Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

Israël augmente ses exactions en Cisjordanie - Revue de presse choisie

mercredi 29 janvier 2025

Enfin une trêve à Gaza, avec pourtant des bombardements israéliens jusqu’au bout, une trêve sur un champ de ruines et de morts, une trêve bien trop tardive.
Et les néo-fascistes, en France, en Israël ou ailleurs (par exemple aux USA avec Musk et ses saluts nazis) continuent de parader et de menacer.
Un cessez-le feu, mais pour combien de temps, alors que tout à empiré et que les extrêmes-droites israéliennes ne pensent qu’à reprendre leur génocide, avec ou sans prétexte, et continuent ailleurs déjà, en Cisjordanie notamment, leurs exactions en toute impunité ?

En attendant que des révoltes provoquent l’éventuelle chute des empires, un jour, des Tesla brûlent ou sont redécorées ici et là, c’est toujours mieux que rien.

- Revue de presse choisie, les articles les plus récents sont en bas de page :

Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

Cessez-le-feu à Gaza ? Pas encore…

Le point sur la situation :

Les bombardements s’intensifient

Avec un immense sadisme, l’armée israélienne profite de l’annonce d’un cessez-le-feu imminent pour augmenter ses frappes sur Gaza. La défense civile a annoncé le 16 janvier avoir recensé au moins « 73 morts, dont 20 enfants et 25 femmes » depuis l’annonce de l’accord de trêve, en raison d’une « forte intensification » des bombardements.

Le ministère de la santé de la bande de Gaza a annoncé qu’au moins 81 personnes avaient été tuées dans le territoire palestinien au cours des dernières 24 heures. L’armée israélienne ne s’en cache pas, elle annonce avoir frappé « cinquante cibles » dans la bande de Gaza au cours de la journée.

Dans ces bombardements meurtriers, deux journalistes ont été tués : Ahmed Al Shiah, tué par Israël quelques minutes avant l’annonce du cessez-le-feu le 15 janvier, et Ahmed Abu Al-Rous, qui venait de poster une vidéo où il se réjouissait d’une trêve prochaine, qui venait d’être annoncée. Plus de 160 journalistes ont été tués à Gaza en quinze mois, ce qui en fait l’endroit le plus dangereux du monde pour la presse, et le conflit le plus meurtrier pour les journalistes depuis des décennies.

Les fascistes sionistes font barrage au cessez-le-feu

Ce jeudi, des manifestations anti-cessez-le-feu ont eu lieu en Israël. Des centaines de manifestants d’extrême droite ont dénoncé l’accord entre Israël et le Hamas ont marché vers le bureau du premier ministre à Jérusalem.

N’oublions pas que ces tendances politiques n’ont jamais reculé devant le terrorisme pour empêcher toute possibilité de paix. Ce sont ces mêmes réseaux fascistes qui avaient assassiné le Premier Ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995, alors qu’un accord allait être conclu avec l’autorité palestinienne.

Des ministres veulent poursuivre le génocide

Le gouvernement israélien doit se réunir demain pour voter l’accord de cessez-le-feu, et le ministre de la sécurité nationale israélien, le fasciste Itamar Ben Gvir, a déjà déclaré qu’il démissionnerait du gouvernement si celui-ci validait la trêve, qu’il juge « irresponsable ».

Ben Gvir, qui rêve d’un « Grand Israël » ethnique et religieux, et qui a armé les colons pour commettre des assassinats de palestiniens en Cisjordanie, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il fallait « arrêter complètement l’aide humanitaire » à destination de Gaza afin d’obtenir « la libération des otages ».

Un autre ministre d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré mercredi que « l’accord qui sera présenté au gouvernement est un accord mauvais et dangereux pour la sécurité de l’État d’Israël », et que son parti votera contre. Une tendance de fond dans la société israélienne désire poursuivre l’opération génocidaire, et refuse toute possibilité de paix.

Le double jeu de Netanyahou

Le bureau de Benyamin Netanyahou a passé sa journée à prétendre que le Hamas serait revenu sur certains points de l’accord de cessez-le-feu et serait en train de créer une « crise » de dernière minute dans la finalisation de l’accord de libération des otages. Un mensonge visant à compromettre le processus.

En réalité, l’accord de cessez-le-feu discuté actuellement est identique à celui proposé il y a plusieurs mois par le Hamas. Un accord qui avait été refusé par Israël.

Une mise en scène ?

L’accord prévoit trois phases : la première, à partir de dimanche et pour une durée de six semaines, avec l’arrêt des combats. Puis une phase 2, avec la libération des otages restants et le retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza. Enfin, une phase 3 qui permettrait de démarrer la reconstruction.

Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël à Paris, n’y croit pas. Pour lui, « l’effet Trump a été déterminant » et a poussé Netanyahou a concéder un accord, mais le diplomate pense qu’il joue double jeu. « Ce qu’il vend à sa base et à ses partenaires d’extrême droite au sein de la coalition, c’est que la guerre va recommencer, aussi dévastatrice qu’avant, entre les deux phases. Et qu’il n’y aura jamais de deuxième phase [du cessez-le-feu]. C’est ce qu’il donne à entendre entre les lignes. C’est un effort désespéré de montrer à l’opinion qu’il garde la maîtrise des événements ».

Pour l’heure, en dépit des annonces, le massacre continue. Cela pourrait n’être qu’une pause très temporaire, avant une reprise des offensives sous la pression des fascistes messianiques qui gouvernent Israël, et qui ne cachent pas depuis octobre 2023 leur volonté de coloniser Gaza.

Malgré toutes ces incertitudes, puisse l’arrêt des armes permettre aux survivant-es de reprendre des forces, de compter leurs morts et de panser leurs plaies.

- source : https://contre-attaque.net/2025/01/17/cessez-le-feu-a-gaza-pas-encore/

DIVERS

  • La banque BNP-Paribas complice de l’occupation de la colonisation de l’apartheid - Ce 17 janvier au matin, une dizaine de militant·es ont bravé le froid et se sont retrouvé·es devant l’agence BNP de Vienne pour sensibiliser les passant.es et les client.es à la complicité de BNP Paribas comme financeur de la colonisation et de la guerre génocidaire sioniste.
  • Un génocide à Gaza : des faits irréfutables, des discours explicites - Extrait d’un livre indispensable, Une étrange défaite. Sur le consentement à l’écrasement de Gaza. « Ce que peuvent penser de moi des gens qui défendent un génocide m’est complètement indifférent. Ma seule préoccupation est désormais de ne pas décevoir ou trahir celles et ceux – chrétien·nes, juif·ves, musulman·es, athées ou croyant·es – dont je partage la sensibilité sur ce sujet », écrit Mona Chollet dans un des très forts textes que l’autrice féministe et anti-raciste a écrits et dits ces derniers mois sur le génocide perpétré par l’État israélien.
    Armé·es, comme elle, de leurs convictions, des militant·es continuent tous les jours, en dépit d’une répression physique et symbolique inouïe, de manifester pour réclamer la fin du génocide à Gaza et des massacres qui se poursuivent aujourd’hui au Liban. Comme elle, d’autres auteurs·trices bravent le dénigrement, les mensonges, petits ou grands, les tentatives de disqualification (dont les accusations d’antisémitisme) pour nous aider à prendre la mesure, dans la sidération qui est la nôtre, de ce crime du XXIe siècle.
    Diffuser les résultats des premières enquêtes et des procédures de justice établissant désormais clairement les faits ; revenir sur la définition des mots ; démonter la honteuse couverture médiatique des massacres, l’occultation ou la minimisation des destructions, des morts, de la famine ; réaffirmer la primauté de la raison et des arguments contre la folie et la haine ; et mieux comprendre ainsi, peut-être, l’incroyable passivité et l’ignoble complicité qui règnent dans les pays occidentaux. Comment lesdits pays occidentaux répondront-ils de cette nouvelle faillite morale ? Il est trop tôt pour le dire. Il nous reste à continuer à lutter et à manifester, inlassablement, et à relayer le travail réalisé par Alain Gresh, Enzo Traverso, ou encore Didier Fassin. Du livre, indispensable, écrit par ce dernier et paru en septembre dernier à La Découverte, nous reproduisons une partie du chapitre consacré, précisément, à la qualification de « génocide ». (...)
  • Gaza : un écocide flagrant devant un monde indifférent !!! - La guerre de Gaza est considérée comme la plus destructrice de ce siècle, selon diverses sources spécialisées, écrit Ahmed Sadqi. En effet, l’utilisation des munitions durant ce conflit n’a jamais été égalée en termes de pouvoir destructeur et de densité géographique et temporelle.
  • cancel culture sur France info - Samedi 25 janvier 2025 dans les médias français : une goutte d’information s’est faufilée pendant un instant dans un océan de propagande. Mais ce bref moment de vérité a été censuré et sanctionné en un temps record. On vous résume cette affaire édifiante en trois actes.
    (...) On l’aura compris, dans les médias de masse, qu’ils soient publics ou privé, aucune tête ne doit dépasser. Il faut traiter la police, l’extrême droite et Israël avec une soumission totale, et diffamer en meute la gauche, les grèves et les anti-colonialiste. Sinon, c’est la porte.
  • Non à la dissolution du Collectif Palestine Vaincra
Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

Le génocide mis en pause, les génocidaires restent assoiffés de sang

Les missiles ont arrêté de pleuvoir sur Gaza, dimanche 19 janvier, mais le calvaire aura duré au delà des limites prévues. Dimanche matin, la défense civile de la bande de Gaza annonçait des morts dans des bombardements israéliens, après l’heure à laquelle le cessez-le-feu aurait dû commencer, à 8h30, heure locale.

