Réchauffement climatique en Vallée de la Drôme : le syndicat SMRD veut perdre un an et demi à faire une énième étude !

Les actions positives très très entravées par le sytème économico-politique en place

lundi 22 août 2022, par Les Indiens du Futur.

Le SMRD (Syndicat mixte de la rivière Drôme et ses affluents) veut lancer une étude de 18 mois pour tenter d’anticiper les effets du réchauffement climatique provoqué par le capitalisme, le productivisme et le système industriel.
Une grande étude collective pour essayer d’adapter tout le bassin versant de la rivière Drôme (plus de 80 communes). Dans le cadre de la révision du SAGE, il s’agit de revoir toute l’organisation du territoire (infos dans Le Crestois du 15 juillet 2022).

Réchauffement climatique en Vallée de la Drôme : le SMRD veut perdre un an et demi à faire une énième étude !
Image illustrative issue du site du SMRD

- Rapellons tout d’abord que depuis longtemps, l’eau consommée et le nombre d’habitants sur le bassin versant de la Drôme excèdent les ressources disponibles.

- Depuis 1995 au moins, le déficit d’eau et donc la surexploitation est connue, citation du site du syndicat SMRD du bassin de la rivière Drôme (PGRE) :
Le bassin versant est classé en zone de répartition des eaux (ZRE) depuis 1995, ce qui veut dire que la ressource est insuffisante pour répondre aux besoins du territoire. A l’heure actuelle, des arrêtés sécheresse sont pris toutes les années pour gérer le manque d’eau. A noter qu’un assec de 70 jours consécutifs s’est installé en 2017 sur la rivière Drôme. Un assec de plusieurs semaines a été constaté également en 2019.
(...)
le retard des projets de réduction des prélèvements pour le secteur agricole, le retard dans la lutte contre les fuites des réseaux d’AEP, sachant que les réseaux ne sont pas tous connus ; les économies réalisées rattrapées par l’augmentation des besoins.


Ok la rivière Drôme est plutôt bien lôtie par rapport à la plupart des fleuves et autres rivières.
Mais qu’on fait la quasi totalité des élus et les habitants du bassin versant de la Drôme pour stopper les causes du réchauffement climatique ? Bien trop peu.
Et contre les causes de la destruction des écosystèmes par les activités de la civilisation industrielle ? Bien trop peu.
(il faut dire aussi que les problèmes à résoudre ne sont pas seulement purement locaux)

Depuis 1995, la quasi totalité des élus du bassin versant de la Drôme ne jurent encore et toujours que par la croissance économique et démographique, par le développement touristique, l’inverse de ce qu’il faudrait faire.
Comme quoi ce système économique et politique (et ses dirigeants) n’est pas rationnel ni pragmatique, il est parfaitement irrationnel et nous entraîne à l’abîme.

Est-ce que les habitants vont continuer à croire malgré tout à ce sytème, à le soutenir passivement ou activement, à en espérer d’impossibles « solutions » positives" ?!
A un moment, il est bon de rompre avec ses croyances irrationnelles et délétères même si ça fait mal et qu’on avance en partie dans l’inconnu.
Ici, la rupture nécessaire est vitale, et très urgente.

La tâche que vise le SMRD est insoluble et impossible en l’état

L’intention du SMRD « d’adapter tout le bassin versant de la Drôme » est louable, la volonté est sans doute là, mais la tâche est insoluble et impossible en l’état, car il n’y a pas de démocratie réelle et on est sous la coupe des règles du capitalisme, avec les exigences du développement économique, de l’industrie touristique, de la croissance, de la création de toujours plus d’argent avec de l’argent. Tout ceci empêchent toute (r)évolution en profondeur.

Note : la CLE (Commission Locale de l’Eau) n’est pas un parlement de l’eau comme on le lit parfois, il ne s’agit pas d’une assemblée démocratique et ses pouvoirs sont limités. Dans une société capitaliste aux intérêts divergents, les clivages et conflits ne peuvent que s’accentuer.

Tant qu’on reste dans ce cadre de fonctionnement, le SMRD et toutes les autres instances imaginables ne pourront faire que du bricolage et des ajustements superficiels tardifs.
Toutes les mesures et idées ambitieuses seront inévitablement bloquées, ralenties fortement ou rendues impossibles. En effet, elles s’opposeront forcément à un système (représentés par des lobbys et des individus puissants) qui ne veut pas disparaître.

- De plus, cette étude de 18 mois projetée par le SMRD est largement inutile, on en sait bien assez depuis longtemps, que ce soit sur le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques, sur la destruction des écosystèmes, sur les structures sociales qui causent ces désastres, sur ce qu’il faudrait arrêter, sur ce qu’il faudrait faire à la place, etc.
C’est comme les études du GIEC et autres qui s’empilent depuis des années. Ce n’est pas une énième étude de plus qui peut déclencher une action collective salvatrice.

Il nous faudrait plutôt un grand mouvement des habitants de la région pour s’emparer directement du sujet, pour faire pression et pour agir. Un mouvement pour amorcer localement un changement radical de modèle de société, qui stopperait les structures du modèle actuel et construirait mieux (exemples dans le domaine agricole), qui serait sans doute contraint de mener des actions de désobéissance civile et autres, voir qui en viendrait à stopper directement les nuisances les plus criantes (voir luttes dans l’Ouest contre les méga-bassines).
Si déjà des minorités conséquentes se levaient, soutenues par une bonne part des habitants...

Mais il semble que pour l’instant, le déni, la passivité, l’autruche, les illusions, les fantasmes du techno-solutionnisme, l’habitude, la soumission, la peur, la délégation aux autorités et aux militants habituels, les contraintes fortes du système en place s’imposent sur toutes les études et les faits vécus les plus alarmants.
Ce modèle de société s’est bâti sur le pire individualisme et le fait de se décharger constamment de la vie politique et de l’engagement. On voit donc pour l’instant très très peu de monde prêt à se lever pour se battre.

- Au cas où, voir notre invitation en vue de créer un groupe/mouvement d’écologie sociale et radicale en Drôme


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