Le « saint progrès » vanté par la civilisation industrielle nous ramène des décennies en arrière, notamment à l’époque de l’essor industriel et de ses ouvriers surexploités et mal-nourris qui se tuaient à la tâche pour que les patrons puissent s’enrichir et accumuler du Capital.
Dans des pays « riches » comme la France, l’Angleterre et les USA, du fait surtout de la pauvreté et aussi des habitudes liées à la classe sociale, de plus en plus de personnes, notamment des adolescents et enfants, sont mal nourris. Elles manquent de produits frais, de vitamine C !
Dans les pays riches, tandis que les milliards d’argent magique pleuvent pour les armes de guerre, la flicaille et l’ultra-luxe des milliardaires, de nombreux humains crèvent la dalle et doivent manger des produits industriels de merde souvent toxiques. ...Tout en pillant/détruisant les pays pauvres pour alimenter le capitalisme en matières premières et énergies. Ce qui contribue à perpuéter/aggraver la misère des ressortissants de ces pays.
Non seulement, les produits frais coûtent trop cher, mais leur version industrielle contient beaucoup moins de nutriments et elle est souvent gavée de pesticides, résidus de pesticides, PFAS, micro-plastiques, etc. Sans parler de l’air et de l’eau « potable » massivement pollués !
Bref, dans la civilisation industrielle c’est perdant/perdant/perdant. Les pauvres d’ici et d’ailleurs perdent en masse au final, la nature et le climat perdent partout, les animaux et les humains en général perdent. Mais les riches, les armées et les IA se portent bien (pour l’instant), l’Economie se développe, donc tout va bien, continuons à appuyer sur l’accélérateur via les autoroutes, les centres de données, les entrepôts logistiques, les robots tueurs, les mines, les pesticides, etc.
Bref, les régimes politiques (présentés comme « démocratiques » ou pas) tournent aux néo-facismes et le progrès nous tue, mais les révoltes sont encore loin d’être à la hauteur des enjeux.
- Le retour du scorbut dans les pays riches, une ancienne maladie qui frappe les pauvres mal-nourris
Le retour du scorbut dans les pays riches
Chronique du capitalisme en phase terminale
Le scorbut, c’est cette maladie effrayante qui fait saigner et tomber les dents, qui provoque une fatigue extrême, des douleurs et des hématomes ou encore des troubles de la cicatrisation et qui peut conduire à la mort.
Elle nous évoque un temps révolu : c’était la maladie des marins qui partaient en mer plusieurs mois sans produits frais. C’était aussi le mal qui frappait les ouvriers les plus misérables durant la révolution industrielle. Une période d’exploitation quasiment inégalée dans l’histoire de l’humanité, qui consistait à faire trimer les prolétaires douze heures par jour pour des paies dérisoires, entassés dans les grands centres urbains insalubres et mal nourris.
Cette maladie est provoquée par l’absence prolongée de consommation de Vitamine C, donc de fruits et légumes frais. C’est un signe alarmant de malnutrition, qui avait disparu depuis le milieu du XXe siècle dans les pays occidentaux. Depuis quelques années pourtant, le scorbut fait son grand retour dans les pays dits « développés ».
C’est le cas en France. Un pédiatre parisien, le professeur Ulrich Meinzer, a constaté une forte augmentation des cas chez les enfants alors que la maladie avait « complètement disparu » de France. « Notre étude révèle une augmentation des hospitalisations après le début de la pandémie de Covid-19 » explique-t-il sur RTL. L’étude a recensé un total de 888 patients atteints de scorbut hospitalisés entre le 1er janvier 2015 et le 31 novembre 2023, augmentant fortement depuis 2020, et avec un âge moyen des patients de 11 ans.
Ce retour très symbolique d’une maladie quasiment oubliée depuis un siècle n’est pas spécifique à la France. En novembre 2021, la presse anglais annonçait déjà le retour du scorbut outre-Manche. The Guardian, grand quotidien britannique, pointait la responsabilité des conservateurs au pouvoir depuis près de quinze ans, qui ont mené des coupes budgétaires dans les aides sociales et la santé, alors que le coût de la vie a augmenté.