Au dernier moment, Netanyahou avait décidé que la trêve ne commencerait pas à l’heure prévue, Israël n’ayant selon lui pas reçu la liste attendue des captifs israéliens qui devaient être libérés. En conséquence, l’arrêt des bombes n’est entré en vigueur qu’à 10h15. Et jusqu’à la dernière minute, des palestiniens ont été tués.

Par ailleurs, le Premier ministre du Qatar a expliqué que l’accord de trêve qu’Israël vient de signer était sur la table depuis 13 mois, soit depuis décembre 2023. « 13 mois de gâchis, de négociations sur des détails qui n’ont aucun sens et qui ne valent pas une seule vie perdue à Gaza, ni une seule vie de ces otages ». Le gouvernement d’extrême droite israélien a retardé le plus possible le cessez-le-feu pour tuer un maximum d’habitants de Gaza et commettre le plus de destructions possibles. Et tout ce temps, sans la moindre sanction occidentale.

Mais si le génocide est en pause depuis hier, les génocidaires restent au pouvoir et sont toujours assoiffés de sang.

Prenons le Ministre des finances, Bezalel Smotrich. Un colon religieux, fasciste et homophobe, qui a bloqué l’arrivée d’aide humanitaire à Gaza. Il avait revendiqué sa volonté d’affamer ses habitants et de coloniser le territoire. Il est contre l’accord de cessez-le-feu, mais a dit qu’il restait au gouvernement pour « continuer le combat ».

Smotrich donc a déclaré, à la veille de la trêve, pour rassurer ses fidèles, que la bande de Gaza « est ruinée et désintégrée, inhabitable, et elle le restera. Ne vous laissez pas impressionner par la joie forcée de notre ennemi. C’est une société animale qui sanctifie la mort. Très bientôt, nous effacerons à nouveau leur sourire et le remplacerons par des cris de douleur et les gémissements de ceux qui n’ont plus rien ». Lisez attentivement ces phrases épouvantables. Ce ministre dit très clairement que le génocide va reprendre, et qu’il souhaite faire souffrir le plus possible les palestiniens qu’il animalise.

Cette déclaration rappelle celle de l’ancien Ministre de la Défense Yoav Gallant qui avait qualifié, en octobre 2023, les palestiniens « d’animaux humains » et qui avait annoncé : « Gaza ne reviendra pas à ce qu’elle était avant. Nous éliminerons tout ». Il est aujourd’hui visé par un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité.

Smotrich a non seulement promis de reprendre l’offensive, mais il a ajouté que son parti exigeait de « changer complètement la méthode de la guerre » en décrivant sa vision d’une « victoire complète » : une « prise de contrôle progressive de toute la bande de Gaza » afin que, « l’aide humanitaire n’atteigne pas le Hamas comme elle l’a fait jusqu’à présent ». Le retour de la politique de la famine.

De son côté, le parti d’extrême droite du ministre de la sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, a quitté la coalition au pouvoir. Le Ministre démissionnaire a qualifié l’accord « d’irresponsable ». Pour autant, son mouvement reste puissamment implanté dans le pays, et dispose d’armes et de réseaux.

Sur la chaîne israélienne d’extrême droite Channel 14, équivalent de Cnews en Israël, le rabbin soldat Avraham Zarbiv a déclaré : « Je dis au peuple d’Israël, nous les avons écrasés ; il y a des dizaines de milliers de morts que les chiens et les chats ont mangés… Des choses qu’on ne peut même pas décrire ! » Sur la même chaîne, une intervenante déclarait : « Nous ne pouvons pas vivre à côté de ces animaux, de ces créatures ». La société israélienne, entièrement militarisée, est puissamment travaillée par des courants suprémacistes, fanatiques, qui n’attendent que de relancer le massacre. Et l’accord qui vient d’entrer en vigueur n’y change pas grand chose.

Dimanche, pendant qu’à Tel Aviv la population fêtait la libération des premières captives israéliennes, les prisonniers palestiniens n’ont été relâchés qu’au milieu de la nuit, sous haute protection, le gouvernement colonial ayant pris toutes les mesures pour qu’il n’y ait aucune démonstration de joie du côté palestinien, suite à leur libération.

- Source, avec liens : https://contre-attaque.net/2025/01/20/le-genocide-mis-en-pause-les-genocidaires-restent-assoiffes-de-sang/

Cessez-le-feu ? L’horreur continue à Gaza

🚨 Attention, image choquantes

Alors qu’un cessez-le-feu est théoriquement en vigueur depuis dimanche 19 janvier à Gaza, l’armée israélienne et l’extrême droite au pouvoir font tout pour torpiller la trêve et multiplient les agressions et les provocations :

  • Le 20 janvier à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, les forces israéliennes ont ouvert le feu sur un enfant. Il était accompagné d’un âne, et semblait en route pour rentrer chez lui. Un homme qui a essayé de lui porter secours s’est lui aussi retrouvé sous les tirs. Une violation flagrante du cessez-le-feu, information révélée et vérifiée par les médias Eyes on Palestine et Al Jazeera.
  • Dimanche, Israël a été obligé de libérer 90 otages palestinien-nes conformément à l’accord de cessez-le-feu. Pour se venger, dès le lendemain, les soldats d’occupation ont arrêté plus de 60 Palestinien-nes dans la ville d’Azzoun, à l’est de Qalqilya, en Cisjordanie.
  • À Rafah le 21 janvier, des tireurs embusqués israéliens ont été filmés en position de tir derrière des collines, comme si les combats étaient toujours en cours. Qui visaient-ils ?
  • Dans la bande de Gaza, les survivant-es retournent progressivement vers leurs anciennes maisons. Mais il n’y a que ruines et désolation à perte de vue. Des images bouleversantes d’une mère retrouvant des ossements enroulés dans les vêtements de son enfant disparu ont été filmées. De nombreux squelettes de victimes totalement décomposées ont été retrouvés dans les zones bombardées. Rien qu’à Rafah, 137 corps de Palestiniens auraient déjà été découverts.

Quel avenir reste-t-il aux gazaouis ?

- source, avec vidéo : https://contre-attaque.net/2025/01/21/cessez-le-feu-lhorreur-continue-a-gaza/

Gaza : au milieu de la catastrophe, faire revenir la vie

- Gaza : au milieu de la catastrophe, faire revenir la vie - Après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, les Gazaouis se tournent vers l’avenir. Maisons, champs, infrastructures : tout est à reconstruire. Et les défis sont de taille.
(...)
Le cessez-le-feu intervient alors que la situation à Gaza est catastrophique. Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 46 700 personnes ont été tuées et plus de 110 000 blessées en quinze mois de guerre. Le nombre de morts pourrait monter à plus de 186 000 en incluant les maladies et la faim (soit presque 10 % de la population), selon le journal médical The Lancet.

Presque 2 millions de personnes ont été déplacées, soit 9 Gazaouis sur 10. De plus, 70 % du bâti, dont 92 % des maisons et 88 % des écoles, a été détruit. Ce champ de ruines, de plus de 40 000 tonnes de décombres, nécessiterait quatorze années de déblayage, selon l’ONU.
(...)
Les obstacles qui se dressent devant Gaza sont immenses. Le cessez-le-feu doit durer 42 jours et se dérouler en plusieurs étapes, incluant des échanges d’otages et le retrait des forces israéliennes. Chacune sera fragile et pourra dérailler à tout moment. « Pour être tout à fait honnête, même si les gens [à Gaza] sont heureux, ils ont encore peur, parce que les choses ne sont pas très claires. Ils se posent beaucoup de questions », dit ainsi Mahmoud Alsaqqa, manager de programmes chez Oxfam à Gaza, et lui-même déplacé de guerre.

Et d’ajouter : « Nous sommes confrontés à de nombreux défis, qu’il s’agisse de l’eau potable, de l’approvisionnement en nourriture, des besoins de base ou de la sécurité, mais le plus important, c’est l’infrastructure. Les organisations internationales se demandent comment gérer une situation aussi énorme. » Outre les défis techniques et humanitaires, l’occupation militaire de la Palestine historique depuis 1947 assombrit l’horizon. « Les gens souffrent depuis des années, cela n’a pas commencé avec le 7 octobre [2023] », explique-t-il.

