Un chapitre du livre tout récent "On ne dissout pas un soulèvement, 40 voix pour Les Soulèvements de la Terre" parle d’éco-sabotage, renommé parfois "désarmement" à l’époque actuelle.
Si le sabotage, sous ses différentes formes, vient de loin, en étant une des modalités de résistance aux exploitations et dominations, l’éco-sabotage est plus récent.
Loin des actions témoignages ou symboliques, il s’agit de passer à l’offensive, de pratiquer la légitime défense.
Le désarmement est la colonne vertébrale des révoltes écologiques
Le désarmement est la colonne vertébrale des révoltes écologiques - Bonnes feuilles : Face à la répression étatique, 40 intellectuels et militants publient un livre en soutien aux Soulèvements de la Terre. Dans ce chapitre, ils racontent la longue histoire de l’écosabotage.
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Par rapport au terme de « sabotage », celui de « désarmement » offre l’avantage d’expliciter directement la portée éthique du geste et la nature des cibles, de relier la fin et les moyens. Tandis que le sabotage renvoie dans le code pénal à la « destruction d’infrastructures vitales pour le pays », le désarmement vise des infrastructures toxiques et destructrices. Il relève de la légitime défense, d’une nécessité vitale face à la catastrophe.
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- Le désarmement des structures nocives, nouvelle face de l’éco-sabotage
- photo illustrative de Reporterre.net
Des membres de peuples autochtones résistent aussi à leur manière :
🏴☠️ SUR UN FLEUVE EN AMAZONIE, DES INDIGÈNES CAPTURENT DEUX NAVIRES TRANSPORTANT DU PÉTROLE
La piraterie n’est jamais finie.
Le peuple Kukama est un peuple autochtone de l’Amazonie, qui vit à cheval entre le Pérou et la Colombie. Jeudi, à l’aide de canoës, un groupe d’indigènes a encerclé des barges transportant du pétrole sur l’un des fleuves de l’immense forêt, avant de capturer ces navires.
Un véritable abordage « à l’aide de cocktails Molotov », explique la compagnie pétrolière canadienne Petrotal, à qui appartiennent les bateaux. L’une des barges est chargée de 40.000 barils de pétrole. PetroTal est le plus grand producteur de brut au Pérou.
Cette action est organisée contre cette multinationale, au nom de la préservation de la nature. Sur internet, des partisans de l’Association indigène pour le développement et la conservation du Bajo Puinahua (Aidecobap) accusent PetroTal de détruire l’environnement "en toute impunité". En mars, ces militants avaient occupé une plateforme pétrolière en Amazonie péruvienne. Dans la région de Loreto au nord du Pérou, des indigènes avaient aussi bloqué le passage des pétroliers sur une rivière.
Rappelons qu’en février 2022 un oléoduc avait fui au beau milieu d’une réserve naturelle d’Amazonie, déversant plus de 6000 barils de pétrole et provoquant des dégâts considérables sur l’écosystème et les habitant-es. En janvier de la même année, une marée noire avait eu lieu sur les côtes du Pérou : 11.900 barils de pétrole répandus en mer à cause d’une fuite lors du déchargement d’un pétrolier. Et ce ne sont pas les seules catastrophes provoquées ces dernières années par les firmes pétrolières dans le pays.
Dans tout son cynisme, la compagnie Petrotal ose accuser la capture de ses barges d’être « très dangereuse avec un risque d’impact environnemental sur la zone ».
Longue vie aux pirates de l’Amazonie !
(post de Contre Attaque)