Partout dans le monde, de grosses protestations on lieu contre les crimes de guerre israéliens commis à Gaza. Retour sur le rassemblement à Valence du 4 novembre.
Mais, comme pour tous les sujets, les gouvernements oligarchiques qui soutiennent aveuglément l’Etat Israël n’en ont cure, si on était en démocratie ça se saurait. Entre puissances guerrières et colonialistes on se comprend. (ce qui ne veut pas dire que le Qatar, la Russie ou l’Iran qui soutiennent les palestiniens seraient mieux) Seuls comptent le pouvoir, la puissance et l’argent, les peuples d’ici et d’ailleurs ne comptent pour rien dès que de gros intérêts capitalistes/étatistes sont en jeu.
La guerre est toujours atroce, et encore plus quand il s’agit de massacrer des civils, de brûler et tuer des enfants en masse comme le fait sciemment l’armée israélienne.
Les nombreux crimes du gouvernement israélien et de son armée ne peuvent en aucun cas justifier de quelconques odieuses attaques ou propos antisémites en France ou ailleurs, que ces juifs soutiennent ou pas le gouvernement israélien et son colonialisme. Que personne n’ajoute, comme le fait Israël, des horreurs aux atrocités. La coupe de sang est suffisamment pleine.
Par ailleurs, l’Etat français ne s’est pas gêné pour censurer un film d’animation destiné à des scolaires qui parlait d’une réfugiée palestinienne. La, très relative, liberté d’expression si chère aux soi-disants démocraties telles que le france est très vite supprimée dès que l’Etat est dérangé.
La guerre est partout un fléau, l’attiser une abomination. Les guerres modernes touchent particulièrement les civils. C’est pourquoi j’invite à suivre et relayer cet appel :
Appel international à une semaine d’action contre toute les guerres du 17 au 25 novembre 2023 - Niveaux records de production et de commerce d’armes : STOP
Pour stopper les guerres armées, et la guerre économique permanente (et les catastrophes climatiques/écologiques), et les Etats/entreprise/structures qui les attisent ou en vivent, il faudrait bien sûr de plus profondes et larges protestations que des manifs et rassemblements, mêmes massifs. Car être pour la paix c’est forcément être contre la civilisation industrielle étatico-capitaliste et toutes ses ramifications.
- Gaza : les protestations s’amplifient - Les massacres de palestiniens continuent
Valence, rassemblement le 4 novembre
Au moins 500 personnes étaient autour du kiosque du Champ de Mars pour crier "cessez le feu", "free Palestine", "nous sommes tous palestiniens", "halte au massacre", "stop aux ventes d’armes françaises à Israël", « Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine », etc.
Avec beaucoup de femmes, particulièrement touchées et révoltées par les massacres de palestiniens. Il y avait aussi des jeunes et des enfants.
La politique gouvernementale macroniste très pro-gouvernement israélien était vivement critiquée.
Certains se demandaient quelles sont les entreprises françaises qui ont vendu, et qui vendent encore, des armes à l’Etat d’Israël.
- Gaza : les protestations s’amplifient - Les massacres de palestiniens continuent
- à Valence le 04 novembre
Comment discuter du conflit israélo-palestinien sans s’engueuler
Comment discuter du conflit israélo-palestinien sans s’engueuler
L’abominable guerre en cours au Moyen-Orient tend de plus en plus la situation en France. Nous sommes nombreux à nous retrouver dans des repas de famille, entre collègues ou entre amis, où le sujet enflamme tout le monde. Sans parler de l’enfer de Twitter / X ou le débat se résume souvent à un torrent d’insultes spontanées sans aucune distance. Chacun y va de son avis, avec une compassion souvent à géométrie variable, une confusion entre la responsabilité de ceux qui ont le pouvoir et des populations qui le subissent, le mélange entre religion et guerre de territoire… Comment traverser ce genre de discussions sans trop s’engueuler ? Voici quelques éléments objectifs à mettre en avant pour essayer de ne pas s’énerver, au moins avec ses proches.
En général, la discussion démarre par une formule du style “Tu as vu aux infos, c’est horrible ce qui se passe en Israël !” et elle peut vite s’envenimer, si elle s’enchaîne sur “Oui, mais quand même, tu ne peux pas nier ce que subissent les Palestiniens !” (et inversement selon les interlocuteurs). Pour rester objectifs et que ça ne dérape pas trop, il peut être bien de garder en tête que :
Avoir de la compassion pour les victimes de Tsahal ne signifie pas justifier les attaques du Hamas.
- Avoir de la compassion pour les victimes du Hamas ne signifie pas justifier la colonisation israélienne.
- Expliquer n’est pas excuser. Contextualiser une situation ne signifie pas s’en rendre complice, mais simplement essayer de la comprendre pour chercher des solutions pour y remédier.
(...)
- Gaza : les protestations s’amplifient - Les massacres de palestiniens continuent
🇺🇳 LE DIRECTEUR DU BUREAU DES DROITS DE L’HOMME À L’ONU DÉMISSIONNE
Le directeur du bureau des droits de l’homme des Nations Unies, Craig Mokhiber, a démissionné de son poste lundi 30 octobre, désespéré par l’inaction de la Communauté internationale face aux massacre de Gaza, et à l’impuissance de l’ONU à obtenir un cessez-le-feu.
Dans sa lettre de démission, ce fonctionnaire en poste à l’ONU depuis 1992 écrit : « La situation actuelle en Palestine est un cas d’école de génocide en cours. Le projet colonial européen, axé sur l’ethno-nationalisme en Palestine, entre maintenant dans sa phase terminale, conduisant à l’accélération de la destruction des dernières traces de la vie palestinienne autochtone en Palestine ».
