C’est pénible de s’intéresser aux frasques immondes des tyrans qui profitent allègrement des institutions non-démocratiques existantes et des grands pouvoirs qu’elles leur donnent pour détourner très souvent de l’argent public à leurs propres fins, tout en votant/réclamant l’austérité et la traque aux pauvres/chômeurs/RSAistes...
C’est tellement courant, banal, connu, institutionnalisé, qu’on hésite même à en parler.
Si les dépenses abusives et détournements de l’individu Wauquiez sont particulièrement scandaleuses, il en existe des quantités d’autres, petites ou grosses, à tous les étages, des mairies aux ministères.
Des articles relatent le scandale de ce dîner à 100.000 € (+50.000 de frais annexes) en 2022 offert par Wauquiez à ces amis et soutiens :
- https://www.mediapart.fr/journal/france/dossier/les-diners-des-sommets-de-laurent-wauquiez - Le Parquet national financier a ouvert une enquête judiciaire à la suite des révélations de Mediapart sur les « dîners des sommets » organisés par Laurent Wauquiez pour inviter, sur fonds publics, le gotha de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’hôtel de région a été perquisitionné ce mardi (février 2023).
- https://www.rue89lyon.fr/2024/07/22/diner-sommets-wauquiez-noms-invites-publies-questions-suspens/
- https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/les-photos-derangeantes-du-diner-a-1160-euros-par-personne-de-laurent-wauquiez-2647540.html
- https://www.nouvelobs.com/politique/20240807.OBS92110/les-couteux-diners-de-laurent-wauquiez-pointes-du-doigt-par-la-chambre-regionale-des-comptes.html (d’autres dîners et frasques de cet individu sont pointés du doigt)
- Wauquiez : après le repas luxueux à 150.000 € au frais du contribuable, le grugage du non-cumul de mandat
- La corruption prospère
Voir aussi : Corruption : une affaire par jour, mais tout le monde s’en fout - Même quand la corruption apparaît en géant dans des sondages dont le monde politico-journalistique est généralement friand, personne ne veut la regarder en face. Mediapart a donc épluché au jour le jour les affaires des dernières semaines. L’inventaire parle de lui-même.
(...) nos prétendues « élites » ne veulent pas voir ce que tout le monde ressent : la France est un pays où la corruption prospère dans l’indifférence générale.
Ce sondage annuel, mené par l’institut Ipsos pour le Cevipof, s’intitule « Fractures françaises ». On y lit que 63 % des 3 000 répondant·es considèrent que « la plupart des hommes et des femmes politiques sont corrompus ». Ils sont 83 % à dire que ces mêmes élu·es « agissent principalement pour leurs intérêts personnels ». (...)
Le même Laurent Wauquiez déclare 2 mois plus tard devant le patronat : "la mauvaise gestion n’est pas une fatalité" et "il est possible de lutter contre le gaspillage de l’argent public" 🤡 #AuRA
91 convives (beaucoup de PDG, mais la liste officielle complète n’a pas été donnée encore) pour un repas à 100 000 euros selon « Mediapart », soit plus de 1 100 euros par personne.
Quand il s’agit de régaler ses potes/financeurs/influenceurs avec de l’argent public afin de pérenniser et étendre son pouvoir et ses ambitions, Wauquiez ne lésine pas sur la dépense. Pour son « Dîner des sommets », pas question de leur livrer un plateau repas basique ou d’aller à la cafèt du coin. Il faut bien un château et des mets/boissons de luxe (Service à la cloche, un serveur par convive, magnums de champagne,...).
La fidélité et le soutien ça ne s’achète pas avec des chips et un petit vin de pays.
Cet individu peu recommandable bien connu des services anti-clientélisme aggravé gruge aussi concernant sa "démission" de la présidence de la région : A la région Auvergne-Rhône-Alpes, le « conseiller spécial » Laurent Wauquiez garde la main - En créant pour lui-même un statut inédit dans l’organigramme de la majorité régionale, l’ancien président démissionnaire devenu député Les Républicains continue de communiquer et de cosigner des courriers officiels. L’opposition dénonce un « détournement » du non-cumul des mandats.
Changer de modèle de société au lieu de changer les bonhommes
On voit bien que le problème est structurel, changer les bonhommes par d’autres qui promettront la moralité et la frugalité de leurs dépenses ne mène à rien.
Ce n’est pas de changer les partis et élus au pouvoir dont on a besoin, mais d’en finir avec la non-démocratie et les institutions oligarchiques. Partager largement le pouvoir pour le détruire.
Car si plus personne n’a de pouvoir, si un maximum de monde participe à la politique et aux prises de décisions, alors plus de corruptions ni de détournements d’argent publics possibles (beaucoup moins en tout cas).
S’il n’y a plus de campagnes électorales à mener à grand frais pour entourlouper les votants, plus besoin de soudoyer les patrons et les riches ni de se mettre à leur service pour récolter du blé.
Si un max de personnes participent aux processus politiques, une petite clique de riches mafieux ne peut plus règner sans partage en s’empiffrant et en favorisant leurs réseaux. Et il ne sera plus question de perpétuer les intérêts des riches/puissants ni de continuer le chaos capitaliste ravageur, mais de construire au mieux l’intérêt général, avec des modèles de sociétés soutenables, vivables, égalitaires, démocratiques, écologiques.
Mieux, s’il n’y a plus ni argent ni capitalisme, et que la société porte d’autres valeurs que l’enrichissement, la puissance, l’accumulation, alors moins de monde à envie de jouer les requins pour dominer/diriger les autres, et ceux qui tenteraient de le faire malgré tout seraient vite repérés et rabroués vigoureusement.
Mieux, s’il n’y a plus d’Etat, alors plus de technocrates rois à engraisser, plus de quête de puissance à poursuivre via le productivisme forcené et écocidaire qu’apporte le capitalisme, plus de processus impersonnel et incontrôlable qui tombe d’en haut et nous écrase.
Mieux, s’il n’y a plus de systèmes technologiques complexes et mondialisés qui nécessitent l’Etat et un industrialisme hors de contrle pour fonctionner, il devient possible de généraliser la démocratie directe, d’en finir avec l’aliénation et la dépendance aux machine et au travail capitaliste, ce qui entre autre libère du temps pour faire vivre la politique hors des griffes des élus et de l’Etat.