L’économie de marché et ses suppôts continuent partout à porter des projets écocidaires et anti-sociaux. A Peyrins en Drôme c’est un énorme projet de polailler industriel du géant industriel DUC, filiale du groupe néerlandais PLUKON, qui est toujours en lice, soutenu par le préfet de la Drôme, encore là pour soutenir un projet pourri, contre l’avis de la mairie de Peyrins.
Le capitalisme et l’étatisme sont obligés de toujours croître pour se maintenir à flot, et donc de tout ravager via productivisme et extractivisme, mais il est possible de vivre bien sans capitalisme ni étatisme.
Plus bas des infos et une pétition de l’asso locale PESDC qui lutte contre ce projet.
Quelques infos (août) ici :
« C’est un non-sens écologique et social » : dans la Drôme, le projet d’un « méga poulailler » divise les riverains et les agriculteurs - Le préfet de la Drôme vient de donner son accord pour l’extension d’un élevage à Peyrins, pour passer de 30 000 à 143 000 poulets. De quoi inquiéter certains riverains et défenseurs des animaux.
sur le géant Plukon : Plukon, un rapace sur le marché de la volaille - Qu’est-ce que Plukon Food Group, ce groupe néerlandais venu racheter l’entreprise Duc en 2017 ? Une nouvelle donne aux Pays-Bas, avec une réduction des élevages et un encadrement des émissions d’azote, motive son expansion internationale. Une enquête en collaboration avec Lighthouse Reports et Follow the Money.
(...) Environ un tiers des poulets que l’on retrouve dans les enseignes de restauration rapide type McDonald’s ou Kentucky Fried Chicken, et dans les rayons des supermarchés comme Lidl ou Albert Heijn, proviennent soit de Plukon, soit de LDC, soit de Myronivsky Hliboproduct. En clair, il y a de grandes chances pour que vous qui nous lisez ayez déjà mangé un morceau de ces poulets-là. Et, d’après les experts, leur part de marché ne fait que grandir.
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Les trois mastodontes de l’industrie du poulet laissent les autres concurrents bien loin derrière eux. Le coût, pour l’autonomie des éleveurs et des éleveuses, est énorme. Un nombre décroissant de fabriques d’aliments, de couveuses ou d’abattoirs indépendants dans leur environnement signifie que, s’ils veulent changer de fournisseur ou élever une autre race de poulet, ils ont de fortes chances de terminer avec une filiale de la même société, la même alimentation, la même souche de poussins. Autrement dit, bien peu de changements.
Car cette stratégie de rachats tous azimuts va de pair avec une certaine standardisation de la production. Après l’acquisition de Duc à Chailley, dans l’Yonne, Plukon y a arrêté la filière de production de poulets bio et de poulets certifiés. Le poulet standard à croissance rapide est devenu le produit unique, sans qu’agricultrices et agriculteurs sous contrat avec l’industriel n’aient eu leur mot à dire.
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Le poulet qui grandit désormais dans les fermes françaises sous contrat avec Duc-Plukon, c’est le « Ross 308 » ; une évolution exemplaire de l’intensification de l’industrie du poulet de chair au cours des dernières décennies.
Car le Ross 308 est une race obtenue par sélection génétique et sa croissance est d’une efficacité redoutable. Elle a été mise au point par la société de reproduction Aviagen, propriété du discret milliardaire Erich Wesjohann, dont l’empire compte plus de 140 entreprises agroalimentaires par le monde. La société mère, EW Group, détient le matériel génétique de dizaines de races de poissons et de volailles. Et dépense largement en recherche et développement sur ces souches, avec un objectif : faire en sorte que la génétique fasse grandir les bêtes plus vite, qu’elles donnent plus de viande, en consommant le moins de calories possible. C’est ainsi que le poulet Ross 308 s’épanouit avec un régime alimentaire précis dans des bâtiments où tout est automatisé et informatisé.
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Ces aliments composés, qui vont conduire à la croissance optimale du poulet, reposent en grande partie sur le soja. Une ressource problématique : l’utilisation à grande échelle de cette alimentation pousse à la déforestation en Amérique du Sud et engendre des déplacements considérables, des millions de tonnes de graines de soja étant transportées chaque année par bateau depuis l’Amazonie jusqu’au nord-ouest de l’Europe.
Mais, pour les industriels, ce commerce est juteux. Cet ajustement entre souche génétique et alimentation a permis de maximiser le poids moyen des bêtes à l’abattage dans la filière de poulets standards. De 1,9 kg en 2000, il est passé à plus de 2,5 kg aujourd’hui.
