la société autoritaire sur le continent, mais aussi différentes formes de résistances.
(...)
En observant les éléments de langage déjà utilisés en France et dans tout l’ouest de l’Europe, on remarque que l’emploi du mot « terrorisme » est désormais utilisé pour tout et n’importe quoi, par exemple le néologisme « écoterroriste » ou « djihadiste vert », contre les zadistes de Notre-Dame-des-Landes et maintenant contre le chantier de l’autoroute A69 dans le Tarn. Produit à dessein par le pouvoir, ce glissement sémantique vise à entretenir la confusion entre des défenseurs de la vie, en l’occurrence de la nature, et des individus qui massacrent aveuglément une population dans le but de la terroriser. C’est une façon d’inverser les rôles de la part d’un pouvoir politique qui ne cesse de jouer avec la peur. Idem en Grèce où l’expression « organisation criminelle » est devenue très courante dans les médias dominants, par exemple dans les émissions de télé les plus abrutissantes équivalentes à celles de C8 et CNews en France.
(...)
Voilà pourquoi le pouvoir économique, qui détermine le pouvoir politique grâce à sa possession des médias dominants qui lui permettent de fabriquer l’opinion, a clairement choisi de pousser médiatiquement l’une de ses pièces maitresses : le fascisme. Une sorte de joker utilisable en dernier ressort, quand c’est nécessaire, quand les paillettes du spectacle ne suffisent plus à déformer la réalité, quand la stabilité du régime est compromise. Comme le disait Durruti : « Aucun gouvernement ne combat le fascisme pour le détruire. Lorsque la bourgeoisie s’aperçoit que le pouvoir lui échappe, elle appelle le fascisme pour conserver ses privilèges. »
Mais il ne s’agit pas d’une rupture totale dans la façon de gouverner : c’est juste un raidissement de l’autorité, à toutes les échelles, qui se justifie au moyen d’une opinion publique excitée à cette intention par des médias qui claironnent sans cesse cette prétendue nécessité de « plus d’autorité ». Rien d’étonnant que les pires ennemis du monde autoritaire soient les premiers sur la liste.
SUITE de la lettre d’info de Yannis Youlountas
"Vous avez dit fascisation ?" Une heure avec le sociologue Ugo Palheta
Vous avez dit fascisation ? Rencontre avec Ugo Palheta ▶ 90 ans après l’émeute d’extrême-droite du 6 février 1934, le fascisme a fait retour, attendant son heure dans l’ombre du néolibéralisme autoritaire. Les “idées” racistes, xénophobes et islamophobes, sexistes, nationalistes et autoritaires, se développent massivement.
Comment faire face a la fascisation de l’État préparant la conquête du pouvoir politique par le FN/RN ? Comment entraver la triple offensive – néolibérale, autoritaire et raciste – dont Macron est l’ incarnation, et qui nourrit la progression du fascisme ? Comment renforcer notre capacité collective d’autodéfense, à la fois contre une police largement fascisée et contre l’extrême droite de rue ? telles sont quelques unes des questions dont nous discuterons avec Ugo Palheta.
Ecouter l’émission et plus d’infos
- L’absence de démocratie réelle ouvre la porte au néo-fascisme, les contre-pouvoirs restants sont insuffisants
ALLEMAGNE : MARÉE HUMAINE CONTRE L’EXTRÊME DROITE
Plus de 1,4 million de personnes ont manifesté contre l’extrême droite ce weekend en Allemagne.
Quelques jours plus tôt, la presse révélait l’existence d’une réunion entre des membres du grand parti d’extrême droite – l’AfD : Alternative für Deutschland – un identitaire Autrichien nommé Martin Sellner et de riches entrepreneurs visant à déporter plusieurs millions de personnes considérées comme non intégrées à l’Allemagne. Le projet évoqué était d’envoyer vers l’Afrique du Nord les demandeurs d’asile, étrangers et citoyens allemands qui ne seraient pas « assimilés ».
En France, l’extrême droite nomme ce projet de nettoyage ethnique « remigration », et elle n’a pas besoin de se réunir secrètement pour en parler : les médias des milliardaires lui offrent des tribunes tous les jours en direct !
En Allemagne, toujours hantée par le spectre sur nazisme, l’AfD ne cesse de progresser. Le parti entré au Parlement en 2017 est désormais en deuxième position dans les intentions de votes, autour de 22 %, derrière la droite. Une progression fulgurante en quelques années, alors que les médias sont beaucoup moins favorables à l’extrême droite qu’en France.
Dans l’ancienne Allemagne de l’Est, l’AfD est même le premier parti dans les sondages avec plus de 30 % sur fond d’inflation et de crise sociale et politique. Plus inquiétant encore : l’AfD avait d’abord opté pour une stratégie de « dédiabolisation » comme Marine Le Pen, mais renoue désormais avec des références nazies, à l’image de Björn Höcke, responsable du parti en Thuringe qui a repris un slogan des SA.
