En attendant la 2e vague, le tsunami qui détruit le vivant, nos existences et le climat continue

Sécheresse, incendies, canicule, pesticides, bétonnages, répression...

samedi 15 août 2020, par Camille Pierrette.

Pendant qu’on essaie de respirer un peu entre deux canicules, ou de prendre quelques bouffées d’air frais entre deux ports de masques obligatoires contrôlés par la police, la grande Machine à broyer et à détruire continue de plus belle.

Après une longue période d’assignation à résidence surveillée (confinement) où les délires sécuritaires l’emportaient très largement sur les motifs sanitaires, ça continue cet été avec les discussions sans fin sur le port du masque et son utilité.
Ok cette pandémie de coronavirus est sans doute grave, et il y a sans doute des mesures à prendre.
Mais suite aux nombreux mensonges, falsifications et gestions autoritaires du gouvernement, ses infos et ses ordres sont devenus difficilement crédibles, audibles.
On lit des messages contradictoires provenant de médecins et scientifiques (voir avis contraire).
On est tellement dépossédé de toute autonomie, les intérêts et les conflits d’intérêts sont tellement puissants, les incertitudes scientifiques restent grandes ; il est donc difficile de savoir à quoi s’en tenir. La situation reste assez confuse. Dans le doute, restons prudents, mais sans pour autant laisser un chèque en blanc au gouvernement et à ses sbires.

D’autant que les puissants utilisent toujours tout événement hors norme pour faire avancer leurs pions (5G, enseignement numérique, dématérialisation de la vie sociale, répression de toute contestation, individualisation des problèmes, fichage, reconnaissance faciale, utilisation de drones...).
Comme il n’y pas de démocratie réelle et que les peuples sont considérés, et fabriqués, par les pouvoirs comme des troupeaux sans cervelle, le gouvernement utilise comme d’habitude en priorité la coercition autoritaire et la gestion policière.

Mais ce qui est certain, c’est qu’on ferait mieux de s’intéresser aux questions sociales, écologiques et climatiques plutôt que de se perdre dans des débats sans fin sur le masque et la venue ou pas d’une deuxième vague de covid-19.

covid-19 < crise économique < catastrophes climatiques/écologiques

Le masque est un peu l’arbre qui cache la forêt

Même si cette pandémie est très pénible, n’oublions pas qu’elle a été favorisée et aggravée par la civilisation industrielle, et ensuite les politiques capitalistes gouvernementales désastreuses ont considérablement affaibli les moyens sanitaires.
Et d’autre part, les désastres en cours et à venir dus au système en place sont et seront bien pires que le coronavirus, surtout si on laisse se continuer la grande Machine et ses agents.

Au lieu de discrourir sur les masques et le nombre de cas positifs, on ferait mieux de s’organiser pour stopper la civilisation industrielle et son capitalisme, pour destituer les pouvoirs étatiques et économiques, pour commencer à construire à la place des sociétés vivables et soutenables, donc pratiquant la justice sociale, la démocratie directe, des systèmes de production compatibles avec l’égalité sociale et les données écologiques laissant la vie s’épanouir.

On verra dans les mois qui viennent, mais pour l’instant le « monde d’après » continue de plus belle la folie de celui d’avant le confinement. Les applaudissements de soignant.e.s ne se sont pas transformés en rebellion durable. La plupart des personnes continuent à se préoccuper uniquement de leurs affaires, de leur survie à court terme, en laissant faire le régime et les rouleaux compresseurs de la grande Machine.
Et bien sûr les puissants continuent à vouloir s’enrichir en aggravant la destruction du vivant (voir où vont les milliards, et les projets industriels accélérés) et les dispositifs antisociaux (les licenciements ont commencé, facilités par les lois « Travaille ! »).

Heureusement, localement, certaines batailles sont gagnées, comme à Roybon.

Le capitalisme et son monde n’ont, et n’auront jamais, aucune « solution » vivable à proposer. Cette Machine ne peut pas fonctionner autrement qu’en pillant, détruisant et asservissant, pour le profit de quelques uns.
Elle ne peut qu’avancer en laissant derrière elle un champ de ruines.

Cette Machine à surproduire en détruisant et exploitant n’est qu’une vaste illusion, mortelle.
La sorte de confort, surtout matérielle, qu’elle a fournit à une petite partie de l’humanité n’est que temporaire, et elle a été obtenu au prix du sang d’un grand nombre d’humain et de la destruction du vivant et du climat.
Les catastrophes climatiques, écologiques et sociales en cours et à venir emporteront ces « progrès » et imposeront des conditions de vie, et de mort, bien pires (famines, cataclysmes divers, longues canicules, incendies dantesques, misère...) que les pénibilités qu’on a voulu s’éviter.

