Une dissolution de l’assemblée qui offre le pouvoir sur un plateau à l’extrême droite - Quel front populaire ?

Comme d’habitude : victoire aux européennes des partis de l’Ordre, de l’écocide et du capitalisme - tous soutenus par les médias dominants

lundi 10 juin 2024

En France et dans à peu près tous les autres pays d’Europe, les partis de l’Ordre, de l’écocide planétaire, de la poursuite de ce qui cause les catastrophes climatiques, de la domination capitaliste mortifère, de la précarité et de l’autoritarisme sont en tête des élections européennes.

En France, l’extrême droite fait un très haut score (ce qui était prévu, ...et préparé de longue date par les médias dominants et nombre d’oligarques de droite), et le tyran Macron dissous l’assemblée nationale, dans un de ses plans foireux et disruptif dont ce sociopathe dangereux a le secret, offrant l’accès au pouvoir à un RN en pleine ascension.

Une fois de plus, il est flagrant que les institutions anti-démocratiques, bourgeoises et autoritaires, de l’Etat et de « la-république » ne sont pas un rempart contre l’extrême-droite et ses avatars, mais plutôt un terreau fertile, où les bourgeois radicalisés sont tout disposés à collaborer avec les néo-fascistes et/ou à leur offrir le pouvoir.

On est à un moment où l’histoire s’accélère, où tout ce qui était déjà là, en germe et souvent déjà bien actif, se cristallise.
Il n’est jamais trop tard pour se lever franchement, pour pousser vigoureusement à une bifurcation hors de l’ornière du capitalisme brun ouverte en grand et activement préparée par les oligarques et capitalistes bourgeois.
Et pour ça, plus que jamais, il ne faut pas trop compter sur les partis « de gauche » ni sur les urnes.

- et voici quelques actus et commentaires concernant ce moment historique charnière :

Une dissolution de l’assemblée qui offre le pouvoir sur un plateau à l’extrême droite - Quel front populaire ?

🇫🇷MACRON DISSOUT L’ASSEMBLÉE : L’EXTRÊME DROITE AU POUVOIR DANS UN MOIS ?

- L’histoire s’accélère : le manager de l’Élysée veut donner les clefs de Matignon aux néofascistes -

Macron vient d’annoncer la dissolution de l’Assemblée, avec des élections anticipées dans deux semaines seulement, et un premier tour fixé le 30 juin. Il se pourrait que l’extrême droite arrive au pouvoir en France avant même les Jeux Olympiques. On vous explique. Macron est un fou dangereux.

🔴Une dissolution c’est quoi ?

En cas de crise politique, lorsque le Président ne dispose plus de la majorité ou d’une légitimité suffisante, il peut choisir de dissoudre l’Assemblée Nationale. Des élections législatives sont organisées en urgence, pour élire une nouvelle Assemblée, et permettre au Président d’avoir une majorité plus solide.
C’est une arme à double tranchant : si le parti au pouvoir n’obtient toujours pas de majorité, alors le parti qui arrive en tête entre au gouvernement : le Premier Ministre change, et nomme son propre gouvernement. Le président n’a alors plus aucun pouvoir, puisque le Premier Ministre n’est pas de son bord politique.
La dernière dissolution a eu lieu en 1997. A l’époque, Jacques Chirac voulait obtenir une plus grande majorité, mais il avait surestimé ses forces. Minoritaire dans les urnes, la droite avait perdu, et le Parti Socialiste était arrivé en tête. C’est donc la gauche de Lionel Jospin qui a gouverné jusqu’en 2002, alors que le président était de droite. C’est ce qu’on appelle une « cohabitation » : le Président n’est pas du même parti que le Premier Ministre.

🔴 Une dissolution c’est quoi ?

