Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

Déjà plus de 8000 tués à Gaza, 70 % sont des femmes et des enfants selon l’ONU

mardi 31 octobre 2023

Des actus, des mises en perspective historiques, des opinions d’israéliens, de juifs et autres qui sont opposés aux actuels crimes de guerre contre des civils palestiniens.

Il paraît que les maires, conseillers municipaux (et départementaux, régionaux...) et autres députés sont considérés comme les défenseurs des valeurs de la république, des droits de l’homme... Alors pourquoi ne portent-ils pas un message clair de cessez le feu, de recherche de fraternité et de justice, pour contrecarrer la politique gouvernementale et les médias dominants qui troublent gravement « l’ordre public » par un soutien aux crimes de guerres commis par l’Etat d’Israël et son armée ?
On ne voit pas de tribunes de maires ni de rassemblements publics organisés par des élus devant leurs mairies pour exiger le cessez le feu et la fin du blocus de Gaza.
Sans doute qu’ils ne veulent pas se mouiller auprès de leurs électeurs d’opinions diverses concernant le sort des palestiniens ?
Lâcheté, pseudo-neutralité et intérêts électoralistes d’abord ? ou approbation de la ligne gouvernementale (pour la droite LR et les extrêmes droites on sait que c’est le cas) ?
Qu’en pensent les élus de gauche et tous les « sans étiquettes », qui tous font profession de foi d’humanisme et de paix entres les peuples avant leur élection ?
L’humanisme et les droits de l’homme, c’est que sur le papier, pour faire joli sur les plaquettes électorales ?
C’est l’émotion seulement quand un enseignant français se fait salement assassiner, mais les milliers d’enfants palestiniens tués sous les bombes israéliennes (des bombes fabriquées en partie par l’occident ?) ça ne nous concernerait pas ?

Pas besoin de zombies ou d’Haloween pour avoir une idée de l’horreur.
Le cauchemar réel de la civilisation industrielle, de ses Etats et systèmes productivistes, s’arrêtera quand bien plus de personnes se lèveront pour les démanteler énergiquement et pour faire bien mieux à la place.

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien
70 % de non-combattants tués par les bombes chirurgicales qui ne viseraient que le Hamas...
Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

"NOUS SOMMES FACE À UN CRIME CONTRE L’HUMANITÉ"

L’écrivain et journaliste israélien Michel Warschawski donne une interview lucide à Médiapart. Voici quelques extraits :
« Nous avons dépassé les crimes de guerre, nous sommes face à un crime contre l’humanité à Gaza. La Cour pénale internationale doit s’en saisir.

Je refuse la symétrie entre les deux parties. Il y a un occupant et un occupé. Même si l’occupé peut utiliser des méthodes intolérables qu’il faut dénoncer. N’oublions jamais : Israël est l’occupant, il a les clés de la solution. Les Palestiniens sont poussés à bout, par le désespoir, mais aussi par un sentiment de dignité : « Puisqu’on doit crever, crevons en nous battant pour notre terre. »

Cette idée, selon laquelle, nous aurions gardé beaucoup trop de Palestiniens sur notre territoire, obsède notre gouvernement. C’est dans la continuité de la loi fondamentale qui a été votée il y a deux ans : Israël comme peuple-nation, comme État-nation du peuple juif. Il s’agit non seulement de ne plus reconnaître les droits nationaux palestiniens, mais aussi de s’en débarrasser le plus vite possible. C’est terrifiant.

On ne peut pas mettre deux millions de personnes dans une cocotte-minute à Gaza et ne pas comprendre que ça va exploser tôt ou tard. Deux millions de personnes sont enfermées dans un minuscule territoire et soumises à un blocus depuis plus d’une décennie.

Ces deux millions de personnes ont des droits, à commencer par le droit d’exister, de respirer. Israël les soumet désormais à un siège complet en représailles, leur coupe l’eau, la nourriture, les médicaments, l’électricité, Internet, les télécommunications. Sa riposte est inacceptable.

Je vois en Occident, notamment en France, des débats minables, qui ne sont pas à la hauteur de l’extrême gravité du moment. Au lieu d’utiliser tous leurs leviers pour imposer un cessez-le-feu immédiat, de nombreux dirigeants politiques préfèrent prêter allégeance à Israël. Ils sont sous les yeux du monde entier les complices d’un crime contre l’humanité. »

LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS EST UN TROUBLE À L’ORDRE PUBLIC

Alors qu’à Londres, des centaines de milliers de personnes manifestent tranquillement ce samedi pour exprimer leur soutien à la Palestine, le gouvernement français continue à interdire les manifestations au nom de prétendus "risques de troubles à l’ordre public".
Alors qu’une nuit extrêmement meurtrière à Gaza vient d’avoir lieu et qu’une grande manifestation est organisée à Paris, la justice a confirmé au dernier moment l’interdiction de l’évènement. Les troubles sont clairement provoqués par les institutions.
Des centaines de policiers sont sur le point de rendez-vous et harcèlent les personnes qui arrivent. Ce qui se passe en France est encore une fois unique dans le monde occidental.
Cela n’empêchera pas la manifestation d’avoir lieu à Paris, mais s’il y a des affrontements, ils sont entièrement à mettre sur le compte de la stratégie de la tension choisie par les autorités française.
Notre gouvernement est un trouble à l’ordre public !

- https://fb.watch/nZ86em8vO6/

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

🇵🇸PARIS : POUR GAZA, DES MILLIERS DE PERSONNES BRAVENT LA DICTATURE

Un policier qui tire une grenade sur une foule criant "cessez-le-feu", tout un symbole.

Ce samedi 28 octobre, il y avait des millions de personnes dans les grandes villes de tous les pays du monde contre les bombardements sur Gaza. Toutes ? Non, la France de Macron est le seul État à les interdire.
Le préfet de Paris, qui n’a pas de problème à autoriser les manifestations d’extrême droite a décidé d’interdire totalement les rassemblements pour la Palestine. Malgré tout, des milliers de personnes ont bravé cette mesure autoritaire ce samedi. Sur place, un dispositif policier colossal, des centaines d’hommes armés, des policiers à moto …
Une foule dense et déterminée a encerclé les agents qui bloquaient la place du Chatelet et scandé des slogans comme « Nous sommes tous les enfants de Gaza » ou « cessez-le-feu » avant de tenter de partir en cortège. Les forces de l’ordre ont gazé, chargé pour nassé un maximum de manifestants. Des personnes ont été plaquées au sol, tabassées, verbalisées … pour avoir appelé à la paix !
Des centaines de personnes sont restées des heures encerclées sous la pluie, avant de recevoir des amendes. L’Etat annonce 591 verbalisations à hauteur de 135€, soit un chiffre d’affaires de 79 785€. Pour financer encore plus de grenades ?

L’histoire retiendra que pendant que sur Cnews et BFM, on entend en boucle des propos génocidaires appelant à raser Gaza et des mensonges visant à propager la haine, les cortèges pour la paix sont étouffés sous les lacrymogènes.

Ce samedi soir, une manifestation pour le cessez-le-feu a même lieu à Tel Aviv. Dans un pays en état de guerre dirigé par l’extrême droite, il y a plus de liberté de manifester que dans la France de Macron. Rendons nous compte de la gravité de la situation à laquelle nous nous habituons. Nous sommes en dictature. Dans une forme encore modérée, mais il faut poser les mots.

Force et courage aux Justes qui tiennent bon dans la tempête.

🎥 : Se7venKiller, Thimotée Forget, Luc Auffret, Clément Lanot, Révolution Permanente, Cerveaux non disponibles
- Vidéo : https://fb.watch/nZbm5X1UmX/

(posts de Contre Attaque)

L’État se goinfre sur le dos des manifestants pour la paix.

Le nombre des verbalisations a atteint des sommets faramineux hier, pour une manifestation interdite sur des motifs purement politiques.
On notera d’ailleurs que les débordements graves n’ont de nouveau jamais eu lieu.
Ces amendes sont intolérables et ne devraient pas être payées !
Des personnes au Royaume Uni ont proposé d’en prendre quelques unes en charge.
La Legal team antiraciste annonce ce jour réfléchir à une action collective.
Et une réunion aura lieu ce dimanche à la Parole Errante à Montreuil, afin de construire une riposte face à ces procédés inacceptables.
Liens :
https://paris-luttes.info/29-octobre-journee-ateliers-17433
https://instagram.com/legal_team_antiraciste
https://twitter.com/BMoon_bee/status/1718536972208115898

Pendant ce temps là en Cisjordanie…

Alors que Gaza vit les heures les plus sombres de son histoire et est totalement coupée du monde, la situation en Cisjordanie est elle aussi douloureuse.
Depuis le 7 octobre, les palestiniens vivant dans cette partie du territoire vivent un véritable harcèlement par les forces armées israéliennes ( plus que la « normale ») qui effectuent arrestations sur arrestations et meurtres aléatoires en toute impunité.
Depuis le 7 octobre, plus de 1000 palestiniens ont été placés en détention provisoire sans qu’ils ne sachent quelles charges étaient retenues contre eux et sans savoir quand cette détention prendrait fin.
La loi israélienne permet à Tsahal d’effectuer ces arrestations arbitraires sous couvert de « maintenir la sécurité dans le pays ».
Sur cette vidéo datant de 15:30 heure française ce dimanche 29 octobre, un corps recouvert est exposé par les proches et les habitants de Bethlehem.
L’homme porté en martyr était vivant ce matin encore.
Qu’avait-il fait ?
Il se tenait sur le toit de sa maison ce matin.
Il avait 29ans.