Ce spécialiste du droit international estime que « le génocide auquel nous assistons en Palestine est le résultat de décennies d’impunité israélienne, soutenue par les États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux, ainsi que de décennies de déshumanisation du peuple palestinien par les principaux médias occidentaux ». « Les deux phénomènes doivent cesser immédiatement », a-t-il ajouté.
La semaine précédente, 800 universitaires spécialisés en droit international, et en particulier sur les génocides, ont signé une tribune commune alertant sur la violation extrême du droit international et un « possible génocide » en cours à Gaza.
Pendant que toutes les instances internationales, ONG et spécialistes du Proche-Orient tirent la sonnette d’alarme, les médias français invitent quotidiennement des fanatiques pro-Israël à l’antenne et des porte-paroles, officiels ou officieux, de l’armée israélienne.
Texte complet de la lettre de ce directeur à l’ONU : Guerre contre Gaza : lettre de démission du directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits humains - Nous publions la lettre de démission adressée le 28 Octobre 2023 au Haut commissaire des droits humains, Volker Turk, par Craig Mokhiber, qui était jusque-là directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits humains. Cette lettre a été très peu diffusée par les médias français mainstream, et pour cause : elle entre en contradiction totale avec le récit dominant selon lequel la guerre menée par l’Etat d’Israël contre la population de Gaza constituerait une simple « riposte légitime » aux attaques menées le 7 octobre par le Hamas.
Craig Mokhiber dénonce non seulement une guerre qu’il qualifie de « génocidaire », mais aussi la complicité des gouvernements occidentaux, le rôle des médias, la faillite d’Oslo et de la « solution à 2 États », l’usage de l’argument de l’ « antisémitisme » pour justifier la politique israélienne, ainsi que la compromission de l’ONU. Cette lettre mérite donc d’être lue et largement diffusée. (...)
Gaza : à l’international comme en Israël, le massacre est dénoncé
Gaza : à l’international comme en Israël, le massacre est dénoncé
Quand on vit dans un régime autoritaire, regarder ce qu’il se dit et se passe ailleurs dans des pays plus démocratiques est une démarche qui aide à sortir de l’impression de matraquage idéologique que l’on subit. Nos grands médias sont très branchés comparaison internationale quand il s’agit de dénoncer nos droits sociaux, mais quand cela devient moins flatteur pour notre gouvernement, l’info reste bien plus nationale. Après tout, un député de la majorité présidentielle peut tranquillement dire, au sujet de bombardements massifs qui ont déjà tué près de 4000 enfants à Gaza : “je ne suis pas pour un cessez le feu, Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme, c’est une réponse légitime”, tout en souhaitant que cela se fasse ” dans le respect du droit international”… ce qui n’est pas le cas, puisque l’armée israélienne utilise du phosphore blanc contre Gaza, un produit chimique incendiaire dont l’usage contre des cibles civiles est interdit par les traités internationaux. La position du gouvernement français est totalement illisible, puisqu’après avoir assuré Netanyahou, le premier ministre d’extrême droite au pouvoir en Israël, de son soutien inconditionnel voir d’une aide militaire, il déplore désormais mollement les massacres en cours assurant les victimes de sa ” compassion”. Qu’en est-il en dehors de nos frontières ? Des gouvernements osent dire les choses bien plus clairement, tout comme l’opposition israélienne à Netanyahou.
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- Gaza : les protestations s’amplifient - Les massacres de palestiniens continuent
NE PAS OUBLIER CETTE "GAUCHE"
"La Palestine est un test décisif moral pour le monde" - Angela Davis -
Le 27 octobre dernier Angela Davis, dans un entretien avec Marc Lamont Hill, revenait sur la longue histoire de solidarité entre les luttes Palestinienne et Noire Américaine. Elle déclarait aussi au journaliste : "La Palestine est un test moral décisif pour le monde." Après l’interview l’auteur, Joseph Andras completait en écho à la parole de la militante : "On ne saurait mieux dire. Toute personnalité politique, artistique, et littéraire, qui n’exprime pas, aujourd’hui, un soutien total aux civils Gazaouis, doit être moralement radiée de la gauche." La complicité d’une partie de la gauche avec les crimes de l’État fasciste israélien ne fait aucun doute.
Car oui. Il ne faudra pas oublier, cette "gauche" qui, par ses circonvolutions permanentes et autres contorsions mentales, a rejeté dos à dos la violence des oppresseurs et celle des opprimés.
Ne pas oublier cette "gauche" qui a applaudi au "soutien inconditionnel" de l’État israélien quand les bombes tuaient hommes, femmes et enfants par centaines. Cette "gauche" qui lui a donné un blanc seing pour commettre les pires atrocités, d’hier et d’aujourd’hui.
Ne pas oublier cette "gauche" qui, en cédant au discours, en adhérant au narratif "anti-terroriste" de l’État colonial israélien, a abandonné le peuple palestinien à un massacre de masse.
Ne pas oublier cette "gauche" qui s’est soumise à la propagande de guerre des sionistes d’extrême-droite, qui ne cachent plus leur opération de nettoyage ethnique de la bande de Gaza.
Ne pas oublier cette "gauche" qui s’est alignée sur la ligne macron-lepeniste, qui vise à justifier ce que des chercheurs qualifient de génocide et de crime contre l’humanité.
Cette "gauche" a du sang sur les mains. La fracture est totale. L’histoire jugera.
