Mr Hervé Mariton s’est empressé de proposer une "solution" à la peine d’inéligibilité de Marine Le Pen. Dans le Daubé du 31 mars, l’ex-maire de Crest invite la patronne du RN/FN à ne pas faire appel et à espérer une grâce présidentielle d’Emmanuel Macron. Il semble s’inquiéter fébrilement du sort de Le Pen fille en parlant de « Problème politique massif ».
Pourtant les candidats pour la remplacer aux élections présidentielles ne manquent pas : Bardella, Retailleau, Valls, Ciotti, Darmanin, Zemmour... Pas de problème politique donc, juste une nouvelle chronique judiciaire dans la longue litanie des élus de tout bord pris la main dans le sac.
Entre extrême droite et droite extrême on se sert les coudes.
Mr Hervé Mariton est connu pour sa longue proximité avec l’extrême droite et pour son ultra-libéralisme extrême, il milite depuis longtemps pour une droite unifiée de la droite "tradionnelle" aux extrêmes droites. Logique donc qu’il apporte son aide à Le Pen et qu’il compte sur la magnanimité de Macron (qui lui a prouvé combien il rejoignait les politiques de droite et d’extrême droite).
Décidément, Mariton a le talent pour soutenir les mauvais chevaux :
En 2017, il soutenait ardemment François Fillon, avant que celui-ci ne sombre et soit condamné pour des affaires pendables...
En 2025 il veut aider Marine Le Pen a se dépêtrer d’une grave condamnation de justice pour détournement de fonds publics...
Ce qui est amusant, c’est que dans l’article du Daubé Mr Mariton déclare qu’il faut que Le Pen « accepte la décision » en première instance du tribunal judiciaire. « La justice est souveraine, il n’est pas question de revenir dessus », insiste l’ex-élu drômois.
Or, en 2020, Mr Mariton n’avait pas hésité lui à faire appel d’une décision du tribunal administraif qui invalidait son élection aux municipales pour cause de tricheries.
On pourrait aussi citer l’affaire ubuesque du permis de construire irrégulier des bâtiments siège de la fédération des chasseurs de la Drôme aux Sétérées (voir aussi : Crest, le maire Hervé Mariton accorde un permis de construire illégal pour un bâtiment des chasseurs en zone naturelle, où le PLU de Crest qui avait été attaqué par la Frapna en 2020, où dans les deux cas la mairie de Mr Mariton a mené de longues batailles judiciaires pour faire légaliser au forceps ses choix/décisions.
Le respect des premières instances des décisions de justice souveraine est donc à géométrie variable pour l’ex-maire de Crest (toujours présent avec Mme Karcher pour chapoter la ville).
Tolérance zéro, mais pas pour nous !
Et puis, comme le rappelle Le Monde concernant la condamnation de Le Pen fille :
Les élus d’extrême droite et de droite, qui ont fait de la sécurité leur cheval de bataille, sont les premiers à réclamer des sanctions plus lourdes et des exécutions de peine plus rapides. Ceux-là mêmes qui prônent l’impunité zéro à l’égard des délinquants s’insurgent lorsque l’un des leurs est concerné, comme si les politiques avaient vocation à rester au-dessus des lois.
Voir aussi : Quand le RN exigeait l’inéligibilité à vie pour les élus condamnés - Interrogée il y a des années, Marine Le Pen réclamait que l’inéligibilité soit étendue à toutes les condamnations d’élus. (...) « Ne pas avoir de condamnation judiciaire est pour moi une règle numéro 1 lorsqu’on souhaite être parlementaire de la République » certifiait Jordan Bardella le 18 novembre 2024. Lorsqu’un animateur lui demandait si cela valait pour Marine Le Pen en vue de la prochaine présidentielle, il répondait : « Évidemment ». C’était il y a seulement quelques mois. (...) Pour les fascistes, la « tolérance zéro » et la répression doivent être implacables, sauf pour eux et leur clan. Et comme souvent, les fascistes se moquent des faits et du réel, quand bien même des preuves en vidéo montrent qu’ils disent tout et son contraire. (...)
(article garanti sans poissons d’avril)