- vidéo : https://fb.watch/n-mNEl4ehD/

Dommage collatéral ?

Un char israélien, entré dans la périphérie de Gaza, croise un véhicule civil. Celui-ci, voyant le char, décide de faire marche arrière. Le char lui tire alors dessus, ne laissant aucune chance à ses passagers. Ce sont des journalistes qui ont filmé la scène. En panique ces journalistes fuient le secteur mais d’autres véhicules civils circulent alors en direction du tank israélien..

- Vidéo : https://fb.watch/n-MFgAT_I0/

(posts de CND)

MEDIAS : D’Israël à Gaza (2) : la guerre plutôt que la paix

- D’Israël à Gaza (2) : la guerre plutôt que la paix
Les périodes de crise, qui plus est lorsqu’il s’agit de tensions internationales et de conflits militaires, sont rarement propices au pluralisme de l’information. Les grands médias ont alors inexorablement tendance à s’aligner sur la communication des gouvernants. Au cours des deux semaines étudiées après les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre, le récit médiatique dominant impose une lecture de la guerre à Gaza à la fois partielle, partiale et gangrénée par un double standard systémique selon que l’on s’intéresse aux réalités israéliennes ou palestiniennes. Une information biaisée et déséquilibrée, parfois propagandiste tant certains médias auront repris mot pour mot – sans jamais l’interroger ni a fortiori la critiquer – la communication belliqueuse des autorités civiles et militaires israéliennes. Une information au garde-à-vous, qui n’a été la plupart du temps que louanges pour le positionnement diplomatique du président français durant les quinze premiers jours.
(...)
Le suivisme à l’égard de la communication du gouvernement et de l’armée israéliens – y compris ses discours les plus guerriers, justifiant les crimes de guerre contre la population gazaouie – s’est donné à voir de manière spectaculaire dans de nombreux médias. Tandis que la réaction d’Israël fut très vite enclenchée – les bombardements sur Gaza ont débuté dès le 7 octobre et le siège complet de l’enclave a été déclaré le 9 –, rares ont été les journalistes, éditorialistes et autres « experts » (ès « géopolitique » ou « relations internationales ») à avoir envisagé ou discuté la possibilité d’un cessez-le-feu ou de négociations dans le cadre d’un processus de paix.
Dans les deux premières semaines, les commentateurs se divisent plutôt en deux catégories : les « va-t’en-guerre » d’un côté, et les partisans de la « cécité volontaire » de l’autre. Chez ces derniers, le discours postulant ou sous-entendant qu’Israël n’aurait « pas d’autre choix » s’accommode de fait des « dommages collatéraux » (entendre : la mort de centaines puis de milliers de civils gazaouis) et tend à disqualifier les quelques intervenants qui en appelaient concrètement à la désescalade, renvoyés dans le camp des « naïfs » et suspectés, au mieux, d’ingénuité : « les grandes consciences intim[a]nt à Israël de faire la paix », ironise ainsi Franz-Olivier Giesbert (Le Point, 12/10). Un message oscillant donc entre une légitimation explicite de la réponse militaire israélienne et la déresponsabilisation d’Israël, généralement au nom d’un prétendu « fatalisme de la riposte ».
(...)
Tout du long, l’éditorialiste géopolitique du groupe TF1 se fait conseiller militaire : « Il faut sécuriser l’intérieur [d’Israël], il faut refaire monter [l’armée israélienne] en puissance, continuer les bombardements. »
(...)
Ailleurs, sous couvert d’analyse de stratégies de guerre, certaines productions journalistiques prennent elles aussi des accents hautement propagandistes. Le 10 octobre, voici par exemple comment Le Parisien entame un article intitulé « Et Israël est entré en guerre » :
Après l’opération Déluge d’Al-Aqsa du Hamas, voici venu le temps de la riposte : Glaives de fer. Meurtri par l’attaque éclair de son ennemi samedi, Israël imagine la meilleure manière de frapper. « Chaque zone dans laquelle le Hamas opère sera une ruine », a insisté le Premier ministre Benyamin Netanyahou [...]. Tsahal a déjà commencé la première phase de la riposte en bombardant intensément l’enclave ce week-end, dans le but de réduire en « ruines » les caches du groupe armé palestinien, classé terroriste par l’Union européenne.
(...)
Les récits de ce type – où le journalisme semble inexorablement se dissoudre dans la communication militaire – sont légion. Ils furent notamment exacerbés sur BFM-TV, où des représentants de l’armée israélienne ont été régulièrement interrogés, et leurs propos rarement remis en contexte par des journalistes – et ce, insistons-y, à rebours d’une partie de la presse israélienne, qui a su quant à elle ne pas mâcher ses mots à l’égard des gouvernants
(...)
Au-delà du versant proprement pathétique d’un tel récit en de telles circonstances – qui s’est répété à l’infini, pour les besoins du « remplissage » H24 de l’antenne –, il faut dire combien cette « préparation des esprits » n’a rien à voir avec de l’information, mais participe au contraire intégralement à la communication de guerre israélienne. Et combien ce chaos informationnel a été largement co-construit et entretenu, parfois sans doute involontairement, par la plupart des bulletins d’information audiovisuels et des fils d’« actualité ». La fabrique de l’information télévisuelle en continu façon BFM-TV n’ayant finalement, là encore, « que » poussé le phénomène à son paroxysme :
(...)
« Les médias sont d’une agressivité que je n’avais pas vue depuis longtemps, sans doute depuis la guerre de 1967 », déplorait récemment Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique et désormais directeur d’Orient XXI et Afrique XXI [10]. Au terme de deux semaines d’observation, on ne peut que partager le constat. Mutilé par un présentisme et l’application systématique de doubles standards, pollué par des procès incessants en « complicité » et en « antisémitisme » contre les voix dissonantes de l’échiquier politique, le débat public a également été largement marqué par une légitimation de la réaction militaire de l’État d’Israël, adossée à une hiérarchisation symbolique des vies civiles. Énième (et tragique) chapitre d’une longue histoire des grands médias face aux « guerres justes ».

