Partout, l’Etat et le Capital vendent leur numérisation intégrale du monde, en la justifiant par n’importe quel prétexte, dont l’écologie et la « transition » !
Parfois, pour nous enjoindre à l’acceptation, ils se livrent à des exercices forcés de pseudo-critiques et de pseudo-peurs superficielles, comme à l’Ecole des Mines en mars à Saint-Etienne. Voir article ci-dessous.
Les « débats », conférences, normes, comités éthiques de ceci ou celà... servent à mieux imposer leur planification cybernétique à marche forcée et à coups de milliards magiques, avec la cerise empoisonnée de leur « lutte » contre les inégalités face à la dématérialisation des services publics accélérée par eux.
A Saint-Etienne, enjoliver et sécuriser la saloperie d’IA fait aussi parti de la mission des ingénieurs qui sont complices.
Un atelier vicieux « initie tous les enfants, dès 3 ans et sans écrans, au numérique ».
Face à l’irresponsabilité chronique et destructrice du monde cybernétique câblé par des ingénieurs, notre responsabilité est de le désarmer, les bonnes pratiques c’est le démantèlement de leur techno-système, la résilience c’est prendre en charge notre subsistance et la démocratie directe sur les ruines de leur monde connecté. Augmentons notre impact contre la mégamachine et ses griffes avancées.
- « Festival du numérique responsable », quand l’Ecole des Mines nous prend pour des imbéciles
« Festival du numérique responsable », quand l’Ecole des Mines nous prend pour des imbéciles
En ce lundi 11 mars, jour anniversaire du désastre de Fukushima, centrale nucléaire qui, 13 ans après le séisme est non seulement toujours en combustion mais est aussi devenue le laboratoire mondial de la « résilience » et de l’acceptabilité des nuisances, quoi de mieux que d’aller écouter l’ADEME nous expliquer l’impact environnemental du numérique ?
Ça se passe à l’École des Mines de Saint-Étienne pendant le Festival du Numérique Responsable, une série de conférences, la plupart « en visio » (mais pas que), du 11 au 21 mars 2024.
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Leur critique tronquée du numérique doit être prise pour ce qu’elle est : une récupération de la critique par les dominants en vue de l’intégrer à la « révolution numérique en marche ».
Il y a là aussi l’arnaque colibriste des « bonnes pratiques ». Cette injonction au « numérique responsable », à la consomm’action, repose sur le faux-semblant libéral qui met tout le monde au même niveau : « Après tout, vous êtes libres, c’est une question de choix » - et sur son corollaire immédiat « si le monde va mal, c’est donc que vous ne faites pas les bons choix, vous n’êtes pas assez responsables ». Dans ce piège, que l’École des Mines promeut par son festival, on attend de nous qu’on fasse religieusement pipi sous la douche en éteignant notre brosse à dents connectée, pendant que l’économie continue de ravager le monde.
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L’École des Mines, une des plus prestigieuses écoles d’ingénieurs de France dont le but initial était de former des cadres garde-chiourmes de l’industrie minière, est notamment financée par la Fondation Mines Telecom. Parmi les mécènes de cette dernière, les plus notoires sont ArianeGroup, Inéo Defense, MBDA, Safran, Thales, Naval Group, Dassault, Airbus. On a du mal à voir toutes ces entreprises de l’armement (dont les plus grosses sont impliquées dans la fabrication de la bombe atomique) s’émouvoir des « impacts environnementaux » ou du « numérique décolonial ». S’il est besoin de le rappeler, leur fond de commerce, c’est la guerre ! Le contraire donc de la préservation de l’environnement ou de l’« émancipation des peuples ».
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Mais ce n’est pas tout, parmi les partenaires privilégiés de l’École des Mines, on trouve aussi ST Microelectronics qui lui finance au moins une dizaine de thèses. Cette boite qui produit des puces électroniques et dont Macron est venu lancer l’agrandissement à l’été 2022 en pleine canicule, a une consommation d’eau démentielle (336 litres/seconde). D’un bout à l’autre de la planète, on lutte contre ce type de prédation : « De l’eau pas des puces » à Grenoble, « Agua para la gente, no para las empresas » en Uruguay. Vous avez dit « impacts environnementaux » ? Foutage de gueule, regardez plutôt avec qui vous bossez.
Si nous critiquons cette rhétorique mortifère - récupération de la critique, grand messe de la soi-disant « transition » -, c’est qu’elle est mise en œuvre partout. On trouve ainsi une Agnes Pannier-Runacher, ministre de la « transition », nous parler d’une « gestion responsable » de la future mine de lithium censée s’ouvrir bientôt à Échassières dans l’Allier. Échassières, c’est cette petite commune dont les sols sont déjà pollués aux métaux lourds (jusqu’à 7 fois les seuils de risque pour l’arsenic) suite à l’exploitation de tungstène dans un passé assez récent ...
Quoi qu’en disent les acceptologues et autres évangélistes de la société industrielle, il n’existe pas plus de numérique responsable que de mine propre ou de kangourous volants. Charge à nous de leur faire comprendre que nous ne sommes pas dupes (ni des imbéciles).
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Article complet avec les liens et images : https://lenumerozero.info/Festival-du-numerique-responsable-quand-l-Ecole-des-Mines-nous-prend-pour-des-6757
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