Dans le Times, des professionnels de santé alertaient sur le retour de « maladies de l’ère victorienne », comme le rachitisme qui affecte le développement des os et qui indique aussi une forte malnutrition, ou encore de la gale. 10.000 britanniques avaient été hospitalisés pour malnutrition en 2021, un chiffre quatre fois supérieur à celui mesuré 12 ans plus tôt. Selon le journal, une personne sur six au Royaume-Uni était « en situation de pauvreté relative » en 2021-2022.
Comme souvent, les USA sont précurseurs en matière de précarité. Dès 2018 des médecins déclaraient à la presse que le premier cas de scorbut avait été mesuré chez eux cinq ou six ans plus tôt. « Ce cas initial […] était pour le moins impressionnant », se souvenait le docteur Eric Churchill auprès d’un magazine scientifique. « La personne ne se nourrissait que de fromage et de pain. Depuis, nous avons diagnostiqué entre 20 et 30 cas » rien que dans son hôpital, disait-il.
En février dernier, aux Etats-Unis, le PDG de Kellogg’s conseillait à la télévision aux familles américaines de manger des « céréales pour le dîner » si elles souhaitent se nourrir à pas cher, dans un contexte d’inflation alimentaire. Les communicants de la marque avaient lancé une campagne incitant les consommateurs à manger des « céréales pour le dîner », surfant sur l’impossibilité de se nourrir sainement pour une part de plus en plus grande de la population. Kellogg’s conseillait ainsi d’échanger un repas équilibré par des céréales ultra-transformés, bourrés de sucres et de pesticides.
Pour éviter le scorbut, il faut ingérer moins de 10mg de vitamine C par jour pendant un à trois mois. Une orange en contient 80 à 100. Les marins avaient d’ailleurs compris qu’il suffisait d’emmener des agrumes à bord, éventuellement mélangés à de l’alcool – ce qui a donné naissance au punch – pour éviter cette « peste des mers ». La vitamine C se trouve aussi dans les pommes de terre, agrumes, épinards, etc. Retrouver le scorbut au XXIe siècle est donc une anomalie historique, et le signal d’une alimentation devenue profondément toxique pour les personnes les plus précaires, qui n’ont plus accès aux produits frais. En réalité, qui peut s’offrir les fameux « 5 fruits et légumes » quotidiens conseillés par les nutritionnistes ?
Aux USA, les autorités évaluent à 10% la proportion de la population confrontée à l’insécurité alimentaire. En France en 2023, plus d’un habitant sur deux a sauté au moins un repas par jour et 9,3 millions vivaient sous le seuil de pauvreté. L’aide alimentaire en France concerne 7 millions de personnes et les Restos du Cœur ont annoncé être en grave difficulté face à l’afflux de personne dans le besoin il y a quelques mois.
Alors que l’humanité n’a jamais autant produit de richesses et que le nombre de milliardaires explose, il s’avère que, même dans les pays riches, une part croissante de la population n’a pas accès à une quantité et une qualité de nourriture suffisante pour vivre correctement.
Autre paramètre de cet effondrement : les fruits et légumes sont eux-mêmes de moins en moins sains. En plus des pesticides et des OGM, il est avéré qu’une pomme ou une tomate sélectionnée par l’agro-industrie et cultivée de manière intensive contient beaucoup moins de nutriments que les variétés qui étaient consommées il y a 50 ou 100 ans. Il faudrait en manger deux ou trois fois plus pour avoir la même quantité de vitamines. Paradoxalement, notre nourriture est à la fois de plus en plus calorique tout en étant vide d’apports.
Pour se maintenir, les capitalistes ont vendu le mythe du « progrès » sans fin, qui serait garanti par la croissance économique. Pourtant, notre époque est bien celle d’un recul généralisé. Aux USA l’espérance de vie est déjà en diminution, comme en Angleterre. En France, c’est l’espérance de vie en bonne santé qui baisse. Rien n’indique que les générations qui sont nées depuis les années 1980 vivront plus que celle du baby boom, qui a mangé « bio » toute sa jeunesse – les pesticides étaient encore très peu utilisés – qui a bénéficié du maximum de l’État social et qui, par conséquent vit plus longtemps que les précédentes.
source, avec des liens complémentaires : https://contre-attaque.net/2024/12/28/le-retour-du-scorbut-dans-les-pays-riches/