Alors qu’en France les putschistes et leurs complices se régalent et fêtent leur victoire, voici des analyses, remarques et rappels, avec aussi des infos sur le sinistre Barnier.
La réalité nous oblige : résignation ou insurrection ?
Oui c’est dur pour certain.es de se rendre compte qu’on est pas en démocratie, que les élections sont bafouées quand la gauche arrive en tête, et que les tyrans peuvent faire à peu près ce qu’ils veulent.
C’est dur car ça signifie que pour lutter il reste essentiellement le conflit, le rapport de force, alors qu’on préférerait pour la plupart un combat politique pacifiste nourris de francs débats équilibrés. Mais le bloc bourgeois et ses alliés obligent à en passer par un très fort mouvement social pour pouvoir aller vers des vraies ruptures positives sur les plans sociaux, écologiques et politiques.
C’est dur car la répression du nécessaire soulèvement imposé par l’intransigeance du système en place sera comme toujours brutale, féroce, d’autant plus que la flicaille est très largement acquise à l’extrême droite, et il faudra faire avec, et en passer par les grèves dures et longues, par des blocages et manifs massifs, mais aussi sans doute par de puissantes émeutes et des sabotages. Une sorte de cumul de mai 68 et des gilets jaunes !
Et les flics frapperont et emprisonneront, et le bloc bourgeois hurlera aux factieux et aux terroristes en appelant la « justice » à être très ferme.
C’est dur car la rigidité violente de ce système et de ses piliers veut obliger à choisir entre la résignation et l’insurrection.
C’est dur parce qu’on préférerait aller à la piscine, au ciné, ou bavasser avec des potes que se coltiner des manifs spontanées et risquer de se prendre les matraques, les grenades et les LBD.
Mais la démocratie réelle ce n’est pas (que) une partie de plaisir, loin de la délégation et de la volonté de se délivrer de la politique, il s’agit de la faire vivre au quotidien, et de lutter constamment contre le retour des tyrans, dominants et corrupteurs.
Car si tu ne t’occupes pas de politique, les politiciens et les capitalistes s’occuperont de toi.
Car la politique ce n’est pas jeter un bulletin dans une urnes et rentrer chez soi, ce n’est pas espérer que les nouveaux élus seront plus sympas ou que la prochaine élection sera la bonne.
Car la démocratie ne peut être que directe le plus possible, loin de la représentation, des référendums (calqués sur les idéologies dominantes), de l’Etat et du capitalisme (en dépassant la critique habituelle de gauche envers le système capitaliste).
Plus on attend pour se révolter, plus la répression et ses moyens seront durs, plus les néo-fascistes et bourgeois radicalisés seront renforcés, plus on attend plus la marche sera haute.
Comme c’est dur, c’est plus facile d’être dans le déni, de regarder ailleurs, de laisser quelques activistes et militant.es faire ce qu’ils-elles peuvent, c’est plus reposant de compter sur de prochaines élections merdiques, sur je ne sais quelle tentative juridique illusoire contre le régime, sur une pétition ou des manifs pacifistes massives.
C’est justement sur ça que compte le bloc bourgois, sur notre peur/refus de l’insurrection, du soulèvement, sur la préférence pour le déni, le légalisme et la résignation, sur la capacité à s’illusionner et à se limiter à des protestations symboliques.
C’est bien pour ça qu’il réprime férocement la moindre contestation en traitant tout et n’importe quoi de « violences », c’est pour élever au maximum la marche, pour que la plupart des personnes aient peur de la franchir et choisissent la « sage résignation ». Ensuite, celleux qui se rebellent vraiment restent peu nombreux.ses et il est plus facile pour le pouvoir de les écarter, séparer, stygmatiser, embastiller.
Comme toujours c’est la violence du bloc bourgeois, des dominants, des oppresseurs qui déterminent le degré de violences auxquels doivent recourir les sujets, les dominé.e.s, les opprimé.e.s pour se libérer de l’oppression et pouvoir décider de leurs vies.
En qualifiant de « violences » toutes les désobéissances, blocages consistants, dégradations, sabotages et destructions matérielles, les oppresseurs veulent limiter la contestation aux seules modalités qui ne les dérangent pas.
En dévalorisant culturellement et en réprimant systématiquement la violence des opprimé.es, les oppresseurs essayent d’empêcher tout changement de fond, afin que seules leurs brutalités, le plus souvent légales, règnent.