Les manifestations anti-AfD ont eu lieu chaque jour durant la semaine. A Munich, la marche a dû être interrompue tellement la foule était énorme : plus de 100.000 personnes avec le slogan : « Plus jamais ça, c’est maintenant ». A Berlin 350.000 personnes étaient dans la rue selon les organisateurs. Des célébrités, élus ou responsables religieux avaient appelé à rejoindre les manifestations.
Pour autant, ces grandes communions « pour la démocratie » ne s’attaquent pas aux racines du fascisme : inégalités croissantes, discours militaristes et racistes, absence de perspectives.
DES NOUVELLES DE L’ARC RÉPUBLICAIN
Ce mercredi, le gouvernement organise un hommage national et officiel aux franco-israéliens morts le 7 octobre dernier. Une telle cérémonie n’est pas prévue pour les victimes du massacre en cours, commis depuis 4 mois par l’armée israélienne, qui compte 4000 soldats de nationalité française.
Lors de cette cérémonie, le député franco-israélien Meyer Habib, proche de Netanyahou et de Macron, connu pour ses innombrables mensonges, ses accès d’agressivité et ses discours génocidaires ou encore ses liens avec la mafia israélienne, s’en est pris à Manuel Bompard de la France Insoumise. On voit sur une vidéo Meyer Habib apostropher l’élu insoumis avant, du même geste, d’embrasser Jordan Bardella, représentant d’extrême droite.
Nous avons sous nos yeux le nouvel « arc républicain » : l’alliance des macronistes et des fascistes contre la gauche.
Le 12 novembre derniers, les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale organisaient une prétendue « marche contre l’antisémitisme » et contre « l’islamisme », qui n’a été qu’une gigantesque opération d’inversion politique en faveur des factions historiquement liées à l’antisémitisme.
Le RN, parti fondé par d’anciens nazis, et Éric Zemmour, candidat admirateur de Pétain, communiaient alors derrière l’État israélien, par solidarité coloniale. Les héritiers de Maurras et des anti-dreyfusards marchaient contre l’antisémitisme devant toutes les caméras pendant que la gauche était mise « hors de l’arc républicain ». Un cordon policier protégeait l’extrême droite pendant que des groupes suprémacistes sionistes tabassaient des militants de gauche en pleine rue. Il s’agissait probablement de la « marche contre la haine » la plus haineuse de l’histoire, qui dissimule mal la bannière du choc des civilisations.
Cette démonstration d’affection entre l’émissaire de Netanyahou en France et l’extrême droite en est une nouvelle démonstration.
vidéo : https://fb.watch/q3xDnW5VXH/
- L’absence de démocratie réelle ouvre la porte au néo-fascisme, les contre-pouvoirs restants sont insuffisants
📺LE FASCISME TOUS LES JOURS A LA TÉLÉVISION
Le parti Reconquête est un parti néofasciste. Son fondateur, ouvertement pétainiste, a été condamné plusieurs fois pour des provocations à la haine raciale en plus d’être accusé d’agressions sexuelles par 8 femmes. Eric Zemmour a été, dès l’origine, une créature médiatique : obscur journaliste d’extrême droite, il a été rendu célèbre grâce à l’émission sur France 2 de Laurent Ruquier dans les années 2000. Grassement rémunéré pour diffuser dans des millions de foyers ses idées ouvertement racistes, violemment misogynes et révisionnistes, il a pu, grâce au soutien du service public, faire fortune et se lancer en politique.
Pour autant, le parti Reconquête n’a aucun élu, aucune légitimité politique, malgré un soutien massif des médias pendant la campagne présidentielle. Après avoir fait 7% aux élections présidentielles, et 4% aux législatives, le parti n’a aucun député, aucune mairie, et n’a pour seul élu qu’un sénateur du Rassemblement National, Stéphane Ravier, qui les a rejoint après s’être fâché avec son parti.
Pourtant, les représentants de Reconquête sont invités littéralement quotidiennement dans les médias, y compris sur le service public. Rien que ces derniers jours, c’est frappant. Il suffit de regarder les interventions relatées par les représentants de Reconquête : le parti a parfois même été invité plusieurs fois par jour dans des médias nationaux, invité à commenter l’actualité sur tous les sujets, sans contradiction, en heure de grande écoute et en direct !
Et c’est le cas depuis des mois. En décembre, après la bagarre meurtrière dans un bal de Crépol : Marion Maréchal était invitée pour parler de « francocide ». Une attaque nazie avait lieu à Romans-sur-Isère : Marion Maréchal invitée dire que ce n’est pas grave. On parle des fichés S ? Les médias invitaient Marion Maréchal qui propose des arrestations de masse extra-judiciaires. En fait, quel que soit le sujet, l’extrême droite est invitée. Le 18 décembre dernier, la chaine BFM TV invitait aussi en direct une militante identitaire qui affirme entre autres « défendre la race blanche », Thaïs d’Escufon, qui était présentée comme une simple « influenceuse » !