Sortons de cette folie illusoire au plus vite, visons d’autres motifs d’évolution et de satisfaction que la consommation, la puissance prométhéenne et le pouvoir, comme par exemple l’amitié, la création, la vie politique locale, l’entraide, la convivialité, la contemplation du monde, l’amour...

La solution n’est pas de continuer le délire productiviste avec toujours plus de technologies, mais de ralentir très fortement, de simplifier, et de partager les richesses. Mais les puissants ne veulent surtout pas renoncer à leur pouvoir et à leur argent, c’est pourquoi ils refusent, déforment et critiquent toute forme de décroissance. C’est plutôt leur système qui mène à la ruine et à la misère pour toustes, tandis qu’une bifurcation radicale et la fin des classes de riches permettraient une bonne vie pour toustes.

A quand une énorme vague de résistance ?

- voir aussi :

P.-S.

Pendant ce temps, la répression continue, avec les exactions policières, les interdictions de manifestations qui se profilent...

Foutage de gueule stratosphérique :

🔴 Le 21 juin, pour la fête de la musique en hommage à Steve, la ville de Nantes était mise en état de siège et tout rassemblement interdit au nom de la « menace sanitaire ». Au même moment, les grandes surfaces et le Puy du Fou réunissaient des milliers de personnes en toute tranquillité juste à côté.
🔴 Aujourd’hui, scénario identique : le gouvernement interdit les rassemblements de « plus de 5000 personnes » jusqu’en octobre, mais autorise le politicien d’extrême droite De Villiers à remplir son parc d’attraction.
🔴 Les interdictions sont réservées à la plèbe, pas aux amis de Macron. Qui peut encore nier que le gouvernement utilise l’état d’exception sanitaire pour interdire les mobilisations et comme une arme de guerre sociale ?

(post de Nantes Révoltée)

En attendant la 2e vague, le tsunami qui détruit le vivant et le climat continue, et la répression aussi

Forum de l’article

  • En attendant la 2e vague, le tsunami qui détruit le vivant, nos existences et le climat continue Le 19 août 2020 à 00:56, par Camille P

    Quelques réflexions salutaires sur l’histoire :
    - Deux vocables infâmes - « L’arrêtducrime, c’est la faculté de s’arrêter net, comme par instinct, au seuil d’une pensée dangereuse ». Forme achevée de l’autocensure évitant le « crime de pensée », cette « stupidité protectrice » garantit l’orthodoxie dans 1984. L’on a perçu ces derniers temps des résonances du roman, comme si l’état d’urgence sanitaire laissait entrevoir une réalité dystopique. Le renforcement du contrôle qui, sous prétexte de limiter les propos de « haine » et les affabulations calomnieuses, discrédite la parole contraire, semble sonner le glas de la libre pensée. À l’infantilisation des esprits qui, avant le choc viral, faisait plutôt songer à Brave New World s’ajoute la mise en garde, dictant de s’en tenir au discours officiel, qui rend la question suspecte, voire impensable : le « monde d’après » a des accents plus orwelliens.

    La « transparence » moderne est un piège du langage qui fait croire à l’événement sans ombres. Retenant deux termes récurrents dans la sphère médiatique (en France comme en Italie), Giorgio Agamben en sanctionne l’usage, arrachant le masque de la bien-pensance. L’un des mots favoris du moment tendrait à promouvoir une conception naïve de l’action politique, faisant la part belle au hasard et négligeant les agissements plus ou moins secrets qui relèvent de l’intérêt.

    Effet de la révolution numérique, la démocratisation du dire fait émerger un questionnement mêlé sur le pouvoir, qui n’exclut pas les représentations fantasmées. Mais la tentation coercitive traduit plutôt la faiblesse d’un gouvernement qui, s’en remettant aux avis d’un « conseil scientifique », peine à légitimer son action politique. Quelle force nous gouverne en régime d’exception ? L’obligation d’avancer masqué ne devrait-elle pas réveiller le sens critique ?
    (...)

