Les dirigeants et adeptes de la civilisation industrielle veulent essayer de la faire durer via l’électrification d’une partie de ses machines.
Sauf que les quantités de minerais nécessaires sont gigantesques, ce qui nécessite des quantités encore plus énormes de roches/terre à extraite, avec force énergies, produits chimiques, et donc fatalement pollutions, déforestations, éviction des peuples présents...
Faire des mines moins polluantes et moins destructrices coûte très cher, c’est moins rentable, et donc dans la réalité de la mondialisation capitaliste et de son intense concurrence, les solutions les moins chères sont privilégiées.
Et vu l’immensité de l’extractivisme nécessaire à l’alimentation de la "croissance infinie" et de l’avide civilisation industrielle, même des mines un peu moins polluantes produisent d’énormes ravages insoutenables.
Ouvrir quelques mines au Nord, prétendument propres ne changera pas la donne.
« L’extraction de minerais apparaît plus importante que la vie »
Mines : « La transition énergétique du Nord laisse mourir les peuples autochtones » - Au Brésil ou au Pérou, les peuples autochtones sont les premiers affectés par l’exploitation minière qui s’accélère. Trois activistes autochtones dénoncent ce désastre qui ruine leur vie.
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« L’extraction de minerais apparaît plus importante que la vie », affirment-ils.
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Cobalt pour les éoliennes, lithium pour les batteries de véhicules électriques... En Amérique latine, les projets se développent au détriment de la vie des populations présentes sur le territoire. Et ce, sans aucun consentement des peuples autochtones. « On a déjà connu l’extraction, on connaît ses conséquences : elle va détruire des terres, des forêts, et nos vies », dénoncent les trois activistes autochtones, qui refusent que la transition énergétique du Nord global se fasse au prix de leur vie.
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Sur mon territoire on ne vit pas, on survit. Je fais partie du peuple Guajajara de Marahão, et nos terres sont impactées par une grande entreprise minière qui a identifié 18 minerais. Tout y est pollué.
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L’accès au droit à l’eau est un vrai problème dans ma région. L’eau du fleuve Jequitinhonha est devenue impropre à la consommation depuis l’installation de la société Sigma Lithium. L’approvisionnement en eau se fait désormais à travers des camions-citernes et parfois nous n’avons aucun accès pendant près de deux semaines, tandis que l’entreprise a un accès illimité. Le coût de notre vie, de notre survie, a augmenté. On n’a plus le droit de cultiver la terre, alors nous devons acheter des vivres à d’autres communautés.
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L’activité minière menace mon peuple et rien ne nous rendra ce qu’on a perdu. On est décrédibilisé lorsqu’on ose se plaindre. On reçoit beaucoup de menaces, on tente de nous faire taire. Quel est le coût de la transition énergétique du Nord global ? Nous, elle ne nous permet pas de vivre. Au contraire, elle nous laisse mourir. »
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On nous dit que l’extraction du lithium est une opportunité pour nos communautés. Mais pourquoi sommes-nous tout le temps une zone de sacrifice ? Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir une bonne qualité de vie comme au Nord ? »
NOTE :
en réalité il n’y a pas de réelle "transition énergétique" au Nord, les nouvelles énergies industrielles (éoliennes, photovoltaïques...) s’ajoutent aux anciennes énergies fossiles. La mégamachine a besoin de toujours plus d’énergies et donc toutes les énergies disponibles sont sollicitées jusqu’à la corde. Comme la disponibilité du pétrole va prochainement drastiquement diminuer, l’électrification à marche forcée a pour principal but de tenter la continuation du techno-capitalisme, il ne s’agit pas de "sauver le climat" ou la biosphère.
en complément : Réfugié en France, cet activiste colombien a failli mourir pour sauver ses montagnes - Engagé contre l’exploitation minière en Colombie, l’activiste autochtone Juan Pablo Gutierrez a survécu à deux tentatives d’assassinat. Exilé en France, il rêve d’un « mouvement des mouvements » pour défendre le vivant. (...) Pour lui, l’avenir de l’humanité dépend de l’union de ces résistances. Il appelle de ses vœux un « mouvement des mouvements », une révolution des multitudes, capable de résister à la destruction du vivant. « Une force collective inarrêtable, comme l’eau. »
Voir aussi :
- Transition industrielle : les mines dévastent et polluent la Terre pour alimenter les technologies et le capitalisme - La mégamachine exige des voitures électriques et des écrans partout, examinons les conséquences de l’extractivisme
- L’extraction minière, dévastatrice, est nécessaire au maintien de CETTE société - Il n’existe pas de mines écolos, alors stop à l’extractivisme