Vidéosurveillance algorithimique automatisée : refusons l’accaparement autoritaire des espaces publics par des machines policières

Campagne contre la légalisation de la VSA et bientôt de la reconnaissance faciale

vendredi 3 mai 2024, par Chronique du régime policier.

La Quadrature du Net lance une grande campagne contre la vidéosurveillance algorithimique (VSA) et sa légalisation/généralisation opportuniste via les JO.
Comme en Chine, il n’y a (bientôt) plus d’espace public, mais un vaste camp balisé sous surveillance policière machinique automatisée permanente où tous les actes « non conformes » sont scrutés et traqués H24.

Ce schéma édifiant et terrifiant montre clairement toutes les pratiques illégales couvertes par le pouvoir et tues, ainsi que d’autres possibles.
Au cas où vous n’auriez pas compris la gravité et la dangerosité de la VSA :

Vidéosurveillance algorithimique automatisée : refusons l’accaparement autoritaire des espaces publics par des machines policières
Extrait de la brochure de la Quadrature

La dystopie et la société du contrôle c’est déjà aujourd’hui. La VSA sert la surveillance totale et la répression systématisée. Ainsi le « néo-fascisme » En Marche sera high tech et bien plus performant/étendu que les anciens fascismes archaïques et grossiers. C’est ce modèle de société que portent le macronisme et les autres droites (LR et les extrêmes droites), et sans doute aussi le PS dans une large mesure.
Avec ou sans attentats durant les JO, avec ou sans « efficacité » de la VSA, l’Etat et les lobbies de « la-sécurité » veulent généraliser et légaliser la vidéosurveillance automatisée biométrique et la reconnaissance faciale.
Pendant que le Pouvoir traque des personnalités de gauche qui dénoncent un génocide en leur collant le délit « d’apologie du terrorisme », la VSA s’étend.

En Drôme et ailleurs, combien de caméras de vidéosurveillance installées, combien qui utilisent déjà, illégalement, des logiciels automatisés de type biométrique, combien de fois les keufs ont recours illégalement (et bientôt légalement) à ces techniques ?

- Comme toujours : soit on se bat et même on passe à une offensive plus générale contre la mégamachine ...et on peut limiter la casse voire renverser la vapeur, soit on se résigne et on se soumet ...et la dystopie totalitaire se creuse. Choisissons en connaissance de cause.

Vidéosurveillance algorithimique automatisée : refusons l’accaparement autoritaire des espaces publics par des machines policières
Extrait de la brochure de la Quadrature

La vidéosurveillance algorithmique (VSA) consiste en l’installation et l’utilisation par la police d’un logiciel qui analyse les images des caméras de vidéosurveillance afin de repérer, identifier ou classer des comportements, des situations, des objets ou des personnes en particulier.

Contre l’empire de la vidéosurveillance algorithmique, La Quadrature du Net contre-attaque

C’est pour continuer à habiter librement la ville que nous refusons la surveillance permanente, générale et invisible de la police, que nous voulons tenir en échec la vidéosurveillance algorithmique et son monde. La VSA ne passera pas !

Vidéosurveillance algorithimique automatisée : refusons l'accaparement autoritaire des espaces publics par des machines policières {PNG}
- Contre l’empire de la vidéosurveillance algorithmique, La Quadrature du Net contre-attaque - L’« expérimentation » de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans le cadre fixé par la loi « Jeux Olympiques » adoptée l’an dernier n’en est pas une : elle n’est qu’une manœuvre hypocrite destinée à légaliser par petites touches une infrastructure policière déjà massivement déployée en France. Pour contrer cette stratégie, La Quadrature du Net lance aujourd’hui une campagne visant à nourrir l’opposition populaire à la VSA, une technologie basée sur des techniques d’« Intelligence Artificielle » qui s’assimile à un contrôle constant et automatisé des espaces publics, et qui marque un tournant historique dans la surveillance d’État. Une plainte a également été déposée devant la CNIL afin de dénoncer l’hypocrisie des promoteurs de la VSA et pointer l’incurie de l’autorité de protection des données personnelles.
(...)
Par tous les moyens, il nous faut faire valoir notre refus d’un contrôle permanent de nos faits et gestes, dénoncer ces expérimentations, documenter les projets illégaux qui continuent de proliférer, et nous organiser localement pour battre en brèche la Technopolice. Ensemble, luttons pour que l’espace public ne se transforme pas définitivement en lieu de répression policière, pour que nos villes et nos villages soient des espaces de liberté, de créativité et de rencontres !
(...)

« Avec la reconnaissance faciale, on touche à un tabou absolu, on touche au truc qui fait que ça fait hurler tout le monde. Ce que nous avons proposé (...), et je pense que c’est la vraie bonne façon de faire les choses : si on y va d’un coup d’un seul (...), ça va tellement crisper que ça passera pas. Il faut y aller en touchant les choses du bout du doigt et en y allant dans des cas très particuliers et très bien protégés, très bien balisés. »
(note : c’est cette stratégie qui a été utilisée pour faire passer le fichage ADN, qui est passée des cas très particuliers des pires criminels sexuels à n’importe quel manifestant ou protestataire)

Vidéosurveillance algorithimique automatisée : refusons l'accaparement autoritaire des espaces publics par des machines policières {PNG}
- Campagne contre la vidéosurveillance algorithmique (VSA, surveillance automatisée avec logiciels dans ce qui fut l’espace public, et bientôt reconnaissance faciale) : VSA, La surveillance bâtit son empire, avec infos, affiches, brochure...