Pour se rendre compte de la gravité de la situation regardons chez nos voisins belges ; où les médias ont fait le choix de ne pas donner la parole à l’extrême droite. En Allemagne, des millions de personnes manifestent actuellement après que des représentants d’extrême droite aient parlé de « remigration » lors d’une réunion privée. En France, ces idées sont diffusées TOUS LES JOURS dans TOUS LES MÉDIAS. Sans réaction.
Et dans le même temps, la gauche est diffamée en permanence, qualifiée de « terroriste » et « d’antisémite » pour avoir soutenu la Palestine, traînée dans la boue quoiqu’elle dise. Prenons la France Insoumise : elle a 75 députés. Si les médias étaient équitables, il faudrait inviter ces élus au moins 75 fois plus que les porte-paroles non élus de Reconquête. En général, non seulement ce parti est boycotté, mais on n’en parle à l’antenne que pour en faire le procès médiatique, sans possibilité de se défendre.
« Ce n’est pas nouveau » diront certains. Pourtant si. Les milliardaires et les puissants ont toujours préféré l’extrême droite à la gauche, mais d’une part, les médias n’ont jamais été aussi concentrés en aussi peu de mains, et d’autre part, une propagande de cette ampleur, avec cette violence, aussi affirmée, c’est assez nouveau. Et c’est pire chaque jour. De plus, le problème n’est pas que Bolloré : tout le service public, de France 5 à France Info ou France 2 se prête au même jeu criminel.
D’autres objecteront que « c’est pour faire de l’audience ». Ah bon ? Alors pourquoi Philippe Poutou, ou d’autres figures anticapitalistes ne sont pas chroniqueurs quotidiens sur BFM ? A chaque fois que Poutou dénonce le patronat et les politiciens à l’antenne, il explose les scores d’audimat. Ses rares discours médiatisés pendant la présidentielle de 2017 ont un succès fou des années après. Quant aux mouvements sociaux sociaux et écologistes de terrain qui pourraient parler à des millions de spectateurs, ils n’ont de toute façon jamais la parole, sauf pour les criminaliser.
La présence quasi-monopolistique des fascistes dans tous les médias français n’est pas destinée à faire des vues. Sinon d’autres opinions plus populaires – sur le partage des richesses par exemple – seraient mises à l’honneur. C’est un choix éditorial. Il s’agit de pulvériser les dernières idées de gauche et les contre-pouvoirs, et installer les idées fascistes dans les esprits.
Faire vivre les médias indépendants est donc plus vital que jamais. Soutenez, partagez, lisez Contre Attaque !
(posts de Contre Attaque)
La brute et la victime : un match truqué
La brute et la victime : un match truqué
(Notes sur la fascisation planétaire et les moyens de s’y opposer), par Serge Quadruppani
Un président qui invite ses détracteurs à « venir le chercher ». Un membre de la sécurité rapprochée du chef d’Etat qui tabasse en civil des gauchistes dans le quartier Latin. Deux des plus grandes fortunes de la tech qui prévoient de s’affronter sur un ring de MMA. Pour Serge Quadruppani, « la brute se caractérise à la fois par l’exhibition de la force et l’imbécilité de son discours. » Dans cet article, il est (encore) question de fascisme, mais depuis la tendance récente à reprendre une modalité du fascisme historique, la mise en scène de la brute et de sa brutalité comme idéal politique.
Comment nommer ce qui nous arrive ? Tandis qu’en Occident, l’éventail des convictions légitimées par les médias se déplace de plus en plus vite vers l’extrême-droite, sur le reste de la planète, de la Chine à l’Iran, de la Turquie au Niger en passant par la Russie, la forme dictatoriale du gouvernement est présentée par les dirigeants comme une composante essentielle de l’affirmation identitaire. Le despotisme comme particularisme local à respecter : certes, l’argument est ancien, il a été seriné pendant des décennies par d’innombrables chefs d’Etat de ce qu’on appelait le Tiers Monde, et par leurs relais en Occident pratiquant un anti-impérialisme des imbéciles. Mais de nos jours, différence essentielle, certaines des puissances qui défendent cette position ont acquis un poids décisif dans le concert des nations et du commerce mondial. Le basculement global vers des modes de gouvernance autoritaire ne fait donc aucun doute. Analyser leurs variantes, leur présence hégémonique ou tendancielle dans les différentes contrées de la planète ne peut être qu’une entreprise collective qui nécessite, entre autres, de s’entendre sur le sens des mots. Dans l’effort de définition de nos malheurs présents et à venir, la question de l’emploi du terme « fascisme » se pose avec acuité.