Cumuler l’équivalent de Mai 68 et des gilets jaunes, on voit bien que cette marche est impossible à franchir pour l’instant. Le bloc bourgeois peut donc exulter, se décomplexer et se lâcher sans risque sérieux. Depuis la confirmation de nos limites en 2023 lors du mouvement pour les retraites, il sait pouvoir mener son putsch sans entraves.
Une des explications de nos limites et échecs, c’est peut-être que beaucoup de personnes à gauche en restent à un anticapitalisme tronqué, adhèrent en fait à une grande part de l’idéologie bourgeoise (la persistance de l’Etat-capitalisme, du progrès par le machinisme et le productivisme), et ce faisant n’ont pas la motivation suffisante pour entrer franchement en conflit avec le modèle social en place. Elles veulent juste l’adapter et espèrent le rendre moins injuste et plus démocratique.
En réalité, malgré les épisodiques résistances et séquences émeutières probables, on va sans doute se manger les alliances de droites (de l’extrême centre à l’extrême droite) et leurs régimes autoritaires/dictatoriaux pendant de longues sombres années encore. Le totalitarisme écocidaire et anti-social de l’Etat et du Capital n’est pas prêts de faiblir en France.
S’il sera peut-être possible de vivre des résistances locales parfois victorieuses, au niveau national ça semble bien râpé pour un moment encore..., la mégamachine restera à peu près intacte.
Mais pour autant il reste important de ne pas se résigner, de se battre sans se brûler, de maintenir la flamme, de rester debout et ensemble pour localement parfois stopper ou ralentir la Machine, pour être solidaire des catégories les plus opprimées.
Les oppresseurs ont l’argent, le pouvoir, les médias, les lois, les institutions, les flics, l’éducation nationale... Nous n’avons "que" le nombre et la détermination.
Alors il est plus que jamais important que celleux qui luttent et construisent des îlots collectifs ne sont pas juste une petite poignée, à s’épuiser pour juste se maintenir à flot. Il est important d’être beaucoup plus nombreux.ses à porter ces luttes et alternatives radicales (et bien sûr leur soutien actif), ne serait-ce que parce que l’oppression est moins dure à supporter que si on reste seul.e.
Ci-dessous, on apprend que c’est encore pire que ce qu’on pensait. Le tyran Macron avait choisi Barnier comme pantin pour son putsch avec le RN dès début juillet...
Michel Barnier : l’extrême droite déjà-là
Michel Barnier : l’extrême droite déjà-là
Emmanuel Macron voulait une cohabitation avec le RN pour l’affaiblir en vue de 2027. C’était sans compter l’arrivée en tête du NFP qu’aucun politicien de droite, éditorialiste et sondagier n’avait anticipé. Après avoir réussi à se maintenir deuxième force politique en nombre de députés grâce au barrage anti-RN, les macronistes devaient donc organiser le barrage bourgeois, anti-gauche, en faisant une coalition avec le RN. Cela a pris près de deux mois et a abouti à la nomination de Michel Barnier ce jeudi 5 septembre. Qui est ce sinistre personnage et qu’est-ce que cette nomination nous dit de la période ?
Les élections ne servent plus à rien : c’est ce qu’on appelle une dictature
« Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais.” Cette phrase est de Macron lui-même. Nous y sommes. Macron est un Trump qui a réussi : malgré une défaite électorale cuisante et claire, ce dernier est parvenu à rejeter les trois messages de cette élection, c’est-à-dire le barrage anti-RN, l’arrivée en tête de la gauche et le désir d’une cohabitation. Il y est parvenu en faisant alliance avec le RN pour barrer la gauche et nommer un premier ministre qui assure la continuité de sa politique et de son contrôle.
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Comme d’habitude les euphémismes vont bon train dans la presse inféodée et au sein de la gauche bourgeoise, atteints d’une dissonance cognitive avancée et imperturbable, Libé parlant de “mépris” ou de “président toxique”, Marine Tondelier de “dérive illibérale” (combien d’années faudra t-il avant d’envisager qu’il s’agisse là plus que d’une “dérive” ?)… tout cela alors même que le refus des résultats des élections crée un précédent qui n’augure rien de bon pour 2027.
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Dans notre cas, si Macron peut être un dictateur, c’est-à-dire réprimer l’opposition et l’empêcher d’accéder au pouvoir même quand elle gagne les élections, c’est précisément parce que nous avons une des constitutions les plus dictatoriales d’Europe, une constitution qui permet au Président de s’assoir sur le suffrage universel. Dans 23 pays d’Europe, le Premier ministre est nommé parmi la coalition arrivée en tête aux élections législatives.
