Quelques rappels pour ne pas oublier.
La civilisation indutrielle entraîne des catastrophes écologiques et climatiques rendant la planète invivable.
Il ne s’agit plus de juste "redistribuer les richesses" et "taxer les riches", mais de changer rapidement et complètement de modèle de société pour que la biosphère (et tous les êtres qui lui sont liés, dont les humains) puisse tenir le coup.
Il ne s’agit plus de transitions des systèmes industriels énergétiques et machiniques, de verdissement impossible des marchandises et des process, mais de rompre radicalement avec le techno-capitalisme, son règne de la marchandise et sa course à la Croissance, pour que les humains puissent vivre dignement sans détruire la biosphère, pour que nombres d’humains et des milliards d’autres créatures vivantes puissent continuer à exister.
- Les catastrophes climatiques s’enchaînent et se déchaînent sur tous les continents - Canicules, inondations, sécheresses ou incendies ont frappé, parfois simultanément, tous les continents depuis quelques mois. Un effet direct du réchauffement climatique d’origine humaine, accentué par le phénomène El Niño.
Sur tous les continents, la planète brûle, étouffe, s’assèche ou, dans le même temps, boit la tasse. Depuis des semaines, si ce n’est des mois, les catastrophes climatiques s’enchaînent et se déchaînent, frappant tous les pays, parfois de manière concomitante, au point que chaque jour amène son lot de désastres. Si la France est globalement épargnée, ses voisins européens mais aussi la Chine, les Etats-Unis, le Canada et la Sibérie souffrent sous le coup de canicules, d’inondations, de sécheresses ou d’incendies causés par le dérèglement climatique d’origine humaine.
« J’essaye de remonter le moral des enfants, mais je ne vais pas vous mentir : nous sommes en train de mourir, la chaleur nous assassine. C’est comme vivre en enfer », témoignait vendredi 12 juillet Josh Vance, 43 ans, un habitant de Houston (Texas) (...) Rupture ou non, « nous sommes dans un territoire inconnu, rappelle le scientifique, un monde très différent de celui dans lequel nous avons grandi. Il n’a jamais fait aussi chaud en plus de cent mille ans. » (...) - La France échappe (pour l’instant) à la surchauffe, pas le reste de l’Europe - Les vagues de chaleurs écrasantes qui touchent l’Europe de l’Est et du Sud sont dopées par le réchauffement climatique. Elles devraient s’intensifier dans les années à venir. (...) Aujourd’hui, 62 % de la population française est « exposée de manière forte ou très forte aux risques climatiques » et « plus de la moitié des droits humains est menacée en France » faute de politique d’adaptation suffisante au changement climatique, selon un rapport d’Oxfam France publié le 12 juillet. Les vagues de chaleur qui écrasent l’Europe viennent nous rappeler l’urgence de cette adaptation, malgré la relative et très éphémère fraîcheur qui plane sur la France.
- Etats-Unis : décès de trois randonneurs dans l’Utah, en pleine vague de chaleur - Lundi, les alertes canicule concernaient encore plus de 150 millions de personnes dans le pays.
Sonia Seneviratne, scientifique du GIEC : « Il faut faire notre deuil du climat du passé »
La climatologue suisse Sonia Seneviratne remarque, dans un entretien au « Monde », une forme de banalisation face aux événements extrêmes. Elle redoute le franchissement de points de bascule aux conséquences imprévisibles.
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Ce qui est frappant, c’est que tout cela survient alors que l’on est globalement sorti de la phase d’El Niño [un réchauffement du Pacifique équatorial qui tire les températures mondiales à la hausse]. C’est donc bien majoritairement les effets du changement climatique, lié aux activités humaines, qui se matérialisent sous nos yeux de manière dramatique
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Le dérèglement climatique n’est pas une crise passagère. Dans le meilleur des cas, si l’on parvenait à réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre, on pourrait stabiliser la température. On connaîtrait alors des canicules, des précipitations extrêmes ou des sécheresses aussi fréquentes et intenses qu’aujourd’hui. Dans le pire des cas, on subira des événements sans commune mesure avec ceux actuels, avec un système climatique encore plus instable et le risque d’atteindre des points de bascule globaux ou régionaux. De toute façon, nous ne reviendrons plus au climat du XXe siècle.
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Un réchauffement de 2 °C [que l’on devrait atteindre dans les années 2050 au rythme actuel des émissions] entraînerait des risques majeurs et en cascade pour la société humaine : il pourrait provoquer une diminution de la production agricole globale, entraînant des pénuries alimentaires à l’échelle mondiale et une hausse des prix de la nourriture.
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En Europe, la majorité de la population ne nie pas le changement climatique, mais a tendance à sous-estimer ses impacts. Il y a une forme de banalisation, de lassitude, face aux événements extrêmes quand ils touchent les autres, qui se transforment en stupeur lorsque les impacts ont lieu chez soi.
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Pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, les émissions de CO2, qui sont provoquées à 90 % par les énergies fossiles, c’est-à-dire le pétrole, le gaz et le charbon, devraient atteindre un maximum, au plus tard en 2024, et commencer à diminuer en 2025. On n’en prend pas le chemin.
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(et cet article est sur un site mainstream libéral pro-capitaliste - même eux s’inquiètent un tantinet)
Un peu d’anticipation : Le Ministère du futur - Alors que la France semble plongée dans la tourmente politique, l’Inde vit une canicule mortelle. Que se passerait-il si, au gré d’une puissante et longue canicule, les conditions climatiques devenaient littéralement suffocantes ? C’est sur ce scénario effroyable que s’ouvre le roman d’anticipation climatique de Kim Stanley Robinson. Extrait.
La civilisation industrielle (techno-capitalisme et étatisme productivistes) ce sont des désastres à tous les niveaux :
- destruction de la biosphère et de nombreux animaux/plantes
- pollutions généralisées et diverses graves maladies "de civilisation"
- très graves perturbations du climat, contribuant à détruire la biosphère, à rendre la planète inhabitable à terme pour une grande partie de l’humanité
- alinéation aux machines, au travail et aux marchandises, vide de sens, isolement mortifère
- extractivisme et exploitation forcené de très nombreux humains pour qu’une petite minorité vive dans le luxe matériel
Malgré tout ça, de très nombreux civilisés continuent d’adhérer aux mythes du progrès et de l’amélioration via une technologisation croissante, au libre marché et à l’Etat, à la quête de délivrance des réalités matérielles et politiques par le capitalisme, les objets et les technologies. Perdus et impuissants dans des sociétés de masse, la plupart ne se rebellent pas contre ce modèle de société qui aggrave l’impuissance, la destruction du vivant et la perte de sens.
Ce modèle tend vers la techno-dictature généralisée, dure ou douce, sur fond de planète totalement ravagée où vivre signifiera survivre dans des bulles technologisées accessibles seulement à des minorités de plus en plus restreintes. Pour les autres ce sera la mort, Mad Max ou Soleil Vert. Avec peut-être quelques îlots rebelles.