S’il y a bien eu diverses manifs et protestations (pas toujours du meilleur goût) contre les pass et autres dispositifs plus autoritaires que sanitaires, en revanche il n’y a eu pour l’instant aucune action consistante contre ce qui cause (et causera à nouveau) des pandémies mondiales : à savoir les élevages industriels, par exemple les élevages intensifs de vison pour la fourrure, et tout ce qui va avec : déforestation de l’Amazonie, empoisonnement par les pesticides des sols et des nappes phréatiques, émissions de méthane, maltraitance animale, etc.
VOIR : Les rhinolophes, la batwoman et son parti (Les élevages industriels : des réacteurs infectieux)
Pour ce dixième épisode de ses « Carnets de réclusion », Jean-Marc Royer a enquêté sur l’une des origines possible de l’apparition du virus Sars-Cov2 : les élevages plus ou moins intensifs de visons. Après un bref retour historique sur l’une des premières pandémies de l’ère industrielle, la grippe asiatique de 1889 à 1895, et la grippe espagnole de 1918-19, l’article analyse l’industrie de l’élevage des visons à travers le monde et en particulier la Chine. Sans prétendre avoir trouvé l’explication définitive de l’origine du virus, Jean-Marc Royer fait simplement l’hypothèse que les zoonoses qui se sont multipliées ces dernières années et n’ont pas vocation à disparaître, doivent être comprises par le détail car il faut « éviter d’en rester à une critique abstraite du capital : dire que celui-ci exploite tout ce qui peut l’être et même conduit une guerre généralisée au vivant ne suffit pas ; il faut examiner la manière concrète dont cela se traduit et les conséquences qui en découlent ».
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Post-scriptum pour éviter d’en rester à une critique abstraite du capital : dire que celui-ci exploite tout ce qui peut l’être et même conduit une guerre généralisée au vivant ne suffit pas ; il faut examiner la manière concrète dont cela se traduit et les conséquences qui en découlent. Ainsi, transformer le plus rapidement possible des masses d’animaux en produits industriels de plus en plus rentables, cela suppose toute une économie mortifère avant, pendant et après cette « production », avec d’énormes conséquences en cascades : de la déforestation de l’Amazonie pour y produire du soja destiné au bétail, jusqu’à l’empoisonnement de ceux qui consomme cette production, en passant par celui des sols et des nappes phréatiques, sans oublier les émissions de méthane comme GES le plus important à court terme, (cf. le GIEC), etc… De manière inévitable, « le mal être animal » – encore considéré de haut par les thuriféraires de l’abstraction marxologique – est non seulement un des symptômes du capital, mais il est intrinsèquement lié à son procès et à son essence mortifère. C’est pourquoi il est devenu interdit de le montrer. En ce sens, L214 fait un salutaire travail de dévoilement, quelle que soit les anathèmes du type « c’est une vison tronquée du capitalisme… » qui peuvent lui être adressées. Sans oublier que ces « élevages » industriels ont été, sont et seront la principale source des zoonoses à venir. Pour rappel, les premières sont apparues lorsque certains groupes de Sapiens ont commencé à se sédentariser, puis à domestiquer les animaux présents dans leurs environnements respectifs. Ces divers processus de domestication, parfois très éloignés dans l’espace et le temps, ont concerné des espèces endémiques très différentes. Les immunités acquises ont donc été spécifiques selon les régions ; c’est d’ailleurs l’un des éléments d’explication du choc bactériologique dévastateur subi par les populations américaines après l’arrivée de Christophe Colomb en 1492.
Voir également : Hong Kong : transmission du SARS-CoV-2 de hamsters de compagnie à l’homme, suivie d’une diffusion interhumaine
- Les élevages de vison, un des foyers des pandémies - Aucun pays ne veut les stopper
- Déplorer certains effets sans jamais s’en prendre à ce qui cause les problèmes ??
Cibler l’agro-industrie et les élevages industriels au lieu de tourner en rond en centre-ville
Les protestataires qui battent le pavé contre les pass et autres mesures autoritaires sont restés pour l’instant totalement inconséquents, ils se plaignent de certains effets (pandémies, pass...) mais continuent à en chérir les causes.
Quelques animalistes pourchassés par l’Etat avec des moyens démesurés ont avec raison pointé la responsabilité des élevages intensifs dans les pandémies, mais aucune autre action collective n’a ciblé les élevages industriels.
Pourtant la litterature scientifique est abondante pour pointer les responsabilités écrasantes de l’agro-industrie, des élevages intensifs, de la déforestation dans la survenue de zoonoses et de pandémies, voir diverses références citées dans ces articles :
- POISON d’avril : rien n’est fait pour mettre fin à l’élevage industriel et à la déforestation, causes des pandémies type coronavirus - L’Economie et l’Etat continuent à dérouler leur business destructeur et leur politique autoritaire
- Climat déréglé et destruction de la biodiversité sont les plus grandes menaces pour notre santé - La pandémie de covid-19 n’est qu’une des multiples conséquences du modèle productiviste
- Pour empêcher de telles épidémies, le complexe agro-industriel doit une fois pour toute être aboli - Au lieu de lutter contre les causes structurelles de telles pandémies, les gouvernement ne font que des mesures d’urgence
- La pandémie Covid-19 provoquée par les fourrures de luxe des riches ? - L’élevage industriel intensif de visons fortement suspecté en Chine
Le marché capitaliste ne veut lâcher aucun secteur rentable. Ici la viande et la fourrure issues d’élevages industriels foyers des pandémies, mais on constate la même politique criminelle pour d’autres secteurs particulièrement toxiques : pesticides, chimie, SUV, biotechnologies, big data, armement, aviation...
En fait, la civilisation industrielle a besoin de tout, elle dévore tout, elle s’étend partout. Alors elle veut conserver les élevages intensifs et toutes les autres saloperies quoi qu’il en coûte aux humains et aux autres vivant peuplant la biosphère, en se contentant de noyer le poisson via la promesse de mesures de sécurité et d’optimisation. Après son action pyromane permanente, elle fait le pompier quand ça chauffe de trop. Sauf que les incendies qu’elle provoque sont incontrôlables et finiront pas tout ravager.
On veux quoi : la survie d’une minorité de nantis dans des sortes de « salles blanches » bunkérisées et aseptisés alimentées par des machines, ou une bonne vie pour toustes sur les ruines de la civilisation industrielle ?
- Les élevages de vison, un des foyers des pandémies - Aucun pays ne veut les stopper
- Survivre dans des « salles blanches » bunkérisées et conntectées alimentées par des machines ??