C’est d’ailleurs quelque chose à opposer à celles et ceux qui sont conscients que la Ve République a toujours été autoritaire et que le capitalisme l’est par nature. Cela est vrai mais il y a d’une part des degrés, d’autre part des moments de bascule comme celui-ci sont des clarificateurs.
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Pour la classe dominante, si la gauche gagne, alors le réel n’existe plus. Les sondages ont également joué ce rôle. Eux qui se sont trompés systématiquement sur la gauche, en la sous-estimant depuis plus de dix ans, ont passé leur temps à refaire les élections en sondages puisque les résultats des élections réelles ne leur avaient pas convenu, avec les conclusions habituelles : tout le monde déteste LFI et Mélenchon (qui progresse à chaque élection depuis 2012), tout le monde est soulagé que le NFP ne soit pas nommé, tout le monde adore les macronistes.
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Une dictature s’accompagne d’un langage et d’une propagande. Pierre Ouzoulias, sénateur communiste, soulignait qu’en France celle-ci commence à ressembler à 1984 de Georges Orwell avec des dénis de réalité absolument délirants
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Cette démonstration aussi violente qu’implacable – que le vote ne fonctionne pas ou plus – peut avoir deux conséquences. Ou une résignation triste et dépolitisante, ou bien l’exact inverse, une compréhension plus fine, une prise de conscience d’où se situe réellement le pouvoir et de la nécessité d’envisager des méthodes de luttes plus dures, plus radicales, plus collectives. À nous toutes et tous de faire en sorte que ce soit la deuxième option.
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Le PS a donc affirmé qu’il censurerait “toute prolongation du macronisme”. Sans la coalition de Macron avec le RN, cela aurait pu aboutir à une crise institutionnelle, préférable aux nouvelles régressions sociales qui s’annoncent.
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“Les minoritaires du PS ne semblent pas connaître leur histoire. Briser l’union de la gauche et gouverner avec la droite, c’est renforcer Mélenchon à gauche et liquider le PS. Pour affaiblir Mélenchon, il faut d’abord faire l’union à gauche et en reprendre le leadership.” Olivier Faure n’est pas plus à gauche, il est juste plus fin stratège.
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Michel Barnier : l’aboutissement du macro-lepénisme
Si Macron vient de réussir son coup d’Etat, c’est grâce à son alliance avec le RN qui lui a promis de ne pas censurer son gouvernement, en contrepartie de l’application de son programme. La majorité de Macron est donc, de manière plus claire et explicite que jamais, une majorité d’extrême droite.
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Nous le disons depuis longtemps, le macronisme est une des formes de l’extrême droite contemporaine, qui n’a de différence d’avec l’extrême droite traditionnelle que son esthétique (et encore) et son ethos (et encore). Cela est désormais d’une clarté absolue : la bourgeoisie macroniste préfère tordre les institutions, refuser le résultat des élections, s’allier explicitement avec l’extrême droite pour appliquer son programme ultra autoritaire et raciste, que d’avoir la possibilité de voir s’appliquer un programme mollement social-démocrate
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Inversement, et cela est peut être moins dit, le RN est un macronisme. Le RN ne prétend plus en rien être “anti-système”, son obsession est même l’intégration au sein de ce système. Le RN a ainsi montré à quel point il était conciliant avec le macronisme. Il a répété à foison qu’il censurerait n’importe quel gouvernement de gauche, et que l’absence de la France Insoumise n’y changeait rien. Il y avait un implicite : le RN ne censurerait pas un nouveau gouvernement macroniste, ce qui s’est produit.
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Le barrage est devenu absolument structurant dans la politique française comme outil d’annihilation de la gauche. Cela est d’autant plus préoccupant que le barrage n’empêche pas l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir car l’extrême droite n’arrive au pouvoir en Europe que par des alliances et des coalitions (Suède, Italie, Hongrie…). C’est précisément ce qu’il vient de se passer avec la coalition RN-Macron.