La bande de Gaza est maintenant coupée en deux par des bases israéliennes dans le « couloir de Netzarim », ses frontières sont ultra-militarisées et toujours sous contrôle israélien. Avec l’ère Trump qui s’est ouverte le 20 janvier, le futur de l’enclave reste suspendu à la volonté de ses ennemis.

Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

Salut nazi ? Le monde parallèle et inquiétant de la droite occidentale

Depuis le début du génocide à Gaza, Israël et toute la droite occidentale ont désigné comme « antisémite » un nombre incalculable de choses. Par exemple, les pastèques, pire qu’un salut nazi.

En effet, ce fruit rouge, noir, blanc et vert est utilisé comme symbole de soutien à la Palestine. En mars 2024, Louis Vuitton sort un T-Shirt avec un logo évoquant des tranches de pastèques. « Est-ce que Louis Vuitton a créé un t-shirt comme une ode au Hamas ? », s’insurge l’organisation américaine Stop Antisemitism sur le réseau social d’Elon Musk. Une polémique s’ensuit, avec la demande de retrait du vêtement. Il y a un mois à Sidney, un officier de police arrêtait des personnes parce qu’elles avaient un logo de pastèque sur leur voiture et que c’était, selon lui, « antisémite ».

L’ONU également a été qualifiée à d’innombrables reprises « d’antisémite », car l’institution internationale a dénoncé les massacres et la colonisation à l’encontre des palestiniens. L’exemple le plus récent étant Elise Stefanik, la nouvelle ambassadrice américaine à l’ONU, qui parle de la « gangrène antisémite » de l’organisation.

Les mains rouges ? « Antisémites » aussi évidemment ! En avril dernier, les étudiant-es mobilisé-es pour la Palestine avaient été expulsé-es par la police et avaient décidé de brandir leurs mains peintes en rouge. Un symbole mondialement connu dans de nombreuses manifestations, qui vise à dénoncer les États qui ont « du sang sur les mains ». Une opération médiatique concertée a imposé un récit complotiste et délirant : les mains rouges seraient en fait un symbole caché antisémite faisant référence, de façon occulte, à un événement survenu en l’an 2000. Et le pire, c’est que ça a fonctionné.

Mélenchon, et les rares hommes et femmes politiques qui soutiennent la Palestine ? « Antisémites », évidemment. C’est la chasse aux sorcières dans tous les pays occidentaux, ces personnalités sont traînées dans la boue, « cancel » du débat public et même parfois poursuivies.

En revanche, le milliardaire d’extrême droite Elon Musk qui fait un salut nazi le soir de l’investiture de Donald Trump n’est pas antisémite.

Prenez Jean-Sébastien Ferjou, fondateur de Atlantico et chroniqueur sur BFM. Depuis des mois, il n’hésite jamais à diffamer la gauche de la façon la plus virulente et malhonnête qui soit. Mais il a tweeté le 21 janvier : « Musk faisant sous les caméras du monde entier un salut nazi ? À ce niveau de panique morale, on est soit dans la psychiatrie, soit dans la malhonnêteté absolue… Elon Musk a accompagné d’un geste sa phrase de remerciement, la vidéo ne laisse AUCUNE ambigüité possible ».

D’accord.

Raphaël Enthoven, qui traite la France Insoumise d’antisémite au moins une fois par jour sur la base de rien, écrit à propos du geste d’Elon Musk : « c’est un geste désordonné d’un type qui envoie son cœur ». On le savait, Enthoven voit des antisémites partout, sauf chez les nazis.

Ségolène Royal a pris le relais avec un message lunaire : « Stoppons les polémiques absurdes contre Elon Musk au moment où les otages israéliens sont enfin libérés », le tout agrémenté de photos hors contexte d’hommes politiques saluant la foule, comme s’il s’agissait du même geste qu’Elon Musk.
Ces gens sont-ils des crétins ou des complices ?

Car à l’extrême droite, tout le monde a parfaitement compris. Sur internet, l’influenceur néofasciste Julien Rochedy se félicite de la réhabilitation du « salut romain » estimant que « ça va trop vite », et ses abonnés se réjouissent en commentaire « on est tellement de retour ». L’influenceur masculiniste Andrew Tate publie le salut d’Elon Musk avec un smiley « au garde à vous ».

WE ARE FUCKING BACK » publie l’administrateur d’un groupe Telegram néo-nazi américain avec le clip montrant le geste de Musk. D’autres diffusent l’image accompagnée de symboles SS.

Le niveau de post-vérité est tel que même un geste sans ambigüité et diffusé en mondovision est interprété et modifié selon les désirs de chacun.

Mais alors pourquoi Elon Musk ferait ça ? La réponse est extrêmement simple. L’homme le plus riche du monde adhère sincèrement à une idéologie suprémaciste.

Il a multiplié les déclarations antisémites ces dernières années, par exemple qu’il fallait « cesser de voir Hitler comme le mal absolu » ou qualifié d’« exacte vérité » un tweet prétendant que « les communautés juives » prônaient la « haine contre les Blancs ». Avez-vous entendu les médias de masse rappeler ces déclarations, réellement antisémites pour le coup ? Jamais.

Elon Musk a vécu ses 17 premières années dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, un régime suprémaciste Blanc, qui regorgeait de symboles néo-nazis ou liés au Ku Klux Klan. Il a grandi dans un univers où l’homme blanc anglo-saxon est considéré comme naturellement supérieur.

Ces derniers mois, il a mis sa fortune et son réseau social au service de Trump mais aussi des groupes identitaires anglais qui ont déclenché des émeutes raciales en Angleterre et du parti néo-nazi allemand AfD, dont Björn Höcke, le chef dans la région de Thuringe, reprend le slogan des SA « Alles für Deutshland ». Cet homme qualifie le mémorial de l’holocauste à Berlin de « Memorial de la honte ».

L’AfD recycle sans complexe sur ses affiches l’imaginaire aryen du régime nazi. Musk a déclaré à de nombreuses reprises sur Twitter que « seule l’AfD peut sauver l’Allemagne » et a boosté comme jamais la campagne électorale du parti. Lors d’une interview avec la cheffe du parti, il a été dit tranquillement qu’« Hitler était communiste ». Le but de ces gens est de dynamiter l’Histoire et tous les repères.

Après le rachat de Twitter en 2022, Musk avait assumé de réactiver sur son réseau des figures bannies pour leurs positions racistes. Par exemple le youtubeur Étasunien Nick Fuentes, qui se revendique « antisémite » et « suprémaciste », ou le militant britannique David Icke, qui explique que la Shoah a été financée par les juifs. « Free speech », mais en parallèle, il bannissait de nombreux comptes anticapitalistes.

Par ailleurs, Trump vient de gracier de nombreux militants néo-nazis qui avaient pris d’assaut le capitole en 2021. Parmi les personnes libérées, on trouve le néo-nazi Keith Packer, qui a été photographié portant un t-shirt « CAMP AUSCHWITZ » lors de l’assaut.

Bref, malgré un faisceau d’éléments accablants, qui ne laisse aucune place au doute, tout semble bon pour trouver des excuses à Musk. Il aurait seulement « fait un salut romain » ? Aucune preuve artistique ou littéraire ne confirme l’existence du salut romain au cours de la Rome antique, ce salut a été inventé par le régime de Mussolini.

« Il envoyait des cœurs ». Avec le visage crispé, le bras tendu et la main fermée, identifiés par tous les historiens comme un salut nazi caractérisé ?

Nous sommes rendus à un point où la gauche héritière de la résistance antifasciste est traînée dans la boue sans le moindre début de preuve, mais où ceux qui réhabilitent au 21e siècle une forme renouvelée de fascisme sont validés par la pensée dominante. À un point de confusion telle qu’Israël et ses défenseurs s’allient avec des nazis tant qu’ils défendent le colonialisme, et veulent détruire la gauche qui défend la Palestine.

- source, avec liens : https://contre-attaque.net/2025/01/22/salut-nazi-le-monde-parallele-et-inquietant-de-la-droite-occidentale/

Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

Le Parlement israélien refuse une commission d’enquête sur le 7 octobre

Que cherchent-ils à cacher ? Éléments de réponse

Honte à vous ! » C’est le cri qui s’est élevé à la Knesset, le parlement israélien ce mercredi 22 janvier. C’est le cri de familles de victimes israéliennes, tuées le 7 octobre, et qui réclament la vérité sur cette attaque depuis quinze mois. Les députés israéliens ont mis fin à leurs espoirs. Ils ont voté contre la création d’une commission d’enquête d’État sur les événements du 7 octobre 2023.

Ceux qui ont empêché l’enquête sont les membres de la coalition gouvernementale d’extrême droite, celle de Netanyahou.
Ces élus ont ainsi bloqué toute possibilité de créer une commission par voie parlementaire pour les six prochains mois. Les représentants du Conseil d’Octobre, un collectif de familles d’israéliens défunts, ont laissé exploser leur colère.