ISRAËL TIRE DU PHOSPHORE BLANC SUR LE PEUPLE PALESTINIEN
Barbarie coloniale
Dans le quartier Al-Shati à Gaza, l’armée israélienne a tiré du phosphore blanc dans l’enceinte d’une école gérée par l’ONU. Des vidéos montrent ces sous-munitions caractéristiques, brûlant à haute température au contact de l’air sans pouvoir être éteintes, et provoquant un épais panache de fumée chimique blanche.
Dans un rapport paru le 1er novembre, Amnesty International confirme qu’après avoir mené son enquête, fait analyser des images et retrouvé les références d’obus tirés, l’armée israélienne a fait un usage de phosphore blanc « sans discernement, en violation du droit international humanitaire » et rappelle que ces armes ne doivent « jamais être tirées sur ou à proximité d’une zone civile peuplée ou d’une infrastructure civile ».
Depuis le 7 octobre, elles sont pourtant utilisées par Israël à la fois à Gaza, zone très densément peuplée, mais aussi à la frontière libanaise.
Le phosphore blanc est une substance chimique qui s’enflamme quand elle est exposée à l’oxygène. La réaction crée alors une chaleur d’environ 815°C, de la lumière ainsi qu’une épaisse fumée blanche. Ces bombes incendiaires causent d’atroces brûlures, la matière incandescente est « hautement soluble dans les graisses et donc dans la chair humaine » selon l’ONG Human Right Watch. La réaction chimique peut brûler la chair jusqu’à l’os. Des images de brûlures atroces circulent, montrant la chair rongée par ces armes. Les émanations de la combustion peuvent aussi gravement endommager les organes internes.
Dès 2008, Israël était accusée de « crimes de guerre » par Amnesty International après l’utilisation de bombes au phosphore blanc à Gaza. En 2022, les autorités ukrainiennes avaient dénoncé l’usage de ces bombes par la Russie, parlant de crime contre l’humanité. En 2004, l’armée des USA utilisait du phosphore blanc en Irak, sur la ville de Falloudja.
Il n’y a AUCUN motif militaire ou stratégique pour utiliser ces armes, à part pour causer le plus de dommages humains et faire souffrir le plus fortement possible. C’est un crime de guerre sadique supplémentaire, soutenu « inconditionnellement » par nos gouvernants.
vidéo : https://fb.watch/o3dLG0ghhZ/
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LA "HAINE DU JUIF" NE VIENT PAS DES "MASSES MUSULMANES"
Histoire
Dans un réquisitoire d’une rare violence et truffé de mensonges, le député franco-israélien Meyer Habib a déclaré : « La haine d’Israël et du Juif est l’aphrodisiaque de toutes les masses arabes. Je suis inquiet pour la France et la civilisation judéo-chrétienne ». Lié à l’extrême droite israélienne, Meyer Habib est un propagandiste de la guerre en cours. Il sillonne les médias pour attiser les tensions communautaires.
Ici, dans un racisme assumé, il insinue que les « masses arabes », considérées comme homogènes, seraient excitées sexuellement à l’idée de persécuter les juifs. Une accusation abjecte en plus d’être totalement fausse historiquement.
La haine des juifs est d’abord une histoire européenne. Pendant des siècles, l’antisémitisme a gangrené l’Europe, avec des persécutions et des pogroms commis régulièrement contre les communautés juives, de l’expulsion des juifs d’Espagne lors de la Reconquista à l’affaire Dreyfus.
Pendant la guerre, cet antisémitisme séculaire culmine lorsque les fascismes européens organisent l’élimination physique des juifs d’Europe. En France, ce génocide est permis par la collaboration du Maréchal Pétain et de sa police. Bien blancs et catholiques.
À cette époque, que font les musulmans de France ? Ils sont peu nombreux en métropole, mais il y a à Paris la Grande Mosquée, qui a été construite en 1926. Pendant la guerre, le recteur de la Grande Mosquée, Si Kaddour Benghabrit, va héberger des juifs et leur donner des faux papiers, en les faisant passer pour des fidèles musulmans. Il aurait ainsi sauvé la vie de plusieurs centaines de juifs – entre 500 et 1600 selon les estimations – au péril de sa vie. Une fois les faux papiers récupérés, les juifs hébergés dans la mosquée ont pu aller en zone libre ou rejoindre le Maghreb, où leurs vies étaient moins menacées qu’en France métropolitaine.
Abdelkader Mesli, imam algérien vivant à Paris, contribue aussi au sauvetage de juifs au sein de la Grande Mosquée, puis à Bordeaux, avant de s’engager dans la résistance anti-nazie. Il sera arrêté et déporté. D’autres Algériens se sont aussi engagés dans le réseau communiste des Francs-tireurs et partisans. Des parachutistes britanniques ont également été cachés dans les caves de la mosquée.
L’Algérie est alors un département français. Le régime de Vichy applique, comme en Métropole, les politiques antisémites contre les juifs d’Algérie. Les autorités pétainistes proposent de s’emparer des propriétés et biens confisqués aux Juifs. Les colons européens se précipitent sur ces biens volés, alors que les musulmans refusent cette opération honteuse. Aucun Arabe ne se porte volontaire. À Alger, les imams s’expriment ouvertement contre cette mesure. En Algérie aussi, certains Arabes risquent alors leur vie pour sauver des Juifs de la persécution et du génocide nazi.
Combien de français peuvent en dire autant ? À l’époque, l’immense majorité de la population se taisait dans le meilleur des cas, et au pire collaborait ou dénonçait les juifs aux nazis. La droite et l’extrême droite, en Europe comme en Israël, réécrivent l’histoire, comme s’il y avait toujours eu un bloc « judéo-chrétien » contre le monde musulman. C’est un énorme mensonge visant à justifier le massacre de la population palestinienne.