Sauf que nous ne sommes plus en 1997, et ce ne sont pas les deux grands partis de centre gauche et de centre droit qui sont en tête des sondages. Nous sommes en 2024, le régime est en crise, et l’extrême droite vient de réaliser près de 40% des voix aux Européennes, elle est arrivée au second tour aux dernières présidentielles. Elle est aux portes du pouvoir.
Clairement, dissoudre maintenant, c’est quasiment donner les clefs de Matignon à l’extrême droite. Nous aurons peut-être une coalition Bardella, Le Pen, Zemmour au gouvernement dès cet été. Macron est en train d’offrir le gouvernement sur un plateau aux fascistes.
Le président pense depuis longtemps à dissoudre le Parlement. Dès 2022, les médias évoquaient cette possibilité, alors que Macron avait raté les législatives, et ne disposait pas d’une vraie majorité. Ce qui l’a conduit à dégainer le 49.3 systématiquement, pour se passer du vote des députés.
En mars 2023 à nouveau, en plein mouvement social contre la réforme des retraites, Macron évoquait une possible dissolution. Mais à l’époque, la gauche était en force, et la France Insoumise aurait probablement raflé plus de sièges qu’elle n’en avait, ce qui n’arrangeait pas les macronistes.
Apparemment, Macron trouve que c’est le bon moment.

🔴Stratégie mortifère

Un an plus tard, la situation est très différente. Le RN triomphe grâce aux médias, la France Insoumise est trainée dans la boue comme jamais et subit des diffamations en flux continu. Elle sort affaiblie des Européennes. Le RN réclamait d’ailleurs une dissolution en cas de victoires aux Européennes. Macron exauce ses vœux, il cède aux désirs de l’extrême droite au moment où elle est en position de force.
Et cette fois ci, puisque le PS est sorti de son tombeau grâce à la surmédiatisation de Glucksmann, il va être beaucoup plus difficile d’imaginer une NUPES, une coalition de gauche capable d’être majoritaire. Glucksmann n’a été créé que pour neutraliser la gauche.
Il est donc probable que le RN soit à la tête du gouvernement dans quelques semaines. Moins probable mais possible : Macron crée une coalition de droite avec Sakozy, Estrosi et leurs amis pour tenter d’avoir une majorité, ce qui est à peine moins pire.

Que faire ?
La marche vers le néofascisme est là. Nous l’avons vu avec la répression implacable de toute contestation, l’usage de l’antiterrorisme contre l’écologie ou le soutien à la Palestine, le contrôle total des médias dominants, l’effondrement des libertés, les pleins pouvoirs à la police.
Dans deux semaines, ce processus va sans doute empirer, sauf si la gauche parvient à déjouer le piège mortifère. L’histoire s’accélère. Sortons de toute urgence de l’entre-soi militant, occupons les places, développons nos médias, nos canaux de résistances, nos locaux. Faisons feu de tout bois.

Une dissolution de l’assemblée qui offre le pouvoir sur un plateau à l’extrême droite - Quel front populaire ?

📺 L’EXTRÊME DROITE ÉLUE PAR LESDIAS

Quoi que vous entendiez sur les résultats électoraux de ce soir, pensez à cette étude.
Tagaday, la première plateforme de veille médias, a réalisé un classement de 21 candidats aux Européennes en fonction de leur médiatisation à partir d’un échantillon de 3000 publications de presse écrite, imprimée et en ligne, ainsi que 5 400 programmes différents sur 410 chaînes et stations TV ou radio. Une étude complète.
Sans surprise, et de très loin, c’est l’extrême droite de Bardella qui est la plus « exposée », avec 17.309 mentions. Un endoctrinement massif, implacable.

Puis c’est Raphaël Glucksmann, le nouveau Macron, avec 11.832 mentions, devant un trio constitué de François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Valérie Hayer (Majorité présidentielle) et Marion Maréchal (Reconquête), au-dessus de 5.700 mentions.
La candidate LFI, Manon Aubry, arrive en cinquième position. Et lorsqu’on parle de « mentions » dans les médias, cela comprend aussi les évocations négatives. En l’occurrence, depuis 8 mois, les médias n’ont évoqué la France Insoumise que pour la diffamer avec les termes les plus horribles : terrorismes, antisémitisme, violence, etc. Tout en couvrant d’une façon historiquement malhonnête le massacre en Palestine.
Ce qu’il y a de troublant dans cette étude, c’est l’ordre des candidats. Les médias publics et privés ont quasiment réussi à imposer, dans l’ordre, les résultats des élections. Avec une telle couverture, Bardella ne pouvait qu’être premier. Un paillasson aurait eu le même résultat.