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Il faut donc arrêter de penser la politique comme divisée entre “républicains” et “extrême droite”. “Républicains” ne nous réunit en rien, c’est un mot devenu creux par son usage récent. Nous ne faisons pas face à des monarchistes, nous faisons face à un bloc raciste, autoritaire et néolibéral. La classe dominante a fait entrer le RN dans le camp “républicain” et en a exclu la France Insoumise. Elle en exclura bientôt toute la gauche, même la plus bourgeoise et mollassonne. Ces signifiants ne nous aident donc plus en rien, ils créent une confusion qui nous empêche de repérer nos ennemis et de les comprendre. Il n’y a de différences entre le RN, LR et les macronistes que de degré, en aucun cas de nature. C’est bien ce qui leur permet de s’allier aujourd’hui. Le RN n’est pas républicain simplement par astuce rhétorique mais parce que la République peut très bien être raciste, coloniale, dictatoriale, anti-sociale. Le RN se sent bien dans le “climat républicain” actuel qui ne signifie plus rien d’autre que de haïr la gauche, les mobilisations sociales, les minorités, les musulmans.
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“pour maintenir des majorités introuvables LR et macronisme devront de plus en plus composer avec le RN. Autrement dit : faire barrage au RN en votant pour le macronisme ou LR c’est voter pour deux forces politiques qui ont, in fine, vocation à s’allier à la première. À ce stade la « politique du barrage » consiste donc à un jeu de dupes : en pensant faire barrage à un parti en votant pour un autre, on vote pour un mouvement politique, qui, au bout du compte, fera alliance avec celui que nous voulions contrer et appliquera la même politique. Les compromis se feront bien sur les questions économiques et non pas sur les politiques contre les minorités et sur l’autoritarisme, positions où tout ce beau monde se retrouve.”
Pour le dire autrement : voter Macron avec l’objectif d’arrêter le RN ce n’est pas empêcher le RN d’arriver au pouvoir, c’est seulement exprimer une préférence pour le pôle de gravité de la prochaine coalition d’extrême droite (RN,LR ou macronistes).
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Barnier - Mais si on doit retenir vraiment quelque chose de son insipide carrière c’est qu’il est un des artisans de l’Europe néolibérale. Ministre délégué aux affaires étrangères de 1995 à 1997, il fut le chef de la délégation française pour la négociation du Traité d’Amsterdam, un des traités qui a consacré l’Europe de marché antidémocratique, qui donne la priorité à la compétitivité et à la déréglementation et qui a fait perdre encore davantage de souveraineté aux Etats membres.
Dans cette même lignée il fût un fervent défenseur du Traité pour la Constitution Européenne de 2005, qui fut rejeté par les français par référendum. Barnier fut alors un de ceux en faveur de contourner le vote des français (ce qui fut fait).
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Ministre de l’agriculture entre 2007 et 2009 sous le gouvernement François Fillon, il contribua à libéraliser et à déréguler l’agriculture et donc à appauvrir les paysans. C’est dans cette perspective qu’il signa notamment l’accord sur la Bilan de santé de la PAC qui dérégula la production laitière et qui aboutît à la grève du lait de septembre 2009.
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Sur le plan idéologique, il cumule le pire du macronisme en termes de néolibéralisme, et le pire du lepénisme en termes de xénophobie.
Sur l’immigration, il revendique l’idée de sortir des contraintes des droits de l’Homme, c’est-à-dire à “ne plus être soumis aux arrêts de la Cour de justice de l’Union Européenne ou de la Cour européenne des droits de l’homme”
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En somme, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre marque une nouvelle étape dans la décomposition de la bourgeoisie et de la politique française, où la frontière entre la droite traditionnelle, l’extrême droite et le macronisme s’efface au profit d’une coalition autoritaire, néolibérale et xénophobe. Le macronisme, loin de représenter un quelconque barrage, s’allie désormais explicitement à l’extrême droite pour maintenir son pouvoir, au mépris du suffrage universel et des principes démocratiques. Ce moment de bascule, qui clarifie les alliances entre les forces bourgeoises, appelle à une réflexion sur nos moyens de lutte et de résistance à envisager. Il est crucial pour la gauche, et notamment pour des mouvements comme le NFP, de tirer les leçons de cette séquence politique et de se préparer à des confrontations plus dures et plus radicales afin de défendre les acquis sociaux et démocratiques face à un régime qui ne recule devant aucune manœuvre pour rester au pouvoir.
🚩 300.000 PERSONNES DANS LES RUES CONTRE LE COUP D’ÉTAT
– En images : tour d’horizon des manifestations du samedi 7 septembre –
Suite au coup de force de Macron, qui a imposé un Premier Ministre de droite radicale et règne désormais avec le RN en dépit du verdict des urnes, 160.000 personnes ont manifesté à Paris et 300.000 dans toute la France samedi 7 septembre.
