Sur Lundi.am, l’article Le plaisir de ne rien branler parle de ce qui se passe à la Réunion (gilets jaunes, mieux vivre populaire, barrages et émeutes) ...du point de vue des réunionnais.
Loin des clichés, des discours catastrophistes et manipulateurs des merdias.
Extraits :
« La Réunion est en train d’expérimenter la décroissance, et ça, ça leur fait mal au fondement : un pauvre, ça doit consommer, bosser, et bien fermer sa gueule. Tout l’inverse d’en ce moment. »
Sur l’île de la Réunion, le mouvement des gilets jaunes est allé plus loin qu’en "métropole" : plusieurs nuits d’émeutes, un couvre-feu peu respecté et voici le gouvernement et la presse qui tentent à tout prix de pointer du doigt « des jeunes gens qui n’ont rien à voir avec les “gilets jaunes” » (Annick Girardin). Les jeunes, toujours eux. En cherchant plus d’informations, nous sommes tombés sur un site local, Le Tangue, dont le ton nous a plu : nous publions ici deux articles (Le plaisir de ne rien branler et La Réunion flambe, la France a peur… pour ses vacances) qui reviennent d’une façon très différente sur ce qu’il se passe depuis deux semaines à la Réunion, du point de vue de la vie sur l’île et du traitement médiatique qui lui est réservé par la métropole. Nous remercions Le Tangue de nous avoir permi de diffuser ces articles.
La Réunion serait en proie au chaos parce que, depuis une semaine, ses habitants consomment moins et ne peuvent plus aller travailler.
C’est oublier d’abord une chose : avec 23% de chômage sur l’Île, cela fait déjà pas mal de personnes qui ne pouvaient pas aller travailler. Pour les autres ? Demandez-leur, donc, s’ils ne sont pas finalement peinards, avec ces congés imposés ? Les chefs d’entreprise, ça les ennuie sûrement. Les petits patrons, ils doivent serrer les fesses. Mais les salariés, l’immense majorité des travailleurs ? Demandez aux caissières, aux secrétaires, aux serveurs, aux ouvriers, s’ils ne goûtent pas goulument à cette oisiveté bienvenue ? Les parents, les enfants sont à la maison, c’est dimanche tous les jours ! Catastrophe ?
Depuis une semaine, La Réunion achète moins de bagnoles. Depuis une semaine, on n’a plus la boule au ventre au passage du facteur, il est en vacances, lui aussi. Pour trouver à manger, on va vers ce qui est ouvert, les petits commerçants de proximité, les forains du bord de route. On n’avait jamais vu autant de monde au Petit Marché mercredi ! Et quoiqu’il arrive, on ne va pas crever de faim. Alors, catastrophe ?
Depuis une semaine, hors barrages, il y a moins de voitures. On peut circuler à l’intérieur des villes, on utilise même un peu plus son vélo ou ses pieds. Depuis une semaine, La Réunion a sans aucun doute diminué ses émissions de gaz à effet de serre. Depuis une semaine, La Réunion ne branle rien, c’est tout simplement parfait.
“Au fur et à mesure des jours, les gens sont de plus en plus sympas, nous confiait-on hier sur le barrage de Gillot. Ils se plaignaient plus les premiers jours, maintenant, c’est cool…” Là-bas, les “gilets jaunes” cassent la blague avec les autos, ils leur filent à boire au besoin
Entre deux blocages, revoyons l’An 01 :
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