DIVERS

  • Le CONTEXTE HISTORIQUE : Gaza : le contexte historique - Intervention de Pierre Stambul sur le sionisme et la Palestine - Pierre Stambul de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix)
  • La question de la Palestine est la question de la faillite de l’étatisme ! - Communiqué de la Federation of Anarchism Era au sujet de la sitation en Palestine.
  • Palestine, Israël : nouvelle séquence d’un long conflit colonial - Rashid Khalidi est un historien palestinien-américain, spécialiste de l’histoire moderne de l’Orient arabe. Il est depuis plus de vingt ans rédacteur en chef du Journal of Palestine Studies. Il a été conseiller auprès des négociateurs palestiniens lors des pourparlers de paix dans les années 1990. Il est titulaire de la chaire Edward Said d’études arabes modernes à l’université de Columbia (New York) et auteur de huit ouvrages, dont le plus récent est The Hundred Years’ War on Palestine. A History of Settler Colonialism and Resistance 1917-2017 (Picador/ Metropolitan Books, 2020).
  • À Gaza, une guerre génocidaire avec la complicité de l’Occident - Dans cet article, l’universitaire palestinien Saree Makdisi analyse les ressorts de la guerre coloniale de type génocidaire que mène Israël contre les Palestiniens de la minuscule bande de Gaza. Il revient sur la couverture déshistoricisante des événements récents par les médias occidentaux qui reconduisent et fixent un racisme anti-arabe manifeste justifiant en creux l’anéantissement de Gaza, c’est-à-dire l’étouffement, le meurtre et le déplacement de plus de 2 millions d’êtres humains.
  • Désespoirs : Connaissez vous aussi ce sentiment de vivre l’une des semaines les plus effroyables, injustes et scandaleuses pour vous et vos semblables – camarades de classe sociale, frères et sœurs humains d’autres continents, plus pauvres et plus malheureux que vous… ? Avant de vous rappeler que vous aviez déjà eu ce sentiment une ou deux semaines plus tôt ? Ou que l’année dernière, déjà, vous disiez à vos proches « on vit quand même vraiment une période difficile » ? Cette semaine, l’humanité n’en a pas vécu d’aussi terrible depuis longtemps. Non seulement deux millions de personnes, parquées depuis des décennies dans une bande de terre de 42km se font littéralement décimer, affamer, priver de soin.
    Non seulement ce drame est le fait d’une armée suréquipée dirigée par un leader au discours suprémaciste, mais en plus ce gouvernement oppresseur que n’importe qui, dans un autre contexte, qualifierait de génocidaire, attentatoire au droit international, méritant « une réaction forte de la communauté internationale », se voit adoubé et protégé par les gouvernements d’une bonne partie des pays occidentaux, dont le nôtre. A la douleur de voir nos semblables tomber sous les bombes, la faim et les balles, qu’elles soient celles du Hamas ou celles de Tsahal, s’ajoute celle de voir nos dirigeants donner leur bénédiction – en notre nom – aux principaux oppresseurs, après nous avoir matraqué une inversion victimaire dégueulasse, qui consiste peu ou prou à dire qu’au nom du “droit d’Israël à se défendre”, les 3000 enfants morts à Gaza l’ont bien cherché. Et pour couronner le tout, en France, les manifestations pour s’opposer à ce que certains n’hésitent plus, désormais, en Israël même, à qualifier de “crime contre l’humanité”, sont interdites. (...) Ce qu’il se passe à Gaza vient une fois de plus, et douloureusement, mettre en lumière le racisme, l’hypocrisie, l’indignation à géométrie variable, le goût des armes et des prisons, des matraques et des interdictions, de ceux qui nous dirigent. (...) Pourquoi continuer d’accorder une minute de notre temps à imaginer comment rendre le monde meilleur quand ceux qui sont aux commandes s’emploient à le rendre chaque jour plus cruel et plus invivable ? Plusieurs réponses alternatives existent, et nous en choisissons toujours une un jour ou l’autre, pour un temps, au cours de notre vie : (...) Ce qui arrange le plus la bourgeoisie, c’est que nous pensions la machine qui permet son règne impossible à stopper et, tant qu’à faire, qu’on se sente responsable de sa marche ininterrompue. Trop longtemps, la santé mentale a été négligée par les organisations de gauche. Trop de syndicalistes ou de militants sont gagnés par la dépression ou l’anxiété sans que leurs proches « camarades » ne s’en soucient. Partis politiques, ONG ou associations sont d’ailleurs de plus en plus semblables à n’importe quelle entreprise qui pratique harcèlement, management par le stress et chantage à la « cause » qui justifierait tout. Ces usines à mal être existentiel s’accompagnent souvent de réunions de militants bénévoles où l’agressivité et le jugement à l’emporte-pièce règnent. Il est temps de changer ça et de considérer qu’aller bien, ou du moins pas trop mal, est une forme de résistance à la bourgeoisie qui nous préfère tristes et seuls. Ne lui faisons pas ce plaisir, même lorsque les nuages s’amoncèlent et que l’hiver vient.
  • « À Gaza, les survivants sont condamnés à un avenir sans subsistance » - La contre-offensive israélienne sur Gaza vise aussi un pan sacré de l’identité palestinienne : la terre, explique Yasmine Al-Hassan, une activiste environnementale palestinienne. (...) Nous sommes attachés à cette terre. En ce moment, les jeunes agriculteurs explorent les coopératives agricoles comme une alternative au système économique néolibéral. Au lieu de mettre l’accent sur les profits, sur la production, et sur l’exploitation de la terre, on met la communauté au centre : c’est de l’agroécologie de résistance palestinienne. Le grand poète palestinien Mahmoud Darwich disait : « Nous avons sur cette terre ce qui donne un sens à notre vie », c’est-à-dire le lien entre la terre et la communauté (...)
  • Entretien avec des Anarchistes de Palestine – Perspectives depuis la lutte contre l’occupation - Entretien (par une organisation états-unienne) avec le mouvement anarchiste palestinien FAUDA, principalement localisé en Cisjordanie, afin d’obtenir leur perspective sur la lutte actuelle pour la Palestine et d’en apprendre plus sur leur groupe.
Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

🇮🇱 TORTURE, ATTAQUES RACISTES, DÉPLACEMENTS DE POPULATION : LA TERREUR COLONIALE FRAPPE AILLEURS QU’À GAZA

L’armée israélienne a tué plus de 8000 personnes dans la bande de Gaza dont au moins 3600 enfants en trois semaines. C’est le bilan épouvantable ce dimanche 29 octobre, auquel il faut ajouter près de 2000 personnes portées disparues, Gaza manque de tout, et il est difficile de retrouver les personnes sous les décombres. Ces 10.000 morts et disparus ne sont malheureusement pas les seuls. La violence coloniale frappe aussi dans le reste de la Palestine occupée. En Cisjordanie, des déplacements de population, destructions de maisons, attaques racistes et meurtres ont lieu tous les jours depuis le 7 octobre.

Exécutions
Israël prétend lutter contre le Hamas. Mais en Cisjordanie, qui n’est pas sous contrôle du Hamas, 110 Palestiniens ont déjà été tués lors d’opérations de l’armée israélienne depuis trois semaines. La vidéo d’un adolescent de 15 ans, Taha Mahamid, exécuté dans le camp de Nur Shams alors qu’il sortait devant chez lui, a circulé sur les réseaux sociaux. Son père a également été abattu alors qu’il tentait de lui porter secours.
De nombreux tirs ont aussi eu lieu lors de manifestations palestiniennes dans les villes de Cisjordanie.
Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté plus de 1500 Palestiniens de Cisjordanie en trois semaines.

Déplacement de population
La colonisation s’accélère. Dans les territoires encore habités par des Palestiniens, les colons sionistes religieux profitent de la guerre pour voler plus de terre. Leur projet est messianique : pour eux, Dieu a donné Israël au peuple juif, et il faut en chasser tous les non-juifs.
Ces groupes sont soutenus par le gouvernement. L’ONG israélienne de défense des droits humains « Yesh Din » recense plus de « 100 incidents » dans 62 villes et villages causés par des colons, qui ont attaqué des Palestiniens entre le 7 et le 22 octobre. « Les colons israéliens ont tué au moins six Palestiniens à balles réelles, chassé les communautés de bergers de leurs terres, incendié des maisons et des véhicules, déraciné des arbres et détruit des propriétés » explique l’ONG. Ces crimes ont souvent lieu en présence de l’armée régulière.
Au sud de Naplouse, des colons israéliens ont tendu une embuscade à un groupe de paysans palestiniens qui récoltaient des olives sur leurs terrains privés à Al-Saauiya. Un homme de 40 ans, Bilal Saleh, a été retrouvé mort sous un olivier. Dans la même zone, des maisons palestiniennes sont détruites au bulldozer ou vandalisées.
Le Monde raconte la déportation de communautés de bédouins palestiniens dans les collines. Les colons les chassent pour grignoter plus de terrain. « La première communauté avait été chassée dès l’été 2022. Cinq autres ont suivi, durant l’été, puis après l’attaque du Hamas ». Ces actes ont lieu dans « des régions reculées, difficilement accessibles et contrôlées par l’armée israélienne ». Depuis le 7 octobre « 545 personnes issues de 13 communautés d’éleveurs bédouins ont été contraintes au départ », sous la menace des armes. Les israéliens ont aussi rasé des maisons, détruit des équipements appartenant aux palestiniens.

Torture
Le journal israélien Haaretz racontait le 21 octobre une scène de torture commise par des colons et des soldats sur des palestiniens. À Wadi as-Seeq en Cisjordanie, « les abus ont duré presque une journée entière. Des soldats et des colons ont arrêté et menotté trois Palestiniens pendant des heures, ils ont été sévèrement battus, déshabillés et photographiés menottés, en sous-vêtements. Leurs ravisseurs ont uriné sur deux d’entre eux et éteint des cigarettes allumées sur eux. » Ils ont aussi tenté de les violer avec des bâtons. Des militants pacifistes israéliens venus s’opposer à ces actes ont aussi été violentés et humiliés. Des images ont été diffusées par les tortionnaires.

Guerre Sainte
Netanyahou continue ses références religieuses pour justifier le massacre des palestiniens : « Vous devez vous rappeler ce qu’Amalek vous a fait, dit notre Sainte Bible ». Dans l’Ancien Testament, Amalek est une ennemi des juifs, il agresse les Enfants d’Israël et est ensuite vaincu par eux. C’est une figure biblique d’ennemi absolu.
Dans le même temps, l’accès des musulmans à la mosquée Al-Aqsa, lieu Sain de l’Islam situé à Jérusalem, a été empêché par la police israélienne mardi dernier. Ces dernières années, des affrontements récurrents ont lieu devant et dans cette mosquée. En avril, la police israélienne avait tiré des grenades et des balles en caoutchouc dans la mosquée, sur les fidèles. Les plus radicaux des extrémistes juifs voudraient raser cette mosquée pour y reconstruire le Temple de la Bible.

Racisme
Samedi 28 octobre dans la ville de Netanya, des dizaines d’étudiants arabes se sont cloîtrés dans leur établissement scolaire pour éviter d’être lynchés. Des centaines de militants juifs d’extrême droite ont tenté de forcer les entrées en criant « mort aux Arabes ».
Des attaques racistes ont lieu régulièrement depuis le 7 octobre, contre les arabes vivant en Israël. Des étudiants et des employés arabes israéliens sont sanctionnés, suspendus ou renvoyés, et restent enfermés chez eux, accusés d’être une Cinquième Colonne aux ordres du Hamas.
Le ministre d’extrême droite Ben Gvir distribue des armes aux colons et habitants des « zones mixtes » peuplées d’arabes et de juifs, afin d’attiser les tensions entre communautés et permettre des massacres.
Un chaîne de télévision israélienne dresse un décompte en direct des morts à Gaza sous le titre « les terroristes que nous avons éliminés ». Elle propose également une diffusion en direct des bombardements sur Gaza.