Dans de nombreuses villes, c’est une foule très importante qui a pris la rue. Plusieurs centaines de milliers de manifestant-es réuni-es en quelques jours et sans soutien des centrales syndicales, c’est plus que conséquent, et ce serait considéré comme une déferlante dans les pays voisins, moins habitués aux manifestations de masse. Pour autant, il ne s’agissait que de défilés pacifiés ne dérangeant personne, surtout pas un pouvoir qui n’avait déjà pas tremblé face à des grèves, des blocages et des manifestations beaucoup plus massives au printemps 2023.
Macron et ses médias maîtrisent la narration : ils parlent déjà d’un « flop » et d’une « faible mobilisation » parce qu’il ne s’est rien passé de notable. Mais s’il y avait eu des images d’affrontements, plus que légitimes vu le contexte, un autre récit était déjà prêt pour criminaliser le Front Populaire et le qualifier factieux et d’émeutier.
Comment imposer un rapport de force sans être enfermé dans l’un des narratifs écrit à l’avance par le gouvernement ? Sans doute en imaginant des blocages festifs et déterminés de grande ampleur. À 300.000, il y a largement de quoi faire.
en vidéo : https://www.facebook.com/reel/1137858917857122
- Résignation ou insurrection ? La marche à franchir est haute
BARNIER 1ER MINISTRE : L’ENFANT DU RN ET DU MACRONISME
Macron voulait terminer son mandat en gouvernant avec l’extrême droite. C’est dans cet objectif qu’il a lancé, par surprise, une dissolution en urgence avant l’été. Son projet est désormais réalisé : Michel Barnier, vieux routard de la droite radicale, soutenu par le Rassemblement National, est ainsi l’enfant du couple Macron-Le Pen. Il est au cœur d’un arc allant de la droite à l’extrême-droite, il dépend totalement du soutien du RN à l’Assemblée, et gouvernera contre le Nouveau Front Populaire.
Macron se moque de toute le monde depuis deux mois, en faisant semblant d’organiser des « négociations » : Michel Barnier a été choisi dès le début du mois de juillet. France Culture vient de révéler que « quelques jours après le second tour des législatives, le Secrétaire général de l’Élysée et bras droit d’Emmanuel Macron, a rencontré une première fois Michel Barnier, puis une seconde début août » et qu’il était son « candidat » pour le poste. Tous ces noms, ce faux suspens mis en scène dans les médias, ces réunions interminables étaient du vent, pour gagner du temps, et accessoirement éviter des manifestations pendant les Jeux Olympiques. Macron voulait nommer un Premier Ministre très à droite depuis le début.
⚫Le Premier Ministre des riches
Pour son investiture, Michel Barnier a d’abord montré qu’il serait au service des riches. Jeudi 5 avril, il a fait un discours sur « l’importance » des grandes entreprises et de l’Europe, a martelé le mot « attractivité » et souligné le « danger de la dette ». En clair, il a annoncé un maxi-plan d’austérité, des cadeaux aux patrons, et a rassuré les marchés qui craignaient un gouvernement de gauche en France.
Ce vendredi, il a reçu les trois chefs de la droite radicale Laurent Wauquiez, qui a détourné des milliers d’euros pour des dîners de luxe, Bruno Retailleau, incarnant la droite réactionnaire et religieuse des Pays-de-la-Loire, et Gérard Larcher, qui s’engraisse au Sénat depuis 15 ans et qui insulte la gauche dans les médias.
Nous avons bien affaire à un coup d’État du parti des riches. Car si l’on devait retenir un sujet sur lequel l’écrasante majorité des français est d’accord, un seul, c’est le refus massif de la politique économique macroniste. La réforme des retraites est rejetée par 9 salariés sur 10, l’immense majorité de la population demande de meilleurs salaires, le renforcement des services publics, la baisse des prix de l’alimentation… Ce nouveau Premier Ministre ira exactement dans le sens inverse !
En 2021, Michel Barnier trouvait déjà que Macron n’allait pas assez loin, et appelait à « diminuer un peu plus les impôts » pour les entreprises, en faisant un cadeau de 20 milliards d’euros aux patrons, et à augmenter la TVA, qui pénalise les plus pauvres.
