Complexifier la bureaucratie, raidir les règles, durcir et automatiser les contrôles, faciliter les radiations, réduire la durée et le montant des droits, culpabiliser les chômeurs, déshumaniser les services... Après le hold-up sur l’assurance chômage commis par l’Etat, la tyrannie macroniste poursuit son démantèlement méthodique.
Vous ne comprenez rien au chômage ? C’est le but
On a compté et en cinq ans, il y a eu pas moins de 30 aller-retours de négociation et de réforme de l’assurance chômage. Au total, deux grandes réformes et une dizaine de lois, décrets et règlements ont profondément transformé le droit au chômage en France. Nul besoin de culpabiliser, à ce niveau de complexité ça relève d’une volonté politique d’enfumage. Ne rien comprendre au chômage est le signe d’une dépossession.
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Le capitalisme et l’Etat ne visent pas une société digne, vivable et décente, une société du bien vivre pour toustes, mais plutôt le mantien de ce système chaotique, inégalitaire, oligarchique et destructeur, le maintien de la puissance totalitaire de l’Etat et de la « sacralisation » de la course à la fabrication d’argent, c’est à dire le totalitarisme économique et politique masquée par des libertés hyperindividualistes et les options de consommation segmentées.
Pour ce faire, les humains doivent être dépossédés de tout pouvoir sur leurs vies, tout le temps, partout.
L’Etat, allié au Capital, dépossède les travailleurs de la gestion collective du chômage et des retraites.
L’Etat et le Capital aiment des humains faibles, isolées, précarisés, serviles, sans pouvoir, livrés aux jeux du marché, aux algorithmes, à la surveillance omniprésente, nus, sans moyens de se défendre, soumis aux puissants et possédants.
L’Etat et le Capital aiment des humains zombies, morts en quelque sorte, des robots dotés à la rigueur de réflexes d’achat conditionnés.
Les humains libres, détachés, épanouis, fiers... leur font peur.
L’Etat et le Capital préfèrent des ectoplasmes, des numéros sortis d’usines, des pions corvéables qui aiment se tuer à la tâche.
La destruction planifiée des droits au chômage, amplifiée par la dépossession de leur gestion, est un des outils de cette tache infâme.
Avec le développement de la (mal nommée) IA et des robots, le volant de créatifs, ingénieurs, chercheurs diminuera aussi. La dépossession, la soumission, l’absence de sens, le chômage... s’étendront encore. Et qui paiera les cotisations chômage des masses énormes de sans emplois réduits à la misère et dépendants des aides faméliques de l’Etat ou de la charité privée ?
Dans d’autres modèles de sociétés, sans Etat ni Capital, sans argent ni propriété privée, la solidarité pourrait s’exercer plus librement et largement, sans même besoin de calculer des droits et de verser des cotisations.