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C’est donc un groupe tentaculaire qui se dessine, et qui prend progressivement possession du marché français.
Cette étroite mainmise sur l’ensemble de la chaîne de production par l’alliance entre EW Group, Plukon et De Heus donne un pouvoir énorme aux abattoirs sur les élevages.
« Entre les firmes, les abattoirs et les fabriques d’aliments, les élevages ont peu d’alternatives sur lesquelles se rabattre. Tenus par les prix du marché, qui leur laisse peu d’autonomie, ils sont dans les mains du marché, et donc de ce que veut l’industrie »
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« Ces dernières années, le potentiel de croissance était nul aux Pays-Bas, car la législation pour les permis de construire est compliquée, explique l’économiste spécialiste de la volaille, Peter van Horne, de l’université Wageningen. Si en plus on décide de se tourner vers des élevages de poulets qui demandent deux fois plus d’espace, ces grandes entreprises vont simplement passer la frontière pour aller trouver l’espace dont elles ont besoin. »
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l y a tellement d’obstacles à surmonter aux Pays-Bas que les grandes boîtes ont commencé à regarder au-delà des frontières pour déplacer une grande partie de leur production. »
Dans une interview pour le magazine de commerce Poultry World, le PDG de Plukon avait lui-même indiqué en 2016, au moment où le groupe commençait ses acquisitions en France et en Pologne, que l’expansion à l’intérieur même du secteur néerlandais était devenue de plus en plus difficile
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Concentration, groupes tentaculaires, alimentation industrielle, volailles génétiquement sélectionnée, automatisation, dépendance des accrue des éleveurs (qu’ils soient indépendants ou pas) aux grands groupes... les ravages de l’industrie de la viande sont connus, mais la fuite en avant continue.
Face aux législations et saturations aux Pays-Bas, la France et d’autres pays deviennent attractifs pour les industriels, qui en font de simples maillons dans leur chaîne de production mondialisée qui fabrique en série du "poulet" pas cher.
Les petits éleveurs ne pourront pas résister aux pressions du prix bas, des vagues d’épidémies et des normes sanitaires drastiques adaptées aux grosses industries telles que PLUKON.
A part quelques niches de bio et de local, le capitalisme et son inévitable industrie mondialisée feront disparaître tous les éleveurs, pour les remplacer par de simples exécutants dépendants, ...en attendant les robots automates.
A moins que de nombreuses personnes se lèvent et s’allient pour renverser la table.
Message de l’asso PESDC Prévention Environnement Santé Drôme des Collines - poulailler industriel Peyrin
Bonjour,
Comme vous le savez, nous avons créé l’association « Prévention Environnement Santé Drôme des Collines » (PESDC) pour remplacer le collectif citoyen « Santé Environnement Peyrins ».
Nous remercions les 60 personnes qui ont déjà adhéré à l’association.
Pour ceux qui n’ont pas encore adhéré et qui souhaitent le faire, nous vous invitons à suivre la procédure suivante :
- Envoyer un mail avec vos coordonnées = nom, prénom, adresse postale, mail, téléphone et montant de votre cotisation à pesdc chez ouvaton.org.
- Glisser dans une enveloppe cachetée au nom de PESDC le montant de votre cotisation (montant libre à partir de 10€) en indiquant vos nom et prénom au dos.
- Remettre cette enveloppe à un membre du Conseil d’Administration ou au siège de l’association en Mairie de Peyrins, à l’accueil ou directement dans la boîte aux lettres de l’association PESDC.
Vous pouvez aussi contribuer en signant notre nouvelle pétition adressée au préfet sur https://agir.greenvoice.fr/p/petition-poulailler-peyrins.
N’hésitez pas à partager la pétition dans vos réseaux !
Les dernières informations :
Les demandes de recours gracieux des porteurs de projet pour les permis de construire ont été rejetées par le Maire de Peyrins.
Les demandes de recours gracieux que nous avons adressées au Préfet de la Drôme n’ont pas reçues de réponse à ce jour.
La FRAPNA-DNE, soutenue par d’autres associations va donc déposer un recours au tribunal administratif début décembre comme annoncé dans le mail précédent.
Nous vous remercions par avance pour votre aide et vous souhaitons une agréable journée.
Bien cordialement
Le Conseil d’Administration de l’association « Prévention Environnement Santé Drôme des Collines » (PESDC)