Les carnavals libres, nouveau domaine de l’extension du contrôle totalitaire de l’Etat et de ses sbires armés de plumes ou d’armes à létalité réduite.
Carnaval de la Plaine à Marseille : retrouver la vie, au-delà du boulot - Ce dimanche 21 mars se tenait à Marseille le 21e carnaval indépendant de la Plaine. Privées de l’édition 2020 en raison du premier confinement, entre 6500 et 10000 personnes selon les estimations, ont participé à cet événement éminemment politique et militant qui, comme chaque année, n’a fait l’objet d’aucune déclaration aux autorités. Le carnaval de la Plaine est l’occasion habituelle d’une débauche de revendications sociales et politiques qui se déclinent depuis la place Jean-Jaurès, objet récent d’une campagne de rénovation que d’aucuns dénoncent comme la gentrification d’un quartier historiquement populaire. La Mule est venue trotter parmi les marseillais·es mobilisé·es !
(nombreuses magnifiques photos)
- Marseille, le carnaval fustigé par les autorités, l’Etat étend sans fin son contrôle totalitaire et policier
- Carnaval de Marseille, photo de https://www.lamuledupape.com/
RAPPEL : Info — Covid-19 : À l’air libre, le risque de diffusion du virus du Covid est minime - De récentes études soulignent la faible transmission du Covid en extérieur, grâce à l’action du vent et des rayons ultraviolets du soleil. Moins de 5 % des contaminations résultent d’une activité en plein air, indique l’une d’elles. La progression des variants britannique, sud-africain et brésilien imposent tout de même la vigilance.
Remarques :
Mêmes les carnavals libres, qui nen font que vivre symboliquement et temporairement une révolte, un retournement, une libération sont de plus en plus visés (on l’avait constaté à Crest, déjà avant la pandémie, quand des bataillons de CRS étaient là). La révolte, la liberté, la défiance, n’ont plus droit de citer à présent, même pour des manifestations symboliques et éphémères !!!
Si l’Etat pouvait détecter nos pensée impies en oscultant nos âmes, il nous obligerait à des cures préventives dans des centres de redressement mental !
« Curieusement », les autorités s’excitent comme des puces en fin de vie sur les activités les moins à risque sanitaire, les manifs ou activités non alignées en extérieur, tandis que pour tout ce qui est plus ou moins à l’intérieur, mais qui concerne l’économie, le commerce, et ce qui va avec, là c’est NADA, tout baigne, circulez y a rien à voir, les hordes de flics ne mouftent guère.
Exemple récent à Crest en Drôme : téléguidés sans doute par le pantin Darmanin (ou par la petite marionnette locale qui siège encore à la mairie ?), des gendarmes sont allés arpentés avec assuidité les bords de Drôme en fin de journée pour traquer les « affreux terroristes tueurs de vieux » qui auraient le culot criminel d’être plus de 6 ou d’être sans masque au bord de l’eau, offerts au vent et au soleil.
A quand le crime de respiration ou de parole trop forte, qui pourrait propager le virus au delà des deux mètres règlementaires ?
Dans sa lignée historique et sa récente extension macroniste, l’Etat poursuit obstinément sa quête impossible de contrôle absolu sur les populations, de mise au pas de tout ce qui pourrait encore dépasser, de normalisation bureaucratique de tout, de policiarisation de la vie sociale, de militarisation de ce qui fut naguère l’espace public...
La pandémie de coronavirus est une occasion en or pour ajouter des couches de surveillance et de répression, il reste toujours un vide à combler, une faille qui prend l’eau, un marché de la sécurité et du numérique à prendre, vite le 17 !
Et puis ainsi le gouvernement et ses préfets communiquent, ils occupent un espace médiatique qui est ravi de jouer son rôle de courroie de transmission ; en étant sévères envers tout ce qu’ils dénoncent comme irresponsable (tout ce qui sort du célèbre tryptique « travaille, consomme, et ferme ta gueule »), ces parasites extrémistes et séparatistes s’efforcent, en vain, de paraître utiles, de donner l’impression d’agir pour le bien des personnes, de paraître responsable, inspirés et rationnels...
Et puis en dressant sa populace à avoir peur des flics et des amendes pour juste un non-port de masque en plein air, le moloch étatique s’assure qu’elle aura bien davantage peur en cas de velléité d’intention de possible révolte.
Quelques articles glanés pour vous sur Ricochets sur ces sujets :
- Livre : Qu’est-ce que l’État ? - L’abstraction, le mensonge et l’occultation permettent de masquer l’oppression des peuples
- L’Etat, une structure militaire de crime organisé avec un visage civil
- L’Etat et le capitalisme, agents permanents d’insécurité et de séparatisme violents
- Pandémie Covid-19 : Les États ne savent pas quoi faire, mais ils savent qu’il faut faire quelque chose
+ 🥳 MARSEILLE, REZE : CARNAVALS POPULAIRES !
des fêtes carnavalesques, joyeuses et amusantes, deviennent l’ennemi de l’Etat
Depuis deux jours, les médias fustigent le Carnaval de La Plaine qui s’est tenu à Marseille. Relayant abondamment la parole de la préfecture qui déclare que les participant.e.s sont des irresponsables, cette petite fête de rue passe pour une abomination . Une déferlante médiatique haineuse qui rappelle celle relative à la teuf de Lieuron, en janvier dernier pour laquelle un jeune homme avait été jeté en prison. Une instruction est d’ailleurs toujours en cours dans cette affaire avec plusieurs personnes placées sous contrôle judiciaire et de grandes quantités de matériel de son saisis au hasard.