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on peut avancer que les puissants ont su de tous temps utiliser à leur profit les dispositions humaines à l’idiotie. Celles-ci n’ont pas augmenté ces dernières décennies, elles ont simplement fait l’objet, par le truchement des écrans, d’une organisation industrielle de plus en plus développée. L’économie de l’attention est d’abord une économie de l’idiotie : ce moment où le réflexe critique s’éteint dans l’attrait de la secousse sensationnelle est au fondement de la fortune des Gafam
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la mise en scène des corps garde une place centrale dans les formes de domination par les écrans. Si on ne peut certes pas l’assimiler à un régime fasciste, la fascination de la Macronie pour les brutes est frappante. Sans s’attarder sur Darmanin et son amour des gros tonfas, qui aurait pu imaginer, au siècle dernier, qu’il pût exister un président de l’auguste République française parlant en public comme une brute au coin de la rue : « qu’ils viennent me chercher ! », un président fasciné par une petite frappe de quartier monté en graine comme Benalla ?
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Gérer la société comme une entreprise est le projet de la révolution du capital que s’efforce d’incarner Macron. Or, rien n’est plus proche de la brutalité organisée que le monde de l’entreprise. Et rien n’est moins étranger à l’organisation officielle de la violence que l’organisation du travail.
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L’Etat d’urgence s’installant pour l’éternité, sois toujours du côté de la bonne Brute : tel est le commandement adressé aux humains apeurés du troisième millénaire. Tel est le cœur du fascisme qui vient.
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Dans ce contexte mondial, caractérisé, après un Grand Renfermement censé sauver des vies, par un retour des guerres qui vont de plus en plus en supprimer, Macron jouant au commandant en chef avec son Conseil de défense chargé de gérer autoritairement la crise de la Covid, puis lui et son clone premier ministre répétant de manière toujours plus grotesque le mantra du « réarmement » à propos de tout et de n’importe quoi, ces gesticulations et ce psittacisme peuvent aussi bien être compris comme de sinistre augure. Le fascisme et la guerre sont des frères jumeaux.
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- L’absence de démocratie réelle ouvre la porte au néo-fascisme, les contre-pouvoirs restants sont insuffisants
Les signaux (pas si faibles) de la guerre (inévitable) qui vient
Les signaux (pas si faibles) de la guerre (inévitable) qui vient
Repenser la scission léniniste (de 1914-1917)
Contre le socialisme de collaboration (atlantiste).
Posons les causes de cette guerre (inévitable) et déjà en gestation (laissez la vivre !).
La crise économique : la dépression rampante, l’impossibilité de satisfaire les promesses faites au grand moment de la lutte anti-communiste, le développement, l’american way of life, la croissance, l’enrichissement pour tous, l’ascenseur social, etc.
Comme il n’est plus possible de tenir le mensonge de l’enrichissement et de la consommation impériale, il devient nécessaire de bifurquer sur la voie de l’autoritarisme accru, le double de l’austérité permanente ; dès lors qu’il ne sera jamais question de sortir de l’économie, de la forme de vie petite bourgeoise, de la propriété absolue et du despotisme d’entreprise (étendu à toute la société) ; dès lors qu’il ne sera jamais question de développer la démocratie.
(...)
Que « pèsent » les sécessions champêtres (écologiques) ou sylvicoles (néo-traditionnalistes) devant LA GRANDE sécession, celle des riches, devant le simulacre de démocratie et la réalité oligarchique, devant le nouvel ancien régime avec ses châteaux dominants.
Avec un narcissique incompétent président, qui peut se cacher dans « son domaine réservé ».
La manière dont a été conduite l’expédition sahélienne, depuis l’Élysée et sans débat, peut faire craindre le pire pour l’aventure ukrainienne et la guerre qui arrive.
D’abord la répression, toujours la répression, le militaire plutôt que le politique, l’enrégimentement dans la guerre écran [2] et pour la réunification « nationaliste » forcée.
Le véritable pacifiste est celui qui prêche la guerre civile.
Contre toute guerre « nationale », ce simulacre pour l’union forcée.
Et cherche à mettre « en marche » la question sociale, égalité et démocratie radicale, bien avant la question de l’immigration, cet autre simulacre, ce détournement fasciste des imaginaires, bien avant la question écologique, cette dernière ne pouvant jamais être séparée de la question sociale de l’inégalité : pas de « solution écologique », décroissance et appauvrissement économique, SANS « solution sociale », sans démocratie sociale radicale.
Ce sera la révolution ou rien.
Une telle formule peut sembler utopique, ou tapageuse, et à raison. Utopique car elle parle de quelque chose qui n’est nulle part en France, tapageuse car elle est scandaleuse, et appelle a une rupture totale. Mais faire la révolution est-elle une lubie, ou le résultat d’une simple nécessité, à condition d’une conscience d’un champ de possibles élargis ?