De la même manière, les médias avaient entièrement fabriqué le candidat Macron, vendu comme un produit neuf, en 2017. Ces mêmes médias ont désormais opté pour l’extrême droite. La France pourrit par ses élites politiques et médiatiques.

Si l’on veut espérer éviter un épisode ouvertement fasciste en France, il faut désormais concentrer nos forces sur la lutte contre les empires médiatiques, organiser un boycott de masse, une désintoxication de nos proches, et soutenir les médias indépendants, qui seuls, peuvent permettre de reprendre la maitrise du récit.

🚩 FRONT POPULAIRE CONTRE LE FASCISME : RENDEZ-VOUS CE LUNDI

Dimanche soir, alors que l’extrême droite culmine à près de 40% des voix aux élections Européennes, Macron joue le sort de la France à la roulette russe. Dans un exercice d’apprenti sorcier dont il a le secret, il a dissout l’Assemblée Nationale et programmé de nouvelles élections éclairs le 30 juin, prenant tout le monde de court.
Le risque d’avoir un gouvernement ouvertement d’extrême droite en France n’a jamais été aussi élevé depuis le régime de Vichy.

Une fois le choc passé, il est vital de construire une riposte. Des manifestations ont eu lieu dès dimanche soir à Caen, Paris et Strasbourg
. Ce lundi 10 juin, d’autres ont lieu notamment à :
➡️ Nantes, 18h, Préfecture
➡️ Marseille, 18h, Préfecture.
➡️ Bordeaux, 20h, Place de la Victoire
➡️ Et ailleurs...
Allons-y nombreuses et nombreux. N’hésitez pas à compléter les rendez-vous en commentaire.

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POURQUOI MACRON A-T-IL DISSOUT L’ASSEMBLÉE ?


L’histoire des années 1930 nous a appris qu’il arrive des moments où la bourgeoisie offre le pouvoir aux fascistes. Nous y sommes.

Hier soir, dans les quartiers généraux de partis, lors de l’annonce de dissolution par Macron, un seul courant politique sautait de joie : l’extrême droite. Dans les locaux du RN, les gens hurlaient de bonheur, faisaient la fête : ils se voyaient déjà au pouvoir. Chez les macronistes, tout le monde était K.O. Ils savent qu’ils ont perdu. La plupart des députés Renaissance ne seront pas réélus. Le macronisme est massivement détesté, n’a aucun réservoir de voix, aucun allié.

Macron a choisi son jour : il organise des élections en urgence au moment précis où l’extrême droite réalise le plus gros score de son histoire. Le jour où la gauche est plus divisée que jamais. Le jour où son camp est quasiment déjà éteint. Bref : il a attendu que toutes les conditions soient réunies pour que le RN soit dans la meilleure situation. Macron suicide son propre parti au profit du Rassemblement National Ce qui a lieu, c’est un coup d’Etat en faveur de l’extrême droite.

Les éditorialistes font mine de ne pas comprendre. Ils se demandent s’il s’agit d’une « stratégie » pour rejouer le « barrage républicain ». Sauf que plus personne n’y croit. D’autres disent qu’une dissolution n’avait pas lieu d’être dans ce contexte et cherchent des raisons. Jean-Michel Apathie estime qu’il s’agit d’un « coup de chaud sans réfléchir ». Ils tentent de trouver une explication rationnelle. Elle est pourtant très simple : le manager psychopathe qui règne sur la France veut donner les clefs de Matignon à la famille Le Pen. Et cela pour trois raisons.