Derrière la légitimation légale de quelques usages de la VSA à travers la loi sur les Jeux Olympiques, il y a en réalité tout un tas d’autres technologies biométriques existantes. Qu’elles soient déjà utilisées illégalement ou encore en développement, elles dessinent le projet sécuritaire de contrôle de l’espace public voulu par les promoteurs de la surveillance.

Vidéosurveillance algorithimique automatisée : refusons l’accaparement autoritaire des espaces publics par des machines policières
Extrait de la brochure de la Quadrature

Extraits de la brochure VSA de la Quadrature du net :

- Une brochure à retrouver en PDF sur https://www.laquadrature.net/vsa/

Les Jeux Olympiques vont nous laisser la surveillance de masse en héritage. En instrumentalisant cet évènement, le gouvernement a autorisé l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) jusqu’en 2025 pour des situations qui dépassent largement le cadre cette compétition sportive. Ces logiciels, qui analysent les images de vidéosurveillance et envoient automatiquement des alertes à la police, sont déployés depuis des années en France en toute illégalité, sans que jamais les responsables n’aient été inquiétés. L’hypocrisie est donc totale. En légalisant quelques usages de VSA, l’État souhaite légitimer un état de fait et amorcer un projet de surveillance bien plus large de l’espace public.

Derrière cette légalisation inédite, qui porte sur un petit nombre de cas d’usage (départs de feux, individus marchant à contre-sens, etc.), ce sont d’autres applications qui pourraient à leur tour être légalisées. De nombreux responsables politiques assument publiquement de vouloir autoriser le suivi et la catégorisation biométriques de la population, y compris à travers la reconnaissance faciale ou encore la reconnaissance des émotions. Les entreprises distribuent déjà ces technologies et les propositions de légalisation sont dans les tuyaux.

C’est donc maintenant qu’il faut se mobiliser, pour résister contre cet empire de la vidéosurveillance algorithmique.
Partout en France, refusons le contrôle permanent de nos faits et gestes, organisons-nous dans nos villes pour faire entendre notre voix, perturbons les expérimentations et documentons les projets illégaux qui continuent de prospérer.


Ensemble, luttons pour que l’espace public ne se transforme pas définitivement en lieu de répression policière mais reste un espace de libertés.

Vidéosurveillance algorithimique automatisée : refusons l’accaparement autoritaire des espaces publics par des machines policières

La distance est aussi intellectuelle : ces policiers augmentés n’ont plus à comprendre, contextualiser, évaluer ou anticiper l’action des autres humains quand une machine le fait à leur place. La VSA codifie dans un dispositif technique une vision stéréotypée de la « délinquance » et des personnes ou comportements « suspect·es ». En générant des alertes qui interpellent le policier et le poussent à agir, elle s’impose face à toute appréciation humaine d’une situation donnée.

La vidéosurveillance algorithmique transforme profondément notre rapport à la ville. En cela, elle s’inscrit dans une vision politique ancienne de l’espace public vu comme lieu de sécurité et de contrôle des corps. En pratique, elle modifie la manière dont nous y faisons société en renforçant les normes sociales visant à exclure les plus précaires et en donnant à la police une capacité nouvelle et considérable de répression.

Vidéosurveillance algorithimique automatisée : refusons l’accaparement autoritaire des espaces publics par des machines policières
Extrait de la brochure de la Quadrature

Or, en renforçant les dispositifs de surveillance et en augmentant le nombre de caméras pour y ajouter des algorithmes d’analyse, l’État fait de l’atteinte à la vie privée
un principe et non l’exception. Il part du postulat que tout·e citoyen·ne est suspect·e en puissance, que ce serait à elles et eux de justifier tout comportement déviant ou leur simple présence dans certains lieux. La VSA est fondamentalement contraire à la défense des formes de vie démocratique.

Et aussi en Rhônes-Alpes :

- Wauquiez généralise la vidéosurveillance algorithmique automatisée & biométrique en Auvergne-Rhône-Alpes - Pour la sécurité des dominants et du Capital, vous n’aurez plus de libertés
Le tyran Wauquiez profite des JO 2024 pour approfondir ses dispositifs de vidéo surveillance intrusive automatisée partout en Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour achever ce tableau dystopique, la reconnaissance faciale n’est pas loin, elle est facilement disponible car elle utilise les mêmes outils, et sera (est) utilisée légalement ou pas avec la bienveillance du gouvernement.

Les chefs d’établissements scolaires, la SNCF et ses agents se prêtent sans sourciller à ce déploiement hallucinant de technologies intrusives de surveillance avancée et automatisée. Les profs ne mouftent pas non plus.

Cars, bus, trains, gares, lycées.., tout y passe, l’espace public devient une sorte de prison à ciel ouvert où les comportements des « cobayes » sont passés au crible par des machines cybernétiques !
(...)

- Bonus, la police prédictive avec IA : Smart Police, le logiciel de police prédictive qui inquiète - Les innovations techno-sécuritaires ne manquent pas sur le marché des « safe cities ». Parmi elles, le logiciel Smart Police entend faciliter le travail des polices municipales en proposant, entre autres, un module de prédiction de la délinquance. Comme d’autres outils de « police prédictive », il pourrait cependant menacer certaines libertés publiques.

P.-S.

« Les technologies policières ont pour fin nécessaire la transformation de la nation tout entière en camp de concentration. Pour être certain d’attraper des criminels, il faut que chacun soit surveillé, que l’on sache exactement ce que fait chaque citoyen, ses relations, ses habitudes, ses distractions…
(...) Chaque habitant sera suivi dans toutes les étapes de sa vie, géographiquement, biologiquement, économiquement, et la police saura avec exactitude tout ce qui est nécessaire pour contrôler chacun. »

(Jacques Ellul, La Technologie ou l’enjeu du siècle)


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