Leur racisme et leur choc de civilisation ne passeront pas.
(posts de Contre Attaque)
DIVERS
- Un spectre hante le monde, celui de la Palestine - Le bombardement militaire de Gaza s’accompagne d’un bombardement médiatique qui vise à paralyser les consciences, à empêcher toute opposition nette aux crimes de l’occupation et à la tentative de génocide assumée du gouvernement israélien.
- Israël transforme le Sud-Liban et ses oliviers en « ruines fumantes » - Alors que la guerre continue à Gaza, le Liban est lui aussi visé. Des bombardements israéliens avec des armes chimiques mettent le feu à des milliers d’hectares de champs et de forêts. (...) 45 000 hectares de terre avaient été brûlés en une seule journée. « Israël met délibérément le feu à nos champs d’oliviers, d’avocats, d’orangers… C’est une tactique nouvelle qui vise les civils sans les tuer directement, dénonce Msgr. Maroun, curé du village principalement chrétien (...) Pire, des bombes au phosphore blanc ont été utilisées pour brûler plus de 40 000 oliviers dans le sud du Liban, en pleine saison de la récolte des olives, selon le ministre intérimaire de l’Agriculture du Liban, Abbas Hajj Hassan. Le gouvernement libanais va déposer une plainte auprès des Nations unies « pour protester contre la brutalité de l’ennemi et sa violation du droit international et de la souveraineté du Liban ». (...) « C’est une forme de “violence lente” qui ne touche pas directement le corps physique des personnes, mais l’air qu’ils respirent, l’eau qu’ils boivent, et l’environnement dans lequel ils évoluent », explique Ahmad Beydoun, doctorant à l’université technique de Delft aux Pays-Bas, qui étudie la militarisation de l’environnement au Moyen-Orient. (...) Pour Abbas Baalbaki, l’activiste environnemental des Sudistes verts, cette dimension environnementale du conflit ne fait aucun doute : « Israël a compris que les habitants du Sud-Liban tiennent beaucoup à leur terre et que certains ne la quitteront jamais. Alors, il vise cette identité même et tente de causer le maximum de dégâts. Personne ne veut vivre dans un champ de ruines fumantes. »
« Le siège de Gaza commence à faire plus de victimes que la guerre elle-même. Et ce ne sont que des civils. La question est catastrophique. »
vidéo : https://fb.watch/o3kAPs476M/
- Gaza : les protestations s’amplifient - Les massacres de palestiniens continuent
🎬 UN FILM D’ANIMATION SUR LA PALESTINE DESTINÉ AUX COLLÉGIENS DÉPROGRAMMÉ
Wardi est un film d’animation sur une petite fille réfugiée palestinienne. Son réalisateur, le Norvégien Mats Grorud, a lui-même passé une année dans les camps palestiniens au Liban, et s’est inspiré de ses rencontres pour créer ce long métrage sensible sur un sujet rarement traité au cinéma.
Wardi est une palestinienne de onze ans qui vit avec toute sa famille dans le camp de réfugiés où elle est née. Sidi, son arrière-grand-père qu’elle adore, a été chassé de son village par l’armée israélienne en 1948, lors de la Nakba. Depuis, plusieurs générations de palestiniens subissent l’exil forcé dans ce camp. Un jour, Sidi confie à Wardi la clé de son ancienne maison, signe qu’il a perdu toute perspective de revoir sa terre un jour. La famille tente de lui redonner espoir...
Ce film est accessible, sensible, instructif. Mais il a un tort énorme : il humanise les palestiniens. Pire : il rappelle une vérité historique. Les palestiniens ne sont pas des sauvages terroristes, des monstres sans aucun autre but dans la vie que tuer gratuitement les israéliens.
À Gaza, au Liban ou en Syrie, des millions de palestiniens qui ont été expropriés sont déportés loin de leurs terres, volées par les colons israéliens. Depuis 1948, privés de leurs terres, ils demandent un « droit au retour », c’est-à-dire simplement revenir chez eux. Wardi apporte donc un élément qu’aucun média français n’évoque : le film rappelle l’origine même du conflit, les faits qui permettent de comprendre la situation actuelle. Bref, il détruit le narratif sur les affreux islamistes palestiniens responsables de leur sort, comme si la guerre avait démarré le 7 octobre 2023, alors qu’elle a en réalité commencé il y a 75 ans.
Ce film devait donc être projeté aux collégiens de Paris cette année dans le cadre d’un programme baptisé « #Collègeaucinéma ». Mais un mail du rectorat est tombé le 12 octobre, à l’attention de l’Association des cinémas indépendants parisiens qui gère ce dispositif. Au deuxième trimestre de cette année, les classes de sixièmes et de cinquièmes parisiennes ne verront finalement pas le film d’animation Wardi. L’animation est retirée du programme. Cette décision du recteur de l’académie de Paris est « inédite en trente ans d’existence des dispositifs d’éducation à l’image (qui touchent 2 millions d’élèves par an), témoignent des professionnels désemparés » selon Libération.
Le recteur se justifie dans un message aux enseignants par le « contexte d’extrême tension internationale et de ses conséquences potentielles sur notre territoire », estimant que « les circonstances dramatiques que connaît actuellement le Proche-Orient, la diffusion et l’exploitation pédagogique de Wardi pourrait se révéler très délicate ». Appelons les choses par leur nom : c’est une censure.