⚫ Terreur
Le journaliste israélien Samuel Frey vit lui aussi dans la terreur. Il est menacé de mort par l’extrême droite en raison de ses interventions en faveur du peuple palestinien. Comme il avait parlé d’empathie envers les victimes de Gaza et de la Cisjordanie, son appartement a été attaqué par des militants extrémistes sionistes qui ont tiré des feux d’artifice et tenté d’incendier son logement où se trouvait sa famille. Il dit avoir peur pour sa vie, comme de nombreux défenseurs des droits humains israéliens.
Des bulldozers israéliens ont détruit, vendredi, le mémorial de la défunte journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, à l’entrée du camp de réfugiés de Jénine.

Militarisme, racisme, déplacements de population, opérations de terreur contre la gauche : nos yeux sont rivés sur Gaza, mais c’est toute une société « moderne » et « démocratique » soutenue par l’occident qui bascule dans le fascisme sous nos yeux.

CESSEZ LE FEU !

Où en sommes-nous ?
Un gouvernement fasciste est au pouvoir en Israël. Il était massivement contesté par sa propre population pour ses mesures autoritaires. Depuis le début de l’année, ce gouvernement a tué un nombre record de palestiniens pour leur voler leurs terres.
Dans la bande Gaza cernée de murs et de barbelés, le Hamas est alimenté depuis sa création par Israël pour diviser et affaiblir les mouvements palestiniens. Le tout avec l’aide du Qatar, qui abrite à la fois les dirigeants du Hamas et la plus importante base militaire États-unienne de la région.
Les service de sécurité israéliens étaient informés d’une attaque à venir du Hamas plusieurs jours avant le 7 octobre 2023 par les renseignements égyptiens. Le 7 octobre, l’armée israélienne était occupée à protéger des colons d’extrême droite qui martyrisaient des palestiniens à l’autre bout du pays. Elle a mis des heures à intervenir alors qu’un massacre avait lieu.
Cette attaque justifie aujourd’hui l’épuration ethnique de la population palestinienne et la mise à mort de milliers de civils, assiégés, comme dans une guerre médiévale, sans eau ni électricité, mais coincés sous un orage de missiles et de drones ultra-modernes. Dans les hôpitaux de Gaza, « on ampute des gamins sans anesthésie » alerte Médecins Sans Frontières. 8000 morts, 2000 disparus.
Pendant ce temps, l’extrême droite israélienne parle de « raser Gaza » pour la coloniser, réalisant ainsi le vieux rêve du sionisme religieux. La situation est en train d’embraser tout le Proche-Orient : les États-Unis ont massé d’énormes moyens militaires au large d’Israël et l’Iran menace d’entrer en guerre, entraînant une potentielle guerre mondiale.
En France, le régime autoritaire apporte son « soutien inconditionnel » à l’horreur en cours. Il importe le conflit dans notre pays en persécutant les musulmans et en interdisant toutes les manifestations pour la Palestine, aggravant encore les fractures et le racisme. Et les médias sont intégralement contrôlés par la propagande militaire israélienne.

Voilà où nous en sommes.
L’histoire jugera les criminels contre l’humanité et leurs complices. Mais en attendant, exigeons un cessez-le-feu !

- Vidéo : https://fb.watch/n-mmNJGu3f/

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

QUAND LES AUTORITÉS ISRAÉLIENNES FONT DUVISIONNISME

« Cette violence est d’une cruauté que nous n’avons pas vu même pendant la Seconde Guerre mondiale ». Voilà ce qu’à déclaré Raphaël Morav, ambassadeur d’Israël, le 29 octobre sur la chaîne d’extrême droite Cnews à propos du Hamas.
C’est un phénomène grave dont on ne parle pas assez : le révisionnisme voire le négationnisme de la Shoah propagé par les autorités israéliennes elles-mêmes. On entend sans cesse depuis le 7 octobre que le Hamas serait l’équivalent du nazisme, voire même « pire » que les nazis selon cet ambassadeur.
Le nazisme étant le curseur ultime de la barbarie, il serait donc légitime de bombarder massivement Gaza, comme l’ont été les villes allemandes à la fin de la guerre. Les pro-Israël utilisent souvent la comparaison avec Dresde, ville allemande quasiment rasée par les alliés pour justifier la destruction de Gaza.

Si les palestiniens sont nazis, on peut leur faire la même chose que le sort réservé à l’Allemagne en 1944 et 45. L’ancien Premier ministre Naftali Bennett précise cette idée : « Ce sont des animaux. Nous devons les appréhender comme s’ils étaient des nazis. Ce que nous ferions aux nazis, nous devons le faire à leur encontre ».

D’abord, il faut rappeler que les bombardements massifs de civils il y a 80 ans contre le Japon et l’Allemagne étaient déjà des crimes de guerre. Rien ne justifiait l’envoi de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, ni de brûler Tokyo, ni d’envoyer des forteresses volantes raser des métropoles allemandes et tuer leurs habitants, ni même les massacres et viols de masse à Berlin lorsque la ville est tombée aux mains des Alliés. Reproduire cela en 2023 est tout aussi injustifiable.
Plus grave, cette comparaison n’a aucun sens. Mettre sur le même plan la population civile de Gaza, qui est assiégée entre 4 murs dans une petite zone, affamée, privée d’eau, et recevant un tapis de bombe sans pouvoir s’abriter nulle part, et le Troisième Reich totalitaire, qui dominait le monde, avait une armée surpuissante et dont le régime est responsable de dizaines de millions de morts dont un génocide est une abjection.
Hitler a planifié l’extermination des juifs et des tziganes d’Europe. Les persécutions de juifs en Allemagne, puis la Shoah par balle, des bataillons chargés de massacres systématiques en Europe de l’Est, puis un réseau de camp de concentration et d’extermination. Un génocide mécanique, industriel, planifié, de femmes, d’enfants, de vieillards, justifié par l’idée qu’une "race de seigneurs" devait dominer le monde en éliminant les races "inférieures".
Qu’y-a-t-il de commun avec une population colonisée depuis 75 ans, sans État, sans armée, sans soutiens diplomatiques ni véritables moyens militaires ? Rien. Ni sur le fond, ni sur la forme.

Ces propos portent un nom : c’est du révisionnisme pur et simple, relativisant les crimes nazis, y compris les camps de la mort. Ce révisionnisme est puni par la loi en France.
L’historien Michael Berenbaum de l’American Jewish University en Californie explique dans le Times of Israël : « L’ennemi n’a ni la puissance, ni les infrastructures de l’Allemagne nazie qui avait conquis la plus grande partie de l’Europe continentale. Et Israël est un pays puissant, il n’est pas sans défense ».
Dans la bouche de responsables israéliens, cette comparaison honteuse n’est pas uniquement un élément de propagande visant à justifier l’élimination de la population palestinienne. C’est un projet idéologique néofasciste.

En 2015, Netanyahou déclarait déjà : « Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs », affirmant que les palestiniens seraient les vrais responsables de la Shoah. C’est évidemment complètement faux, Hitler, obsédé par la hiérarchie raciale, puisait son programme dans l’antisémitisme européen et avait annoncé ses projets exterminateurs bien avant la guerre. Mais en mentant ainsi, l’extrême droite israélienne déresponsabilise l’extrême droite européenne, elle l’absout de ses crimes.
En disant cela, Netanyahou allait plus loin que Jean-Marie Le Pen ou que les néo-nazis européens dans la négation de ce qu’était la Shoah. Si les nazis sont « moins pires » qu’un peuple colonisé qui se fait écraser à chaque nouveau conflit, alors finalement, les nazis n’étaient pas si méchants. Faurisson, Soral et autres antisémites peuvent se frotter les mains de telles déclarations.

Ce discours vient relégitimer l’extrême droite la plus radicale, qui ne s’y trompe pas. Le RN, fondé par des Vichystes, fait corps derrière Israël. Comme Zemmour qui a réhabilité Pétain tout en soutenant Netanyahou. Ce révisionnisme symbolise l’union sacrée des fascismes européens et israéliens.

C’est par ce renversement sidérant que « l’arc républicain » se retourne : la gauche qui est issue de la résistance est qualifiée de « complice du terrorisme » pendant que la vieille droite antisémite est validée par la caste politico-médiatique qui soutient Israël.
Au détriment de la vérité historique, des valeurs les plus élémentaires d’humanité, mais aussi du peuple juif, dont les souffrances sont relativisées.

