Gaza détruit & Liban envahi - Vers une guerre généralisée provoquée par Israël ?!

Deux poids deux mesures selon les victimes et les agresseurs

mardi 1er octobre 2024

Faire taire les peuples opprimés dans le sang, les bombes, la famine, les prisons et l’écrasement, assassiner des journalistes, baillonner et expulser les médias qui résistent ou juste essaient de relater certains faits, c’est le programme des génocidaires et colonialistes, notamment d’Israël.
Un programme grandement facilité par la complicité et le silence d’Etats occidentaux et de leurs médias dominants, comme la France de l’oligarchie néofasciste Macron/Barnier/RN.

- France & USA protestent mollement, sans aucune sanction sérieuse, ni embargo, ni arrêt de ventes d’armes, etc. Pipeautage

Gaza & Liban envahis - Vers une guerre généralisée provoquée par Israël ?!

Israël envahit le Liban

Après les attentats terroristes aux bippeurs explosifs et les bombardements massifs, Israël a commencé à envahir le Liban par voie terrestre lundi 30 septembre au soir, avec des troupes au sol et des blindés.

Les médias français reprennent déjà la formule propagandiste de l’état-major israélien en parlant d’une « opération terrestre limitée ». En français, envoyer son armée sur le territoire du pays souverain voisin, on appelle cela une invasion. Cela rappelle lorsque le régime de Poutine parlait d’une « opération spéciale » pour envahir l’Ukraine, sauf que dans ce cas nos médias n’avaient pas repris l’élément de langage de l’agresseur.

Évidemment, personne n’ose dire que « le Liban a le droit de se défendre » en ripostant militairement contre Israël. Ce qui serait pourtant conforme au droit international. Rappelons par ailleurs que l’ONU a déployé 10.000 casques bleus à la frontière entre le Liban et Israël, dans le cadre d’une « mission de maintien de la paix », la Force intérimaire des Nations unies au Liban – FINUL. Cette force compte 700 soldats français. Plutôt que d’assurer sa mission, à savoir « maintenir la paix » en empêchant toute invasion et en protégeant la frontière, la FINUL a décidé d’arrêter de patrouiller « en raison de l’intensité des combats ». Il s’agit en principe d’une force d’interposition, mais elle ne s’interpose pas, puisqu’Israël a tous les droits.

Les bombes continuent de pleuvoir, notamment sur Beyrouth, la capitale. Selon le ministre de la santé libanais, « les frappes israéliennes ont tué 95 personnes et en ont blessé 172 ces dernières vingt-quatre heures », lundi soir. Un bilan qui s’ajoute aux 1.640 morts annoncés samedi soir, dont 104 enfants, et 8.404 blessés. Le nombre de disparus dont les corps n’ont pas été retrouvés sous les décombres n’est pas encore connu. Israël a déjà tué plus de libanais que les commandos palestiniens n’avaient tué d’israéliens le 7 octobre.

En 24 heures, l’armée israélienne a bombardé le Liban, la Palestine, l’Irak, le Yémen et la Syrie. Quel autre pays peut ainsi frapper ses pays voisins simultanément sans conséquence ni sanction ?

Des responsables États-uniens estiment que l’opération terrestre d’Israël au Liban pourrait être plus vaste et plus longue que ce qui avait été initialement annoncé dans le média Axios. Il n’y a pas et il n’y a jamais eu « d’opérations terrestres limitées » d’Israël, qui a déjà envahi le Liban plusieurs fois. Le gouvernement israélien aurait d’ailleurs « approuvé la prochaine phase des opérations de l’armée israélienne au Liban », rapporte le Haaretz, sans préciser de quoi il s’agit.

