Paris : une marche célébrant l’alliance de la droite et de l’extrême droite ?

L’extrême droite est déjà au pouvoir

lundi 13 novembre 2023

LA MARCHE CONTRE LA HAINE LA PLUS HAINEUSE DE L’HISTOIRE

Dimanche 12 novembre, journée du renversement du réel : une « marche contre l’antisémitisme » avec les courants politiques les plus antisémites de l’histoire française, qui n’a servi qu’à soutenir Israël et se défouler sur les musulmans :

➡️Un jeune homme passant à côté du cortège a crié « dégage Marine Le Pen ». Une bande cagoulée et casquée de la Ligue de Défense Juive s’est jetée sur lui immédiatement. Il a été frappé au sol aux cris de « défoncez le ce fils de pute », selon un journaliste de Libération.
➡️Le même groupe a tabassé une personne ayant dit « free Palestine » le long du cortège, et a scandé Mélenchon salop, les juifs auront ta peau ».
➡️C’est la seule marche « pour la République » dans laquelle une organisation suprémaciste et raciste s’adonne au lynchage de militants antiracistes et menace de mort un élu en toute impunité.
➡️Les rares représentants de la gauche molle s’étant rendus à cette mascarade ont été insultés et hués alors que l’extrême droite était accueillie à bras ouverts.
➡️Sur Twitter, Emmanuelle, une manifestante qui avait amené une pancarte mentionnant « je marche pour la paix, la tolérance, les enfants d’Israël et de Palestine » ou encore : « je marche contre l’antisémitisme, le racisme, les haineux, l’extrême droite » explique avoir été insultée et chassée de la manifestation.
➡️La police a confisqué les pancartes « RN/Reconquête = antisémites » et repoussé des militant.e.s juifs et juives du collectif Golem, qui dénonçaient la présence de l’extrême droite.
➡️Zemmour et sa clique ont pu dérouler leurs éléments de langages racistes et islamophobes, de même que certains manifestants, expliquant tranquillement à l’antenne qu’ils étaient là « contre l’islamisme » et soutenait le Rassemblement National.
➡️Les crapules de la République étaient en tête de manifestation, Sarkozy, Hollande et d’autres, chantant la Marseillaise.
➡️La nuit tombée, la police a escorté un groupuscule pro israélien lié à la LDJ, qui chantait « tout le monde adore la police ».

Ce que nous redoutions s’est confirmé. Il ne s’agissait aucunement d’une marche antiraciste ou contre l’antisémitisme, mais d’une grande célébration de l’alliance de la droite et de l’extrême droite contre la gauche et les arabes, et d’une capture du terme « République » pour neutraliser toute opposition.

- vidéo : https://fb.watch/oh7hpHKpv9/
🎥 : Luc Auffret, Arnaud César, Remy Buisine, chaines d’infos.

(post de Contre Attaque)

Paris : une marche célébrant l’alliance de la droite et de l’extrême droite ?

Marche contre l’antisémitisme ou marche pour la normalisation de l’extrême-droite ?

Drôles d’images que celles que nous avons vues hier après-midi. Pourtant celles-ci n’ont tristement rien de surprenant. Cette marche, non pas contre toutes les discriminations, mais prétendant combattre le seul antisémitisme, avait justement l’apparence d’un rassemblement haineux.

Témoignages de haine à l’égard d’une certaine partie de la gauche tentant de tenir une ligne respectable, témoignages de haine à l’égard des musulman·es, et, fait notable, présence de plusieurs individus qui dissimulent à peine leur antisémitisme puant.
Rappelons par exemple que le ministre Darmanin, il y a peu, citait encore Bainville à l’Assemblée (un historien de l’Action française, mouvement dont les positions antisémites ne font aucun doute et par lequel est passé le ministre de l’Intérieur), ou félicitait dans son livre la politique antisémite de Napoléon à l’égard de la population juive de l’époque.

En vérité, pour bon nombre de personnalités, la lutte contre l’antisémitisme est avant tout une véritable tribune qui leur permet d’exposer leurs positions racistes et islamophobes, et cela s’est pleinement illustré hier.

En cela, les crimes du Hamas sont une véritable aubaine pour le gouvernement, qui se plaît à propager l’idée que chaque musulman·e est un terroriste en puissance.
Mais leur lutte de façade contre l’antisémitisme ne trompe personne. L’antisémitisme en France est un fléau qui parcourt l’ensemble de la société. Pourtant, aux yeux de l’Etat et des médias, celui-ci ne semble exister que lorsqu’il émane d’individus non-blancs, souvent musulmans, ou de personnalités politiques de gauche.
L’antisémitisme de l’extrême-droite, qui est la seule à l’avoir traduit politiquement, semble s’être volatilisé.

Pourtant, régulièrement des militants néo-nazis ou nationalistes sont arrêtés au motif qu’ils projetaient des attentats, parfois à l’encontre de la communauté juive, parfois à l’encontre de la communauté musulmane, mais dans tous les cas, les médias ne semblent pas s’en préoccuper outre mesure.
Pendant ce temps, la communauté musulmane est présentée comme étant antisémite dans son ensemble, preuve là encore de l’islamophobie maladive de la droite, et d’une partie de la gauche.
A tel point que des croix de David inscrites sur des murs en soutien à l’Etat colonial israélien deviennent des symboles de la radicalisation islamiste ou d’on ne sait quelle autre théorie du complot d’extrême-droite.

Le fait le plus notable ce dimanche, fut que la présence de groupes fascistes ne rencontra aucune opposition, ni dans les médias, ni dans la rue, mais en revanche, l’absence du président fit couler beaucoup d’encre.
C’est un bel indicateur du climat dans lequel nous nous trouvons. Défiler avec les fascistes sans broncher, et déplorer l’absence d’un président pourtant peu apprécié, sinon abhorré.

