Partout, l’urgence et le quotidien nous pressent, et un déficit de réflexions stratégiques se fait sentir. Alors on refait les mêmes choses, on subit le rythme du gouvernement et de sa répression policière brutale, on est influencé par les réactions des médias du pouvoir, on papillonne devant les phares du bulldozer.
Il est donc essentiel de bien comprendre la nature du système actuel : gouvernements, Etat, capitalisme, civilisation industrielle, médias, éducation d’Etat, justice, police...
Il sera alors ensuite plus facile de penser des stratégies pertinentes et d’élaborer des gammes d’actions ad hoc.
Quoiqu’il advienne, que le régime retire sa contre-réforme retraite ou qu’il réussisse à l’imposer par la force, les problèmes de fond resteront entiers, notre impuissance économique et politique imposée par l’Etat et le capitalisme restera intacte, il n’y aura toujours pas de démocratie réelle, la précarité et les destructions sociales continueront à s’aggraver, les ghettos seront toujours là, le patriarcat aussi, la civilisation industrielle continuera de détruire le climat et le vivant, provoquant des catastrophes... La résistance devra donc continuer, et même s’amplifier.
Le système en place mène une guerre sans merci contre les humains et l’ensemble du vivant, il ne sera pas possible de l’arrêter en faisant seulement des sittings ou des pétitions.
Voici des axes où s’investir utilement, y en a pour tout le monde :
- Analyse de la situations & stratégies
- Nos objectifs : initier sérieusement la réflexion sur les sociétés vivables et soutenables que nous voulons construire, pour stimuler l’imaginaire et ouvrir des horizons
- Faire vivre et créer tous les aspects utiles d’une culture de résistance dans chaque territoire (autonomie matérielle, luttes, action directe, organisation...)
J’invite tous les groupes de gilets jaunes, les collectifs en lutte, les réseaux, tous les résistants, à discuter entre eux de ces points, à échanger avec d’autres, à se documenter sur ces questions.
Nos ennemis, nos adversaires, ont beaucoup d’argent, ils ont des experts, des salariés, ils ont la police et les lois avec eux, ils sont au gouvernement, ils ont l’éducation nationale, ils ont de gros médias, ils nous espionnent et nous infiltrent..., alors nous ne pouvons pas tout improviser au jour le jour si on veut se rapprocher de nos objectifs.
Il ne s’agit pas de s’égarer dans de l’intellectualisme ou des débats sans fin, ni de refaire de grands partis révolutionnaires de masse, mais de prendre un peu de recul pour mieux appréhender la situation, pour sortir de la simple réaction épidermique, pour s’affranchir du calendrier imposé par le régime, pour ne pas aller là où il voudrait, pour déjouer sa répression et ses mesures antisociales. Il s’agit d’analyser le cadre qu’impose le régime et le capitalisme pour mieux le subvertir et s’en évader, pour ouvrir des brèches et le démolir.
- Résistances : analyse de la situation, pour élaborer des stratégies, objectifs et actions
Voir aussi :
- Bilan et perspectives pour la suite après 54 jours de grève ! Ensemble, imposons bien davantage ?! - Vidéo de Annasse Kazip RATP et du porte-parole du PTB Belgique + quelques suggestions
- Seules les atteintes fortes à l’économie peuvent faire plier le régime macroniste et son monde capitaliste - Il est vain de s’épuiser à viser le gouvernement Macron et ses élus, c’est l’économie, le capitalisme, qui gouverne
- Au fond, le vrai problème n’est pas Macron ni même son gouvernement, le problème c’est l’économie, c’est le capitalisme - Ne luttons pas en vain contre les chiens policiers et les larbins politiciens, mais contre le système qui tient leurs laisses
Quelques exemples de réalisations possibles :
Sans classement ni exhaustivité, quelques idées de choses possiblement très utiles, à retenir ou pas suivant les besoins, les situations, le nombre de motivé.e.s et selon le territoire :
Créer et faire grossir des auto-médias, des médias indépendants et de contre-pouvoir
Diffusons nos propres analyses et infos via journaux et brochures papiers
Multiplions les temps de rencontre pour discuter de toutes ces questions
Pour les municipales, votons massivement pour nos alliés ou à défaut pour les listes qui nous sont les moins hostiles. La portée du pouvoir des mairies est limitée, mais on doit saisir par opportunisme tout ce qui peut permettre de faciliter nos actions, par exemple : pouvoir se rassembler et avoir des salles plus facilement, tout ce qui pourra faciliter notre autonomie matérielle (notamment alimentaire)
Soutenir la défense collective
Apporter un soutien aux collectifs d’aide aux inculpés, emprisonnés... qui existent déjà, afin de ne pas laisser les résistant.e.s seul.e.s face à la police/justice.
Apprendre diverses techniques d’auto-défense populaire et d’actions efficaces (exemple : se déplacer en groupe)
Créer une association permettant l’attaque juridique de tout projet écocidaire ou antisocial
S’inspirer de ce que fait Rouvikonas en Grèce pour soutenir les personnes ayant des problèmes sociaux, de logements, avec leur employeur...
S’enrichir des luttes passées, se documenter sur les mouvements de résistance
Faire divers temps de réunions pour réfléchir aux sociétés que nous voulons vivre et sur les facettes qui les constituent
Imaginons par avance divers dispositifs pour éviter tout retour des pouvoirs (capitalistes, étatiques, ou autres) après une éventuelle révolution (à défaut d’autres termes) ou après des transformations radicales suite à des insurrections ou effondrements.
Renforcer l’écosystème de résistance. Rencontrer et mettre en relations les divers groupes de résistance, pour renforcer l’information, la mutualisation, la coopération, la complicité, la solidarité...
Multiplier les activités de résiliences et ébauches d’une société vivable et soutenable
Il y a de quoi faire pour toutes les énergies et dans tous les domaines (politique, production, éducation, art...) ! Il faudrait peut-être d’abord voir quelles seraient les activités existantes qui voudraient rejoindre ou soutenir un réseau de résistance, et les soutenir ?
Multiplier les jardins vivriers et/ou mettons nous en lien avec des maraîchers engagés afin d’augmenter notre autonomie alimentaire
Renseignement et analyse géographique et territoriale : mieux connaître nos adversaires, et leurs infrastructures
Elaborer et choisir les actions de lutte de terrain en fonction du terrain, des objectifs, des forces en présence et de la situation (organisation, communication, grève, manif, blocage...)
Mieux connaître les outils informatiques et téléphoniques, pour déjouer leurs pièges, ...ou ne plus les utiliser
etc.
Forum de l’article