Une mesure liberticide de plus au pays de Charlie, d’autant plus inexplicable que le gouvernement a dénoncé plusieurs fois les appels à « boycotter » les produits israéliens lancés par des associations de défense de la Palestine.
La propagande mensongère de l’extrême droite israélienne est imposée tous les jours, à toute heure, dans l’intégralité des médias français, sans aucune contradiction. Mais un film poétique permettant aux jeunes de comprendre l’histoire du conflit est censuré. La guerre se joue dans les cœurs et les esprits. L’Éducation Nationale y contribue, du côté des colons israéliens.
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🚩 BELGIQUE : LES SYNDICATS REFUSENT DE LIVRER DES ARMES À ISRAËL
Internationalisme et anti-impérialisme en acte
Le 31 octobre dernier, un front commun des syndicats belges de la manutention signifiait dans un communiqué son « refus de manutentionner du matériel militaire destiné à la guerre en Palestine ». Les syndicalistes dénoncent : « Alors qu’un génocide est en cours en Palestine, les travailleurs des différents aéroports de Belgique voient des armes partir vers des zones de guerre ». Ils appellent ainsi leurs militants et les travailleurs à cesser de « prendre en charge des vols qui acheminent du matériel militaire vers la Palestine/Israël ».
Depuis le 7 octobre et l’offensive des factions armées palestiniennes, le trafic d’avions-cargos transportant du matériel militaire américain a augmenté de manière significative. Des cargaisons remplies d’armes sont affrétées depuis Liège à destination d’Israël. Les impérialismes américain et européen tournent à plein régime pour soutenir l’État israélien dans sa campagne de bombardement dantesque de la bande de Gaza. Plusieurs milliers d’obus ont été tirés depuis cette nouvelle phase du conflit, et les stocks de munitions du régime colonial s’épuisent rapidement. Les États occidentaux doivent donc réapprovisionner l’armée israélienne rapidement.
Plus de 8000 palestiniens ont été tués par les bombes et l’offensive terrestre de Tsahal ces dernières semaines, dont au moins 3000 enfants. Le 16 octobre, les syndicats palestiniens appelaient à la solidarité internationale demandant aux travailleurs du monde entier de s’opposer à l’acheminement et la production d’armement destiné à Israël.
Le 26 octobre 150 syndicalistes anglais bloquaient les entrées d’une usine filiale d’Elbit System, dans le Kent. Cette entreprise est le principal fournisseur de l’armement israélien et fabrique notamment des munitions au phosphore blanc, ainsi que des armes à sous-munitions et des drones.
En Italie, un syndicat de la logistique, le Sindacato Intercategoriale Cobas a déclarait qu’il « s’opposerait à tout envoi d’armes vers Israël dont il aurait connaissance ».
Et en France ? En 10 ans, 208 millions d’euros d’armes ont été livrées à l’Etat colonial Israélien. La France est le premier exportateur européen d’armement et de matériel militaire vers Israël. Elle se rend donc coupable des crimes de guerre perpétrés par les soldats de Tsahal et de l’écrasement colonial des populations palestiniennes.
Le massacre en cours et l’occupation de la Palestine ne pourraient pas tenir sans le soutien appuyé des grandes puissances occidentales. Le mouvement syndical international a un rôle urgent à jouer pour inverser le rapport de force et renouer avec un internationalisme conséquent. Il en va de la vie et de la liberté du peuple palestinien.
(posts de Contre Attaque)
Les liens entre les luttes de libération afro-américaines et palestiniennes
« Vous ne pouvez pas voir le mal, puis revenir sans en parler. La chose la plus choquante de mon séjour, c’est à quel point la situation est simple… Il n’y a aucun moyen pour moi, en tant qu’Afro-Américain, de revenir et de me tenir devant vous, d’être témoin de la ségrégation et de ne rien dire à ce sujet. »
L’écrivain américain Ta-Nehisi Coates explique comment son voyage en Palestine a mis en lumière les liens entre les luttes de libération afro-américaines et palestiniennes, ainsi que la responsabilité morale de s’exprimer.
vidéo : https://fb.watch/o4C2exAnr9/ - Sous titres Caisses de grève
La détresse des médecins de Gaza
« Le monde s’est ligué pour nous éliminer. Le monde est sourd à nos souffrances. »
vidéo : https://fb.watch/o5_KiYAt4e/ - Sous titres Caisses de grève
(posts de CND)
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🇮🇱 PAROLES DE TORTIONNAIRES
Dans les médias français, on entend toute la journée qu’il n’y a pas de génocide à Gaza, que l’armée israélienne est « la plus morale du monde » et autres mensonges titanesques. Le génocide en cours, ce sont les dirigeants israéliens qui en parlent le mieux :
« Le nord de Gaza est plus beau que jamais. Tout faire exploser et tout aplatir est un régal pour les yeux. Nous allons distribuer des parcelles à tous ceux qui se sont battus pour Gaza, et aux expulsés de Gush Katif ».
Le ministre israélien du Patrimoine, Amichai Eliyahu, sur Facebook.
« Nous visons à créer les conditions pour que la vie à Gaza devienne insoutenable ». « Gaza deviendra un endroit où aucun être humain ne peut exister. Nous menons une guerre existentielle ». « Il n’y a rien à craindre de la pression internationale ».
Giora Eiland, général israélien.
« Il n’y a pas de population à Gaza, il y a 2,5 millions de terroristes. Il est inutile de leur envoyer des missiles d’avertissement ».
Eliyahu Yossian, un ancien officier militaire et formateur israélien à la télévision.
Ce discours génocidaire, mis actuellement en application concrète, n’est malheureusement pas nouveau.