Il proposait aussi de repousser l ’âge de la retraite à 65 ans, d’augmenter le temps de travail, de couper les allocations chômage après deux offres… Ce nouveau gouvernement va donc faire du macronisme en plus radical. Une politique néolibérale encore plus violente. Avec le soutien du RN.
⚫Le Premier Ministre du Rassemblement National
Michel Barnier, c’est aussi un choix discuté et validé avec Marine Le Pen. Car sa ligne n’a rien d’un homme « de centre droit » comme le répètent les médias depuis hier. Il est totalement compatible avec l’extrême droite.
D’abord, il a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1981, et contre le remboursement de l’IVG en 1982, au début de sa longue carrière politique. Rendez-vous compte : avec Barnier, les personnes homosexuelles risqueraient encore d’être mises en prison, et les femmes se feraient avorter clandestinement.
Sur le plan répressif, il annonçait en 2021 son souhait de construire 20 000 places de prison supplémentaires, c’est à dire aller toujours plus vers la solution du tout carcéral, alors qu’il n’y a jamais eu autant de détenus en France : presque 80.000.
Sur l’immigration, Michel Barnier est sur une ligne xénophobe entièrement compatible avec le RN. En 2021, lors des primaires de droite, il appelait à un « double électrochoc sur la sécurité et l’immigration », avec notamment la fin de l’Aide Médicale d’État, c’est à dire la suppression de l’accès aux soins pour les étrangers – même si cela met en danger la santé de tout le monde, français comme étrangers – la fin du regroupement familial, la restriction du droit d’asile, la fin des régularisations, des expulsions massives, une baisse massive des étudiants étrangers...
Barnier utilise exactement le même langage que le RN, associant immigration, terrorisme et insécurité. Il appelait même, comme Zemmour, à désobéir aux règles européennes en matière de droits humains pour mettre en place un « bouclier migratoire » en France. Quand le président d’extrême droite hongrois Viktor Orbàn a réclamé la même chose, cela avait provoqué un scandale à l’échelle européenne.
Marion Maréchal a d’ailleurs tweeté pleine d’enthousiasme le 5 septembre après sa nomination « c’est le moment de tenir vos promesses ».
Vous pensiez avoir fait barrage à l’extrême-droite ? Une nouvelle fois, Macron s’en moque totalement, et transforme le barrage en autoroute. Il n’est même pas exclu que Barnier propose des ministres issus des rangs des fascistes. Et si tel n’est pas le cas, il gouvernera avec eux.
Comme tout politicien qui se respecte, Barnier n’a ni honneur ni loyauté puisqu’il déclarait en 2021 : « Notre pays n’a pas été bien gouverné. L’échec du Président sortant est clair. Emmanuel Macron a gouverné notre pays, à l’intérieur et a l’extérieur, de manière solitaire et arrogante. » Aujourd’hui, la gamelle est bonne.
Enfin, puisqu’il est beaucoup questions de sondages et d’interprétations en tout genre, en voici deux qui viennent de sortir : 57 % des Français ne font pas confiance à Michel Barnier en tant que Premier ministre, et 49% sont pour la destitution de Macron. Mais les sondages ne sont rien d’autre que des abstractions. En revanche, si la moitié de la population s’organisait pour faire tomber le régime, tout serait possible...
(posts de Contre Attaque)
- Résignation ou insurrection ? La marche à franchir est haute
- LOL - les promesses n’engagent que ceux qui...
Macron réussit l’exploit de faire unanimité contre lui. Même les électeurs de son parti estiment qu’il n’a pas respecté le résultat des élections. C’est aussi le cas chez les électeurs du parti dont est issu Michel Barnier (LR)... Belle perf
« La démocratie ne consiste pas pour les néolibéraux à respecter le résultat du vote mais à défendre par-dessus tout les politiques favorables aux intérêts des classes dominantes dont Emmanuel Macron est le mandataire. C’est un peu gênant pour ceux qui croient (encore) à la démocratie libérale parlementaire, au suffrage universel ou à la souveraineté du peuple… Emmanuel Macron a obtenu la fédération des droites : le macronisme, Les Républicains et l’extrême droite. La nomination de Michel Barnier lui permet de préserver les acquis du macronisme, la réforme des retraites, la réforme de l’assurance-chômage ou encore la politique de l’offre… Pour que rien ne change vraiment dans la redistribution des richesses, il faut l’union des 3 droites : droite du centre, droite de droite et extrême droite. C’est indispensable. Au passage, le RN va complètement abandonner le volet social de son programme car il n’a aucun intérêt à ce qu’une politique de gauche authentique advienne… »
Christian Laval, sociologue (Interview dans Mediapart)
(CND)
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- Pour maintenir le statu quo, comme dans le passé c’est le recours à l’extrême droite, puis à la guerre si besoin
RAPPEL
On ne devrait pas parler de « déni de démocratie » concernant le coup de force de Macron & co, car il n’y a pas, et il n’y a jamais eu de démocratie en france.