La députée israélienne qui avait réclamé la commission d’enquête estime que le gouvernement cherche à « fuir ses responsabilités », et son groupe a estimé que « le peuple d’Israël ne pardonnera pas aux membres de la coalition d’avoir empêché une commission d’enquête d’État sur le plus grand désastre de l’histoire du pays ».

Mais que cherchent à cacher Netanyahou et ses complices ? Pourquoi les dirigeants fascistes d’Israël refusent-ils une enquête sur un drame qu’ils ont pourtant massivement instrumentalisé pour déclencher un génocide à Gaza ? Quelques éléments de réponse.

- Le soutien de l’extrême droite israélienne au Hamas

Avant même le 7 octobre, Netanyahou et ses amis étaient les alliés objectifs du Hamas. « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et transférer de l’argent au Hamas. Cela fait partie de notre stratégie ». Ce sont les propos qui étaient tenus par le Premier Ministre israélien.

Le Times of Israël explique dans un article que « pendant des années, les différents gouvernements dirigés par Benjamin Netanyahu ont adopté une approche qui divisait le pouvoir entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie, tout en prenant des mesures qui renforçaient le groupe terroriste palestinien du Hamas ».

De son côté, Bezalel Smotrich, qui est aujourd’hui ministre des Finances et membre de l’aile la plus radicale des colons, déclarait en 2015 : « L’autorité palestinienne est un fardeau, le Hamas est un atout ».

Avi Primor, ancien ambassadeur d’Israël, l’avait confirmé dans une interview télévisée la même année 2015 : « C’est le gouvernement israélien, c’est nous qui avons créé le Hamas, afin de créer un poids contre le Fatah ».

La droite israélienne a elle-même créé son ennemi préféré. Elle préférait un mouvement palestinien confessionnel plutôt qu’une opposition anticolonialiste laïque et unie. Si une commission d’enquête sur le 7 octobre faisait son travail, elle pointerait inévitablement la responsabilités de ceux qui, en Israël, ont choisi de renforcer le Hamas depuis des années.

- Une attaque annoncée et ignorée

Bien avant le 7 octobre, l’unité 414 avait signalé les préparatifs d’une attaque imminente. Cette unité de l’armée israélienne, majoritairement féminine, se trouve sur la base militaire de Nahal Oz, située en bordure de Gaza. Elle est chargé de surveiller la frontière, à l’aide de puissantes caméras. Les militaires qui s’y trouvaient avaient prévenu leur hiérarchie de mouvements suspects, mais l’état major israélien n’en a pas tenu compte et n’a pas envoyé de renforts à cette unité.

Le 7 octobre, la base de Nahal Oz est tombée rapidement, et ses soldates ont été tuées dans les combats ou enlevées. Ont-elles été sacrifiées délibérément par Netanyahou ? C’est une question que pourrait se poser une commission d’enquête.

L’armée et les services de renseignement israéliens avaient également reçu de multiples avertissements des services secrets égyptiens qui faisaient état, eux aussi, d’un projet d’attaque.

Au sein même des renseignements israéliens, l’unité 8200 avait même révélé que les entraînements des combattants du Hamas portaient sur l’assaut de bases militaires et le « transfert des soldats captifs ». L’unité estimait que l’objectif était de prendre « 200 à 250 otages ». C’est précisément ce qu’il s’est passé. Le gouvernement israélien n’en a pas tenu compte.

Pire, un énorme festival de musique a été maintenu par les autorités israéliennes littéralement aux portes de Gaza, et l’armée elle-même reconnaît que ses effectifs étaient dégarnis le 7 octobre, car ils étaient occupés à sécuriser des colonies à l’autre bout du pays. Un choix délibéré ?

- Qui a tué les victimes israéliennes du 7 octobre ?

Au sein de l’armée israélienne, il existe une consigne appelée « Directive Hannibal » visant à empêcher par tous les moyens la capture de soldats, y compris en sacrifiant la vie des personnes capturées. Elle est utilisée depuis les années 1980. Avant la guerre de Gaza en 2008-2009, le lieutenant-colonel Shuki Ribak affirmait qu’aucun soldat ne serait enlevé « à n’importe quel prix. Dans n’importe quelle condition. Même si cela signifie qu’il se fait exploser avec sa propre grenade avec ceux qui essaient de le capturer ».

L’usage de cette doctrine lors de l’attaque du 7 octobre a été sérieusement questionnée. Le grand quotidien Israélien Haaretz y a répondu de manière catégorique : dans une enquête parue le 7 juillet 2024, le journal confirme que la directive Hannibal a été employée pour empêcher le Hamas de ramener des otages, y compris en tuant ces derniers.

Des documents et des témoignages prouvent qu’Israël n’a pas hésité à massacrer ses propres soldats, mais aussi des civils. Dès 7h18, lorsque le commandement israélien apprend un enlèvement dans un poste frontière israélien à Gaza, l’état-major divisionnaire donne l’ordre « Hannibal à Erez » et envoie un drone d’assaut.

Plus tard dans la matinée, le commandement ne se contente plus d’ordonner des frappes sur les bases de sa propre armée, mais donne « des ordres plus généraux ». À 10h32, un général fait tirer des obus vers la bande de Gaza, « même si les soldats et les civils se trouvaient dans des zones ouvertes ».

À 11h22, l’ordre est encore plus clair : « Pas un seul véhicule ne doit retourner à Gaza ». Une source a confirmé à Haaretz : « Tout le monde savait à ce moment-là que de tels véhicules pouvaient transporter des civils ou des soldats kidnappés… Tout le monde savait ce que signifiait, ne laisser aucun véhicule retourner à Gaza ».

Les images prises après les combats montrent de nombreuses carcasses de voitures totalement carbonisées, comme soufflées par des missiles, et des maisons dévastées par des déflagrations. Sur les zones de combat dans les Kibboutz, le général Barak Hiram avait déjà admis au New York Times avoir ordonné à un commandant de char de tirer sur la maison « même au prix de victimes civiles ». Les familles des 14 Israéliens morts à ce moment exigent une enquête.

Yasmin Porat, une israélienne de 44 ans, s’est retrouvée au milieu des tirs entre le Hamas et l’armée israélienne le 7 octobre. Prise en otage dans un kibboutz, elle a été utilisée comme bouclier humain par un assaillant qui voulait se rendre aux soldats israéliens, et a donc été sauvée. Elle a raconté dès le mois de novembre 2023, dans une émission de radio israélienne, la manière dont s’est déroulée l’opération. Elle a d’abord été retenue pendant plusieurs heures et traitée « humainement », puis elle raconte que l’armée israélienne a attaqué par surprise le bâtiment où elle était retenue avec d’autres, et que des otages israéliens auraient été « tués par les tirs croisés très nourris » et des tirs d’obus de char sur la maison.

Lorsque le journaliste lui demande : « Il est donc possible que nos forces aient tiré sur eux ? » elle répond : « Sans aucun doute », avant d’ajouter : « Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages ».

Une commission d’enquête pourrait chercher combien d’israéliens ont été tués par leur propre armée le 7 octobre.

- La fabrication de mensonges d’État

L’organisation caritative Zaka, reconnue par l’État israélien et animée par des juifs orthodoxes, a été très médiatisée après le 7 octobre. C’est elle qui avait certifié avoir vu le corps de « vingt enfants brûlés » dans le Kibboutz de Be’eri : « J’ai vu 20 enfants ensemble, les mains liées dans le dos, et ils ont été abattus et brûlés, en deux piles » affirmait l’un des membres. Il est avéré que c’était un mensonge, pourtant relayé par tout le gouvernement israélien, puis par les médias du monde entier.

L’organisation Zaka a été visée par plusieurs accusations de viol, de maltraitance et de détournement de fonds dès 2021. Pourquoi les autorités israéliennes ont-elles envoyé de tels illuminés, intégristes religieux et mis en cause par la justice, pour « identifier les victimes » ?

Un membre d’United Hatzalah, un groupe de « secouristes, urgentistes et ambulanciers » a raconté dans les médias américains : « Nous avons vu un petit bébé dans un four. Ils ont mis, ces salauds, ces bébés dans un four et ont allumé le four ». Cette information qui a fait le tour du monde a elle aussi été démentie par plusieurs journalistes israéliens.

Même question : il s’agit d’une organisation bénévole. Pourquoi ne pas avoir envoyé de professionnels des secours sur les lieux, pour décrire la scène aux médias ? Pour faciliter la production de fake news ?

- Après le 7 octobre : les israéliens tués à Gaza

« Tous trois étaient torse nu, l’un des personnages portant un bâton avec un drapeau blanc de fortune. Le soldat […] a immédiatement ouvert le feu et crié « terroristes ! » aux autres ».

C’est le témoignage d’un militaire israélien à Gaza en décembre 2023, après que trois otages israéliens aient été tués par leur propre armée. Ils avaient pourtant crié « au secours » en hébreu, disposé des draps avec écrit SOS, mais avaient tout de même été abattus.