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

L’AVENIR ASSASSINÉ

« En seulement trois semaines, le nombre d’enfants tués par les bombardements israéliens à Gaza dépasse le bilan annuel d’enfants tués dans les zones de conflit depuis 2019 – dans plus de 20 pays », a déclaré dimanche, l’ONG Save the Children.
Si l’on comptabilisait tous les enfants victimes des guerres de ce monde lugubre en une année, ils seraient moins nombreux que les victimes de l’armée israélienne depuis le 7 octobre.


3.457 enfants ont été tués, et 940 autres sont portés disparus sous les décombres. Les enfants représentent plus de 40% de toutes les victimes. 7.000 enfants ont aussi été blessés, souvent gravement, certains sont mutilés à vie
. Le risque que des enfants meurent des suites de blessures n’a jamais été aussi élevé, car l’ONU rapporte qu’un tiers des hôpitaux de la bande de Gaza ne sont plus opérationnels en raison de coupures d’électricité, de bombardements et d’un siège qui empêche l’arrivée de médicaments ou de carburant pour produire de l’électricité.

Selon Médecins Sans Frontières, la pénurie d’anesthésie entraîne l’amputation d’enfants sans pouvoir les endormir. À Gaza, les enfants se sont mis à écrire leurs noms et prénoms sur leurs mains et leurs jambes afin de faciliter leur identification en cas de décès. Depuis le 7 octobre, 33 enfants ont aussi été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie.

L’horreur est indicible. La guerre industrielle est le sommet de la lâcheté humaine : elle consiste pour les militaires à tuer un maximum de civils depuis le ciel. À Gaza, cette logique criminelle est absolue, puisque les avions tirent sur une zone densément peuplée de civils, qui n’a pas d’échappatoire ni d’abris. C’est une logique exterminatrice.

Pour des dizaines de milliers d’enfants, leur vie a basculé : ceux qui ont été blessés, qui ont perdu des parents, des amis, leurs maisons...
Comment vont-ils grandir après une telle barbarie ? Pensez vous qu’ils rêveront de paix ou de vengeance ? Que leur reste-t-il s’ils survivent, sinon une soif insatiable de revanche ? Se soucieront-ils que des chefs occidentaux les appellent plus tard « résistants » ou « terroristes » ? Ne regardez pas ailleurs : leur avenir a déjà été assassiné.

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

🇮🇱 UN MINISTÈRE ISRAÉLIEN PLANIFIE LE NETTOYAGE ETHNIQUE DE GAZA

Le document a été révélé dimanche 29 octobre, authentifié par Wikileaks et finalement reconnu par le Ministère.
Dans un rapport confidentiel de 10 pages remis le 13 octobre, soit 6 jours seulement après l’attaque du Hamas, le ministère israélien du Renseignement recommandait le transfert forcé et permanent des 2,2 millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza vers le désert du Sinaï, en Égypte.

Le projet est d’évacuer tous les habitants de Gaza, de les installer dans des « villages de tentes » puis ensuite dans des villes permanentes dans le nord du Sinaï qui « absorberont les populations expulsées ». Enfin, ce ministère propose de créer une zone « stérile » de plusieurs kilomètres le long de la frontière égyptienne pour empêcher le retour de la population près des frontières avec Israël.
C’est donc un plan explicite de déplacement d’une population, un nettoyage ethnique comme résultat souhaité de la guerre.

Le plan de transfert est divisé en trois étapes. D’abord, évacuer la population de Gaza « vers le sud » pendant que les frappes aériennes ciblent le nord de la bande de Gaza. C’est ce qui s’est passé ces dernières semaines. Ensuite, une incursion terrestre de l’armée israélienne. Elle est en cours. Selon le document, elle doit conduire à l’occupation de la bande entière du nord au sud, et le « nettoyage des bunkers souterrains des combattants du Hamas ». Pendant cette occupation militaire, les civils palestiniens doivent être déplacés en territoire égyptien et interdits de retour.

Le document encourage le gouvernement israélien à organiser une campagne adressée au monde occidental pour promouvoir le plan de transfert « d’une façon qui ne dénigre pas Israël » en la présentant comme une nécessité humanitaire et en expliquant que le déplacement de population conduira à « moins de pertes parmi les civils par rapport aux pertes attendues si la population reste ». Le texte insiste enfin sur le fait qu’il faille éviter la création d’un État palestinien en maintenant la division spatiale entre les autochtones.

L’existence de ce document ne signifie pas forcément que les recommandations seront appliquées. Mais il montre qu’une institution réfléchit sérieusement à la manière de se débarrasser définitivement des Palestiniens de Gaza pour annexer ce territoire.
Il confirme aussi les diverses déclarations de responsables israéliens d’extrême droite qui appellent à « raser Gaza » et à « réoccuper » ce territoire, en utilisant des références bibliques pour justifier la constitution d’un « grand Israël » réservé au peuple juif.
Les illuminés fascistes israéliens rêvent même de reconstituer une "Eretz Israël" qui irait de la Méditerranée jusqu’à l’Euphrate en Irak, le vaste territoire que Dieu aurait donné aux Hébreux selon des textes religieux remontant à plus de 2000 ans. Un projet expansionniste et colonialiste délirant.

Quoiqu’il en soit, ce nettoyage ethnique serait une deuxième Nakba pour les Palestiniens. En 1948, l’armée israélienne avait déjà expulsé et détruit des centaines de villages palestiniens pour les annexer, tuant des milliers de civils et en déplaçant des centaines de milliers. Un évènement appelé Nakba, "catastrophe" en arabe. Ces réfugiés vivent déracinées depuis trois générations dans des camps au Liban, en Syrie ou à Gaza, espérant un jour pouvoir retourner sur leurs terres.
Si le projet de ce ministère se confirme, ce serait donc l’achèvement d’un projet colonialiste et ethno-fasciste. Et en rien une "riposte" antiterroriste, comme le répètent les médias occidentaux.

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

UN MACRONISTECLAME UNE SURVEILLANCE ANTITERRORISTE CONTRELENCHON

- Une fiche S pour le dernier représentant important de la gauche française, pour avoir appelé à la paix en Palestine ? -

Karl Olive est le genre de personne qui fait la fierté de ce pays. Avant d’être député, il était communicant sportif, travaillant pour Canal+ et I-Télé. Élu maire de Poissy, dans les Yvelines, Olive demande aux médecins de sa ville de limiter le nombre d’arrêts de travail des agents de la ville, en comparant les arrêts de maladie et l’absentéisme. Les syndicats font alors le constat d’« une mafia politique » et d’« un management par la peur » au sein de la mairie. Karl Olive quitte ensuite l’UMP pour rejoindre Macron.
Habitué des déclarations débiles et dangereuses, il avait notamment réclamé « des lois d’exception » pour interdire la grève lors de compétitions sportives.
Karl Olive récidive ce mardi 31 octobre sur la chaîne d’extrême droite Cnews : « Jean-Luc Mélenchon est un danger pour la société, il devrait être fiché S ». Il précise : « Il est bien plus dangereux qu’un certain nombre de fichés S dans notre société » et « il attise la haine ».
La fiche S, établie par les services de renseignement, signifie qu’une personne peut « porter atteinte à la sûreté de l’État », notamment celles soupçonnées de « visées terroristes » ou de « menaces graves » contre l’État. Cette fiche permet une surveillance accrue et intrusive des personnes concernées.
Le jeudi 5 octobre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin intervenait devant l’Assemblée Nationale pour évoquer le sujet. Il a expliqué devant les députés : « on parle souvent des fichés S. Nous avons actuellement 3500 personnes islamistes qui sont sous ce statut. En comparaison, on a 3000 personnes d’ultra-gauche fichées S ». Il y a en France autant de personnes surveillées pour leur militantisme de gauche que pour le terrorisme international.
Pendant ce temps, l’extrême droite s’arme également et a tué à plusieurs reprises ces dernières années. Les luttes sociales et écologistes, elles, n’ont tué personne. Elles sauvent des vies.
Darmanin indiquait aussi qu’environ 10.000 personnes qu’il qualifie de membres de « l’ultra gauche » sont suivies par les services de renseignements. Darmanin se garde bien de définir ce qu’est l’ultra-gauche. D’après les dernières déclarations gouvernementales, « l’ultra-gauche » s’étend désormais aux syndicats, à ATTAC ou à la Ligue des Droits de l’Homme...

Non seulement ce gouvernement a rétabli le délit d’opinion, non seulement il assimile toute pensée contestataire à du « terrorisme », mais des cadres du parti au pouvoir appellent désormais ouvertement à surveiller le premier politicien de gauche comme un terroriste. D’une certaine manière, être « fiché S » par un régime aussi dangereux que celui qui règne actuellement est une médaille.

Ironie de l’histoire, Mélenchon avait lui-même été ciblé par un projet d’attentat, un vrai. En 2018, une cellule néo-nazie composée de gendarmes projetait d’attaquer différentes mosquées, des événements du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), des meetings de Jean-Luc Mélenchon ou encore le concert de Médine au Bataclan. Elle avait heureusement été démantelée avant de passer à l’acte, sans que les autorités ne préviennent Mélenchon.