Possible. De tous les sursauts révolutionnaires de l’histoire sociale, couverts par les récits de propagande de la bourgeoisie coloniale et impérialiste, jusqu’au Chiapas et au Rojava, notre sursaut à nous sera t’il le séisme attendu contre le capitalisme ? Possible.
Notre contexte, maintenant en 2024, présente un cadre en cela inédit : en plus de tuer lentement, le capitalisme est directement responsable du désastre écologique dans lequel nous nous enfonçons. Ce système économique est un organisme fou qui menace même l’habitabilité de la Terre pour les animaux, dont nous faisons partie. Ni l’État ni la bourgeoisie ne peuvent prétendre le contrôler. Tout réformisme, toute mesurette, aucune taxe carbone ou marchandise miracle ne pourra modifier notre trajectoire funeste. Le capitalisme DOIT disparaître.
Le capitalisme doit être détruit dans notre esprit et en dehors, tout comme le pouvoir politique, par nature détaché des masses, nous. Vous, bande, toi, individu.e, pourquoi déléguer ta responsabilité d’action pour toi-même et ton entourage à une avant-garde prétentieuse et carriériste de parti, de syndicat ou d’organisation ? Pourquoi ne pas t’organiser pour te libérer toi-même et inspirer tes semblables ? Pourquoi tolérer plus longtemps cette classe politique, cette police meurtrière, pourquoi ignorer plus longtemps comme il est affreux de vivre dans un monde où un homme ou une femme peut, dans un état de détresse extrême, passer ses nuits sur le trottoir et y finir sa vie, car elle n’a aucune valeur devant la propriété privée ?
Je ne parle qu’en mon nom, je n’appelle pas à prendre les armes, simplement à considérer les possibles. Reprise individuelle (chourre), redistribution, occupation illégale, sabotage/destruction des dispositifs de contrôle (caméras)... Les moyens d’affaiblir le capitalisme sont nombreux, et d’autres restent à inventer, à découvrir ! Que tous lieux et toutes situations révèlent leurs potentiels de lutte ! Que les fissures forment des failles, et que la structure de la domination s’effondre enfin.
L’ultralibéralisme macroniste ne cesse d’augmenter le niveau de conflictualité sociale, et de promouvoir une politique odieuse en copinage avec, entre autre, le régime d’extrême-droite meurtrier d’Israël. Macron a besoin d’une bonne leçon !
Ce sera la révolution ou rien !
Un.e anarchiste
(source : https://paris-luttes.info/ce-sera-la-revolution-ou-rien-17842)
- L’absence de démocratie réelle ouvre grand la porte au néo-fascisme, les contre-pouvoirs restants sont insuffisants
L’EXTRÊME DROITE VEUT PROFANER LA MÉMOIRE DU RÉSISTANT MISSAK MANOUCHIAN
Dans cette période de confusion générale, tous les repères sont méthodiquement démolis. L’été dernier, le gouvernement a proclamé un nouvel « arc républicain » qui allait de l’extrême droite au Parti Socialiste, excluant la gauche, et considérant ainsi que toute valeur résolument écologiste, anti-raciste ou anticapitaliste étaient « anti-républicaines ». Ainsi, le « front républicain » qui s’opposait jadis à l’extrême droite se transformait en barrage contre la gauche.
En novembre, nous avons vu une fausse « marche contre l’antisémitisme » réunir les pires politiciens racistes, notamment Le Pen et Zemmour, les héritiers historique du pétainisme et de la collaboration en guise d’invités d’honneur, pendant que la gauche était huée et diffamée en continu dans la rue et les médias.
Voici à présent la cheffe de file du Rassemblement national qui annonce sa participation à la cérémonie de panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian. Cet événement aura lieu mercredi 21 février, à l’initiative de Macron.
Au mois de juin 2023, Emmanuel Macron annonçait l’entrée de Missak Manouchian et sa compagne Mélinée au Panthéon, le temple des personnalités qui ont marqué l’histoire de France. Manouchian était un résistant arménien qui a pratiqué la lutte armée et la guérilla urbaine contre les nazis. Il est mort assassinés en 1944, avec d’autres membres de son réseau, les Francs Tireurs Partisans. Les nazis les avaient décrits comme « l’armée du crime » sur l’Affiche rouge, insistant sur le fait qu’ils étaient juifs et étrangers. Les FTP MOI étaient composés de prolétaires immigrés luttant contre l’extrême droite. Il représentaient absolument tout ce que le RN et le reste de la droite cherchent encore aujourd’hui à éliminer.
Autrement dit, l’héritière d’un parti fondé par des nazis et des collabos compte profaner par sa présence la mémoire d’un résistant communiste qui combattu jusqu’à la mort contre le fascisme. La dissonance cognitive de l’époque est à son paroxysme.