Les soldats se sont rendus compte de leur méprise en voyant que les défunts ne « ressemblaient pas » à des palestiniens. L’un d’eux est roux à la peau claire. La hiérarchie leur a donné l’ordre de tuer tout ce qui bouge à Gaza, il n’ont pas réfléchi. Une commission pourrait enquêter sur ces ordres génocidaires, qui ont eu pour conséquence de tuer même les captifs israéliens.

Parmi les otages, de nombreux autres ont pu être emportés par les frappes israéliennes qui ont pilonné Gaza à une cadence infernale. Il est établi que Netanyahou a délibérément saboté les tentatives de négociation, de cessez-le-feu et de libération de captifs, malgré la demande des familles et des manifestations massives à Tel Aviv. Combien d’israéliens ont été tués entre-temps sous les bombes de l’aviation israélienne ?

Enfin, depuis l’attaque terrestre de Gaza qui a débuté le 29 octobre 2023, la presse estime qu’en moyenne deux à six soldats ont été tués chaque semaine par des tirs amis. Le 16 mai 2024, un char d’une unité de blindés israélienne a tiré deux obus sur un bâtiment où étaient rassemblés des soldats à Jabalia, tuant 5 d’entre eux et blessant les autres.

Encore une question sur laquelle une commission d’enquête parlementaire aurait pu se pencher. Mais toutes ces zones d’ombre, extrêmement troublantes, qui pourraient jeter un discrédit encore plus profond sur le gouvernement israélien, ne seront pas traitées par une commission d’enquête parlementaire.

- source, avec liens : https://contre-attaque.net/2025/01/23/le-parlement-israelien-refuse-une-commission-denquete-sur-le-7-octobre/

Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

« Otages » israéliennes et « terroristes » palestiniens : encore une grosse manipulation des médias français

France Info, à 13h ce samedi 25 janvier. Le service public consacre une émission spéciale à la libération des quatre « otages israéliennes » en échange de « terroristes » palestiniens. Oui, ce sont les mots employés par la chaine.

Le sujet commence par une interview complaisante du colonel israélien Olivier Rafowicz, qui a relayé un nombre incalculable de mensonges et d’éléments de langage génocidaires dans les médias depuis quinze mois, mais qui continue à être invité sans contradiction. Il déplore la libération de « terroristes ».

Puis Maryline Baranes, présentée comme psychologue, qui n’a donc aucune compétence sur le sujet, intervient pour dire qu’il faut que « les journalistes du monde entier arrêtent de dire que des prisonniers palestiniens sortent de prison car ce sont tous des terroristes ». Ça tombe bien, il n’y a aucun journaliste sur le plateau de France Info.

Cette propagande mensongère est répétée à l’identique sur toutes les grandes chaines de télévision françaises depuis l’accord de cessez-le-feu.

Sur RMC par exemple, on n’y va pas avec le dos de la cuillère. On entend carrément parler de la libération de « 90 cadres du Hamas ». Le titre de l’émission du 20 janvier s’intitule : « Gaza/Israël : otages libérées contre 90 terroristes. Le prix à payer ? ». Le présentateur Olivier Truchot commence : « Contrairement à ce que j’ai pu entendre, ce ne sont pas des prisonniers politiques, ce sont pour la plupart des gens qui ont été condamnés pour des faits de terrorisme, pour des attentats suicides ». Des morts-vivants, donc.

Un chroniqueur d’extrême droite, Antoine Diers, assure : « On est en train de recréer le prochain 7 octobre en libérant des terroristes ».

Jérôme Guedj, député socialiste et fanatique pro-Israël déclarait déjà le 19 janvier dernière à propos des palestiniens que des « terroristes ayant du sang sur les mains » allaient être libérés.
Mais qu’en est-il réellement ?

Sur les 90 palestiniens libérés des geôles israéliennes, on compte 69 femmes et 21 enfants. Tous « terroristes » ? La plupart étaient enfermés sous le régime de détention administrative, donc sans procès ni droit à la défense. C’est un emprisonnement arbitraire sur décision de l’armée israélienne, en violation de toutes les règles de droit. En bon français, on pourrait qualifier ces palestiniens d’otages.

À l’inverse, tout est fait pour humaniser les israéliennes relâchées. Les médias montrent les images des captives libérées, souriantes. Alors que les palestiniens n’ont pas de noms, pas de visages, pas de vie, le Figaro nomme et décrit les quatre israélienne en termes élogieux. L’une d’elle est « une musicienne passionnée qui étudiait le piano et le chant ». France Info précise même que « son petit ami aurait demandé sa main ». Passionnant. S’il fallait détailler par le menu les hobbys et les relations sentimentales des dizaines de milliers de personnes tuées à Gaza, il n’y aurait pas assez de temps d’antenne en toute une vie.

Le Figaro, toujours, explique qu’une israélienne libérée « était au téléphone avec ses parents, alors que les roquettes pleuvaient ». Que dire de toute un peuple subissant le déluge de bombes sur Gaza depuis des années ? France Info explique qu’elle « aime la cuisine, le chant, la danse et la poésie ».

La troisième, explique Le Figaro, aurait « été forcée à faire à manger, à faire le ménage et à garder des enfants pour ses geôliers », quand France Info relate que « les otages nettoyaient leur jardin, faisaient la vaisselle ». Des détails insoutenables. En comparaison, les milliers d’enfants palestiniens démembrés et brulés vifs, les dizaines de milliers d’autres affamés, les familles anéanties sont dérisoires. Quant aux prisonniers palestiniens, beaucoup sont morts en détention ou ont été violés. Mais le comble de l’horreur pour France Info est de « nettoyer le jardin ».

La quatrième israélienne, précise le même média, « a participé dans son enfance au programme Hands of Peace, qui promeut le dialogue entre jeunes Israéliens et Palestiniens » et « pratique le triathlon ». À les entendre, quatre jeunes femmes attachantes, pacifiques et douces, enlevées du jour au lendemain, sans raison ni objectif par des fous.

- Un traitement inhumain, mais pour qui ?

À la vue des images, on voit les quatre captives souriantes, manifestement bien nourries depuis octobre 2023, ce qui n’est pas le cas de la plupart des gazaouis. Et c’est assez logique : les factions palestiniennes avaient intérêt à les garder en bonne santé puisqu’elles devaient être échangées avec des détenus palestiniens. Tant mieux pour elle.

Les palestiniens enfermés n’ont pas eu cette chance. Khalida Jarrar, ex-députée palestinienne féministe et marxiste, fait partie des 90 personnes qui viennent d’être relâchées suite aux accords. Elle avait été arrêtée sans motif ni procès il y a plus d’un an. Visage pâle, cheveux entièrement blancs – ils étaient noirs avant son arrestation – et voix brisée, elle n’a pas réussi à parler le jour de sa sortie.

Le lendemain, elle a raconté ses conditions de détention : « Attaques fréquentes, gaz, rations insuffisantes ». Elle a été détenue six mois en isolement total dans une cellule de 3 m² sans fenêtre, se couchant sur le sol pour respirer le peu d’air passant sous la porte. Il s’agit de torture. Mais rappelez-vous, faire la vaisselle et ranger le jardin est très grave selon France Info.

- Des prisonnières de guerre

Le meilleur pour la fin : ces « otages israéliennes » sont des militaires, ce que les médias français se gardent bien de mentionner dans leurs gros titres. Elles ont été capturées dans le cadre de combats, ce sont donc des prisonnières de guerre. Et s’il faut utiliser l’expression de « sang sur les mains », alors cela peut s’appliquer à leur sujet.

En effet, Karina Ariev, Daniella Gilboa, Naama Levy et Liri Albag ont été enlevées le 7 octobre 2023 sur une base militaire, celle de Nahal Oz. Elle est située en bordure de Gaza, et occupée par l’unité 414 de l’armée israélienne, chargé de surveiller la frontière militarisée qui enferme Gaza depuis 2007.

Cette unité doit utiliser les tourelles d’artillerie télécommandées installées sur le mur de séparation, contre les palestiniens. En clair : tirer sur quiconque s’approche trop près du mur de démarcation.
Ces militaires sont chargées de contrôler les caméras de surveillance le long de cette frontière et d’envoyer des forces en cas d’incidents potentiels.

L’unité 414 dispose aussi de tireurs d’élite. En 2018, de grandes marches pacifiques de palestiniens ont essayé de s’approcher du mur, pour dénoncer l’apartheid israélien. L’armée coloniale a ouvert le feu sur ces civils désarmés, causant plus de 200 morts et 29.000 blessés, dont plus de 7.000 par des tirs à balles réelles.

En plus de tirer sur des civils, les soldat-es qui gardent ce mur violent le droit international. Depuis 2014, le mur est déclaré illégal par la Cour Internationale de Justice, et des associations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International le considèrent comme un rouage essentiel du système d’Apartheid mis en place par Israël à l’encontre des palestiniens.