Pendant que le représentant Insoumis est assimilé au terrorisme pour avoir appelé à la paix en Palestine et dénoncé le colonialisme, des élus et éditorialistes tiennent des propos ouvertement génocidaires sur toutes les chaînes de télévision, justifient le massacre d’enfants par le gouvernement d’extrême droite israélien, mentent ou encore hiérarchisent les victimes civiles.
Sans que ni Karl Olive, ni ses amis macronistes, ne considèrent cela comme une « menace pour la société » ou ne les accusent d’attiser la haine.

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

L’ANTISÉMITISME EST L’ENNEMI DE L’ANTICOLONIALISME

Frantz Fanon était un militant noir, écrivain, médecin anti-colonialiste. Né en Martinique et mort prématurément, il a pris parti dans les combats héroïques de son époque. Résistant pendant la seconde guerre mondiale, il rejoint les indépendantistes pendant la guerre d’Algérie. Il fut aussi psychiatre, métier qui l’a amené à analyser les traumatismes intérieurs provoqués par la colonisation. Il laisse plusieurs ouvrages de références sur le colonialisme et le racisme, notamment « Les Damnés de la terre ».
Frantz Fanon écrivait : « De prime abord, il peut sembler étonnant que l’attitude de l’antisémite s’apparente à celle du négrophobe. C’est mon professeur de philosophie, d’origine antillaise, qui me le rappelait un jour : "Quand vous entendez dire du mal des Juifs, dressez l’oreille, on parle de vous." Et je pensais qu’il avait raison universellement, entendant par-là que j’étais responsable dans mon corps et dans mon âme, du sort réservé à mon frère. Depuis lors, j’ai compris qu’il voulait tout simplement dire : un antisémite est forcément négrophobe. »
Lundi 30 octobre au Daghestan, une République de la Fédération de Russie, une « chasse aux juifs » s’est organisée dans un aéroport et plusieurs hôtels, après la rumeur de l’atterrissage d’un avion israélien. Les antisémites prétendaient agir au nom de la cause palestinienne. En France et ailleurs, la parole anti-juive se libère également sur fond d’atrocités commises à Gaza.

Rappelons le autant qu’il le faut : l’antisémitisme est incompatible avec l’anticolonialisme.
Ne confondez jamais la communauté juive et l’État colonial. Depuis trois semaines, partout dans le monde, des juifs et juives protestent contre les bombardements israéliens et sont même parfois arrêtés pour cela. En France les collectifs Tsedek et UJFP sont en première ligne des mobilisations de soutien à la Palestine.

Les propagandistes pro-israéliens tentent d’entretenir volontairement la confusion. L’Etat israélien se proclame comme le porte-parole de la communauté juive, afin s’assimiler la judéité à l’Etat d’Israël. Les médias français font de même, en ne donnant les paroles qu’à des voix juives pro-israélienne, en hiérarchisant les victimes de la guerre et en qualifiant d’antisémite les propos contre les bombardements en cours. Ne tombons pas dans leur piège !
L’antisémitisme est un racisme européen pluriséculaire. Il s’agit d’un racisme parmi d’autres, mais pas comme les autres : la figure du juif a la particularité d’être construite, par les antisémites, comme dominant en secret. La figure du juif est dans l’Europe médiévale la figure par excellence de l’altérité, symbole de l’étranger apportant la corruption, le malheur, la maladie. Le juif ne mérite pas d’être défendu car il est coupable par nature, il est indéfendable.
Ainsi, au Moyen-Âge, les juifs sont persécutés, accusés d’empoisonner les puits, de répandre les épidémies comme la peste, puis torturés par l’Inquisition. En Europe de l’Est, ils subissent des pogroms, véritables défoulements racistes collectifs qui conduisent à des massacres. Les fantasmes judéophobes sont alimentés par des théories complotistes, comme le fameux « Protocole des sages de Sion » écrit en réalité par la police politique du Tsar pour accréditer l’hypothèse d’une « conspiration israélite ». Aujourd’hui encore ce texte alimente les délires des négationnistes.

Au XIXe siècle, l’antisémitisme est un mal répandu y compris à gauche : une partie des courants socialistes diffuse l’imaginaire du capitaliste juif, du spéculateur. Par exemple Proudhon, théoricien anarchiste, entretien une violente haine des juifs. Il n’est pas isolé. Certains révolutionnaires se battent néanmoins pour l’égalité politique des juifs, obtenue pendant la Révolution française, en 1791.
Un siècle plus tard, l’affaire Dreyfus (1894-1906) bouleverse la société française. Un capitaine juif est accusé à tort de trahison. Cette affaire est une rupture dans l’échiquier politique et l’histoire française. Une partie de la gauche rejoint les rang des anti-dreyfusards ou choisissent le confort de l’absence de réaction. Mais Dreyfus compte malgré tout parmi ses défenseurs la gauche de Jaurès, d’Allémane, ou celle des anti-autoritaires (anarchistes).
Les anti-dreyfusards vont former les rangs réactionnaires, préfascisants, partisans d’un nationalisme du sang, d’un « nationalisme intégral » (Maurras). Il existe même à l’Assemblée un « parti anti-juifs ». L’antisémitisme est alors qualifié de « socialisme des imbéciles » par le socialiste allemand Bebel. À partir de Dreyfus, la gauche commence à comprendre que l’antisémitisme est un leurre et un poison.
Selon l’historien Zeev Steernhell, le fascisme puise ses sources en France, et non en Italie ou en Allemagne. À la fin du XIXe siècle, on voit en France émerger une droite qui n’est ni monarchiste ni bonapartiste, une droite « subversive », autoritaire, antisémite, souvent violente. C’est une droite anti-système qui sera le creuset du fascisme. C’est également en France, grande nation colonialiste, qu’est théorisée « scientifiquement » la hiérarchie des races, la suprématie des européens blancs sur les autres peuples considérés comme « sous-développés » et inférieurs – notamment par le « scientifique » Gobineau. Tout ce climat va imprégner la société et nourrir les futurs fascismes. L’antisémitisme fait partie de la palette des racismes de l’Homme blanc occidental et colonialiste.
Quelques décennies plus tard, la France va collaborer étroitement avec l’occupant nazi et même anticiper ses demandes, notamment lors de la rafle du Vel’d’Hiv : la police française arrête et déporte des milliers de juifs et juives, y compris des enfants, pour le compte du Troisième Reich. Des hauts fonctionnaires et des intellectuels français sont animés d’un antisémitisme enragé, et le traduisent en acte.

Après-guerre, l’antisémitisme est d’avantage camouflé, après l’horreur des camps de la mort, mais il ne disparaît pas totalement. On le retrouve dans les rangs des néo-nazis, des Poujadistes ou même du côte du Front National, créé dans les années 1970 par des fripouilles nostalgiques du pétainisme, dont Jean-Marie Le Pen. Ce vieil antisémitisme ne disparaîtra jamais totalement, et s’il se cache, il resurgit par vagues, que ce soit sur le plan des idées avec la négation du génocide nazi, ou que ce soit en actes à travers des attentats, des profanations, des crimes. Lors de la campagne présidentielle 2022, le candidat Eric Zemmour a même tenu des propos ouvertement révisionnistes et s’est entouré de néo-nazis, tout en étant massivement médiatisé.

Le gouvernement n’aide pas à installer un climat serein, et en premier lieu Emmanuel Macron qui citait Maurras et rendait hommage au Maréchal Pétain en 2018 ou qui nommait Gérald Darmanin Ministre de l’Intérieur en 2020, ancien membre de l’Action Française, organisation royaliste et antisémite. En 2023, ce sont ces personnes, de Macron à Zemmour, qui s’inscrivent dans la filiation de l’antisémitisme français, qui font bloc derrière Israël.

Répétons-le : l’antisémitisme est l’ennemi absolu des mobilisations pour la paix. Il est fondamentalement incompatible avec le combat pour la liberté des peuples. L’Etat israélien est un Etat fasciste, colonialiste, militariste et génocidaire : c’est à ce titre qu’il faut le combattre. Pas en attaquant nos frères et sœurs en humanité de confession ou de culture juive. Ils n’en sont pas responsables.
Méditons toujours l’adresse de Frantz Fanon envers les peuples colonisés : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ».

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

« Depuis quelques jours j’ai l’impression d’être devenu un centriste tellement le spectre a basculé, en tous cas dans le milieu médiatique. »

Ce sont les mots de Damien Rieu, l’ancien chef des identitaires, un homme obsédé par le « grand remplacement », proche du site Fdesouche et de milieux néo-nazis, qui a été poursuivi pour des actions racistes comme l’occupation d’une mosquée ou une opération de blocage de réfugiés dans les Alpes, à la frontière avec l’Italie.
Depuis 2022, le militant identitaire a rejoint Reconquête, et il est le bras droit d’Eric Zemmour.
Ce 31 octobre, Damien Rieu reconnaît que le « milieu médiatique » est désormais beaucoup plus à droite que lui. Justifications quotidiennes des massacres de palestiniens sur fond de "choc des civilisations", propos islamophobes décomplexés, mensonges éhontés, diffamations en flux continu contre la gauche … La pointe avancée de l’extrême droite française se sent doublée sur sa droite, au point de se sentir « centriste » !
Il faut dire qu’en allumant la télévision française, on a l’impression de revivre les années 1930.