La chaîne israélienne Channel 14 prétend qu’Israël se préparerait à une attaque de l’Iran. Le premier ministre israélien Netanyahou a affirmé, dans un message adressé au peuple iranien, qu’il n’y avait « pas d’endroit au Moyen-Orient » qui ne puisse être atteint par Israël. Nous l’écrivons depuis des mois : il veut un embrasement régional pour se maintenir au pouvoir et satisfaire les délires guerriers et messianiques de ses ministres d’extrême droite.
Et sans sanctions immédiates et puissantes, il va y parvenir.

- Source : https://contre-attaque.net/2024/10/01/israel-envahit-le-liban/ (avec les liens complémentaires)

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Fermeture d’Al Jazeera en Cisjordanie occupée : où sont les médias français ?

- Fermeture d’Al Jazeera en Cisjordanie occupée : où sont les médias français ?
- Le 22 septembre, l’armée israélienne envahit les locaux d’Al Jazeera à Ramallah avant d’en ordonner la fermeture pendant 45 jours – laquelle sera sans doute prolongée arbitrairement. Dans un contexte d’intensification des bombardements israéliens au Liban, de poursuite de la guerre d’anéantissement à Gaza et en Cisjordanie occupée, mais aussi d’étouffement de l’information par les autorités israéliennes, cette attaque est un événement majeur. Ou devrait l’être : dans les grandes rédactions françaises, c’est silence radio.

Armes en bandoulière et pour certains cagoulés, des militaires font irruption au siège d’un média international situé dans un territoire qu’ils occupent et colonisent illégalement ; ils saisissent matériel et documents professionnels ; arrachent le portrait d’une journaliste mondialement reconnue que leur armée a assassinée deux ans plus tôt ; ordonnent l’évacuation immédiate des personnels et prononcent la fermeture de leurs bureaux. Voilà qui devrait terrasser de stupeur les rédactions des grands médias français si promptes à faire valoir leur attachement à la liberté de la presse.
(...)
Filmées et retransmises en direct, les images sont pourtant à portée de main. Elles ont d’ailleurs conduit plusieurs organisations professionnelles internationales à élever la voix.
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La politique du gouvernement israélien est d’empêcher toute voix qui pourrait contredire sa ligne officielle. Ils ont détruit tous les médias à Gaza, ciblé et tué des journalistes parce qu’ils faisaient leur travail et maintenant, ils veulent anéantir les médias en Cisjordanie occupée
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...les espaces les plus en vue de l’audiovisuel font silence.
Pas le moindre mot sur France Inter par exemple, la radio la plus écoutée du service public.
(...)
C’est une information en jachère que nous proposent également les rédactions des deux JT les plus importants du pays. Sur TF1 et sur France 2 les 22 et 23 septembre, les éditions de 13h et de 20h font l’impasse, le service public confirmant par-là tout l’intérêt qu’il porte à la liberté de la presse en Palestine… et à celles et ceux qui tentent de la faire vivre. Pour rappel, l’assassinat de Shireen Abu Akleh (Al Jazeera) – dont les soldats israéliens ont outrageusement décroché le portrait du bâtiment de la chaîne à Ramallah – avait déjà fait l’objet d’un traitement indigent en mai 2022, dans un mélange de désinformation… et d’indifférence.
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Quant au Parisien, un tweet diffuse la dépêche AFP pour mieux faire valoir… la propagande israélienne : « La chaîne de télévision qatarienne Al Jazeera est accusée par Israël d’"inciter et de soutenir le terrorisme". » (X, 22/09)
(...)
L’absence de réaction – et même de couverture substantielle – de la part des médias français face à cet événement s’ajoute à l’interminable liste des « deux poids, deux mesures » qui structurent le traitement médiatique de la guerre menée par Israël contre la Palestine, comme elle témoigne des œillères occidentalo-centrées des rédactions françaises
(...)

