Tout contre les troncsDes cascades rougesJusqu’au sol ça fondEt se forment des tapis de sangInéxorablement le sang s’écouleLes arbres effrayés se videntLes branches sèches s’écroulentEt se brisent en un instantTrop de coups et de contrecoupsLa structure ne tient plusL’armure n’en peut plusEt elle part en plaques avec le ventNi pluies ni larmesJuste du soleil dur et du sel acideAprès bien trop d’alarmesCa casse un jour, froidementLentement, une à uneToutes les feuilles chutentComme des gouttes de luneEt s’écrasent sur nos fronts brûlantsLes arbres se meurent en silenceDisparaissent dans la nuitNous laissant seuls en erranceEt c’est la fin du monde, lentementA la place les machines s’insinuentDans les veines et les cerveauxElles contaminent et tuentEt la mécanique détruit le tempsA la place les machines s’étendentDans les coeurs et les espritsElles achètent et vendentEt la valeur vide remplace le vivantLentementComme une bombe au ralentiLes arbres saignentEn silenceEt c’est violent.
David Myriam, octobre 2023
- Les arbres saignent