Dès 1969, la Première ministre israélienne Golda Meir déclarait « Il n’y a jamais rien eu de tel [la colonisation], puisque les Palestiniens n’ont jamais existé » !
Le 1er avril 1988, Yitzhak Shamir, Premier ministre israélien, disait : « Les Palestiniens seront écrasés comme des sauterelles… leurs têtes éclatées contre les rochers et les murs ».
Que personne ne dise qu’il ne savait pas.
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ISRAËL : DES OTAGES SACRIFIABLES ?
28 octobre 2023. Israël lance une opération terrestre, coupe l’électricité à Gaza et intensifie les bombardements. Cela fait pourtant trois semaines que 229 otages sont retenus sur le territoire assiégé et que les familles israéliennes se mobilisent pour leur retour. L’opération paraît donc mettre en extrême danger les otages. Ce 28 octobre, leurs familles témoignent de leur « anxiété, [la] frustration et surtout une énorme colère qu’aucun membre du cabinet de guerre n’ait pris la peine de rencontrer les familles ».
Les familles d’otages déclaraient déjà, le 26 octobre à Tel-Aviv, qu’elles étaient arrivées « au bout de leur patience » et ont exigé d’être reçues par le gouvernement dans la soirée. « Fini la patience, désormais nous allons nous battre ». « Nous exigeons que le cabinet [de guerre] nous parle. […] Depuis vingt jours, le gouvernement est muet, nous faisons tout nous-mêmes ». Le gouvernement fasciste méprise les familles et, en ne faisant aucune concession, ne crée aucune possibilité de libération.
⚫ Des vies secondaires
Les médias occidentaux parlent quotidiennement de ces otages israéliens comme une preuve de la barbarie absolue du Hamas, et estiment que leur libération seraient l’objectif des bombardements et attaques de Gaza. Une façon de justifier le massacre en cours. La vérité, c’est que le gouvernement israélien ne considère pas leurs vies comme une variable importante. C’est pourquoi l’armée israélienne pilonne Gaza sans relâche, tuant sans distinction, y compris pour détruire les fameux tunnels où se trouvent probablement ces otages. La branche militaire du Hamas estimait que « près de cinquante » otages israéliens avait déjà été tués par des frappes israéliennes.
Interrogé sur cette question, le Colonel Olivier Rafowicz expliquait sur BFM : « l’opération continue comme s’il n’y avait pas d’otages ». « Mais allez vous tenter d’aller les récupérer ? » demande la journaliste interloquée. « Je préfère ne pas répondre à cette question » dit le militaire. « Est ce que la population israélienne doit se préparer au sacrifice de ces otages ? », « Je préfère ne pas répondre à cette question non plus ». L’officier semble n’avoir aucun compte à rendre.
Ce colonel ne le cache pas, les otages sont secondaires, ils passent après la soif de vengeance de l’extrême droite israélienne. C’est le même homme qui déclarait, après le bombardement d’une ambulance à Gaza, tuant des dizaines de civils : « Il s’agit d’une ambulance utilisée pour transporter des terroristes », ce qui donne une idée de son respect de la vie humaine.
⚫ Prises d’otages réciproques
Aussi immorale que soit cette pratique, la prise d’otage est une tactique courante de guérilla face à un ennemi beaucoup plus puissant. Ramener des israéliens était la seule possibilité pour le Hamas d’espérer éviter un bombardement total de Gaza et d’envisager un échange de prisonniers. Cela n’a pas du tout marché.
Car les otages ne sont pas que d’un côté, il y a des captures réciproques. On ne peut comprendre cette pratique sans parler des milliers de prisonniers palestiniens gardés par Israël. Entre 5.000 et 10.000 palestiniens sont détenus en Israël et en Cisjordanie occupée. Parmis eux, des centaines d’enfants sont emprisonnés, parfois enfermés de façon « administrative », c’est-à-dire sans même avoir eu droit à un procès. Comment appeler cela autrement que des otages ?
En 2015, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) évaluait à 850.000 le nombre de palestiniens ayant été plus ou moins longtemps détenus par les forces israéliennes depuis 1967. Ce chiffre représente presque un quart de la population de la Palestine occupée. Ces prises d’otage de masse ont lieu depuis des décennies et l’échange de prisonniers est le seul moyen de les libérer.
En 2006, le soldat israélien Gilad Shalit est capturé par des palestiniens. Il reste jusqu’en 2011 sain et sauf à Gaza : le Hamas réclame la libération de prisonniers en échange. Après des années de négociation, 1027 prisonniers palestiniens sont finalement libérés. Mais cela n’a pas plu du tout au gouvernement israélien, et a renforcé l’idée qu’il vaut mieux sacrifier des captifs plutôt que de les laisser tomber aux mains de l’ennemi.
⚫ Hannibal
« Nous devons être cruels maintenant et ne pas trop penser aux otages [à Gaza]. Il est temps d’agir » a dit le ministre des finances, Bezalel Smotrich, après le 7 octobre.
Au sein de l’armée israélienne, il existe une consigne appelée « Directive Hannibal », visant à empêcher par tous les moyens la capture de soldats, y compris en sacrifiant la vie des personnes captives. Elle est utilisée depuis les années 1980 au sein de Tsahal.
Le militaire Yossi Peled, qui a été par la suite ministre de Netanyahou, expliquait qu’en cas de capture de ses hommes, ils tirerait sans hésiter sur les ravisseurs et les otages : « je ne lâcherais pas une bombe d’une tonne sur le véhicule, mais je tirerais dessus avec un obus de tank » et expliquait qu’il « préférerait être tué [par des soldats israéliens] que de tomber entre les mains du Hezbollah ». Avant la guerre de Gaza en 2008-2009, le lieutenant-colonel Shuki Ribak, affirmait qu’aucun soldat ne serait enlevé. « À n’importe quel prix. Dans n’importe quelle condition. Même si cela signifie qu’il se fait exploser avec sa propre grenade avec ceux qui essaient de le capturer ».