Imen Habib : Il y a d’abord une stratégie évidente de la part du gouvernement israélien, puisqu’Al Jazeera est non seulement influente, mais aussi la dernière chaîne qui continue de couvrir en continu ce qui se passe dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Et ses journalistes, parmi les derniers à pouvoir témoigner. Ensuite, il faut rappeler que cette répression peut aussi se produire parce que l’accès à Gaza est toujours interdit aux journalistes internationaux. Il n’y a pas assez de focus là-dessus, ça ne fait plus du tout la Une. C’est pourtant une situation qui met en danger les journalistes palestiniens et ceux d’Al Jazeera plus spécifiquement. Enfin, cette attaque s’inscrit dans une stratégie plus globale de répression des journalistes. L’État d’Israël veut faire un black-out de l’information, tout simplement. Nous avons reçu récemment le président du syndicat des journalistes palestiniens. Il dénombre aujourd’hui 165 journalistes palestiniens assassinés depuis octobre 2023. Des journalistes sont aussi arrêtés, blessés, attaqués, à Gaza mais évidemment aussi en Cisjordanie, en particulier à Jénine, Tulkarem et Hébron. Il a également fait état de graves incidents récents : des tirs directs contre des équipes de presse, au cours desquels au moins quatre journalistes ont été blessés et où des balles réelles, à trois reprises, ont atteint les caméras des journalistes. Pour donner une idée de leur augmentation très inquiétante, le syndicat recense 62 attaques en août, contre 10 en juillet. Il a enfin rapporté 153 cas d’agressions physiques et verbales, mais aussi de violations diverses des droits des journalistes, allant de l’intimidation à la destruction du matériel, en passant par l’interdiction de circuler. À Gaza, huit journalistes ont été assassinés rien qu’au mois d’août.
(...)
« Il faut bien comprendre que ce ne sont pas seulement les journalistes d’Al Jazeera ou sa rédaction qui sont concernés par ce qui s’est passé à Ramallah, renchérit Imen Habib. C’est l’ensemble de la profession, c’est l’ensemble des journalistes qui sont menacés. Nul doute que cette loi pourrait s’appliquer à d’autres médias, y compris des médias occidentaux. Donc ne pas s’exprimer là-dessus, c’est permettre une aggravation des conditions de travail des journalistes en général. »
(...)
Dans un tel contexte, le silence des médias dominants à propos du raid de l’armée israélienne dans les bureaux d’Al Jazeera à Ramallah relève d’une insondable faute morale, professionnelle et politique.
(...)
En 2020, plusieurs têtes d’affiche du PAF manifestèrent devant l’ambassade d’Algérie, parmi lesquelles les présentateurs de journaux télévisés Laurent Delahousse, Anne-Claire Coudray ou Gilles Bouleau, pour soutenir le journaliste Khaled Drareni, arrêté, emprisonné et condamné pour « atteinte à l’intégrité du territoire national ». Ces vedettes du journalisme peuvent donc se mobilier lorsque le droit d’informer et à l’information sont attaqués. Jusqu’à quand resteront-ils silencieux devant la répression d’un État colonial qui attaque de front la liberté de la presse, censure des médias jusque dans les territoires occupés, tue délibérément des journalistes et verrouille, depuis bientôt un an, l’accès à un territoire que son armée réduit en cendres ?

Gaza & Liban envahis - Vers une guerre généralisée provoquée par Israël ?!

Israël veut envahir le Liban

C’est avec sidération, et une pointe de désespoir, que nous observons l’armée israélienne débuter une invasion du Liban, et ce, dans un silence assourdissant si l’on met de côté les déclarations de forme, faussement indignées.

Ces dernières heures, c’est plus d’une centaine de Libanais qui a perdu la vie à la suite des frappes israéliennes sur Beyrouth et ses alentours. Tandis qu’en parallèle, Netanyahu semble déterminé à déployer des troupes dans le Sud du Liban.

Au cours des derniers mois, Israël a rasé la bande de Gaza, réduit à la misère la plus totale une population de deux millions d’individus, et a tout simplement massacré 40 000 personnes au bas mot.

