La civilisation industrielle, ses activités et ses produits, dézingue tout, c’est bien connu.
Même les champignons, parmi les êtres vivants les plus anciens et les plus résistants de la planète, sont eradiqués par la grosse Machine de mort du Progrès.
Au moment où le rôle primordial des champignons pour les écosystèmes, et notamment de leurs immenses réseaux mycorhiziens symbiotiques si bénéfiques, commence à être "découvert" et reconnu, les champigons sont détruit, c’est ballot.
Mais l’agriculture industrielle mortifère s’en moque, ce qui compte, comme toute activité capitaliste, c’est le volume d’argent produit. Les sols vivants sont alors remplacés par des sols morts qui doivent être arrosés d’engrais et de pesticides pour que des plantes fragiles et fragilisés puissent pousser. C’est débile et destructeur, mais ça rapporte gros à un tas de boutiquiers et de marchands de mort, et ça fait tourner un temps l’abominable machinerie étatico-capitaliste.
Et par ailleurs, rien ne vaut les monocultures d’arbres, les zones bétonnées et goudronnées pour accumuler pouvoirs et frics, les écosystèmes naturels et des formes de production alimentaire soutenables ça rapporte que dalle.
On pourra toujours manger du plastique, ou des salades de billets de banque non ?
Si on n’a pas de planète B, il est en revanche possible de se battre pour démanteler la dispensable civilisation industrielle et favoriser l’éclosion de sociétés soutenables avant la "marsoformation" totale de la Terre.
Essentiels et méconnus, les champignons sont menacés d’extinction
Essentiels et méconnus, les champignons sont menacés d’extinction
411 espèces de champignons sont menacées d’extinction mais ce chiffre et largement sous-estimé. Et, malgré la perte de 90 % des champignons des prairies et pelouses en 70 ans, ils ne bénéficient d’aucune protection.
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Contrairement aux oiseaux, aux mammifères ou à certains insectes comme les papillons, les champignons sont sous-étudiés. En cause : le manque de financement, de structuration de la connaissance, de données scientifiques et de formation en mycologie — la science étudiant les champignons. Il existe bien des mycologues amateurs. Mais « la mycologie n’est pas une science facile d’accès », explique Hervé Cochard, président de la Société mycologique de France et directeur de recherche à l’Inrae. L’étude des champignons au microscope et l’absence d’un ouvrage recensant toutes les espèces rendent la tâche compliquée.
C’est la raison pour laquelle seulement 1 300 espèces de champignons ont été répertoriées par l’UICN. « Il ne faut pas rester uniquement centré sur les animaux et les plantes. Dans l’écosystème, tout le monde a son rôle »
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« Sans les champignons, on ne connaîtrait pas les forêts telles qu’elles sont aujourd’hui »
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La santé des forêts dépend de leur présence.
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Les champignons concourent à la vitalité de nos écosystèmes en décomposant la matière organique morte. Ils sont d’ailleurs les seuls à pouvoir dégrader certains végétaux.(...)
Destruction des habitats liée à une mauvaise exploitation forestière, urbanisation, utilisation de produits phytosanitaires, changement climatique avec l’augmentation des sécheresses et des incendies...
« On a perdu 90 % des champignons des prairies et pelouses en Europe de l’Ouest, sur ces 70 dernières années, dit Yann Sellier. Ce n’est pas encore ancré dans nos esprits que les champignons, les algues, certaines mousses sont aussi des espèces menacées par l’activité humaine. »
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compléments :
- Rôle d’une symbiose mycorhizienne en permaculture Les racines des plantes et des arbres absorbent les éléments minéraux du sol nécessaires à leur croissance. Par un réseau d’hyphes interne et externe aux plantes, la symbiose mycorhizienne facilite l’assimilation des nutriments.
- Le rôle des champignons mycorhiziens dans la fertilité des sols - Les champignons mycorhiziens, véritables architectes invisibles des écosystèmes terrestres, jouent un rôle fondamental dans la fertilité des sols. Ces organismes microscopiques forment des associations symbiotiques avec les racines des plantes, créant un réseau souterrain complexe qui influence profondément la santé et la productivité des écosystèmes. Leur capacité à améliorer l’absorption des nutriments, à structurer le sol et à protéger les plantes contre divers stress en fait des acteurs incontournables de l’agriculture durable et de la restauration écologique.
- Introduction aux champignons mycorhiziens - Aujourd’hui nous connaissons la véritable importance des relations mycorhiziennes et nous comprenons comment elles fonctionnent : le champignon colonise le système racinaire de la plante hôte et, de ce fait, augmente les capacités d’absorption des racines en eau et en nutriments, tandis que la plante fournit aux champignons en carbone qu’elle obtient par photosynthèse. Cette relation symbiotique a comme résultat de faire prospérer les 2 organismes.
Les champignons mycorhiziens vivent sur les racines de 80 à 95% de toutes les espèces de plantes qui vivent sur la Terre. Nous devons beaucoup à Albert Bernhard (1839 - 1900) qui publia en 1885 un article extraordinaire sur les champignons que l’on allait qualifier ultérieurement d’ectomycorhiziens. - Les champignons saprophytes, décomposeurs : Les champignons saprophytes, bien qu’ils ne représentent qu’une mince fraction de la biomasse du sol, sont les premiers dégradeurs de la matière organique avec les bactéries. En se nourrissant de matière végétale et animale en décomposition, ils participent à l’équilibre biologique des sols où ils transforment la matière organique en matière minérale, renouvelant ainsi l’humus.
Ces champignons jouent donc un rôle essentiel de décomposeurs, mais ils sont également une source importante d’alimentation pour certains autres organismes du sol et peuvent être associés à d’autres fonctions biologiques, notamment en s’associant au système racinaire des plantes (mycorhizes, voir section suivante : symbiose).
Les vastes réseaux formés par leurs hyphes jouent également un rôle fondamental dans le maintien de la microstructure des sols et notamment dans la stabilité des agrégats, la circulation et la mise à disposition de nombreux éléments minéraux ou organiques (hormones, antibiotiques etc...).