Yasmin Porat, 44 ans et mère de trois enfants, s’est retrouvée au milieu des tirs entre le Hamas et l’armée israélienne le 7 octobre. Prise en otage dans un kibboutz, elle a été utilisée comme bouclier humain par un assaillant qui voulait se rendre aux soldats israéliens, et a donc été sauvée. Mais elle raconte dans l’émission de radio israélienne « This Morning Show », animée par le journaliste Aryeh Golan, la manière dont s’est déroulée l’opération.
Elle a d’abord été retenue pendant plusieurs heures et traitée « humainement ». « Ils nous donnaient à boire ici et là. Quand ils voyaient que nous étions nerveux, ils nous calmaient. C’était très effrayant, mais personne ne nous a traitées violemment ». Elle raconte que l’armée israélienne aurait attaqué par surprise le bâtiment où elle était retenue avec d’autres et que des otages israéliens auraient été « tués par les tirs croisés très nourris » et des tirs d’obus de char sur la maison. Lorsque le journaliste lui demande : « il est donc possible que nos forces aient tiré sur eux ? » elle répond : « Sans aucun doute », avant d’ajouter : « Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages ».
⚫ Gênants ?
Pire, une libération pourrait être gênante pour le gouvernement. C’est que les otages sont encombrants à la fois pour l’opération militaire, mais aussi pour le narratif de l’armée qui ne veut rien négocier.
Yocheved Lifshitz, 85 ans, a été enlevée le 7 octobre puis rendue à la Croix-Rouge par le Hamas le 24 octobre. Une vidéo avait troublé l’opinion, car la dame avait salué ses ravisseurs en partant. Elle racontait après sa sortie : « Lorsque nous sommes arrivés [à Gaza], ils nous ont dit qu’ils croyaient au Coran, qu’ils ne nous feraient pas de mal et que nous vivrions dans les mêmes conditions de vie qu’eux dans les tunnels ». « Nous leur avons dit : “Pas de politique”. Ils ont parlé de toutes sortes de choses et ont été très amicaux avec nous ». L’otage dit avoir été nourrie, avoir eu accès à des produits d’hygiène et un médecin. Ce qui confirme que l’objectif reste de maintenir en vie ces captifs pour avoir la possibilité de négocier. Soyons clairs, cela n’enlève rien à l’extrême violence du Hamas, ni à ses crimes, ni à ses idées totalitaires.
La « première et dernière priorité » est de détruire le Hamas « même si cela prend un an » a rappelé Nir Barkat, ministre de l’économie israélien. En pilonnant aveuglément Gaza et en menant une guerre à outrance, le gouvernement israélien montre qu’il se moque de la vie de ses concitoyens. Les propos du colonel Olivier Rafowicz à la télévision française le confirment. Les otages sont sacrifiables, voire même gênants pour la guerre totale souhaitée par le gouvernement israélien comme pour son narratif. Les familles dénoncent cette stratégie cynique de plus en plus clairement.
Cela fait partie de la guerre, diront certains. Pourtant, en 2004, des terroristes tchétchènes prenaient en otage une école à Beslan en Russie. Poutine déclenchait alors une opération ultra violente, il y avait 334 civils tués dont un tiers d’enfants. La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Russie pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires afin d’éviter le massacre, en soulignant que « l’intervention des forces russes a contribué à causer des victimes parmi les otages ». L’affaire avait horrifié le monde.
- Gaza : les protestations s’amplifient - Les massacres de palestiniens continuent
LE 4 NOVEMBRE 1995 : L’ASSASSINAT D’YITZHAK RABIN PAR L’EXTRÊME DROITE ISRAÉLIENNE
Comprendre le conflit colonial -
C’était il y a 28 ans jour pour jour, cela paraît un siècle. Il est 21h30 à Tel Aviv le 4 novembre 1995. Une grande manifestation pour la paix vient de réunir 100.000 israéliens et israéliennes. L’ambiance est à la fête.
Le premier ministre israélien Yitzhak Rabin est intervenu pour parler de l’accord d’Oslo, signé deux ans plus tôt, qui promettait enfin une paix juste et durable au Proche-Orient.
En 1993, le premier document de paix jamais conclu entre Israéliens et Palestiniens était signé par Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, chef de l’Organisation de Libération de la Palestine. C’était un immense espoir, après des dizaines d’années de conflit armé. L’année suivante, Arafat était revenu en Cisjordanie après 27 ans d’exil forcé. Il avait alors monté un gouvernement autonome sensé mener, progressivement, à l’indépendance et à la création d’un État palestinien souverain. Rabin et Arafat avaient tous deux reçu le prix Nobel de la paix.
Nous sommes donc deux ans plus tard, le 4 novembre 1995. Le dirigeant israélien retourne vers son véhicule après son discours. Entre les gardes du corps, un homme armé d’un pistolet semi-automatique surgit, tire trois balles dans le dos de Rabin, qui meurt peu après.
Le tueur, Ygal Amir, est un militant fasciste israélien, qui adhère aux franges radicales du sionisme religieux. Tuer Rabin est une façon de saboter le processus de paix, « au nom de Dieu ».