Tsahal a également détruit une partie des infrastructures du port d’Hodeidah au Yémen, et continue de cibler les infrastructures électriques de la région. Et ce, malgré le fait que le Yémen soit face à l’une des pires crises humanitaires du XXIe siècle, et que la majeure partie de l’aide humanitaire internationale transite par le même port.

L’État israélien a également bombardé la ville de Damas, tuant plusieurs personnes. De même qu’il a blessé des centaines de personnes au Liban en piégeant les dispositifs de communication de membres du Hezbollah. N’oublions pas non plus, l’usage sur des populations civiles d’armes chimiques, interdites par la convention de Genève, ou encore le ciblage systématique des journalistes qui tentent de couvrir l’actualité de la guerre.

Israël n’a que faire des lois et des conventions, et c’est en grande partie dû au soutien indéfectible que lui apportent certains régimes occidentaux, dont fait partie la France d’Emmanuel Macron.

La conséquence de tout cela, c’est que Tsahal peut massacrer des populations civiles et s’en délecter en live sur les réseaux sociaux sans que cela ne suscite la moindre indignation chez les dirigeants occidentaux.
Pire, après toutes les horreurs auxquelles nous avons assisté au cours de cette année, ces chroniqueurs et politiques animés par un racisme et une islamophobie patente, trouvent encore le moyen de défendre les actions du régime israélien, sans aucune vergogne.

Aujourd’hui, Tsahal s’apprête à franchir une frontière gardée par des forces armées internationales, mandatées par l’ONU. Le symbole est fort. L’armée israélienne qui opère au sol, sur le territoire libanais, sous les yeux de la FINUL, dont la mission était entre autre de veiller sur la frontière entre les deux pays. C’est dire à quel point Israël se sent intouchable.

Et au-delà du nouveau drame humain qui est sur le point de s’ajouter à celui qui continue de se dérouler à Gaza, l’impunité des dirigeants israéliens et leur mépris pour toutes les lois et conventions internationales doit nous inquiéter.

La guerre qui se déroule actuellement au Proche-Orient illustre à la perfection l’impuissance des organisations internationales qui sont nées des lendemains de la Seconde Guerre Mondiale.

Pourquoi des régimes autoritaires, tels que l’Iran ou la Russie, devraient-ils se plier aux lois internationales et accepter les sanctions sans broncher tandis qu’Israël massacre des populations civiles à tour de bras, devant les yeux du monde entier, sans être nullement inquiété ?

Les superlatifs manquent pour décrire la tragédie qui se déroule. Nous avons déjà tout dit et redit, et nous sommes face à notre impuissance.
Pendant ce temps, les défenseurs de la politique israélienne, en France comme ailleurs, poursuivent leur incessante litanie, et exultent secrètement à la vue de ces corps étrangers calcinés et de ces enfants réduits en charpie. Ils sont complices et leurs mains sont pleines de sang.
L’histoire ne les oubliera pas, et nous ne les oublierons pas non plus.