Cette « panthéonisation » en elle même est un scandale. C’est le même Emmanuel Macron qui déclarait en novembre 2018 que « Pétain était un grand soldat », et qui a dissout des collectifs antifascistes quelques années plus tard. C’est le même qui criminalise les héritiers de Manouchian, qui enferme les militants antifascistes et couvre l’extrême droite, jusqu’au sein de sa police.
Quant au parti de Marine Le Pen, redisons le : il a littéralement été fondé par les assassins de Manouchian et ses camarades ! Marine Le Pen est une millionnaire, héritière, raciste. Manouchian était un prolétaire immigré antifasciste. Tout les oppose.
« Que Marine Le Pen ait l’outrecuidance d’être présente, je ne peux pas le supporter », a déclaré Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein, chef des Francs-tireurs partisans pour la région parisienne. « Elle n’est pas la bienvenue, compte tenu de sa filiation, de la personnalité des fondateurs du Front national, des blagues délirantes de son père sur “Durafour-crématoire” et autres », explique-t-il à Libération.
Reste à savoir si la présence obscène de fascistes le jour d’une commémoration en mémoire d’un couple d’antifascistes, véritable profanation mémorielle, se déroulera dans le calme. Ce qui serait une honte historique.
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PARTI DE L’ORDRE : LA POLICE ET L’EXTRÊME DROITE S’ÉCHANGENT DES MÉDAILLES
L’extrême droite, la police et le gouvernement partagent une même passion : les médailles. Un signe de reconnaissance, un petit cadeau entre copains. On se souvient que les macronistes ont offert un grand nombre de médailles aux policiers qui avaient réprimé les Gilets jaunes ou la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, afin de les féliciter pour service rendu.
De son côté, la police offre désormais des médailles à l’extrême droite. Ce lundi 19 février, le président du Rassemblement National Jordan Bardella est allé visiter une caserne de CRS dans les Alpes-Maritimes, dans le cadre de sa campagne électorale. Il a été accueilli avec beaucoup d’attentions.
Le commandant de la compagnie, Jean-Marc Cortes, lui a offert la médaille de la CRS-6 en mains propres, avec des petits mots doux, devant les caméras qui ont immortalisé ce moment. Le devoir de réserve dans la fonction publique ? Pff, une règle qui ne s’applique qu’aux profs wokistes et aux soignants ! Ça fait longtemps que la police affiche ouvertement ses idées d’extrême droite sans se cacher, et avec le soutien du gouvernement.
Après avoir reçu sa médaille, Jordan Bardella a même révélé : « je collectionne les médailles de police ». Ce n’était donc pas la première fois... La police a tellement le sentiment d’être déjà au pouvoir que c’est elle qui médaille les représentants politiques et non l’inverse.
Ces marques d’affection sont régulières. Le 16 mars dernier, alors que le gouvernement venait d’imposer la réforme des retraites par 49.3, devinez ce que faisait le RN ? Protestait-il contre ce coup de force ? Dénonçait-il cette mesure anti-sociale et impopulaire ? Non, il appelait à la répression.
Le député Lepéniste Antoine Villedieu allait prendre la pause, sur les Champs-Élysées, au milieu de gendarmes surarmés. Il accompagnait sa photo, tout sourire, du commentaire : « Cette nuit je me suis rendu à la rencontre des Gendarmes et Policiers rue des Capucines. 240 interpellations d’individus d’ultra gauche qui brûlaient et cassaient tout sur leur passage. Bravo aux CI [compagnies d’intervention, très violentes] et gendarmes ».
Antoine Villedieu est un ancien combattant de MMA – arts martiaux mixtes – qui a été policier en Seine-Saint-Denis. Difficile de donner plus claire illustration de l’alliance de la bourgeoisie, de sa milice, et de l’extrême droite contre les intérêts du peuple.
Rappelons qu’aux législatives de 2022, le Rassemblement National a fait élire 4 anciens policiers en tant que députés. Un ancien commissaire au sein des renseignements généraux, qui occupait donc un poste hautement politique, chargé de la surveillance de la population, tout en étant militant d’extrême droite. Antoine Villedieu donc, ancien policier porte-parole d’un groupuscule syndical néofasciste encore plus radical qu’Alliance : la FPIP. Un ancien des CRS et de la BAC, qui a été formateur, donc encadrant des nouvelles recrues. Et enfin un ancien flic municipal dans des villes marquées à l’extrême droite.
Le Pen et Zemmour sont ultra-majoritaires électoralement au sein de la police, la gendarmerie et l’armée. Dans une certaine mesure, puisque les syndicats de police dictent au gouvernement les lois sécuritaires et choisissent les ministres de l’Intérieur, l’extrême droite est déjà au pouvoir.
La bourgeoisie a confié les clés du pays à des forces armées imprégnées d’idées fascistes, qui ne se cachent désormais même plus pour médailler leurs candidats préférés.