Une cohabitation pour « user » le RN
En réalité, cela fait deux ans que Macron fait le malin, en faisant « fuiter » dans la presse qu’il pourrait dissoudre l’Assemblée Nationale en cas de crise. Il se prend pour Machiavel : les médias avaient déjà expliqué qu’une « cohabitation » avec Marine Le Pen ou un de ses proches comme Premier Ministre en cours de mandat pourrait « l’user » politiquement, et montrer son incompétence. Le camp Macron pourrait ainsi aborder les élections présidentielles de 2027 en ayant « affaibli » symboliquement l’extrême droite.
Ici, Macron s’inspirerait de Chirac, qui avait dû nommer le socialiste Jospin comme Premier Ministre. Un gouvernement « de gauche » avec un président de droite, qui avait déçu la population, qui avait ensuite boycotté le vote PS en 2002.
C’est une stratégie à la fois stupide et dangereuse. D’abord, 3 ans c’est long. Nous sommes plus près du début du mandat, commencé en 2022,que de la fin. Cela voudrait dire que l’extrême droite a 3 ans pour mettre en œuvre son plan de bataille, verrouiller la situation, et nous faire cracher du sang. Ensuite, tout le monde devrait savoir qu’une fois qu’elle a les commandes, l’extrême droite ne les rend pas. Enfin, il est très difficile de faire pire que les 7 années de macronisme. En réalité, une « cohabitation » avec l’extrême droite revient à leur donner le pouvoir tout de suite, pour qu’elle le consolide en 2027.

Anéantir la gauche
En décembre dernier magazine L’Obs révélait un sondage projetant une Assemblée Nationale en cas d’élections législatives anticipées. Le RN obtiendrait entre 243 et 305 députés, et donc une majorité. Les macronistes s’effondreraient. Et surtout, la gauche, même rassemblée, disparaîtrait quasiment.
En réalité, l’un des objectifs principaux de cette dissolution, en plus de donner le pouvoir à l’extrême droite, est de liquider la gauche, et en particulier la France Insoumise, seule vraie force d’opposition. La FI est diffamée et salie quotidiennement depuis des mois, les médias ont répandu les pires horreurs sur le mouvement de Mélenchon. Les Insoumis ne peuvent plus prononcer un mot sans subir une nouvelle campagne violente. Il est quasiment impossible de ne pas être influencé par un tel bourrage de crâne. Les médias ont imposé dans l’imaginaire collectif que Le Pen serait plus rassurante que les Insoumis.
En imposant des élections dans seulement 3 semaines, sans campagne, Macron rend quasiment impossible une nouvelle union de la gauche. Et si l’union se fait, elle sera beaucoup plus favorable au PS et défavorable à la FI. Si elle ne se fait pas, et que les partis partent séparés, la FI risque de quasiment disparaître du Parlement et de la scène politique. C’est ce dont rêve la bourgeoisie pour liquider définitivement toute opposition un peu sérieuse.
Il va sans dire qu’avec un gouvernement RN, sans doute allié à Zemmour, cette liquidation sera aussi physique pour tous les mouvements sociaux, les luttes de rues, les associations et autres contre-pouvoirs. Comme ces dernières années, mais en pire.

Gouverner avec l’extrême droite
Nous le disons et le répétons depuis 2017, Macron est sincèrement imprégné des idées d’extrême droite, et le fait régulièrement savoir. Il a réhabilité Pétain, nommé un Ministre de l’Intérieur issu de l’Action Française, fait voter plusieurs lois contre l’immigration, multiplié les mesures islamophobes, et beaucoup d’autres pour restreindre les libertés. Il a témoigné son soutien à Zemmour et donné une interview exclusive à Valeurs Actuelles, il a attaqué la liberté de la presse comme jamais, écrasé les mouvement sociaux de façon sanguinaire. Il a parlé de « nation organique » – un concept fasciste – et en juin 2022 : le groupe LREM au Parlement élisait deux vice-présidents RN. La présidente Macroniste de l’Assemblée déclarait que « Sébastien Chenu [RN] n’est pas un bon, mais un très bon vice-président ». Il a envoyé l’antiterrorisme contre la jeunesse des banlieues et les militants écologistes, ou encore interdit toutes les manifestations pour la Palestine.
Macron a, méthodiquement, mené une politique d’extrême droite de plus en plus prononcée, et tout fait pour liquider tout progrès social et toute possibilité de contester. Livrer le pays au RN ne serait, finalement, que la suite logique du processus engagé depuis plusieurs années.