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DIVERS

  • CAMPAGNE :« En Palestine, tout n’a pas commencé le 7octobre 2023 » - La propagande de guerre israélienne, reprise complaisamment par la presse bourgeoise cherche à masquer que tout au long du 20è siècle, la Palestine subit une politique déterminée de colonisation de peuplement et d’épuration ethnique
    Lire l’agenda de la campagne en fin d’article
  • Soudain un bloc d’abîme - « N’est-il pas trop tôt pour se réveiller ? » - La surpuissance brute creuse chaque jour, un peu plus, le gouffre.
    Israël vient de s’autoriser un nouveau dépeçage urbain à Beyrouth pour la plus grande joie d’un occident profond qu’on ne saurait confondre avec la démocratie.
  • 30 secondes à Gaza - Mohammad Sabaaneh - Je compte bien rendre compte durant les semaines qui viennent de deux livres au moins qui donnent un point de vue tout à la fois bien documenté, engagé et critique sur le génocide en cours à Gaza : Gaza devant l’histoire, d’Enzo Traverso, qui dit avoir « voulu porter un regard critique sur le débat politique et intellectuel que la crise de Gaza a suscité, en essayant de démêler le nœud d’histoire et de mémoire qui l’étreint […] une réflexion critique sur le présent et les façons dont l’histoire a été convoquée pour l’interpréter » (extrait de l’introduction) ; et Une Étrange Défaite, de Didier Fassin, qui « livre une analyse urgente et essentielle des interprétations auxquelles l’attaque du Hamas et la guerre menée par Israël ont donné lieu dans les sociétés occidentales pour appréhender les causes et les conséquences du consentement passif ou actif à la destruction de Gaza et au massacre de sa population » (présentation de l’éditeur). Mais pour l’heure, je voudrais vous parler d’un livre qui ne vient pas non plus directement de Gaza : en effet, Mohammad Sabaaneh est un artiste palestinien qui vit à Ramallah. Ses livres sont composés d’images plus que de textes et publiés par l’excellente et encore trop méconnue maison d’édition Alifbata.
  • Le bras armé - Ghassan Salhab - Le ciel est lourd, extrêmement lourd. L’obscurité règne. Un drone, plusieurs sûrement, n’en finit plus de roder au-dessus de nos têtes, où que nous soyons. À Gaza, en Cisjordanie, au sud Liban, à la Bekaa, à la banlieue sud de Beyrouth. La terreur de l’État hébreux est sans limite, de tous les instants. Jour et nuit. Je m’apprêtais à écrire que comme en 2006, Beyrouth est de nouveau aux portes de l’horreur, de nouveau étrangement épargné, témoin impuissant, accablé, accueillant comme elle peut les centaines de milliers de réfugiés, mais voilà qu’une proche explosion me surprend : un missile vient de frapper un immeuble dans le quartier Cola, au cœur de la capitale.
    Autant donner la parole au Chef Suprême de cet État de terreur, à celui qui sans plus le moindre doute tient ferme les rênes de l’Occident depuis bientôt un an. Autant reproduire intégralement son discours prononcé à la 79e Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies. Un délirant discours qui en dit tant sur l’état des choses, sur le lamentable état du monde libre aujourd’hui.
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Tout n’a pas commencé le 7 octobre 2023...

IL Y A 24 ANS : LE MARTYR DE MOHAMMED AL DURAH, ÂGÉ DE 12 ANS

- Histoire -

C’était à Gaza, le 30 septembre 2000, il y a 24 ans jour pour jour. Mohammed Al Dura, enfant Palestinien de 12 ans, mourait sous les balles israélienne, terrorisé derrière son père qui tentait de le protéger, sur le carrefour Netzarim.

Si la scène a choqué le monde, c’est parce qu’elle a été filmée par une caméra de France 2, puis retransmise dans de nombreux pays. Le monde découvrait en images les crimes coloniaux israéliens. C’était une époque sans réseaux sociaux, sans internet ni informations instantanées.

La vidéo, déchirante, montrait le martyre de cet enfant réfugié derrière le corps de son père, et finalement abattu dans ses bras. Le père, Jamal, blessé par balles, assistait impuissant à l’agonie de son fils blotti contre lui.
23 ans avant le 7 octobre 2023, aujourd’hui présenté aux ignorants et aux complices comme le point de départ du conflit, Israël tuait des enfants palestiniens.