Un peu plus tôt dans la soirée, le premier ministre israélien avait promis : « Rien n’arrêtera le processus de paix ». « La violence s’attaque à la base de la démocratie israélienne. Elle doit être condamnée et isolée. Ce n’est pas la voie de l’État d’Israël. Le peuple israélien veut la paix, il soutient la paix ».
Qui est derrière l’assassinat de Rabin ? Après les accords d’Oslo, la droite et l’extrême-droite israélienne, menées par Benjamin Netanyahou, avaient organisé des campagnes de presse et des manifestations tendues contre le processus de paix, et s’étaient violemment attaquées au Premier Ministre de l’époque.
Netanyahou, à la tête du parti du Likoud, le grand parti de la droite israélienne issu de courants inspirés du fascisme européen, n’a jamais voulu la paix avec les palestiniens.
Après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, un million d’israéliens lui rendent hommage devant le parlement, et veulent croire que le processus de paix ira tout de même à son terme. Cela n’est jamais arrivé. Des élections anticipées vont même donner la victoire à Benjamin Netanyahou, qui n’a jamais lâché le pouvoir depuis.
En 2023, les camarades de l’assassin de Rabin, les colons racistes et les sionistes religieux n’ont jamais été aussi puissants. Certains sont même ministres au gouvernement et ont tout fait depuis des mois pour précipiter la guerre totale et le nettoyage ethnique de Gaza.
BANALITÉ DU MAL
Ici pour illustrer la barbarie civilisée : Céline Pina, chroniqueuse fasciste invitée quotidiennement sur Cnews, qui justifie la mort d’enfants de Gaza.
Dans l’entre-soi confortable des plateaux télé et les fauteuils en velours de l’Assemblée Nationale, on assiste à la dissolution des valeurs morales les plus fondamentales, au retour des instincts de morts que l’on espérait enfouis depuis les dernières guerres mondiales.
Ces responsables politiques et autres éditorialistes médiatiques, qui d’ordinaire n’ont pas de mots assez forts pour condamner la violence, appeler au calme, invoquer la République et les valeurs universelles, montrent l’étendue de leur ensauvagement.
Ils soutiennent « inconditionnellement » un régime d’extrême droite qui commet des crimes de guerre avec des accents messianiques, on les entend hiérarchiser les vies d’enfants, répéter que les morts de bombardements « démocratiques » sont moins pires que les victimes israéliennes et qu’aucun civil palestinien n’est véritablement innocent. La mécanique totalitaire est intacte.
« La majorité d’entre nous est composée de gens ordinaires, inoffensifs en temps de paix, et dangereux à la moindre crise » disait la résistance et anti-colonialiste Germaine Tillon.
Vidéo : https://fb.watch/o7iNv3RpC-/ - Montage : Caisses de Grève
(posts de Contre Attaque)
Le vent tourne pour Netanyahu, mais la pression devra être maintenue à l’international
Tandis que dans plusieurs villes du monde entier, de Paris à Edinburgh, en passant par Berlin, Londres, Saragosse Washington, Rome etc... des manifestations massives se sont déroulées en soutien au peuple palestinien, ce samedi, à Jérusalem Ouest ( côté israélien) une manifestation a dégénéré.
La demande est claire : démission de Netanyahu.
Le lieu est symbolique : devant sa résidence.
Mais ne nous méprenons pas. Ces manifestations sont à l’initiative des mêmes franges populaires qui récemment, étaient sorties dans la rue contre une loi que voulait imposer le gouvernement israélien.
Manifestations qui ne calculaient pas la question palestinienne.
Les choses ne changent pas et ces personnes qui manifestent pour demander la démission du premier ministre, ne le font pas par humanité ni par volonté de régler la question de la colonisation et du massacre en cours.
Elles le font au nom de la libération des quelques 200 otages israéliens. Elles le font au nom de leurs propres intérêts, non par humanisme.
Les carottes commencent certes à brûler pour le premier ministre israélien, pour lequel la porte de sortie commence à se dessiner nettement. Mais son éventuel successeur risquerait fort d’être a minima aussi violent. En tout cas, il n’y a pas d’illusion a se faire sur le fait que la politique adoptée par Israël puisse changer de direction sans une forte pression internationale.
Dans ce contexte, une fin de règne, si elle se précisait ne devrait surtout pas ralentir l’élan populaire mondial en soutien au peuple palestinien, car il est à parier que son successeur potentiel ne changera pas une ligne aux objectifs fixés par le gouvernement actuel, c’est à dire la colonisation définitive et totale du peuple palestinien.
vidéo : https://fb.watch/o7iyJWX3PN/
- Gaza : les protestations s’amplifient - Les massacres de palestiniens continuent
Pour un ministre israélien, larguer une bombe nucléaire sur Gaza est une option
Amichay Eliyahu, ministre du patrimoine de l’État colonial israélien nous donne une nouvelle illustration des ambitions génocidaires des dirigeants israéliens.
Si des telles déclarations n’ont aucun sens d’un point de vue strictement militaire, elles démontrent qu’à leurs yeux la vie des Palestiniens ne vaut rien.
Et dire que les puissances occidentales, toutes coloniales qu’elles sont, ont cautionné toute honte bue, la politique meurtrière d’apartheid d’Israël en Palestine.
*Pour rappel, c’est la France qui a fourni l’arme atomique à l’Etat israélien.
NOTE : selon Le Monde "Un ministre ultranationaliste israélien a été sanctionné dimanche par le chef du gouvernement, Benyamin Nétanyahou, après avoir affirmé qu’un recours à la bombe nucléaire à Gaza, dans la guerre contre le Hamas palestinien, était « une option »." (sanctionné, mais pas viré...)
(posts de CND)