Ce constat, nous le faisons depuis longtemps. Maintenant, même l’extrême droite radicale reconnaît être dépassée : la classe médiatique française est fasciste.
Oui, Rieu a raison, le « spectre a basculé ».

(posts de Contre Attaque)

Le secrétaire général de l’ONU « profondément inquiet de l’intensification » du conflit à Gaza

Sur Le Monde :

« Je suis profondément inquiet de l’intensification du conflit entre Israël et le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens à Gaza. Cela inclut l’extension des opérations au sol des forces de défense israéliennes accompagnées par des frappes aériennes intenses, ainsi que la poursuite des tirs de roquettes depuis Gaza vers Israël », a déclaré Antonio Guterres dans un communiqué, dénonçant le prix payé par les civils. Répétant sa condamnation des attaques du Hamas du 7 octobre et sa demande de libération des otages, il « condamne » également la mort de « civils à Gaza ».
« Je suis consterné par les informations indiquant que deux tiers de ceux qui ont été tués sont des femmes et des enfants », a-t-il ajouté, soulignant que les règles du droit humanitaire « ne sont pas un menu à la carte et ne peuvent pas être appliquées de façon sélective ». « Je reste très inquiet du risque d’une dangereuse escalade au-delà de Gaza, et j’appelle tous les dirigeants à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter une conflagration plus large », a-t-il insisté, répétant son appel à un cessez-le-feu humanitaire « immédiat ».

NOUVEAU MASSACRE À GAZA

Le camp de réfugiés de Jabalia, une des zones les plus densément peuplées de Gaza, a été frappé par plusieurs bombes ce mardi 31 octobre.
Il est impossible d’établir un bilan (même si le porte parole du ministère de l’intérieur de la bande de Gaza parle de 400 morts).
Ce qui est certain, c’est que tout un quartier a été rasé, laissant plusieurs énormes cratères de bombes. Les secours tentent de sortir les corps des décombres au sol mais aussi dans les immeubles qui se sont effondrés tout autour...

- vidéo : https://fb.watch/o0YkUJOxCx/

(post de CND)

UN CAMP DEFUGIÉS RASÉ PAR LES BOMBES

L’horreur continue ce 31 octobre à Gaza. Le camp de réfugiés de Jabalia, une des zones les plus densément peuplée de ce petit territoire, n’est plus que ruines. Un quartier entier a été pulvérisé par des bombardements israéliens. Regardez les cratères : l’armée israélienne envoie d’énormes obus, probablement fournis par les puissances occidentales, capable de souffler des ensembles d’immeubles d’un seul coup, ne laissant plus rien de vivant.

Des centaines de personnes sous les décombres. Le ministère de la santé parle de 400 tuées ou blessées. De nombreuses vidéos atroces montrent des dizaines de corps sans vie, réduits en charpie, de tous les ages, sortis des monceaux de béton, et des dizaines de linceuls alignés. Le bilan est impossible à évaluer mais il est terrible. Un père crie qu’il a perdu ses trois enfants dans ses frappes. Les superlatifs que nous offre notre langue ne sont plus à la hauteur de la tragédie.
En début de soirée, l’armée israélienne a fini par confirmer avoir bombardé ce camp de réfugiés pour « tuer un commandant du Hamas ». Voilà la doctrine israélienne. Pour un israélien tué, 100 palestiniens. Pour atteindre un membre du Hamas, un quartier entier et ses habitants anéantis. C’est une logique d’extermination.

Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, 200 attaques ont eu lieu contre les services de santé en Palestine. 494 personnes ont été tuées par ces tirs dont 16 soignants en service. On se souvient de la propagande de guerre qui faisait croire que le tir sur un hôpital le 17 octobre venait du camp palestinien. 200 tirs sur des lieux de soin, cela fait décidément beaucoup de « roquettes palestiniennes défectueuses » ... En français on dit : crimes contre l’humanité.

On apprend également que 2 enfants de nationalité française ont été tués par des bombardements. Il reste environ 200 français coincés à Gaza : des humanitaires, des chercheurs, des franco-palestiniens, des conjoints de palestiniens. La diplomatie macroniste les laisse mourir. Maintenant qu’Israël a tué des enfants français, la justice de notre pays pourrait pourtant se saisir de ces crimes de guerre. Le fera-t-elle ?

(post de Contre Attaque)

Guerre à Gaza : des crimes de guerre au crime contre l’humanité, selon un journaliste israélien

SCÈNES TERRIFIANTES AU DAGHESTAN

Hier soir, au Daghestan, l’une des Républiques de la fédération de Russie située dans le Caucase, aux abords de la Caspienne, des centaines d’individus se sont rués à l’intérieur de l’aéroport de la capitale Makhatchkala.
La raison ? La diffusion d’une rumeur selon laquelle un avion en provenance de Tel-Aviv allait atterrir sur la piste de l’aéroport avec à son bord des ressortissants israéliens.
S’en est alors suivi une véritable chasse aux juifs à l’intérieur de l’aéroport, y compris jusque sur le tarmac. Plus de 60 personnes ont été interpellées.
La veille, l’hôtel de Khassaviourt était assiégé à la suite d’une rumeur émanant des réseaux sociaux, qui prétendait que l’hôtel était « rempli de juifs ».
Samedi après-midi, dans la province voisine du Karachay-Cherkessia, des dizaines de personnes ont appelé à lyncher les juifs dans une manifestation. Enfin dimanche matin, à Nalchik dans le nord du Caucase, un centre culturel juif en construction a été incendié.
Il est important de préciser que le contexte de certaines des républiques de la fédération de Russie dans le Caucase a été marqué par des décennies de violences, menées par des groupes séparatistes liés à Al Qaïda, puis plus récemment à l’Etat islamique.
C’est notamment le cas au Daghestan.
Pour autant, les communautés juives, orthodoxes et musulmanes ont cohabité pendant des siècles.

Les individus en question prétendaient agir en soutien à la cause palestinienne, en témoignent les nombreux drapeaux présents lors des événements. Seulement, aussi sincères soient-ils dans leur soutien aux habitants de Gaza, nulle doute qu’ils étaient avant tout animés par un antisémitisme profond, incapables de faire la différence entre l’Etat colonial d’Israël et de simples citoyens.

Il s’agit là d’un exemple glaçant, qui illustre pleinement la réalité de l’antisémitisme et de ce sur quoi il peut déboucher, aujourd’hui encore.
Il faut également dire que l’Etat israélien, en s’érigeant et en se revendiquant comme un véritable porte-parole de la communauté juive, contribue à alimenter l’antisémitisme des bas du front, qui se fourvoient en assimilant la judaïté à l’Etat d’Israël.
Les médias français tendent d’ailleurs à faire de même, en ne donnant les paroles qu’à des voix juives acquises à la cause israélienne.

Or Israël n’a pas le monopole de la judaïté, loin s’en faut. Et les récentes mobilisations dans plusieurs parties du monde en sont un exemple saisissant.
Dans plusieurs pays, de larges franges de la communauté juive se sont mobilisées pour dénoncer la politique coloniale et les massacres de l’Etat israélien, criant d’une même voix leur soutien à la cause palestinienne.
Ils ne sauraient être tenus responsable de la politique d’un Etat fasciste qui prétend parler en leur nom. Pas plus que ne le sont de nombreux citoyens israéliens.

L’antisémitisme n’a pas et n’aura jamais sa place dans nos luttes. Il doit être combattu, au même titre que toutes les formes de discrimination, et les événements survenus au Daghestan nous rappellent combien il nous faut demeurer vigilants.

Et c’est bel et bien à nous qu’il revient d’être vigilants, car les politiques qui invoquent la lutte contre l’antisémitisme pour criminaliser le soutien à la cause palestinienne sont les mêmes que ceux qui mettaient les juifs dans des trains à destination de l’Allemagne nazie il y a quelques décennies.