(posts de Contre Attaque)
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Ce 21 février 2024, 80 ans jour pour jour après leur assassinat, Missak Manouchian et Mélinée Manouchian : immigrés arméniens, juifs, résistants, antifascistes seront commémorés par des descendants de SS, de la milice et des nostalgiques du vichysme.
Les camarades de la FTP-MOI, morts sous les balles nazies, auraient probablement bien peu d’égard pour ces commérations en grande pompe, si éloignées des réalités.
Absolument rien ne va ici.
Le forcené de l’Elysée ne respecte rien ni personne.
Dans un premier temps, celui-ci a adressé une invitation à Marine Le Pen, héritière d’un parti fondé par les acteurs et complices des assassinats des 23 membres des FTP-MOI au Mont Valérien.
Celle-ci a répondu favorablement, elle sera donc présente.
Nous vivons des temps où les fascistes tentent de passer pour antifascistes. Les esprits se troublent, plus aucun repère ne tient, le peu de digues restantes cèdent.
Dans le même temps, Macron n’a pas daigné inviter Léon Landini, dernier survivant des FTP-MOI et camarade de lutte de Manouchian. Ou l’a fait suite à la médiatisation de cette indignité, en toute dernière minute.
Nous répétons volontairement de nombreuses fois « FTP-MOI » car Macron a jugé bon d’effacer complètement ces unités de résistance communistes de la célébration.
A aucun moment il n’y sera fait mention ou allusion. Léon Landini a d’ailleurs écrit au président de la République pour que figure à côté du drapeau francais, l’unique drapeau des FTP-MOI.
Aucune réponse à ce jour.
Est-ce étonnant venant d’un homme ayant rendu de multiples hommages à Philippe Pétain et salué Charles Maurras ?
Pour le pouvoir c’est décidé, ils seront « seulement » résistants arméniens.
La réécriture fasciste de l’histoire est en Marche.
Pire encore, ce gouvernement ose rendre hommage à des travailleurs immigrés après avoir fait passer il y a à peine quelques semaines, la loi la plus raciste jamais connue depuis la fin du régime de Vichy.
L’impudence de ces gens ne connaît aucune limite.
Si cela n’était pas suffisant, les 22 autres fusillés au Mont Valérien ne rentreront eux pas au Panthéon.
Macron sépare ces camarades de résistance morts ensemble sous les balles nazies.
La honte ne le touchera décidément jamais.
Durant cette cérémonie, sera reprise, par le chanteur Arthur Téboul, du très bon groupe Feu !Chatterton, le titre « l’affiche rouge » , chanson interprétée initialement par Léo ferré, elle-même tirée du poème « strophes pour se souvenir » de Louis Aragon, en hommage à ces héros.
S’il lit ces lignes, nous demandons à Arthur Téboul de ne pas se prêter à cette funeste mascarade, et de plutôt prêter sa voix aux hommages populaires qui seront rendus à ces résistants.
La forme que prend cette panthéonisation est une insulte totale à la mémoire de cet hommes et de cette femme antifascistes, communistes, immigrés, résistants qui se voient être la cible de récupérations par les pires fascistes français de notre époque.
C’est une profanation insupportable de leur mémoire.
(post de CND)
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UNE MILICE ATTAQUE LA MARCHE FÉMINISTE, LE GOUVERNEMENT VEUT POURSUIVRE LES VICTIMES
Vendredi 8 mars, un cortège pro-israélien a organisé une provocation insensée lors de la marche féministe à Paris. Un groupe baptisé « Nous vivrons », qui dit défendre les femmes israéliennes, s’est inséré au cœur de la manifestation avec un important service d’ordre masculin, cagoulé et armé, venu jouer les gros bras et intimidant les manifestantes pro-Palestine.
Cette milice, clairement venue pour en découdre, a gazé, frappé, chargé le cortège, avant d’être repoussée derrière les lignes de la police. La BRAV, unité de choc de la police parisienne, a ensuite accueilli tranquillement la milice armée qui venait d’agresser le cortège. Au sein du groupe « Nous vivrons » se trouvait une journaliste de la chaîne génocidaire pro-israélienne I24, reconnaissable par son micro, avec le logo de la chaîne.
Plusieurs vidéos montrent l’intégralité de la scène, très violente. Les images montrent qu’un des membres de ce service d’ordre portait une arme à feu.
Des femmes attaquées par un groupe d’homme organisés et préparés à la violence, lors d’un défilé du 8 mars, c’est du jamais vu, et cela aurait dû provoquer une réaction d’ampleur et une enquête approfondie sur l’identité des membres de cette milice, leurs motivations et la raison pour laquelle ils ont pu commettre des violences avec la protection de la police.
C’est pourtant exactement l’inverse qu’il s’est passé. Quasiment en temps réel, les médias ont transformé cette provocation en « agression antisémite », stigmatisant donc les victimes de l’assaut de ce service d’ordre.
