La civilisation industrielle ne peut pas protéger vraiment notre santé, ses impératifs techno-industriels capitalistes sapent toute possibilité de politiques écologiques et climatiques conséquentes :
- Congrès de la nature - Jour 5 : avec la crise de la biodiversité, on risque « une nouvelle pandémie tous les quinze ans » - La santé des humains et celle des écosystèmes sont directement liées et les pandémies sont une conséquence de la destruction des milieux naturels, selon le dernier rapport de l’IPBES. Le congrès de l’UICN est donc l’occasion de convaincre de nouveaux pays d’adhérer à l’alliance internationale sur les zoonoses créée par la France en janvier dernier.
- Climat et crise de la biodiversité sont les plus grandes menaces pour la santé, selon les revues de recherche biomédicale - L’éditorial commun signé par plus de 200 revues spécialisées souligne les effets du réchauffement climatique sur la mortalité et la morbidité.
- « Liste rouge » de l’UICN : près de 30 % des espèces répertoriées sont menacées
- Climat déréglé et destruction de la biodiversité sont les plus grandes menaces pour notre santé
- Urbanisation, déforestation, élevage industriel, agro-industrie... La santé du vivant ou la poursuite de la civilisation industrielle ?
Des moyens importants, et pas toujours très adéquats, ont été déployés par les Etats pour lutter contre le coronavirus, sous le motif de protéger notre santé.
En revanche pour stopper la destruction de la biodiversité produite par la civilisation industrielle, nada, ça traîne carrément les pieds, ça gesticule et ça se limite souvent à l’instauration de quelques zones protégées au milieu des immensités mises en coupe réglée pour régaler le Capital qui consomme et consume la Terre, les humains et l’ensemble du vivant.
Il faut dire :
- que les Etats font partie du problème de la civilisation industrielle, et qu’ils ont besoin du techno-capitalisme pour perdurer et maintenir leur joug, donc ils ne peuvent pas scier les branches qui les portent
- que la pandémie de Covid-19 pouvait sérieusement menacer l’Economie et le bon fonctionnement des travailleurs voués à la reproduction du Capital, une valorisation perpétuelle indispensable à la survie de l’économie de marché.
- que la civilisation industrielle se préoccupe de notre santé uniquement quand elle y est obligée, quand ça n’entraîne pas la démolition de pans importants de la machinerie techno-industrielle, quand ça sert ses intérêts
(voyez comment elle a traité, avec dédain, retard ou déni, la question de l’amiante, des pesticides, des polluants atmosphériques ou ceux affectant les nappes phréatiques ou les littoraux bretons...)
Par exemple, alors que l’industrie agro-alimentaire affecte très gravement notre santé à différents niveaux, rien n’est fait pour la stopper, bien au contraire, tout simplement parce que c’est impossible de la stopper tant qu’on vit dans le cadre de la civilisation industrielle et de ses dogmes.
Au lieu de généraliser une vraie agriculture bio-écologique et les habitudes alimentaires qui vont avec, le système tend à industrialiser l’agriculture bio.
On pourrait faire le même type de constat concernant la souffrance au travail, les inégalités sociales, la colonisation, l’absence de démocratie, etc.
Depuis la pandémie de covid-19, aucune mesure n’a été prise pour stopper les élevages industriels, pourtant vecteurs majeurs de zoonoses. Les autorités se contentent d’empiler les mesures techno-sanitaires dans les techno-élevages, ce qui au passage étouffe les petits paysans.
Pour préserver la biodiversité, il faudrait bien davantage se préoccuper de stopper le techno-capitalisme et la civilisation industrielle que s’échiner à protéger certaines zones contre l’avancée de la mégamachine et de ses nuisances.
- Climat déréglé et destruction de la biodiversité sont les plus grandes menaces pour notre santé
- Un bout de la rivière Drôme
Les technocrates et capitalistes, même ceux qui se nomment « écolos », prétendent garder la civilisation industrielle tout en préservant le monde vivant, à coup d’innovations technologiques et de numérique... Ils nous mentent ou se mentent à eux-mêmes, tout simplement.
La santé des masses, et des écosystèmes, et des êtres non-humains qui les peuplent, continuera donc d’être détruite et sacrifiée sur l’autel de la Croissance capitaliste et de la techno-industrie.
Pire, la civilisation industrielle doit tout piller jusqu’au bout pour tenir, et si les destructions d’écosystèmes permettent de créer de nouveaux marchés (par exemple en vendant des drones pollinisateurs, des climatiseurs...), c’est tout bénéf ...pour le Capital.
Conclusion
Ni les Etats, ni les entreprises capitalistes, ni de nouvelles technologies innovantes ne sauveront au final la biodiversité ni quoi que soit de consistant.
La civilisation industrielle et ses agents zélés se contenteront, comme d’habitude et comme ils en ont l’obligation structurelle, de sauver les profits, de préserver la santé du Capital, de l’industrialisation, des nouveaux Marchés...
Si préserver certains pans de zones naturelles sert leur profit, ils le feront, tandis que le reste de leurs activités détruira, directement ou indirectement, les autres pans.
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- Zone humide