Comment tout avait commencé ? A l’époque, le chef du Likoud, le parti d’extrême droite de Benjamin Netanyahou, était dirigé par un homme tout aussi détestable : Ariel Sharon. En guise de provocation, Sharon avait fait irruption sur l’Esplanade des Mosquées, à Jérusalem. Une place convoitée par les israéliens qui n’acceptent pas son caractère musulman. Les suprémacistes israéliens veulent d’ailleurs toujours détruire l’esplanade et la mosquée Al-Aqsa, lieu saint de l’Islam, pour en faire un espace religieux juif, afin d’appliquer leur lecture intégriste et messianique de la Bible.
Ainsi, le 29 septembre 2000, cette provocation dans un climat déjà explosif entre colons et palestiniens, met le feu au poudre. Des révoltes éclatent contre l’occupation israélien : c’est ce qu’on appellera la deuxième Intifada. Le rapport de force est totalement asymétrique : ce sont les fameuses images d’enfants qui jettent des pierres contre des chars israéliens de plusieurs tonnes, ou qui affrontent à main nue ou avec des lance-pierres des soldats armés de fusils.

Le 30 septembre, Mohammed al-Durah et son père, Jamal al-Durah, sont sur le carrefour alors qu’une grève et une manifestation ont lieu. C’est un jour sans école. L’armée israélienne ouvre le feu, une fusillade éclate, des groupes palestiniens ripostent. Mohammed et son père se réfugient derrière un muret, pris entre deux feux. L’enfant est tué.
Ce jour là, 3 autres enfants sont abattus par les israéliens en Palestine, mais le fait que ce drame particulier ait été filmé provoque une onde de choc. Et immédiatement, les réseaux pro-israéliens organisent une immense opération de négationnisme, notamment en France. La chaine France 2 est diffamée pour avoir filmé ces images, les soutiens d’Israël inventent des théories fumeuses malgré les preuves accablantes et des aveux de l’armée : ils affirment que ce serait une mise en scène, puis que Mohammed Al Dura ne serait pas mort, mais caché pour en faire un symbole, puis finalement qu’il aurait été tué par des palestiniens. Tout est bon pour falsifier la réalité, semer le doute, réécrire l’histoire. Évidemment, les pro-palestiniens sont accusés d’être « antisémites », notamment paar l’universitaire Pierre André Taguieff, qui les accuse de décrire « les juifs comme des tueurs d’enfants ».

Rien n’a changé en 24 ans, à part que les mensonges systématiques, le complotisme et les diffamations des pro-israéliens sont de plus en plus horribles et énormes.

Souvenez vous ces derniers mois, quand ils niaient les frappes contre des hôpitaux de Gaza, inventaient des bébés israéliens décapités ou prétendaient que les bébés palestiniens tués, bien réels ceux là, n’étaient que des « poupées en plastique ». Sauf qu’en 2024, il est devenu impossible de nier qu’Israël commet un nettoyage ethnique et un massacre massif et délibéré d’enfants.

Revenons à l’automne 2000. Des manifestations « pour la paix » ont lieu en Israël, mais n’empêchent rien. Ariel Sharon est élu Premier Ministre d’Israël, Netanyahou devient ministre des Affaires étrangères et redeviendra Premier Ministre quelques années plus tard. Les forces armées israéliennes commettent plusieurs massacres, notamment dans le camp de réfugié de Jénine, qui est entièrement détruit, de même que l’aéroport international Yasser Arafat de Gaza, financé entre autre par l’union Européenne. Il est bombardé en 2001, ce qui empêchera le développement et isolera le petit territoire palestinien, jusqu’à la situation que l’on connaît.

En 2002, Israël lance en Cisjordanie l’opération « Rempart » en occupant plusieurs zones. A Bethléem, des Palestiniens se réfugient dans l’église de la Nativité. Celle ci est assiégée par les israéliens qui finissent par donner l’assaut pour éliminer tout ce qui reste de la résistance Palestinienne. Les survivants et la jeunesse qui a participé l’intifada n’auront qu’une solution : durcir leurs méthodes, l’occupant ne lui en laisse pas le choix. Une génération a passé.

Mohammed Al Dura, l’enfant dont la mort avait choqué le monde il y a 24 ans, est quasiment oublié aujourd’hui.

(post de Contre Attaque)

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