Dans la foulée, Marine Le Pen, fervente supportrice de l’État israélien, publiait ce message : « Insultes antisémites, violences contre des femmes parce que juives et qui venaient manifester leur soutien à celles qui sont encore entre les mains des bourreaux du Hamas ».
Puis le préfet de Paris annonçait à la télévision avoir « saisi la justice » et « identifié les auteurs » des « agressions » du collectif « Nous Vivrons ». Une inversion effarante : aucune enquête n’est annoncée sur la milice armée. Aucune condamnation. Aucune information sur ces hommes cagoulés protégés par la police. Mais en revanche, une répression annoncée et organisée contre les personnes qui ont subi l’attaque.
Désormais, le pouvoir organise la tension pour mieux générer un cycle de répression contre ses opposant-es. Ne pas répondre aux provocations est une défaite, y répondre en est aussi une. Un cycle qui semble insoluble, et qui n’est pas sans rappeler l’attaque d’un cortège anti-pass sanitaire à Nantes en 2021 : https://contre-attaque.net/2022/08/20/lete-dernier-a-nantes-un-commando-neo-nazi-attaquait-un-cortege-impunite-totale-a-ce-jour/
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⚫IL Y A DEUX ANS : FEDERICO ARAMBURU ASSASSINÉ PAR L’EXTRÊME DROITE EN PLEIN PARIS
C’était il y a deux ans à Paris. Dans les derniers jours de la campagne présidentielle, le 19 mars 2022, deux néo-nazis agressaient un homme, non-blanc, qui leur demandait une cigarette. Les injures racistes avaient fusé, et un rugbyman argentin célèbre, à la carrière internationale, s’était interposé : Federico Martín Aramburú. Avec son ami, ils étaient roués de coups par les néo-nazis. Le plus violent, Loïk Le Priol, ancien du GUD – groupuscule violent d’inspiration fasciste, exhibait un brassard de police.
L’altercation ne s’arrête pas là. Les néo-nazis reviennent armés, dans une jeep. Loïk Le Priol abat de plusieurs balles dans le dos Federico Martín Aramburú. Le père de famille meurt peu après. Assassiné par balle, en plein Paris, pour avoir réagi à une agression raciste. Ces faits, à eux seuls, auraient du provoquer un séisme politique avant l’élection. Il n’en est rien. Les médias, qui se précipitent sur le moindre fait divers, ont été d’une discrétion sidérante. Il ne fallait surtout pas gâcher la fin de campagne de Marine Le Pen, ou pire, risquer une présence de la gauche au second tour.
Le Ministre de l’Intérieur, qui publie plusieurs tweets par jour, n’avait pas eu un mot pour la victime. Ce meurtre est une affaire d’État. Plusieurs jours plus tard, le tueur était arrêté, non pas par la police française, mais à la frontière ukrainienne où il s’apprêtait à rejoindre le front. Chez son complice, les enquêteurs ont retrouvé un buste d’Hitler et plusieurs armes. De quelles complicités ont-t-il bénéficié ? Comment le tireur a pu parcourir ces milliers de kilomètres après avoir exécuté un homme au cœur de Paris ?
Le tueur, Loïk Le Priol, avait déjà été condamné pour des actes de torture et de barbarie sur un de ses camarades fascistes, et était donc en principe interdit de séjourner à Paris. Il avait aussi fait l’armée, et avait étranglé, sans la tuer, une femme à Djibouti, alors qu’il était soldat. Le Priol se vantait d’avoir « buté plus d’un mec ».
Au « domicile de Loïk Le Priol, des effets siglés Police, entre autres, ont été retrouvés. » Encore plus fou : un policier de la DRPJ, la direction régionale de la police judiciaire avait passé une partie de la soirée avec Le Priol et Bouvier, avant l’altercation puis les coups de feu. Chez son copain, les enquêteurs saisissent une dizaine d’armes à feu de différents calibres, un gilet pare-balles siglé Police, mais aussi un exemplaire, en allemand, du livre Mein Kampf et une statuette de son auteur, Adolf Hitler.
Les complicités entre police et criminels d’extrême droite sont encore une fois avérées. Oui, c’est une affaire d’Etat.
Deux néo-nazis ultra-violents, poursuivis pour des actes criminels, se promènent armés à Paris – alors qu’ils sont sous contrôle judiciaire et interdits d’aller dans la capitale –, ils passent la soirée avec un gradé de la police, avant d’assassiner un homme par balles. Relisez cette phrase. Mesurez en la gravité. Et interrogez vous sur le fait que la totalité des médias nationaux ont organisé une omerta sur cette affaire.
C’était il y a deux ans. Et la famille de Federico Martín Aramburú, en deuil, attend le procès des tueurs, alors que les fascistes ont chaque jour toujours plus d’influence en France, dans les médias, dans la classe politique et dans la rue.
(posts de Contre Attaque)