Hôpitaux : l’Etat-capitalisme laisse crever les patients aux urgences

Le régime d’accumulation n’hésite pas à sacrifier ses sujets

lundi 19 août 2024

Hôpitaux : l’Etat-capitalisme laisse crever les patients aux urgences

Sur la période du 10 juillet au 7 août, soit 28 jours, 127 patients de plus de 75 ans ont attendu en moyenne 23 heures aux urgences sur un brancard , selon le syndicat CGT du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest. La liste de ces 127 patients a été affichée à l’entrée du CHU pour en faire un mur de la honte. La France de Macron, c’est surtout ça. Bien plus que les Jeux Olympiques....

Hôpitaux : l’Etat-capitalisme laisse crever les patients aux urgences

AUX URGENCES DE BREST : LE MUR DE LA HONTE

- L’hôpital ne soigne plus, il maltraite. La CGT des urgences de Brest a dressé un mur recensant les violentes files d’attente auxquelles font face les personnes âgées. -

Le profil des personnes de plus de 75 ans accueillies aux urgences de Brest entre le 10 juillet et le 7 août a été dévoilé hier par des soignant-es de la CGT. Sur chacune des 127 feuilles A4, le temps d’attente paraît délirant avec une moyenne de 23 heures passées sur un brancard et jusqu’à 31 heures pour une femme de 91 ans !

Un "mur de la honte", pas pour les soignant-es mais pour la clique de managers et bureaucrates qui organise le désastre. Honte d’accueillir, dans l’ancien garage des ambulances rebaptisé "parking de la honte", jusqu’à 22 lits en-dehors de toute intimité ou confort. Aménagé pour l’épidémie de Covid, le garage est toujours opérationnel et permet de stocker des malades dans des conditions inhumaines.

« Une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente la mortalité de près de 40% pour les patients de plus de 75 ans », indique Stéphane Vielmas, représentant syndical CGT, au journal Le Télégramme. Il était seul à être en grève hier, les autres personnels soignants n’ont pas voulu abandonner leur poste face à la pression et au manque d’effectifs qui dégraderaient d’autant les conditions de soin des patient-es.

Face aux questions du Télégramme, la direction botte en touche et élude le problème, affirmant qu’il y a des lits disponibles. Comment expliquer alors l’existence du parking ? L’inversion du réel est totale, ces gens ne sont pas seulement déconnectés : ils organisent la souffrance. Il en va de même pour le CHU de Nantes, où quatre personnes âgées sont décédées à l’accueil des urgences ces dernières semaines, après avoir attendu de dizaines d’heures sans soin. L’hôpital vient juste de débourser 185.000 euros pour refaire son "image de marque" !

La situation sanitaire que nous connaissons ne vient pas de nulle part. Depuis l’arrivée de Macron au pouvoir, nous sommes entrés dans la phase finale de destruction des services publics. Une destruction qui avait commencé bien avant lui : cela fait 40 ans que les politiques libérales gangrènent tous les espaces de solidarité qui pouvaient exister depuis la seconde guerre mondiale. Du programme du CNR, le Conseil National de la Résistance, il ne reste quasiment plus rien. Macron est le fossoyeur libéral qui finit le travail.

Constatant la situation, le gouvernement invoque régulièrement le manque de médecins. Principal responsable de ce manque : le libéralisme, encore ! À travers le numerus clausus, c’est-à-dire la limitation du nombre de diplômes de médecine attribués chaque année, l’Ordre des médecins et le gouvernement ont délibérément organisé la pénurie. L’objectif ? Se préserver de la concurrence afin de bénéficier de tarifs élevés et d’un "prestige de la rareté".

Autrement dit la bourgeoisie libérale sensée nous soigner est prête à sacrifier notre santé pour conserver ses privilèges. L’Ordre des médecins, dont l’adhésion est obligatoire, est une instance réactionnaire, fondée sous Vichy, que l’on pourrait facilement qualifier de criminelle lorsqu’on voit la situation des urgences de Brest ! Avec le numerus closus et la pénurie de médecins, l’évolution c’est que maintenant la plupart des actes médicaux sont sous-traités à des personnels infirmiers, voire à des "agents" recrutés à l’arrache et mal formés, ce qui tire les soins vers le bas, épuisant les personnels et mettant en danger les patient-es.

Heureusement, la résistance s’organise et des victoires sont possibles. Les personnels soignants sont trop souvent seuls face à leurs directions, et les grèves sont rarement efficaces car paralyser l’hôpital équivaut à saborder encore un peu plus la santé des personnes dont on s’occupe. Mais lorsque la population se mobilise avec les soignant-es, lorsque la solidarité se concrétise en actes, alors les directions ne pèsent plus grand chose. C’est ce qui est arrivé à Carhaix l’année dernière : face à une mobilisation offensive la préfecture avait dû faire des concessions et maintenir l’ouverture des urgences de Carhaix.

Un pansement sur une plaie ouverte, mais une victoire qui doit tout de même montrer l’exemple : pour aller à contre-courant des politiques libérales mortifères, une mobilisation populaire est indispensable !

(post de Contre Attaque)

CONTRE UN GOUVERNEMENT PUTSCHISTE, IL NE RESTE QUE LA REVOLUTION

Sans état-d’âme, le gouvernement qui est démissionnaire pour pouvoir truquer les élections de la présidente de l’Assemblée et putschiste pour pouvoir continuer à gouverner comme s’il n’avait pas été battu aux élections, liquide notre système de santé en supprimant 1 500 postes d’internes à la rentrée
Le Conseil Constitutionnel s’est déclaré incompétent pour juger de ce gouvernement démissionnaire/putschiste sans dire qui était compétent : il ne reste donc que l’intervention directe du peuple

(post de J Chastaing)

Derrière les feux d’artifices, les jeux et les colifichets, une mégamachine implacable

Les classes dominantes et le système impersonnel machinique qu’elles défendent et promeuvent ont toujours tué leurs sujets et détruit la biosphère pour se maintenir : guerres, famines, précarité, pollutions mortelles, catastrophes climatiques, précarité, misère noire...
Derrière l’écran de fumée du « progrès », derrière les feux d’artifices, les jeux et les colifichets, la mégamachine est un monstre sans tête qui dévore le monde et tout ce qu’il porte.
Contre quelques piécettes, une petite part du gâteau, la promesse d’être au dessus des autres, des tas d’illusions et de rêves frelatés ou impossibles, les civilisés se laissent le plus souvent anesthésier. Dépossédés de tout et zombifiés, ils suivent en aveugle les sirènes en carton pâte agitées par leurs maîtres.
Pour les rétifs, il reste la répression policière et judiciaire.
A moins qu’un jour beaucoup plus de monde ne se réveille du cauchemar déguisé en meilleur des mondes possibles.


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