Cet espèce de putsch légal est juste dans la continuation des institutions autoritaires non-démocratiques existantes, où l’Etat-capitalisme totalitaire, soutenu par les classes bourgeoises et divers lobbys, gouvernent à leur guise en fonction de leurs intérêts.
C’est parce que il n’y a pas de démocratie qu’on se trouve englué dans les systèmes électoraux et leurs constitutions bourgoises, la compétition des partis, les gouvernements, les coalitions pourraves, les putchs légaux, qu’on est à la merci des puissants et des froides mâchoires étatico-capitalistes.
Et qu’on on se rebelle en vue de la démoratie, le système et ses chiens de garde (flics et médias aux ordres) nous traite de factieux et d’anti-démocrates !
Pour mémoire :
- Toute démocratie réelle est impossible tant qu’existent le capitalisme, l’Etat, la société de masse techno-industrielle et la quête de délivrance - De plus, ce système fabrique des individus de plus en plus inaptes à toute forme de démocratie
- Il n’y a jamais eu de démocratie en France, ce qui implique quelques conséquences... - Nous avons le droit de désobéir, de contester certaines lois et instances, les gouvernements sont illégitimes
A présent, on semble passer de la non-démocratie (la démocrature) à la dictature assumée...
Dans notre néo-dictature (soft ?), l’économie continue, les trains circulent, on a (pour la plupart...) de quoi manger, on peut manifester et protester symboliquement, des médias contestataires subsistent, la légalité et la stabilité sont maintenues, la sécurité des riches est garantie, les syndicats et partis ne sont pas interdits, etc.
Tout va bien, tout fonctionne (sauf pour les esprits libres, pour les catégories pauvres et discréminées, pour les étudiants qui crèvent la dalle, pour les mals et non logés, pour les travailleurs usés et détruits par le capitalisme et ses entreprises, sauf pour le climat, les écosystèmes et les êtres vivants...).
La dictature moderne ce n’est pas (forcément) les chars et l’armée dans les rues, avec arrestations, tortures et exécutions en masse des opposants. C’est juste que les puissants s’arrangent pour que rien ne change, pour que les contre pouvoir disparaissent ou soient rendus inopérants, par le pouvoir, les lois, les choix budgétaires, les alliances politiques, la répression brutale, la conformation des idées dominantes...
(Camille)
- Résignation ou insurrection ? La marche à franchir est haute
Même BFMTV le dit : 3 français sur 4 pensent que Macron s’est assis sur les élections et la démocratie
Il a tenu compte de lui-même. Hormis une grève générale illimitée, rien ne bougera jamais.
Le nom de Barnier était déjà prêt le 8 juillet, et évidemment, vu la porosité entre LR et RN, et surtout la similitude entre le LR et RN et les macronistes, toute cette attente n’était que pour empêcher une réaction de masse au moment où le monde entier regardait Paris. Macron voulait gouverner avec le RN en procédant à la dissolution au moment où le RN était au plus haut et où la gauche était désunie. Il a totalement réussi son coup malgré l’union rapide et surprise de la gauche écologiste, en mettant un homme d’ultra-droite, ultra-libéral et qui mettra en place une politique exactement comme le RN ferait, il a exactement ce qu’il veut pour finir le travail de sape, et personne pour l’arrêter, il a 355 députés qui vont voter en chœur pour son programme.