A Marseille, le Carnaval de la Plaine a réuni des milliers de personnes. Des chars dénonçant la vidéosurveillance généralisée, passage devant les ruines des immeubles effondrés de la rue d’Aubagne… L’ambiance y était festive et militante. La rue est devenue une piste de danse gigantesque. Des enceintes sont placées sur les rebords des fenêtres aux quatre coins du quartier, quelques caméras de surveillance sont mises hors service et des barrières forment un début de barricade. Plu tard, les chars sont volontairement brulés, devenant un feu de joie autour duquel les participants s’amusent joyeusement.
Mais plusieurs dizaines de personnes ont été verbalisées et 9 autres interpellées et déférée ce jour au tribunal. Toute la responsabilité de la pandémie leur est imputée et le ministre de l’interieur s’est même exprimé sur le carnaval.
- Marseille, le carnaval fustigé par les autorités, l’Etat étend sans fin son contrôle totalitaire et policier
- Carnaval de Marseille, photo de https://www.lamuledupape.com
La répression qui s’abat sur ce type d’événement est passablement incohérente. En effet, que dire alors des grandes surfaces bondées entre 17h30 et 19h ? Que dire des rues commerçantes pleines de monde les samedis après-midi ? Des transports en commun, des quais de métro pleins à craquer ?
Quand les puissants et les tenants du maintien de l’ordre décrient avec force les participant.e.s à une fête, et font respecter leurs lois à coups d’amendes, de garde à vue, voire de procès, les frasques des policiers et des magistrats, dans des commissariats ou des restaurants sont passées sous silence et rendent grotesques les hurlements des dirigeants contre le Carnaval de la Plaine.
À arrêter la vie, on provoque la mort. S’il n’est pas question de remettre en cause l’existence du virus, qui est réelle, cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux décisions prises. Voilà un an que nous vivons sous confinement, puis semi-confinement, puis couvre-feu. La vie sociale est interdite. Les lieux de simple rencontre sont fermés. Nous avons juste le droit d’aller travailler et de rentrer chez nous. On nous culpabilise et nous infantilise sans cesse. Nous n’avons pas notre mot à dire sur la santé publique. Les soignant.e.s eux-mêmes sont réprimés s’ils/elles osent manifester.
Dans ce contexte, comment reprocher aux fêtard.e.s du Carnaval de la Plaine d’avoir maintenu cet événement ? C’est au cœur de ce quartier populaire de Marseille que des militant.e.s s’étaient réuni.e.s en 1871 pour soutenir la Commune de Paris. 150 ans plus tard, quoi de plus logique que de maintenir le Carnaval (qui avait été annulé en 2020) ? Ceci d’autant que ces dernières années, la volonté de transformer le quartier avait soulevé une vive résistance des habitant.e.s et des militant.e.s. Ce Carnaval, loin d’être récupéré et organisé par la mairie (au contraire de nombreux autres, comme celui de Nantes), est populaire et revendicatif, loin des événements très cadrés où rien ne dépasse, où les chars passent pendant que les spectateurs.rices regardent. A la Plaine, tout le monde participe, tout le monde organise. Et tout le monde passe tout à la fois un moment de joie, de revendication politique et de liberté. Dans ce monde liberticide à tous points de vue, un tel événement est une bouffée d’air et nous rappelle que la crise sanitaire ne doit pas nous faire oublier la lutte. Pendant que les moyens alloués à l’hôpital diminuent toujours, que des lits sont supprimés, que de nombreux soignant.e.s sont en burn-out ou pas loin, que rien n’est fait contre la saturation de la médecine de ville, que les suicides dans la jeunesse se multiplient, il est indécent et incohérent de fustiger un Carnaval, qui amène joie et lutte dans la morosité ambiante.
A Rezé également, dans l’agglomération nantaise, un « carnaval clandestin » comme le nomme la presse, s’est déroulé dans une ambiance magnifique samedi dernier. Notons une différence : la mairie de la commune n’a pas souhaité faire appel aux forces de l’ordre pour faire cesser l’événement. Elle ne se prive néanmoins pas de communiquer sur « l’irresponsabilité » des organisateurs.rices. Il est tout de même notable que ce soient les événements en plein air, qui sont joyeux, qui cassent l’ambiance mortifère, qui articulent à la fois revendication politique et moments d’allégresse, qui soient les plus décriés dans la période.
Sommes-nous condamné.e.s à seulement travailler et consommer ? Pendant que les riches n’ont pas de scrupules à voyager, à louer des hôtels 4 étoiles, à profiter de la crise pour décupler leur fortune ?
Ce n’est pas en attendant un hypothétique « retour à la normale » ou « monde d’après » qu’on obtient gain de cause et que ce monde sera meilleur. C’est dans la rue.
Des sources :
https://www.franceculture.fr/.../quand-marseille-brade-la...
https://marsactu.fr/.../carnaval-de-la-plaine-marseille.../
https://mars-infos.org/
https://www.facebook.com/Marseille.Revoltee/
Post de Nantes Révoltée