A l’heure d’un nouveau confinement pour raisons dites sanitaires et de mesures sécuritaires en tout genre suite aux menaces d’attentats terroristes, les restes de libertés fondamentales sont détruites en accéléré.
Allons plus loin que la plainte contre certaines mesures liberticides et la demande de « meilleures » mesures au gouvernement ou l’espoir en de meilleurs gouvernements.
- La destruction des libertés n’amène pas la sécurité, bien au contraire
la destruction des libertés n’amène pas la sécurité
Réclamer plus d’argent, de meilleures mesures, plus réfléchies, plus anticipées, plus sociales, plus égalitaires, aux gouvernements ne vas pas nous avancer beaucoup.
D’une part parce qu’ils se contrefoutent de nos doléances et expressions comme on le constate depuis des lustres. En l’absence de démocratie et en présence d’un régime autoritaire et policier, tant qu’il n’y pas de soulèvement général, de rapport de force conséquent, oligarques et capitalistes continueront de dérouler jusqu’au bout en nous piétinant le monde mortifère qui sert leurs intérêts.
D’autre part, ce système totalitaire extrémiste et ses servants sont « prisonniers » de la mégamachine qu’ils ont créé et nourrit, ils « doivent » donc perpétuer les mêmes politiques antisociales, antiécologiques et pro-riches pour garder leur pouvoir et leurs avantages.
Enfin, si dans l’immédiat de meilleures mesures seraient très appréciables pour limiter la casse et aider les gens en galère, sur la durée on reste confronté aux mêmes problèmes insolubles allant s’empirant (déréglements climatiques, désastres écologiques, catastrophes sociales, régimes autoritaires tendant au fascisme...).
Réclamer de meilleures mesures assoit dramatiquement le pouvoir de l’Etat et des spécialistes sur nos vies, ce qui au final renforce le système écocidaire cause des problèmes qui nous affectent.
En exigeant de « meilleurs » dirigants et/ou de « meilleures » mesures on entérine le régime antidémocratique en place et notre position de pions, simples sujets sans pouvoir soumis à des maîtres tout puissants.
Il faudrait plutôt agir partout pour créer de l’autonomie, de l’auto-organisation, de la démocratie directe, et donc se retrouver dehors dans l’espace public, agir ensemble, discuter, créer des lieux communs, toute chose qui sont passablement de surcroît entravées par les mesures liberticides en cours et par l’habitude du chacun pour soi fortement aggravée par la compétition économique générale et la tutelle étatique (aides, déresponsabilisation...).
L’hégémonie totalitaire en court qui se mut en capitalo-fascisme s’est toujours opposée aux communs, aux lieux d’organisation populaire.
A la vie locale auto-organisée, la mégamachine préfère toujours la domination totalitaire des Etats et du capitalisme qui construit une vaste fourmillière, une grande prison où toutes les « libertés » ne sont plus que le « choix » entre des propositions personnalisées produites en série par le système.
- La destruction des libertés n’amène pas la sécurité, bien au contraire
Résumons (voir nombreux articles sur ces sujets sur Ricochets et ailleurs) :
- Il n’y a jamais eu de démocratie réelle en France, juste un simulacre et des droits conquis qui sont rognés
- La civilisation s’est aggravée en civilisation industrielle ravageuse (grâce notamment aux énergies fossiles et aux inventions technologiques), créant (ou institutionnalisant) les Etats et le capitalisme
- L’Etat et le capitalisme sont les deux mâchoires de la mégamachine monstreuse qui nous broie
- La démocratie réelle est incompatible avec l’Etat et le capitalisme, cette mégamachine s’opposera toujours à la survenue de véritables démocraties
- Des démocraties ne peuvent pas exister dans des structures centralisées et complexes, avec un grand nombre de personnes, telles que les Etats actuels, même chose avec des sociétés et économies hyper technologiques complexes nécessistant des structures étendues, centralisées et mondiales pour fonctionner
- Cette civilisation industrielle détruit le monde vivant de manière accélérée, dérègle gravement un climat vivable, conduisant à une planète à peu près inhabitable
- Cette civilisation industrielle a de multiples conséquences néfastes, dont la participation à la création et à la diffusion accélérée de pandémies de type coronavirus, sans parler de l’exploitation partout des humains et des autres animaux, de la destruction de la diversité des peuples, des morts et maladies par millions dus à ses pollutions et emplois, etc., etc.
En conséquence, obtenir par extraordinaire de petites améliorations (louables) ne changera rien à la grande marche mortelle de l’ensemble et à ses désastres en série. Tant qu’on reste dans le même cadre culturel, politique et économique, il n’existe aucune solution viable et vivable.
C’est pourquoi, que ce soit par rapport au covid-19, au terrorisme, au climat, à l’écologie, à la vie sociale, réduire et détruire des libertés essentielles, les soumettre au bon vouloir de l’Etat et de ses flics en tout genre, ne permettra pas une amélioration de la sécurité.
Illusoirement et temporairement, il peut y avoir des effets de sécurité, des protections éphémères, des conforts ici obtenus au prix de carnages ailleurs, mais sur la durée, si on regarde globalement, c’est bien l’insécurité, la brutalité systémique, le chaos, la destruction qui dominent et s’accroissent.
Exemples :
- Malgré la surveillance et la répression sans arrêt accrues, les attentats terroristes ont toujours lieu
- Malgré des tonnes de flics, il y a toujours de la délinquance. Logique, quand t’es dans la galère, que t’as pas de boulot, ou que tu veux avoir du fric, consommer, une position sociale sans te taper du boulot de merde, tu voles et tu trafiques
- Malgré les mesures autoritaires liberticides, le coronavirus circule et circulera
- Les flics, les caméras de surveillance, les capteurs de données, les digues, les stocks, les végétalisations urbaines... n’arrêteront pas les catastrophes climato/écologico/sociales. Tous ces dispositifs, tôt ou tard, seront balayés par la force ces cataclysmes, même avec de « meilleurs » gouvernants.
- Ce système a engendré au 20e siècle deux guerres mondiales ravageuses, des multiples autres guerres, des génocides, des massacres coloniaux, etc. Sécurité ?
- Malgré les dispositifs d’alerte, des crises financières ravageuses peuvent survenir quand même tant l’économie de marché est instable, interconnectée, fragile
Donc, dans le cadre de ce système, vous n’aurez ni libertés ni sécurité.
Se plaindre de conséquences gênantes tout en chérissant leurs causes ?
Comme depuis des lustres nous sommes atomisés et donc impuissants à peser sur la marche du monde, nous allons subir à nouveau le quadrillage policier de l’espace public, des mesures autoritaires absurdes, du style interdiction de se balader seul dans la nature, interdiction de s’occuper de son potager s’il est trop éloigné, interdiction de se rassembler en plein air, etc.
On ne peut pas indéfiniment se plaindre de certaines conséquences qui nous gênent si on chérit au fond les causes profondes des problèmes et si on ne fait rien pour attaquer les racines.
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