Politique fiction - Soulèvement populaire : après la chute d’un gouvernement honni, que faire ?

Ne surtout pas s’arrêter ni marquer une pause

mardi 2 juillet 2024

Des soulèvements se sont produits dans différents pays : Chili, Sri Lanka, Soudan, Inde, Pakistan...
Vers quoi iront ces rebellions ? Un peu plus d’argent redistribué et un nouveau gouvernement ? ou bien ? Tourner en rond, s’arrêter en chemin, ou poursuivre le soulèvement ?

Soulèvement populaire : après la chute d’un gouvernement, que faire ?
De nouvelles élections, un nouveau gouvernement ? ou poursuivre à fond le soulèvement ?

Voici un peu de politique fiction pour se stimuler les neurones :

Imaginons qu’un jour, dans un pays imaginaire subissant un gouvernement autoritaire illégitime et détesté, après moults manifestations, émeutes, sabotages et grèves, le président démissionne et s’enfuit, le gouvernement est dissout, le parlement est occupé, les insurgés dansent sur les ruines fumantes du palais, le pouvoir tremble, les tyrans qui pourrissaient la vie depuis des années ont dégagé.

Les rebelles exultent. Victoire !
Victoire ?

Après cette belle bataille gagnée, la tentation est grande de se reposer, les rebelles ont peur de la suite, d’aller plus loin, ils ne savent pas vraiment quoi faire, les politiciens d’opposition promettent le chaos total si le soulèvement persiste. Obtenir une nouvelle constitution et de belles augmentations de salaire c’est énorme, inespéré, pourquoi risquer de perdre ces beaux « avantages » en continuant la révolte ?!
Et puis il y a toujours une partie des rebelles qui sont plus timorés, qui sont prêts à entendre les douces sirènes des partis de gauche et des syndicats qui leur promettent de belles « avancées » s’ils s’arrêtent là et utilisent à présent des moyens purement légalistes. Ce qui crée une sission et des conflits internes qui affaiblissent le soulèvement, permettant aux flics de se ressaisir, de réprimer/contenir plus facilement la partie qui continue la rebellion.

Et la plupart du temps, un gouvernement de transition apparaît, le système et ses agents réformistes arrivent à glisser une nouvelle élection, « libre et démocratique », en échange de la garantie du « retour au calme ». La flicaille et l’armée reprennent le contrôle des rues et des bâtiments du pouvoir. Et un nouveau gouvernement est élu. Et les peuples sont toujours dépossédés de tout, asservis et dominés, ...et le cycle recommence.

On tourne forcément en rond dans ce cas de figure, l’Etat, le capitalisme sont toujours là, leurs infrastructures aussi, les réseaux des tyrans aussi. Un simple changement de personnel, quelques incendies et pertes, ne gênent pas beaucoup leurs affaires et les bases du système social injuste, antidémocratique et écocidaire.
Et tant qu’il y a un grand territoire (donc impossible à faire vivre de manière démocratique) et un gouvernement (même de gauche et populaire) les peuples restent dépossédés des choix politiques.
Tant que le système social capitaliste est là, ses principes règnent, et la course à l’argent à la compétition et à la marchandisation aussi. Des augmentations de salaires et des taxes sur les fortunes des milliardaires n’y changent rien. Et puis, petit à petit, le capitalisme et ses chiens reprendront tout (ou plus) ce qu’ils ont du concéder.
Et c’est retour à la case départ.

En fait, une fois que le gouvernement a chuté, il ne faut surtout pas s’arrêter ni marquer une pause. Après les (courtes de préférence) festivités d’usage, il faut au contraire en profiter pour aller encore plus loin, le plus loin possible, immédiatement.
C’est comme en sport de compétition, quand on a l’avantage il faut le conserver et enfoncer l’adversaire, il ne s’agit surtout pas de reculer, de se reposer, de baisser la garde et de céder du terrain car à la moindre faiblesse, au moindre recul, l’adversaire repassera à l’offensive pour tout reprendre.

Le gouvernement a chuté ? Très bien, alors il faudrait détruire immédiatement toutes les officines du pouvoir d’Etat (les équivalents des ministères, préfectures, sous-préfectures, centre des impôts, postes de police...), toutes les paperasseries administratives, tous les droits de propriété, etc., et installer partout diverses organisations locales en démocratie directe. Refuser le retour au calme et toute forme d’élections. Ne pas « prendre le pouvoir », mais le partager très largement et détruire tout ce qui pourrait aider à son retour.

Le gouvernement a chuté, la police est en déroute, elle hésite ? Alors très bien, en profiter pour détruire au plus vite des infrastructures vitales du capitalisme : centres serveur, données bancaires, réserves d’argent, bourses, entrepôts logistiques, terminaux d’importations de marchandises, avions cargo, cargos, navires porte containers, assurances, chaînes TV des milliardaires... En profiter pour en finir immédiatement avec les choses les plus inutiles et polluantes : SUV, jets et yachts privés, voitures de course, aéroports, usines à pesticides (à ne pas incendier !), paquebots, usines à machins jetables, entreprises des secteurs de la surveillance, de l’electronique, de l’armement policier...
(il ne s’agirait quand même pas non plus de détruire tout ce qu’il y a à détruire d’un coup, il faudrait avoir avant constitué de quoi subvenir aux besoins vitaux, notamment dans le domaine alimentaire)
Tout ça en construisant parallèlement des productions autonomes hors du système marchand, étatique et industriel, afin de pouvoir continuer à démanteler la civilisation industrielle. Il s’agirait alors de construire d’autres sociétés et de compliquer fortement tout "retour" du système décrié.

Bien sûr, si le soulèvement gagne d’autres pays voisins c’est encore mieux, ça empêcherait les tyrans et forces capitalistes de se reconstituer depuis des bases arrières ailleurs.


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