Les émissions de CO2 augmentent moins vite, mais ne diminuent toujours pas à l’échelle mondiale.
Et malgré quelques avancées locales et partielles, quelques projets pourraves abandonnés, globalement le rouleau compresseur de la civilisation industrielle continue de dévaster la biosphère et de réchauffer le climat.
Pour le système en place et ses soldats, il s’agit bien davantage de sauver la mégamachine et son techno-capitalisme que de sauver le climat, les mondes vivants et la diversité culturelle.
Toujours pas de front de résistance consistant et radical en vue, pas de reconfiguration dans les stratégies et engagements. De (trop) petites minorités se battent sur tous les fronts.
Pendant ce temps, en Azerbaïdjan dans une sorte de dictature pétrolière, la COP 29 a étalé ses tristes fumesteries et mesurettes habituelles.
Seule nouveauté qui s’affirme : dorénavant, les dévastations techno-industrielles se feront au nom du climat et de "la-transition".
En 2024, on n’a jamais autant consommé de pétrole, charbon et gaz
Les émissions de CO2 issues des énergies fossiles ont augmenté de 0,8 % par rapport à 2023, estiment les scientifiques du Global Carbon Project dans un rapport. Ce qui augure d’un réchauffement de 2 °C atteint dans 27 ans.
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En plus des énergies fossiles, le changement d’usage des sols (principalement la déforestation) ont émis 4,2 GtCO2. Un chiffre en légère hausse par rapport à 2023 (4,1 GtCO2). En cause, « la sécheresse pendant le phénomène El Niño et la déforestation ont permis les très nombreux incendies au Brésil et en Indonésie cette année », disent les chercheurs. Tout compris, les estimations des émissions de CO2 atteignent 41,6 milliards de tonnes en 2024 contre 40,6 milliards de tonnes l’an dernier.
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Si l’on continue au même rythme, « les +2 °C seront, eux, atteints dans vingt-sept ans
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L’observatoire européen a indiqué qu’il est désormais « pratiquement certain » que l’année 2024 sera la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne de 1,6 °C supérieure à la température moyenne de l’ère préindustrielle.
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Concernant les différents secteurs d’émissions, l’aviation et le transport maritime internationaux, responsables de 3 % des émissions mondiales, devraient augmenter respectivement de 13,5 % et 2,7 % en 2024.
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Si l’on regarde les tendances décennales, les chercheurs observent toutefois un ralentissement de la hausse des émissions de CO2. Entre 2013 et 2024, elles étaient de +0,6 % par an en moyenne, contre +2,4 % lors de la décennie précédente.
Et il ne faut pas compter sur la technologie pour sauver le climat. « Les niveaux actuels d’élimination du dioxyde de carbone par la technologie (captage et stockage de CO2) ne permettent que de compenser un millionième du CO2 émis par les combustibles fossiles », rappellent les scientifiques.
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- Les émissions de CO2 augmentent toujours, sur fond de destructions des mondes naturels
Quelques échos du désastre global fabriqué par la civilisation industrielle :
- Les Français sont de plus en plus climatosceptiques selon l’Ademe
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