Pas faux.... Wauquiez a laissé ses précédentes charges depuis plusieurs semaines ! Une IGNOBLE MACHINATION !!!🤮🤮🤬🤬🤬🤬
(sur FB)
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- Barnier, très extrême centre et extrême droite compatible, le client parfait
LES ELECTEURS VOTENT CONTRE LE RN... MACRON MET LE RN AU POUVOIR ! LEUR COMPLICITE EST TOTALE
Avec Barnier, Macron organise la cohabitation avec le RN (car Barnier ne pourra gouverner qu’avec le soutien du RN) alors que le sens du vote aux législatives est que les électeurs ont voté contre le RN, que les candidats macroniens voire même certains de LR ont été élus grâce aux vois de gauche pour empêcher le RN d’accéder au pouvoir
(post de J Chastaing)
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PACTE AVEC L’EXTRÊME DROITE : MACRON A APPELÉ PERSONNELLEMENT LE PEN POUR QU’ELLE VALIDE LE PREMIER MINISTRE
En juillet, la presse révélait l’existence de dîners secrets entre des macronistes et le Rassemblement National avant la dissolution et les élections, manifestement pour se préparer ensemble.
L’organisateur de ces rencontres était Thierry Solère, un homme au cœur de la machine macroniste : ancien député LR, proche d’Édouard Philippe, entré en même temps que l’ancien Premier ministre en macronie, il est conseiller politique à l’Élysée. Il a donc organisé des repas en compagnie de Marine Le Pen, Jordan Bardella et des représentants du camp présidentiel pendant des semaines.
Libération révélait que « la dernière fois que Jordan Bardella a été vu dans la rue où réside Thierry Solère remonte au 12 juin, soit trois jours après la dissolution ». Les macronistes et les fascistes préparaient ensemble la transition vers une coalition néofasciste à l’issue des élections.
C’est donc logiquement qu’une partie du camp macroniste a refusé d’appeler au « barrage républicain » contre le RN dans l’entre-deux tours, et que la France Insoumise est systématiquement exclue de « l’arc républicain », au profit de l’extrême droite. Édouard Philippe affirmait par exemple qu’« aucune voix ne doit se porter sur les candidats de la France insoumise » et répétait que la gauche était le vrai danger. La manœuvre était claire : le camp présidentiel désirait une coalition allant du RN à Renaissance.
Ce dimanche 8 septembre, maintenant que Macron a nommé un Premier Ministre de droite radicale, les choses se précisent encore davantage.
Le Journal du Dimanche, hebdomadaire racheté par Bolloré et très informé des affaires internes de l’extrême droite, explique que « Macron et Le Pen ont orchestré en secret la nomination de Michel Barnier à Matignon » et que « dans les coulisses de cette manœuvre, un homme clé : Thierry Solère, proche conseiller du président et agent de liaison entre les deux camps » qui « jouait les entremetteurs entre la patronne du RN et le président de la République ».
Précisons que ce puissant conseiller macroniste est 13 fois mis en examen par la justice, notamment pour « trafic d’influence ». Le quotidien Le Monde a qualifié Solère d’« homme politique le plus mis en examen de l’Hexagone ».
C’est avec le RN que le choix de Barnier a été tranché. Le Pen a validé son nom, estimant qu’il est « respectueux » à l’égard du RN. Dès le lendemain du feu vert de la cheffe d’extrême droite, Macron nommait Barnier. Le JDD révèle que Macron a même personnellement « décroché son téléphone et appelé directement Marine Le Pen » et qu’un « accord a été scellé : pas de censure contre Barnier ». (NOTE annexe : Le Pen conteste un appel de Macron, mais si c’est Solère qui a fait l’intermédiaire c’est pareil)
Dans le même numéro du journal de Bolloré, le nouveau Premier Ministre offre d’ailleurs une interview exclusive intitulée : « Les premières confidences de Michel Barnier : ’’Je veux incarner un espoir pour la France’’ ». La macronie a livré les clés de Matignon à un allié du RN et collabore avec le nouvel organe de presse de Bolloré. La collusion entre le RN, le milliardaire d’extrême droite et le camp Macron est désormais assumée au grand jour.
Les fascistes et les macronistes mangent à la même table, nomment un gouvernement d’un commun accord et votent voire préparent des lois ensemble. Cela a déjà été le cas en décembre dernier avec la Loi sur l’immigration de Darmanin, que Le Pen a qualifié de « victoire idéologique ». Nous le disons depuis des années : un bloc bourgeois d’extrême droite est déjà au pouvoir en France, et il se moque des élections, des manifestations ou des contestations institutionnelles.
L’erreur majeure de la gauche a encore une fois été de sauver Macron au nom d’un ridicule « barrage républicain » qui n’a jamais existé. La gauche aura encore fait preuve d’une naïveté totale, ou d’une complicité coupable. Dans tous les cas, le scénario du pire se précise de jour en jour. Dernière station avant l’obscurité.
(post de Contre Attaque)
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