Communiqué du Groupe Antifasciste Lyon et Environs suite aux arrestations de nos 7 camarades dont 4 envoyés en prison, et 3 soumis à un contrôle judiciaire.
Le 21 septembre 2021, 7 personnes ont été convoquées, perquisitionnées et/ou arrêtées sur leur lieu de travail afin d’être placées en garde à vue. Les faits qui leur sont reprochés :
- violence en réunion n’ayant pas entrainé d’ITT
- groupement en vue de commettre des délits durant une manifestation
- participation à une manifestation non déclarée
- refus de donner leur codes de chiffrement (téléphone portable)
Parmi les 7 interpelés, 4 sont envoyés en détention et les 3 autres se retrouvent soumis à un contrôle judiciaire. Ces faits se réfèrent aux évènements survenus lors de la manifestation contre le pass sanitaire du 28 août dernier, où l’extrême droite et plus précisément le groupe antisémite et ultra-réactionnaire, CIVITAS, a été confronté à une riposte populaire d’un grand nombre de manifestant.e.s qui n’acceptaient plus leur agressivité fasciste (propos homophobes, agressions, revendications antisémites).
À Lyon, l’extrême droite continue de gangréner la ville. Ces dernières années, et ce malgré des mouvements sociaux de très grande ampleur, nous avons pu constater l’installation d’un climat de plus en plus autoritaire, liberticide, raciste, islamophobe et fascisant. Le gouvernement Macron/Darmanin enchaîne les attaques liberticides et restrictives sous couvert d’Etat d’urgence sanitaire et n’hésite pas non plus à relancer des projets de lois antisociales. Parallèlement à cette levée des forces réactionnaires de nos dirigeants, l’extrême droite tente de reprendre la rue un peu partout en France, en investissant notamment les manifestations contre le pass sanitaire. À Lyon, Génération Identitaire ré-ouvre officiellement son bar dans le 5e, les patriotes leadés par Philipot appellent à leurs propres rassemblements tous les samedis, surfant sur la colère contre le pass sanitaire pour divulguer leurs thèses conspirationnistes et antisémites. Bien sûr, les bandes fascistes (ex-GUD, Bastion Social, Lyon Populaire, Audace, Civitas etc..) profitent aussi de ce terreau pour commettre des agressions sur des jeunes de quartiers populaires et/ou des militant.e.s progressistes. Partout en France, l’extrême droite profane, blesse, tue. Et le climat politique ne fait que la nourrir.
En effet, ce dernier coup de filet répressif contre des antifascistes nous le prouve : le pouvoir a choisi son camp. Il déploie ainsi tout un arsenal juridique et donc considéré comme “légitime” contre les personnes qui tentent de résister par tous les moyens à ces tendances fascistes. Le procureur s’est auto-saisi contre ces “violences” sans qu’aucune plainte n’ai été déposée. Il a procédé, grâce aux services de police et aux renseignements généraux à diverses arrestations et perquisitions préparées par un grand investissement de surveillance et de traçage des 7 personnes politiquement ciblées. Lors de leur garde à vue, la raison “politique” de cette opération leur a en effet plusieurs fois été répétée.
Après plusieurs jours de garde à vue (de 24 à 48h), nos camarades sont déférés au tribunal de grande instance dans le cadre d’une toute nouvelle procédure : la comparution immédiate différée. Cette procédure expérimentée depuis 2019 permet d’imposer le cadre de la comparution immédiate de manière ultérieure en enlevant la possibilité de refus de cette procédure. Elle réduit le délai pour préparer la défense et permet de ne pas clore l’instruction afin de continuer l’enquête tout en infligeant une peine, avec la possibilité pour le procureur de demander la mise en détention provisoire ou un contrôle judiciaire. Dans le cas présent, la procureur était claire, elle ne souhaitait rien savoir de cette affaire, et demandait d’office la détention jusqu’au procès de nos 7 camarades. Face à une juge des libertés et de la détention impassible, 4 de nos camarades sont incarcérés tandis que les 3 autres sont soumis à un contrôle judiciaire drastique.