Lui permettre un troisième mandat
Dernière hypothèse, tortueuse mais plausible : permettre à Macron un troisième mandat. Dans la 5e République, un président ne peut exercer que deux mandats consécutifs. Et on le sait, les proches de Macron l’ont largement exprimé dans plusieurs médias ces derniers mois, Macron aimerait pouvoir se présenter pour une troisième fois en 2027.
Ainsi, il pourrait être tenté de créer une situation de chaos propice à un régime autoritaire. Avec l’extrême droite au gouvernement, Macron peut tout à fait démissionner avant 2027, prétextant la gravité de la situation et l’instabilité du pouvoir, et laisser un président par intérim finir le mandat. En cas de démission du président élu, c’est le président du Sénat qui prend le relais, le temps de trouver une solution. Ainsi, après avoir interrompu son mandat, Macron pourrait se représenter en 2027 : il ne s’agirait pas de mandats consécutifs, puisqu’il y aurait une démission entre-temps.

Dans tous les cas, quelles que soient les sombres stratégies du pouvoir, Macron et son camp, la bourgeoisie, auront été de formidables accélérateurs de la fascisation en France, et amènent délibérément le pays vers la guerre et le désespoir.

(posts de Contre Attaque)

Une dissolution de l’assemblée qui offre le pouvoir sur un plateau à l’extrême droite - Quel front populaire ?

DIVERS

Une fois mises au pied du mur, les personnes de gauche semblent se réveiller.
Simple émotion transitoire et espoir de faire rempart in extremis via les institutions/élections, ou début d’un processus de soulèvement, de grève générale et d’insurrection ?

  • Dissolution de l’Assemblée : « Nous sommes dans une situation de grave danger » - L’extrême droite est le grand vainqueur des élections européennes du 9 juin. En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron « joue avec le feu », analyse le chercheur Vincent Dain. (...) déclencher des élections législatives dans un contexte où l’extrême droite progresse partout sur le continent européen et où le RN est en pleine dynamique me paraît en partie irresponsable
  • Une seule solution, l’union - L’oligarchie place l’extrême droite au seuil du pouvoir. La gauche et les écologistes doivent être à la hauteur de ce danger, et s’unir sans barguigner.
    (...) après des années de politique ultralibérale et de matraquage orchestré par des médias aux mains des milliardaires, l’oligarchie a placé l’extrême droite au seuil du pouvoir. Tout, y compris le fascisme — un fascisme accommodé à la sauce du XXIᵉ siècle et de l’intelligence artificielle —, plutôt que le partage des richesses. Et par un fantastique renversement opéré par une bourgeoisie recroquevillée sur son égoïsme, les descendants de Pétain et des collaborateurs de Hitler, les successeurs des colons et de l’Algérie française, les promoteurs de la xénophobie institutionnalisée sont présentés comme dignes d’assurer le pouvoir.
    Est-il besoin d’évoquer ce que signifierait en France l’arrivée du Rassemblement national à la tête de l’État ? Du macronisme taille XXL ! Encore plus de chasse aux étrangers, de répression des écologistes et des mouvements sociaux, une liberté totale à une police raciste et brutale, le déni climatique, et la confortation d’un ordre social aux mains des milliardaires. (...)
  • À Montpellier, l’effroi des électeurs de gauche se transforme en action - Dans un bar associatif montpelliérain, la sidération face à la dissolution de l’Assemblée nationale a laissé la place à l’action. Pour faire s’unir les partis progressistes et écologistes, les idées ont fusé toute la soirée.
  • Aux sources du vote FN/RN : prendre le racisme au sérieux (partie 1) [Podcast] - Dans cet épisode en deux parties, Ugo Palheta discute avec Félicien Faury de l’ouvrage de ce dernier, qui vient de paraître aux éditions du Seuil : Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite. Livre important, indispensable même, dans lequel l’auteur rend compte d’une enquête sur l’électorat du FN/RN dans le Sud-Est de la France, et où il nous invite à prendre au sérieux la dimension raciale et raciste du vote pour l’extrême droite.
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FAISONS FRONT POPULAIRE DÈS MAINTENANT DANS LA RUE ET PRÉPARONS LA GRÈVE GENERALE

Il l’a donc fait. Macron a décidé, seul, de dissoudre l’Assemblée et d’offrir les institutions sur mesure à l’extrême-droite. Alors que rien ne l’y obligeait, avec une abstention à près de 50% et donc un scrutin non représentatif, il fait un coup de force et prend en otage les français.

Après la trahison du mouvement des retraites et l’écrasement de la révolte des quartiers par les principales forces de gauche politiques et syndicales, Macron pousse un RN lancé à pleine vitesse vers le gouvernement. Avec une Constitution écrite pour un Général, le Président peut tout et Macron impose une fois de plus sa volonté au pays. Ces institutions sont cousues main pour l’extrême-droite.

Avec de tels pouvoirs confiés aux fascistes, le pire est à prévoir. C’est pourquoi, du fait de ces tendances monarchistes depuis longtemps, nous ne sommes pas comme tant d’autres pays où il y a des contre-pouvoirs, des votes, des processus de décisions collectifs, mais le pays des révolutions.

C’est dans cette vieille tradition française qu’est la véritable riposte au cauchemar qui s’annonce. On ne sait pas à cette heure si avec l’électrochoc de la dissolution la gauche restera confinée dans ses dissensions ou pas, si elle se présentera unie ou divisée. Si elle est divisée, ce sera un désastre électoral aussi bien pour elle que pour la majorité et une déconfiture pour le prétendu barrage au RN. Alors puisqu’il s’agit de savoir si nous acceptons un gouvernement RN ou pas, ne livrons pas notre sort à des mains incertaines, ne comptons pas que sur les élections. Ne nous laissons par berner par les mirages électoraux. Prenons notre sort en mains. Créons le Front Populaire, nécessaire certes, mais dès maintenant et par la mobilisation antifasciste, par la rue, les manifestations, la grève, pas dans l’attente fébrile d’un miracle venu d’en haut. Comme en février 1934 avec l’unification dans la rue des forces de gauche après l’électrochoc de la tentative de coup d’Etat d’extrême-droite. Comme en mai-juin 1936 avec la grève générale contre/pour un pouvoir de Front Populaire bien timoré qui tardait à se mettre en place. Ce n’est que notre mobilisation, tout de suite dans la rue, qui peut pousser à l’unification des forces de gauche et en même temps, ce n’est que cette mobilisation dans la rue qui peut imposer ses revendications à ce Front Populaire et le contrôler.

Il y a un an avec la mobilisation des retraites, nous avons prouvé que nous pouvons être nombreux à aller en ce sens. Le RN n’était rien à ce moment-là, impuissant, disparu, même électoralement. La jeunesse des quartiers, il y a un an aussi - comme aujourd’hui celle de Nouvelle-Calédonie-, si elle n’avait pas été abandonnée à elle-même, dénigrée par ceux-là même qui auraient dû la défendre, a montré aussi qu’elle était capable d’une immense détermination contre la répression, l’injustice, les violences et crimes policiers, contre la dictature et contre ce RN dont elle sait parfaitement qu’elle sera sa première cible.

Nous avons trois semaines. Déjà dimanche soir, il y avait des manifestants dans les rues contre le RN. Nous pouvons amplifier ce mouvement et renverser totalement la situation. Et en même temps que le RN, renvoyer Macron dans les poubelles de l’histoire.

(post de Jacques Chastaing 10 juin 2024)

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