Autant d’éléments que les médias français se gardent bien de divulguer au grand public. Cela pourrait briser le narratif outrageusement mensonger des gentilles otages israéliennes, échangées contre d’horribles terroristes palestiniens assoiffés de sang.

- Source et liens : https://contre-attaque.net/2025/01/25/otages-israeliennes-et-terroristes-palestiniens-encore-une-grosse-manipulation-des-medias-francais/

Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

Qui sont les vrais antisémites ?

Et pourquoi l’extrême droite soutient Israël tout en détestant les juifs et juives

Il y a encore quelques années cela paraissait inimaginable. Certes, on assistait au retour d’une extrême droite insidieuse, revisitée, « dédiabolisée ». Mais en 2025, il faut se rendre à l’évidence : le fascisme et le nazisme dans leur forme historique, qui ont mené à la guerre, à la Shoah et à la barbarie dans les années 1930 et 1940, font leur grand retour partout en occident, bien au delà de cercles marginaux.

Nous avons désormais une extrême droite puissante qui fait des saluts nazis, qui nie les camps d’extermination et qui cultive un antisémitisme viscéral. Et pourtant, cette extrême droite est alliée avec Israël, ce qui n’est pas incompatible. Explications.

- Soutien à l’AfD

En faisant un salut nazi le soir de l’investiture de Trump, Elon Musk était dans une provocation calculée : son but de normaliser ce geste et de ringardiser la dénonciation du nazisme. Le milliardaire a déclaré : « C’est dépassé, c’est usant, ce truc de comparer tout le monde à Hitler ». Il avait déjà affirmé qu’il fallait « cesser de voir Hitler comme le mal absolu ».

Après son geste, il enfonçait le clou en publiant un tweet, liké des dizaines de milliers de fois, truffé de jeux de mots nazis, avec les noms des dignitaires du régime hitlérien. Il s’agissait donc d’un acte réfléchi, tactique. L’homme le plus riche du monde remet à la mode un salut nazi tout en prenant ça à la rigolade. Il banalise le mal, littéralement.

Mais ce n’est pas tout. Elon Musk donc, apporte son soutien total à l’AfD, « Alternative für Deutschland », le parti néo-nazi allemand qui connait une ascension fulgurante ces dernières années. Pas plus tard que ce 25 janvier, il est intervenu lors d’un meeting du parti.

L’AfD avance de manière décomplexée, recyclant ouvertement les codes visuels du troisième Reich. Par exemple, une affiche diffusée lors d’élections en Thuringe montre une famille uniformément blonde aux yeux bleus, avec les deux parents faisant un salut bras tendu, formant une maison protectrice au dessus de leur progéniture. Un clin d’œil au nazisme évident.

Une autre affiche utilisait le mot « lebensraum » pour désigner le cadre de vie germanique. Dans l’Allemagne hitlérienne, le « lebensraum » – qu’on peut traduire comme « espace vital » au sens biologique, ou biotope racial – était un concept central, justifiant l’annexion de l’Europe de l’Est pour la donner au peuple aryen, tout en éliminant les races inférieures et en réduisant en esclavage les slaves.

- « Camp Auschwitz »

Parmi les centaines d’émeutiers d’extrême droite arrêtés suite à l’attaque du capitole en 2021, et qui viennent d’être graciés par Donald Trump, on trouve de nombreux militants néo-nazis. Par exemple un certain Keith Packer, qui a été photographié portant un t-shirt « CAMP AUSCHWITZ » lors de l’assaut, accompagné de la mention en anglais « le travail rend libre », la formule nazie inscrite à l’entrée du camp de la mort.

- La Shoah est une « opération de fabrique de biscuits »

Autre ami du duo Trump-Musk : un certain Nick Fuentes, influenceur néo-nazi. En janvier 2019, ce dernier avait diffusé en ligne un discours dans lequel il comparait la Shoah à une « opération de fabrication de biscuits ». En 2021, il avait été banni de Twitter et avait déclaré, dans une intervention au Texas, qu’il n’avait « plus rien à perdre. Ce sera le discours le plus raciste, sexiste, antisémite et négationniste de l’Holocauste ce week-end ». En 2022, Fuentes faisait l’éloge d’Adolf Hitler en s’amusant que les médias aient comparé Vladimir Poutine à Hitler en s’exclamant : « comme si ce n’était pas une bonne chose ».

Nick Fuentes a aussi participé aux rassemblements ayant conduit à l’attaque du Capitole. En 2022, lorsqu’Elon Musk a racheté Twitter, il réactive le compte de cet influenceur, comme de milliers d’autres aux mêmes idées.

Le 6 novembre 2024, Fuentes se réjouissait de la victoire de Trump dans une vidéo intitulée « Ton corps, mon choix », où il déclare à l’adresse des femmes : « Les hommes gagnent de nouveau ! […] Nous allons vous garder à terre pour toujours. Vous ne contrôlerez jamais vos propres corps ! » Quelques jours plus tard, il frappait une militante féministe.

- La gauche diabolisée

Avec des éléments aussi accablants, on pourrait s’attendre à ce que Trump, Musk et leurs réseaux soient universellement considérés comme des néo-nazis, qu’ils soient condamnés, mis au ban des Nations, vilipendés par Israël et par toutes les structures mémorielles. Il n’en est rien.

Les hommes les plus riches et puissants du monde sont allés à l’investiture de Trump. Elon Musk continue d’être encensé, la plupart des médias ont même réussi à mettre en doute le salut nazi du propriétaire de Tesla.

La diabolisation s’exerce au contraire à l’égard de la gauche, des soutiens de la Palestine, accusés quotidiennement d’antisémitisme sans le moindre début de preuve. Prenons l’exemple des médias français : avez-vous entendu le dixième de la diabolisation exercée contre Mélenchon à l’égard de Trump ? Évidemment, non. Il est moins grave de réhabiliter Auschwitz que de défendre Gaza. Le règne de l’inversion est total, les faits et la vérité ont été abolis.

Plus incroyable encore, en apparence du moins, Trump et Musk sont les plus grands alliés d’Israël. D’ailleurs le gouvernement de Netanyahou n’arrête pas de féliciter le nouveau président des USA.

- Comment en est-on arrivé là ?

Pourquoi des antisémites, parfois même des nostalgiques d’Hitler, soutiennent-ils Israël ? Cela paraît fou mais c’est très simple : l’extrême droite occidentale aime Israël pour la même raison qu’elle haïssait les juifs il y a 100 ans. L’antisémitisme européen voyait les juifs comme des « déracinés », des « cosmopolites », sans État dont suspects par nature, déloyaux et vus comme potentiellement révolutionnaires, donc impossibles à assimiler.

C’est la même extrême droite qui adore Israël en tant qu’État militarisé, religieux, ancré sur un territoire, expansionniste et raciste. Il n’y a aucune contradiction, même si cela parait déconcertant : les fascistes sont antisémites pour les mêmes raisons qu’ils sont pro-Israël !

Par extension, un pays comme l’Inde, dirigé par Narendra Modi, membre du BJP, un parti nationaliste et raciste, inspiré des partis fascistes des années 1930, est un soutien absolu d’Israël. De même, Javier Milei, président d’extrême droite argentin, pro-Israël et souhaitant se convertir au judaïsme, parle d’un « geste innocent » à propos de Musk.

Nous assistons à une coalition des nationalistes et des suprémacistes partout dans le monde, qu’ils soient en Israël, en Europe ou en Amérique, unis par le même élan : coloniser, tuer, expulser, écraser les plus faibles.

L’alliance des fascistes de tous les pays permet aux néo-nazis occidentaux d’éviter les accusations d’antisémitisme – en dépit du bon sens – puisqu’ils ont le soutien du gouvernement israélien. Et cela permet au contraire de diffamer la gauche et les anticolonialistes, qui ont pourtant toujours lutté contre tous les racismes.

Dire la vérité semble, plus que jamais, révolutionnaire.

- source et liens : https://contre-attaque.net/2025/01/25/qui-sont-les-vrais-antisemites/

Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

Trump propose de lancer la phase finale du nettoyage ethnique à Gaza

S’alignant sur les désirs des suprémacistes sionistes, il propose la déportation de la population palestinienne

Le massacre commis par l’armée israélienne à Gaza n’a jamais été une opération « anti-terroriste », mais l’accélération d’un processus d’élimination du peuple palestinien et de colonisation de sa terre, démarré bien avant le 7 octobre 2023. Donald Trump pourrait bien y apporter la touche finale.

Samedi 24 janvier 2025, le nouveau président des États-Unis a proposé un plan visant à « nettoyer » la bande de Gaza et à envoyer les palestiniens survivant vers l’Égypte et la Jordanie. « On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer », a-t-il déclaré devant des journalistes.

Avec une rhétorique particulièrement perverse, Donald Trump a évoqué l’état de « démolition » extrême de Gaza pour justifier ce déplacement de population. Finalement, vider Gaza de ses habitants, ce serait pour leur propre bien.