Au vue du caractère (présentement) exceptionnel de cette affaire, comme coup de filet politique évident, il nous paraissait impératif d’appeler à un soutien massif et d’informer largement sur les avancées de cette affaire. L’époque que nous connaissons est sombre. Loin de nous l’idée de poser nos camarades en martyrs, ni comme héros de la lutte. Notre souffrance et notre colère sont immenses mais nous savons que nos camarades ne subissent que les débuts d’une répression politique de plus en plus forte contre notre camp social/politique. Les élections présidentielles approchent et il parait clair que ce genre d’affaires n’auront bientôt plus rien d’exceptionnel, et tendront à se normaliser et à toujours plus se durcir. Ceci est une défaite pour nous, nos proches et notre camp. Seulement nous ne pouvons pas nous contenter de ce constat. Utilisons cette réalité pour affirmer l’urgence de cette époque, nous renforcer collectivement et nous tenir prêt.e.s face à ce qui arrive. Plus que jamais dans le contexte que nous connaissons, il nous faut consolider les liens avec les individus et collectifs qui luttent contre l’extrême droite, partout en France, mais aussi à l’internationale. Force et courage notamment à nos camarades de Bâle, Leipzig, Athènes, Toulouse, Nantes, Paris et partout dans le monde, qui subissent actuellement un acharnement policier et judiciaire d’ampleur. Face à la répression et la criminalisation de nos mouvements, nous ne nous coucherons pas : la solidarité est notre arme.
C’est pourquoi nous pensons qu’il est important que cette affaire se diffuse le plus possible et fasse du bruit afin que nous puissions en tirer collectivement nos conclusions mais aussi nos stratégies présentes et futures. Évidemment cette affaire comporte aussi des frais exorbitants qui nécessitent un soutien collectif large et généreux.
Ceci est un appel à nous soutenir.
Ceci est un appel à se soutenir.
Ceci est un appel à consolider nos communautés de luttes.
Ni oubli, Ni pardon, La rage est immense. L’antifascisme n’est pas un crime !
Lien de la cagnotte à venir.
Site internet : groupeantifascistelyonenvirons.wordpress.com
Liens réseaux : Twitter : @antifa_lyon / Instagram : gale_lyon / Facebook : Groupe Antifasciste Lyon et Environs
et aussi : L’antifascisme n’est pas un crime, nos luttes sont légitimes ! - La semaine dernière, sept militants antifascistes ont été interpellés dans le cadre d’une affaire politique montée de toutes pièces par la Préfecture. Jeudi 23 septembre, quatre d’entre eux ont été placés en détention en l’attente de leur procès qui aura lieu le 4 novembre. Parmi eux, l’un des membres actifs de l’Espace Communal de la Guillotière et de la « Guillotière n’est pas à vendre », deux collectifs qui tentent d’organiser la solidarité dans le quartier (distributions alimentaires, permanences d’accès au droit, aux soins, cours de français, d’informatique etc.) et luttent pour la régularisation de tou·tes les sans papiers, l’ouverture des frontières, et pour une Guillotière populaire et solidaire.
Nous souhaitons leur exprimer toute notre solidarité et redire à quel point le combat antifasciste est essentiel et intrinsèque à la lutte que nous menons à la Guillotière.
- Lyon : Face à la répression – Solidarité !
En allemagne, le régime policier attaque également des antifascistes :
ALLEMAGNE : BLOC CONTRE LE FASCISME À LEIPZIG
➡️Samedi 18 septembre, des milliers de personnes ont défilé à Leipzig, à l’Est de l’Allemagne, contre l’extrême droite. Comme en France, l’appareil d’Etat outre-Rhin se range du côté de l’extrême droite et réprime celles et ceux qui la combattent. Une étudiante de 26 ans, Lina, est enfermée avec trois autres personnes sur la base d’une accusation de « violences » contre des militants néo-nazis.
➡️Lors de cette mobilisation, un important black bloc s’est constitué, menant plusieurs actions d’autodéfense. Dans ses rangs, le chant « tout le monde déteste la police », a été chanté en français. Des barricades ont été allumées, et un très important dispositif de répression a été déployé, avec des blindés et des canons à eau.
➡️Les groupes antifascistes sont dans le viseur des autorités. Une association de gauche, VVN-BDA, est privée de son statut d’association à but non lucratif et des antifascistes de Stuttgart ont été placés en détention. À Leipzig et dans d’autres villes, de nombreuses perquisitions ont été effectuées. Plus que jamais, la vague brune menace, avec l’appui des possédants qui construisent un avenir encore plus autoritaire et raciste. Les stopper est vital.
(Nantes Révoltée)
En Grèce le pouvoir infesté par l’extrême droite pourchasse Rouvikonas :
Alerte Grèce : deux membres de Rouvikonas menacés de prison à vie ! : Deux ans après le formidable élan de solidarité sans frontières qui a permis à deux membres de Rouvikonas d’éviter la prison, une nouvelle menace d’une ampleur sans précédent plane au-dessus du groupe. Un procès kafkaïen attend Giorgos et Nikos le 13 octobre prochain, sur la base de fausses accusations. Cette tentative de criminalisation du mouvement social peut coûter la prison à vie à ces deux militants politiques. Leur groupe, pourtant irréprochable et exemplaire, est manifestement devenu trop gênant. Une nouvelle mobilisation internationale s’impose.
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