Quand la gauche, isolée et fragilisée est jugée comme infréquentable, et que l’extrême-droite parade fièrement dans la rue pour soi-disant protester contre les discriminations à l’égard d’une communauté qu’elle faisait monter dans des trains il y encore quelques décennies, il y a véritablement matière à s’inquiéter.
L’inversion des valeurs à laquelle nous assistons est flagrante.

Soulignons également que cette marche, assortie d’un battage médiatique énorme, aura été aussi une manière très efficace de reléguer en arrière plan la question palestinienne et l’enjeu crucial de stopper les massacres en cours, et de remettre sur la table la question de la politique de colonisation d’Israël ainsi que de l’apartheid subi depuis des décennies par les Palestiniens.

Enfin, si les violences à caractère antisémite, qui sont bien réelles, et l’actualité nous le rappelle régulièrement (même si elle fait moins de bruit quand ces violences sont commises par des blancs) doivent être condamnées avec la plus grande intransigeance, il convient également de rappeler la véritable nature de l’extrême-droite.
Car nul doute qu’après s’être débarrassée des musulmans, il ne lui faudrait pas longtemps pour se tourner à nouveau vers les juifs.

(post de CND)

voir aussi :
- Une manifestation de gauche contre l’antisémitisme et le racisme interdite à Paris le 12 novembre ! - Une histoire de délai de déclaration bien pratique..

Est-ce vraiment le revirement opportuniste de l’extrême droite au sujet de l’antisémitisme et son accueil dans cette manifestation qui est le plus inquiétant, ou plutôt le régime de type néo-totalitaire ?, néo-fasciste ?, illibérale ?, ultra-autoritaire ? qui se met en place un peu partout et notamment en France, et ce sans que Mme Le Pen ne soit au pouvoir.

Paris : une marche célébrant l’alliance de la droite et de l’extrême droite ?

📖CHRONIQUE LECTURE

Dans ce livre « Macron et l’extrême droite », l’auteur Sébastien Fontenelle met en exergue les différents mécanismes qui ont permis, et permettent encore à Emmanuel Macron de banaliser une extrême droite grandissante, d’en adopter ses idées, allant même jusqu’à en appliquer le programme.

L’auteur nous propose donc dans cet ouvrage de revenir sur différents moments particulièrement représentatifs du lien entre macron et l’extrême droite, en analysant des discours ou encore des lois mises en œuvre lors de ses 6 années au pouvoir. Il apparaît clairement que le chef de l’état entretient depuis toujours des liens privilégiés et répétés avec toute une partie de la droite nationaliste : son amitié avec Phillipe de Villiers mais également lorsqu’il célèbre dès le début de son premier quinquennat Charles Maurras ou encore Pétain.

Il est également important d’insister sur le fait que lors des deux dernières élections présidentielles, Emmanuel Macron s’est retrouvé face à l’extrême droite au deuxième tour. Et que ce n’est que grâce à ce subterfuge qu’il a pu être élu deux fois consécutives. Une stratégie mensongère, cynique, mais gagnante. Au lendemain de la dernière élection il déclarait « je veux aussi ce soir avoir un mot pour les français qui ont voté pour moi sans avoir nos idées. Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je veux avoir un mot pour les français qui ont voté simplement pour défendre la république face a l’extrémisme. Je sais nos désaccord, je les respecterai, mais je serai fidèle à cet engagement pris : je protégerai la république ». Il aura fallu à peine une semaine pour qu’il piétine ses engagements et fasse place nette aux idées du RN et commence à appliquer de larges parts de son programme.

Cette complaisance avec l’extrême droite se révèle sans conteste dans la promulgation de lois liberticides et racistes – la Loi séparatisme – et profondément injustes – casse des droits sociaux, suppression de l’AME…- ainsi que des discours fallacieux et despotiques – on pense au discours sur les violences policières avec cette phrase honteuse : « ne parlez pas de répression ou de violence policière ces mots sont inacceptables dans un état de droit ».

Un ensemble de mesures qui s’inscrit parfaitement « dans la longue entreprise d’anéantissement du sens des mots ». Une gouvernance du mensonge permanent, où les mots sont tordus pour qu’ils n’aient plus aucun sens. Les exemples sont nombreux, l’usage du mot éco-terroriste notamment qui englobe tous les activistes qui luttent justement pour protéger la biodiversité et contre des projets tous plus mortifères les uns que les autres. Grâce à cette modification de la langue il fait passer des défenseur-ses de la nature et du vivant pour des « terroristes » soit l’exacte inverse de ce que ces luttes défendent. Et tout cela en minimisant toutes les exactions faites par l’extrême droite – par exemple l’attentat sur le maire de Saint Brévin par des néo-fascistes.
Enfin l’auteur rappelle le déferlement de violence mené par les force de l’ordre sous les ordre de Gérald Darmanin, lui même ancien membre de l’Action Française. Une répression policière d’une violence et d’une barbarie sans limite. Comment oublier Sainte-Soline et ses 5.000 grenades lacrymogènes et explosives en deux heures ? Tout cela pour défendre un trou dans un champ, militarisé par des centaines de chiens de garde surarmés. Aberrant.

Un livre édifiant sur les liens d’interdépendance entre Macron et l’extrême droite, que personne ne pourrait remettre en doute a la lecture de ce livre. Si les personnes déjà engagées n’apprendront rien de nouveau, cet ouvrage est à conseiller à toutes les personnes encore dans le déni. Car le constat est accablant, et l’actualité continue de le démontrer : l’extrême droite est déjà au pouvoir.

- Macron et l’extrême droite, Sebastien Fontenelle, Éditions Massot, 2023.

(post de Contre Attaque)


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