« J’aimerais que l’Égypte accueille des gens. Et j’aimerais que la Jordanie accueille des gens » a-t-il insisté avant d’embarquer dans son avion présidentiel. Une proposition immédiatement rejetée par la Jordanie.

Appelons les choses par leur nom : « envoyer » une population entière dans des régions d’où elle ne vient pas, c’est ce qu’on appelle une déportation de masse ou un nettoyage ethnique, condamné par le droit international. C’est ce qui s’était produit en 1948, quand l’État israélien qui venait d’être créé avait massacré, rasé des villages et forcé 900.000 palestiniens à quitter leurs maisons et leurs terres.

Ce grand déplacement, appelé « Nakba » pour catastrophe en arabe, est le point de départ de toute la situation actuelle : des familles chassées en 1948 vivent depuis trois générations dans des « camps de réfugiés » en Syrie, au Liban et en Jordanie, espérant revenir un jour chez elles. Gaza était aussi un immense camp de déplacés, 70% de ses habitants ayant été chassés de chez eux lors de la Nakba, jusqu’à sa destruction en 2023.

La déportation de 1948 a créé un océan de souffrance et déstabilisé tout le Proche-Orient pendant des décennies. La deuxième déportation, celle souhaitée par Trump et Netanyahou, serait une tragédie encore plus grande.

Sans surprise, suite à cette annonce, le ministre israélien fasciste Bezalel Smotrich s’est exclamé qu’il s’agissait d’une « excellente idée » d’« aider [les palestiniens] à trouver d’autres endroits où commencer une vie meilleure ». Nous sommes nombreux à le dire depuis 2023 : le projet des sionistes a toujours été de rendre Gaza tellement inhabitable qu’il sera impossible d’y survivre, et que l’exil deviendra une option. C’est ainsi qu’Israël compte annexer et coloniser Gaza.

La preuve le 21 octobre 2024 : des milliers de militants d’extrême droite, y compris des députés et ministres, s’étaient rassemblés près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza pour réclamer l’installation de colonies juives sur les ruines. Le ministre Itamar Ben Gvir avait alors déclaré : « Si nous le voulons, nous pouvons nous réinstaller à Gaza ». Il a aussi asséné : « Gaza est à nous pour l’éternité » et « Nous encouragerons le transfert volontaire de tous les citoyens de Gaza. Nous leur offrirons la possibilité de s’installer dans d’autres pays, car cette terre nous appartient ».

Le 28 janvier 2024, une autre manifestation avait eu lieu à Jérusalem pour une « réimplantation » dans la bande de Gaza. Une grande carte était projetée, montrant des colonies prévues à la place de villes palestiniennes. L’idée martelée lors de ce meeting était « l’expulsion » des habitants. Le même mois, la presse israélienne révélait que Netanyahou menait « des pourparlers secrets avec le Congo » pour accueillir des « migrants », en l’occurrence des Palestiniens déplacés.

Dès le mois d’octobre 2023, juste après le démarrage du génocide, le Ministère de l’Information israélien proposait déjà un plan pour « déplacer » les habitants de Gaza. En décembre 2023, un promoteur immobilier israélien diffusait une publicité volontairement provocatrice pour vendre de nouveaux lotissements qui seraient construits sur les ruines de Gaza.

Ainsi, Donald Trump ne fait que s’aligner sur les obsessions coloniales et racistes répétées depuis des années par les messianistes qui dirigent Israël.

Ce n’est pas tout. Le dirigeant des USA a confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de 907 kilos – soit 2000 livres – à Israël, des munitions suspendues par l’administration Biden car trop dévastatrices. Le nouveau président a également annoncé que de nombreuses commandes israéliennes allaient être envoyées. « La région est plus sûre quand Israël a ce dont il a besoin pour se défendre », a répondu le ministre des affaires étrangères israélien, aux anges.

Pendant ce temps, le cessez-le-feu reste très théorique. Selon la défense civile de la bande de Gaza, des « dizaines de milliers » de Gazaouis sont empêchés par Israël de retourner dans le nord de l’enclave depuis une semaine. Les soldats sont déployés au niveau d’un point de passage du centre de la bande de Gaza et menacent de tuer les gens qui s’approchent.

Par ailleurs, l’État hébreu et le Hamas s’accusent l’un l’autre de « violer » l’accord de cessez-le-feu. Ce qui risque de permettre à Netanyahou, à court ou moyen terme, de déclencher à nouveau des hostilités massives.

Enfin, la guerre continue en Cisjordanie, où l’armée israélienne mène une opération meurtrière et des rafles de palestiniens, mais aussi au Liban. Israël a tiré sur des habitations de civils au Sud-Liban ce dimanche, faisant 22 morts et 124 blessés, selon le ministère de la santé libanais. Israël maintient son armée dans le pays, au-delà de l’échéance prévue dans le cessez-le-feu négocié avec le Hezbollah, et assassine les libanais qui veulent retourner dans leurs villages. Encore des crimes de guerre. Encore une violation de toutes les règles internationales sans conséquence.

Il suffit d’écouter les dirigeants israéliens pour comprendre la situation : ils annoncent tout, de façon très claire. Bezalel Smotrich réclame depuis des années la création d’un « Grand Israël » inspiré de textes bibliques, avec l’annexion militaire du Liban, de la Jordanie, de la Syrie, de l’Irak et de l’Égypte.

Si personne ne les arrête, ce sera une guerre mondiale pour coloniser tout le Proche-Orient.

- Source avec liens : https://contre-attaque.net/2025/01/26/trump-propose-de-lancer-la-phase-finale-du-nettoyage-ethnique-a-gaza/

Gaza : une trêve menacée sur un champ de ruines et de morts

Shoah et nazisme : Netanyahou le révisionniste

« Nazi sans prépuce » ? Inversion des valeurs en phase terminale

Ce 27 janvier 2025 est le jour d’une terrible commémoration. Il y a 80 ans exactement, le complexe concentrationnaire et génocidaire d’Auschwitz, situé en Pologne, était libéré par l’Armée rouge. Plus de 1,1 million de Juifs, Polonais, Tziganes et autres y ont été assassinés par le régime nazi.

Cette commémoration a lieu dans une ambiance très particulière, puisque ni le président russe – responsable de la guerre en Ukraine – ni le Premier Ministre israélien – visé par un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité – n’étaient présents. Ce dernier a fait savoir qu’il ne se rendrait pas à la cérémonie, puisqu’il était « occupé à libérer les otages » à Gaza.

Néanmoins, cette date doit permettre d’évoquer un phénomène extrêmement grave et trop rarement soulevé : le révisionnisme voire le négationnisme de la Shoah propagé par les autorités israéliennes elles-mêmes.

Imaginez que n’importe quel haut responsable politique ait apporté son soutien total au salut nazi d’Elon Musk et affirmé qu’Hitler ne voulait pas tuer de juifs. Cela aurait légitimement provoqué un tollé absolu. Même Jean-Marie Le Pen n’avait jamais osé aller aussi loin en public. C’est pourtant la ligne politique défendue par le dirigeant israélien.

Le 23 janvier 2025, après le salut nazi du milliardaire propriétaire de Tesla lors de l’investiture de Trump, Netanyahou avait écrit sur le réseau X : « Elon Musk est faussement diffamé. Elon Musk, c’est un grand ami d’Israël. […] il a soutenu à plusieurs reprises et avec force le droit d’Israël à se défendre contre les terroristes génocidaires et les régimes qui cherchent à anéantir le seul et unique État juif. Je le remercie pour cela ».

Netanyahou est un homme prodigieux : il voit des antisémites absolument partout, sauf là où il y en a. Rappelons qu’il a traité le pape, l’ONU et quiconque soutenait le peuple de Gaza bombardé d’antisémite. Mais pas Elon Musk, fervent soutien du parti d’extrême droite allemand AfD, habitué des déclarations ouvertement antisémites et ayant permis la réouverture de centaines de comptes d’influenceurs néo-nazis. Soit dit en passant, le fait que quelqu’un considéré comme un « grand ami d’Israël » fasse des saluts nazis devrait sérieusement interroger tout le monde sur ce qu’est devenu ce pays sur le plan politique.

Pour enfoncer le clou, Elon Musk tweetait dans la foulée : « Don’t say Hess to Nazi accusations ! Some people will Goebbels anything down ! Stop Gőring your enemies ! His pronouns would’ve been He/Himmler ! Bet you did nazi that coming ».

Un jeu de mot plus que douteux sur « Hess » – Rudolf Hess était le bras droit d’Hitler – qui sonne comme « yes » ; « Goebbels » – directeur de la propagande nazie et antisémite fanatique –, évoquant le terme anglais « gobble » (gober) ; « Göring » – ministre du Reich –, rappelant « gore » (éventrer/harceler) ; « He/Himmler » – chef de la SS et organisateur de la Shoah –, détournant les pronoms « he/him » (il/lui) ; et enfin « nazi », qui ressemble à « not see » (ne pas voir). Désopilant.