(posts de CND)

QUAND LA GRANDE PRESSE ISRAÉLIENNENONCE LES MASSACRES A GAZA

Deux articles de Gidéon Lévy, des 9 et 19/10, un chroniqueur régulier d’un des plus grands quotidiens israélien (Haaretz) avec une liberté de ton dans la presse israélienne en guerre qui n’existe pas dans la presse française. (J Chastaing)

"Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Gazaouis sans payer un prix cruel
Derrière tout cela se cache l’arrogance israélienne ; l’idée que nous pouvons faire ce que nous voulons, que nous n’en paierons jamais le prix et ne serons jamais punis pour cela. Nous continuerons sans être dérangés.
Nous arrêterons, tuerons, harcelerons, déposséderons et protégerons les colons occupés à leurs pogroms.
Nous allons tirer sur des innocents, arracher les yeux des gens et leur fracasser le visage, expulser, confisquer, voler, arracher les gens de leur lit, procéder à un nettoyage ethnique et bien sûr poursuivre l’incroyable siège de la bande de Gaza, et tout sera réglé. d’accord.
Nous construirons un obstacle terrifiant autour de Gaza – le mur souterrain a coûté à lui seul 3 milliards de shekels (765 millions de dollars) – et nous serons en sécurité. Nous nous appuierons sur les génies de la cellule de cyber-renseignement 8200 de l’armée et sur les agents des services de sécurité du Shin Bet qui savent tout. Ils nous préviendront à temps.
Nous transférerons la moitié d’une armée de la frontière de Gaza à la frontière de Hawara en Cisjordanie, uniquement pour protéger le député d’extrême droite Zvi Sukkot et les colons. Et tout ira bien, tant à Hawara qu’au point de passage d’Erez vers Gaza.
Il s’avère que même l’obstacle le plus sophistiqué et le plus coûteux au monde peut être franchi avec un vieux bulldozer enfumé lorsque la motivation est grande. Cette barrière arrogante peut être franchie à vélo et à mobylette malgré les milliards qui y sont investis et tous les experts célèbres et les gros entrepreneurs.
Les Palestiniens de Gaza sont prêts à payer n’importe quel prix pour un moment de liberté. Israël va-t-il retenir la leçon ? Non.
Nous pensions continuer à descendre à Gaza, disperser quelques miettes sous la forme de dizaines de milliers de permis de travail israéliens – toujours conditionnés à une bonne conduite – et les garder quand même en prison. Nous ferons la paix avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis et les Palestiniens seront oubliés jusqu’à ce qu’ils soient effacés, comme le souhaiteraient bon nombre d’Israéliens.
Nous continuerons à détenir des milliers de prisonniers palestiniens, parfois sans procès, pour la plupart des prisonniers politiques. Et nous n’accepterons pas de discuter de leur libération même après des décennies d’emprisonnement.
Nous leur dirons que ce n’est que par la force que leurs prisonniers connaîtront la liberté. Nous pensions que nous continuerions à rejeter avec arrogance toute tentative de solution diplomatique, uniquement parce que nous ne voulons pas régler tout cela, et que tout continuerait ainsi pour toujours.
Une fois de plus, il a été prouvé que ce n’était pas ainsi. Quelques centaines de Palestiniens armés ont franchi la barrière et envahi Israël d’une manière qu’aucun Israélien n’imaginait possible. Quelques centaines de personnes ont prouvé qu’il est impossible d’emprisonner pour toujours deux millions de personnes sans payer un prix cruel.
Tout comme le vieux bulldozer palestinien enfumé a détruit samedi la barrière la plus intelligente du monde, il a arraché l’arrogance et la complaisance d’Israël. Et c’est aussi ainsi qu’il a détruit l’idée selon laquelle il suffit d’attaquer occasionnellement Gaza avec des drones suicides – et de les vendre à la moitié du monde – pour maintenir la sécurité.
Samedi, Israël a vu des images qu’il n’avait jamais vues auparavant. Des véhicules palestiniens patrouillant dans les villes, des cyclistes entrant par les portes de Gaza. Ces images déchirent cette arrogance. Les Palestiniens de Gaza ont décidé qu’ils étaient prêts à payer n’importe quel prix pour un moment de liberté. Y a-t-il un espoir là-dedans ? Non. Israël tirera-t-il la leçon ? Non.
Samedi, ils parlaient déjà de détruire des quartiers entiers de Gaza, d’occuper la bande et de punir Gaza « comme elle n’a jamais été punie auparavant ». Mais Israël n’a cessé de punir Gaza depuis 1948, pas un seul instant.
Après 75 ans d’abus, le pire scénario possible l’attend à nouveau. Les menaces d’« aplatir Gaza » ne prouvent qu’une chose : nous n’avons rien appris. L’arrogance est là pour rester, même si Israël paie une fois de plus le prix fort.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu porte une très grande responsabilité dans ce qui s’est passé, et il doit en payer le prix, mais cela n’a pas commencé avec lui et cela ne finira pas après son départ. Nous devons maintenant pleurer amèrement pour les victimes israéliennes, mais nous devrions aussi pleurer pour Gaza.
Gaza, dont la plupart des habitants sont des réfugiés créés par Israël. Gaza, qui n’a jamais connu un seul jour de liberté.
"

Gidéon Lévy - 9 octobre 2023

"La guerre à Gaza doit cesser immédiatement

Gidéon Lévy - 19 octobre 2023

Ce bain de sang doit cesser immédiatement ; cela ne mène à rien de bon. On peut répondre aux massacres par des massacres, mais même un massacre terrible comme celui perpétré dans le sud d’Israël ne peut justifier ce qui s’ensuit, sans aucune limite.
Un terrible massacre pourrait même justifier un autre terrible massacre s’il a un objectif autre que la punition et la vengeance, et si cet objectif est à la fois légitime et réalisable. Mais ce n’est pas le cas de la guerre dans la bande de Gaza, qui n’a pas d’objectif clair et réaliste et n’apporte certainement pas de réponse à la question de savoir ce qui se passera le lendemain.
Mais même si cela avait un objectif clair, il faudrait quand même qu’il y ait des limites à la dévastation. Le bain de sang qui se déroule actuellement à Gaza, et qui vient tout juste de commencer, montre qu’il n’y a pas de limites. Et face à cela, il est impossible de rester silencieux. Cela ne peut pas être justifié.
Il est impossible de garder le silence face aux terribles images de l’hôpital Al-Ahli de la ville de Gaza – des dizaines de corps alignés les uns après les autres, dont beaucoup d’enfants avec des corps lacérés et des membres manquants – tout comme il est impossible de garder le silence. face aux images de mort et de destruction qui se sont produites ici. Des centaines de Palestiniens désespérés ont été tués lundi après avoir tenté de trouver refuge en plein air près de l’hôpital, croyant à tort qu’ils y seraient en sécurité même pendant cette maudite guerre.
Il n’est pas encore possible de déterminer qui est responsable de cette catastrophe, mais cela n’a plus d’importance pour les victimes. L’identité du coupable ne devrait pas non plus changer la suite de la campagne – elle doit cesser immédiatement. La catastrophe de l’hôpital doit devenir le tournant de la guerre, tout comme le désastre de Kafr Kana lors de l’opération Raisins de la Colère au Liban en 1996 est devenu le tournant qui a mis fin à cette opération.
Israël est actuellement poussé par une tempête d’émotions justifiée et compréhensible, et il est encouragé par la sympathie du monde. Mais cette dernière sera rapidement remplacée par une demande d’arrêt des tirs compte tenu des désastres provoqués par la guerre. La tragédie de l’hôpital a déjà changé l’humeur de certains membres de la grande bande de pom-pom girls d’Israël.
Même avant ce désastre, les rapports en provenance de Gaza, dont la grande majorité ne parvient jamais aux Israéliens, menaçaient d’inciter le monde à s’opposer à la poursuite de la guerre. Environ 1 000 enfants sont morts avant même de compter les enfants morts à l’hôpital – c’est une statistique impossible à ignorer, et il n’y a aucun moyen de la justifier. Un siège total de 2 millions d’êtres humains et l’évacuation d’un million de personnes de leurs foyers en une journée sont également inacceptables, quelles que soient les circonstances.
Cette semaine, j’ai visité le kibboutz Beeri détruit, et je répéterai ce que j’ai dit alors : je n’ai jamais vu de ma vie des paysages aussi difficiles. Impossible de les laisser passer sans régler ses comptes avec tous les responsables. Aucun pays ne s’en empêcherait. Mais il existe un vaste compromis entre ne rien faire et un bain de sang massif qui n’a aucun sens ni aucun but.

Les images de Gaza sont déchirantes et devraient briser le cœur de tout le monde : un convoi incessant d’ambulances avec des sirènes hurlantes et des parents terrifiés portant leurs enfants blessés ; des pères pleurant sur les corps de leurs enfants, déposés à même le sol de l’hôpital faute de lits.
J’ai également vu cinq enfants blessés dans un lit et des patients gémissant sans personne pour les soigner.
Tuer des milliers de personnes, en mutiler des dizaines de milliers et les laisser sans rien ne fera avancer aucun intérêt israélien, même si nous mettons de côté les questions de droit et de moralité. Cela ne fera qu’engendrer une haine et une vengeance d’un genre que même Satan ne pourrait pas inventer, avec ou sans le Hamas.
Alors que les enfants de Gaza sont tués, les Israéliens se plaignent du fait que l’armée « fait du surplace ». Le sentiment israélien dominant recherche une opération terrestre et la fin du Hamas. Cette exigence est justifiable, mais probablement irréaliste. En tout état de cause, cela ne peut pas se faire à n’importe quel prix, y compris celui de la destruction de la bande de Gaza.
Ce qui s’est passé le 7 octobre a ébranlé Israël au-delà de toute reconnaissance, en particulier la gauche et le centre. Mais même dans le feu de notre colère et de notre frustration, nous ne devons pas perdre ce qui reste de notre conscience et de notre sens moral. Nous ne devons pas laisser tout Israël devenir le Hamas."


Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft