Un des nombreux aspects révoltants du capitalisme est de concentrer inéxorablement toujours plus d’argent dans toujours moins de mains, mais la France fait encore pire que les autres pays européens dans ce domaine.
Entre 2010 et 2020, la pauvreté et la précarité explosent, tandis que les milliardaires ont multipliés leur fortune obscène par 5, avec l’aide de l’Etat et de ses gouvernements !
C’est bien connu, les pauvres sont miséreux, mais ils sont nombreux, alors les pressurer permet encore aux plus riches d’accumuler les milliards.
Mais, « mieux partager les richesses » est-ce la « solution » à tout ?
Pourquoi faudrait-il attendre la famine pour sortir les « fourches » ?
- Ruissellement : d’énormes flots d’argent des pauvres vers les milliardaires
GUERRE SOCIALE TOTALE
En France, en 10 ans :
La fortune des milliardaires est passée de 82 à 442 milliards de $, elle a été mutlipliée par 5 de 2010 à 2020 et a même dépassé les 500 milliards ces derniers mois selon une étude de la banque UBS et du cabinet PWC.
Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a triplé et il ne cesse d’augmenter depuis la pandémie, comme on l’a vu avec les files de centaines d’étudiant-es attendant pour l’aide alimentaire
Le nombre de sans-abri a plus que doublé depuis 2012, atteignant le nombre de 330.000. Une augmentation de 130% alors que le nombre de logements vides est passé de 1,9 à 3 millions entre 2006 et 2019
Pierre-André Buigues, professeur d’économie et ex-conseiller économique de la Commission Européenne, indique qu’entre 2015 et 2023, la France est le seul pays [de l’UE] à avoir vu son taux de pauvreté fortement augmenter, de 13,6% en 2015 à 15,4% en 2023, selon Le Monde.
Ce bilan révoltant, nous le devons au trio Sarkozy, Hollande, Macron. Un trio néolibéral et autoritaire, qui a gouverné au service des riches, mené une guerre sociale en écrasant toutes les résistances. À présent, les services publics vitaux ne fonctionnent plus, la misère se répand, la précarité est générale, alors que la France n’a jamais été aussi riche.
Les choix politiques de Sarkozy, Hollande, Macron et leurs congénères ont des conséquences réelles. Ces choix tuent, littéralement. Et il ne faudrait pas qualifier les responsables de milliers de morts d’assassins ?
Il est possible de nourrir tout le monde, de loger tout le monde, de garantir des retraites pour toutes et tous, un accès à la santé, à l’éducation. Il n’y a pas de « crise », il y a un pillage organisé par les riches et leurs valets. Et le gouvernement veut continuer de nous voler. Il y a une guerre sociale qui est entrée en phase finale, avec l’alliance du bloc bourgeois et du bloc fasciste pour continuer de nous piller, toute en renforçant toujours plus la répression et le racisme.
Sources : la banque UBS et PWC, les Banques alimentaires, Le Monde, la Fondation Abbé Pierre
(par Contre Attaque)
voir aussi :
- Multinationales et inégalités multiples : nouveau rapport
- Super-héritages : le jackpot fiscal des ultra-riches
- Synthèse : L’essentiel du « Rapport sur les riches en France », édition 2024 (...) La progression des revenus des riches est portée par le sommet de l’échelle des revenus. Le 1 % le plus riche captait 7,7 % de l’ensemble des revenus avant impôts au début des années 1980. Cette part atteint 12,7 % en 2022 (...) Le poids des 500 plus grandes fortunes professionnelles a pratiquement décuplé en 20 ans. Elles représentaient 124 milliards d’euros en 2003 et atteignent un montant total de 1 170 milliards d’euros en 2023, selon le magazine Challenges. Les propriétaires des grands groupes français ont accumulé d’immenses fortunes et un pouvoir économique gigantesque. (...) Au cours des dernières années, les revenus du patrimoine ont progressé bien plus vite que les prix : de 7 % en 2022 et de 16 % en 2023. Au grand profit des catégories les plus aisées.
Remarques sur les "richesses"
N’oublions pas qu’à la base c’est le capitalisme et l’Etat qui nous pillent, quelle que soit la « couleur » politique du gouvernement et quel que soit le degré d’inégalité sociale (d’écart entre les revenus entre les riches et les pauvres).
D’autre part, dans le système en place, les fameuses « richesses » que les gauches veulent mieux partager (en gros, prendre aux riches et actionnaires pour distribuer aux pauvres et aux travailleurs) sont issues du pillage et de la destruction planifiée de la biosphère, de l’exploitation éhontée des travailleurs (souvent encore pire ailleurs qu’ici), d’une aliénation totale au travail et à la marchandise, d’une dépendance de plus en plus totale au système techno-industriel, d’un modèle économico-social irréformable qui dérègle le climat et rend la planète à terme inhabitable.
Alors taxer fortement et exproprier les plus riches possédants, ok, mais ce n’est qu’une mesure d’urgence temporaire. L’important est surtout de changer complètement de modèle de société, d’en finir avec la civilisation industrielle, de se débarrasser de l’Etat et du capitalisme.
Adoucir un peu (par endroit) la civilisation industrielle et la rendre (dans certains pays) un peu moins injuste, anti-sociale, destructrice, polluante, climaticide, écocidaire... ne résoud pas les problèmes de fond, ça fait perdurer les désastres, ça déplace les nuisances ailleurs, c’est accepter la continuation des carnages, c’est reculer pour mieux sauter, c’est maintenir des illusions avec au final des « chutes » encore plus rudes, c’est se focaliser sur certaines personnes ou gouvernements sans s’attaquer aux questions structurelles.
De toute façon, il ne sera pas possible dans le système existant de « taxer fortement et exproprier les plus riches possédants » sans une très forte insurrection/révolte/grève générale. Et si on est capable de ça alors on est capable d’aller bien plus loin, de changer DE société.