Netanyahou n’en est pas à son coup d’essai. En 2015, il déclarait déjà que « Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs », affirmant que les palestiniens seraient les vrais responsables de la Shoah. C’est évidemment complètement faux. Hitler, obsédé par la hiérarchie raciale, puisait son programme dans l’antisémitisme européen et avait annoncé ses projets exterminateurs bien avant la guerre. Mais en mentant ainsi, l’extrême droite israélienne déresponsabilise l’extrême droite européenne, elle l’absout de ses crimes.

En disant cela, Netanyahou allait déjà plus loin que les néo-nazis européens dans la négation de ce qu’était la Shoah.

Dans la même logique, un élément de langage récurrent vise à affirmer que le peuple de Gaza serait plus dangereux pour les juifs que l’Allemagne nazie. Prenons Raphaël Morav, ambassadeur d’Israël, le 29 octobre 2023 sur la chaîne d’extrême droite Cnews à propos du 7 octobre : « Cette violence est d’une cruauté que nous n’avons pas vu même pendant la Seconde Guerre mondiale ».

Si les nazis sont « moins pires » qu’un peuple colonisé qui se fait écraser à chaque nouveau conflit, alors finalement, les nazis n’étaient pas si méchants.

Et le nazisme étant le curseur ultime de la barbarie, il serait donc légitime de bombarder massivement Gaza, comme l’ont été les villes allemandes à la fin de la guerre. Mais qu’y a-t-il de commun avec une population colonisée depuis 75 ans, sans État, sans armée, sans soutiens diplomatiques ni véritables moyens militaires ? Rien. Ni sur le fond, ni sur la forme.

Ces propos portent un nom : c’est du révisionnisme. Cela banalise ce qu’a été le nazisme, la Shoah et le système concentrationnaire. Ce discours vient relégitimer l’extrême droite la plus radicale, qui ne s’y trompe d’ailleurs pas. Le RN, fondé par des Vichystes, fait corps derrière Israël. Comme Zemmour qui a réhabilité Pétain tout en soutenant Netanyahou. Ce révisionnisme symbolise l’union sacrée des fascismes européens et israéliens. Finalement, l’expression « nazi sans prépuce » utilisée par l’humoriste Guillaume Meurice n’est pas si éloignée de la réalité.

Ces accointances puisent dans une histoire longue. Menahem Begin, un des pionniers du sionisme d’extrême droite dans les années 1940, dont le mouvement est à l’origine du Likoud, le parti de Netanyahou, était membre du Betar, un mouvement paramilitaire inspiré par les fascistes européens. Ses idées racistes anti-arabes s’opposaient à tout compromis, considérant la Palestine comme un territoire exclusivement juif.

Dès 1948, certains fondateurs d’Israël étaient d’ailleurs déjà dénoncés, non seulement comme étant des criminels de guerre, mais aussi comme des fascistes par de grands intellectuels juifs. Un mot lourd de sens, à la sortie immédiate de la Seconde Guerre mondiale, de la part d’une génération qui connaissait dans sa chair le sens de cette barbarie.

Dans une tribune publiée dans le New York Times à la fin de l’année 1948, de grandes figures scientifiques et intellectuelles protestaient contre la venue de Menahem Begin aux USA. Parmi les signataires, on trouvait Albert Einstein et Hannah Arendt.

Tout semblait déjà dénoncé clairement dans cette tribune : les idées et les méthodes d’extrême droite, le « mysticisme religieux » et le « suprémacisme racial » de ce courant fondateur, qui s’est imposé à la tête d’Israël par la suite. Les mots signés par les plus grands intellectuels de l’époque évoquent par exemple « un parti politique dont l’organisation, les méthodes, la philosophie politique et l’appel social sont très proches de ceux des partis nazi et fasciste » et « une organisation terroriste d’extrême droite et nationaliste en Palestine ».

- source, avec liens : Shoah et nazisme : Netanyahou le révisionniste

Opération militaire en Cisjordanie : la barbarie coloniale ne fait pas de trêve

Dès le cessez-le-feu à Gaza, Israël a lancé l’assaut contre l’autre territoire palestinien

Elle s’appelait Laila Al-Khatib, elle n’avait que deux ans et demi. Elle a été assassinée par l’armée israélienne le samedi 25 janvier, lors d’un raid en Cisjordanie.

La grand-mère de la fillette a expliqué que la famille était en train de dîner chez elle dans la ville de Jénine lorsque le drame a eu lieu. « Il y a eu des coups de feu et les fenêtres se sont brisées. Quand les filles ont entendu les tirs, elles ont commencé à courir à l’intérieur ». La mère de l’enfant « était en train de la nourrir [quand] elle a reçu une balle du tireur embusqué dans la tête ». Laila Al-Khatib était la seule enfant de sa mère, le père est décédé il y a deux ans dans un accident de travail. Le journal israélien Haaretz explique que l’armée « mène l’enquête sur cet incident ».

Ce crime déchirant s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle offensive militaire d’Israël. Dès le lendemain du cessez-le-feu précaire décrété à Gaza, l’armée israélienne a intensifié sa guerre en Cisjordanie, l’autre territoire palestinien. Cette opération baptisée « Mur de fer » démontre que la violence coloniale n’a pas de fin, et que l’État militarisé et fasciste ne s’arrêtera de semer la désolation – à Gaza, au Liban, en Syrie ou en Cisjordanie – que s’il y est contraint.

Encouragée par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, l’armée israélienne a perquisitionné des dizaines de maisons, arrêté de nombreux palestiniens, y compris des enfants, assiégé et évacué des camps de réfugié-es. Elle a aussi détruit des logements, des entreprises et des infrastructures. Les opérations militaires se concentrent à Jénine, ville considérée comme un bastion de la résistance palestinienne, et à Tulkarem.

Le ministre des Affaires étrangères Israël Katz a expliqué que cette offensive « marque un changement dans la stratégie de sécurité des forces israéliennes en Judée et Samarie [le nom biblique utilisé par les sionistes d’extrême droite pour désigner la Cisjordanie] ». Le ministre fasciste des Finances Bezalel Smotrich a déclaré : « Après Gaza et le Liban, aujourd’hui, avec l’aide de Dieu, nous avons commencé à changer le concept de sécurité en Judée et en Samarie ».

La rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a lancé un nouveau message d’alerte : « Alors que le cessez-le-feu tant attendu se mettait en place à Gaza, la machine de mort israélienne a intensifié ses tirs en Cisjordanie […] Si Israël n’est pas contraint de s’arrêter, le génocide des Palestiniens ne se limitera pas à Gaza. Je vous le dis ».

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a livré son analyse : « Israël, enhardi par les succès militaires qu’il a remportés, pense que c’est le moment de procéder à l’annexion de la Cisjordanie et de maintenir Gaza dans une sorte de situation d’incertitude ».

Breaking the Silence, un groupe d’anciens soldats israéliens appelant à la fin de l’occupation des territoires palestiniens, a déclaré la semaine dernière que Jénine risquait d’être « gazaïfiée » par l’armée israélienne, « avec des frappes aériennes et la destruction des infrastructures ».

Entre autres exactions, les forces israéliennes ont encerclé l’hôpital Khalil Suleiman de Jénine, un établissement soutenu par Médecins Sans Frontières. Deux infirmières et trois médecins ont été abattus sur la route principale menant au bâtiment le mardi 21 janvier.

Des violences paramilitaires ont également été commises par des dizaines de colons masqués, qui ont attaqué les villages de Jinsafut et al-Funduq près de Jérusalem lundi 20 janvier, en apportant des armes pour incendier des bâtiments et des voitures, avant d’attaquer trois maisons, une crèche et un atelier de menuiserie. Ils ont également jeté des pierres et tiré des coups de feu. Des attaques similaires ont eu lieu dans d’autres villages.

Autre signe d’impunité totale, l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, est sommée par Israël de cesser ses opérations à Jérusalem et évacuer tous les bâtiments qu’elle utilise d’ici le 30 janvier. Une menace gravissime.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël accélère son programme d’annexion de la Cisjordanie. Durant les 6 premiers mois de l’année 2024, l’État sioniste s’était accaparé 23,7 kilomètres carré de terres palestiniennes, en violation totale du droit international. En grignotant ce qu’il reste de territoire aux palestiniens, il s’agit de rendre impossible toute création d’un État Palestinien viable. Pour rappel, la Cisjordanie est un territoire reconnu internationalement, elle n’est pas contrôlée par le Hamas, ni impliquée dans le 7 octobre.

Le nettoyage ethnique mené par Israël se joue donc sur deux fronts : à Gaza, territoire désormais anéanti et dont la population est ouvertement menacée de déportation par le président des USA ; et en Cisjordanie, attaquée et annexée à petit feu, dans l’indifférence de la communauté internationale. Le but d’Israël étant d’étendre son État d’apartheid colonial de la mer au Jourdain.

Photo : Wahaj Bani Moufleh
- source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/01/29/operation-militaire-en-cisjordanie-la-barbarie-coloniale-ne-fait-pas-de-treve/


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