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  • En attendant la 2e vague, le tsunami qui détruit le vivant, nos existences et le climat continue Le 16 août 2020 à 20:25, par rutabaga

    Les courbes que je montre dans mon article du 15 aout confirment ce que dit le Pr Yonathan Freund .
    Quand il dit « En revanche, il faut se poser la question : veut-on totalement arrêter la circulation du virus ? » , je formulerais autrement.
    Je dis : Il y a une stratégie qui consiste à vouloir arrêter la circulation du virus pour se préparer à l’attaque prochaine. Cette stratégie n’est pas complètement idiote mais je ne vois pas les choses comme cela.
    Pour moi le virus d’aujourd’hui est endormi. Rien ne prouve qu’il se réveillera un jour. Pour moi ce sera une autre histoire. Si à ce moment là il y a encore un virus réveillé dans le monde il arrivera en France par l’extérieur et l’épidémie recommencera. Et sinon il ne se passera rien.
    L’erreur du gouvernement c’est de croire que l’on va respecter des consignes strictes en permanence. Faire un effort au moment de l’épidémie, c’est possible mais pas tout le temps. Donc leur stratégie n’est pas la bonne.
    Ils ont joués les radins sur les enquêteurs de cluster et donc leur système foire.Ils veulent se rattraper avec des mesures générales mais cela ne fonctionnera pas parce que le problème n’est pas général.

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  • En attendant la 2e vague, le tsunami qui détruit le vivant, nos existences et le climat continue Le 16 août 2020 à 12:31, par Auteur publieur

    Dans la catégorie des critiques des mouvements qui minimisent l’épidémie et les risques :
    - Covid : Quel camp choisir ? - Comme contribution au débat, nous avons reçu ce texte de Richard Greeman, vétéran de la gauche radicale américaine, qui vit entre New York et Montpellier et est donc familier des réalités politiques et sociales des deux cotés de l’Atlantique.

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  • En attendant la 2e vague, le tsunami qui détruit le vivant, nos existences et le climat continue Le 16 août 2020 à 12:24, par Auteur publieur

    Dans la catégorie des critiques des discours de peur officiels :
    Pr Yonathan Freund médecin-urgentiste à l’hôpital de la Salpetrière : "Il n’y a eu aucune reprise nulle part !"
    Déclaration qui émane du chef de service des Urgences du plus grand hôpital de Paris :
    « C’est difficile de rester silencieux. Quand je vois le délire alarmiste qui envahit les médias et les réseaux sociaux, et qui fait fi de toute mesure. Des journalistes qui infantilisent, ceux qui veulent punir les français mal disciplinés. Alors on va debunker un peu. Ma position n’est pas imprudente. Je livre une analyse que j’espère circonstanciée et critique des données. Je rappelle que si mon hypothèse est contredite par les chiffres, alors on pourra agir et ce ne sera pas trop tard.
    Le délire de certains spécialistes en rien sauf en plateau télé et en consultation privée, n’ayant jamais vu un patient COVID, qui nous apprennent que l’épidémie reprend : rien ne justifie ces discours. A part la peur. Voilà deux mois qu’il existe des arguments pour douter d’une seconde vague meurtrière et d’une reprise de l’épidémie. Les épidémiologistes chefs d’entreprise vendeurs de modèles nous prédisaient 80 000 morts à la levée du confinement même avec gestes barrières. RAS.
    Il n’y a eu aucune reprise nulle part. Les événements et comportements qu’on adorait critiquer (fête de la musique, manifestations etc.) n’ont causé aucune reprise. Il y a une circulation du virus. Il y a des nouveaux cas. Mais, et c’est le point central, toujours le même, à ce jour, il y a chaque jour, chaque semaine, de moins en moins de nouveaux cas hospitalisés ou en réanimation. Et ce partout (hors Guyanne). Alors bien sûr, on arrive à un niveau si bas que nous allons forcément voir des hausses. Quand on est tout en bas, ça ne peut qu’augmenter. Le virus n’est pas mort je le rappelle. Mais est-ce nécessaire de dire qu’on a un signal de reprise quand on passe de 1 à 3 par semaine ? On va arriver à un bruit de fond. En tout cas dans les régions déjà très touchées.
    Le R est à 2 et quelques en Bretagne. Alerte ! Mais non. Il y a juste eu des clusters et des dépistages systématiques. Donc des cas. R (on l’a déjà dit) n’a aucun sens quand l’épidémie est au point mort, outre des clusters. Aucun sens. Sur toute la Bretagne, on est passé de 6 hospitalisations la semaine dernière à 8. Est-ce une explosion ? Soyons sérieux. Bien sûr qu’il y aura toutes les semaines des régions qui verront une augmentation des cas. On part de tellement bas. En Mayenne alerte rouge ? Quasi zéro hospitalisations. Zéro.
    La décision d’imposer le port du maque est très difficile à comprendre. Pourquoi avoir pris cette décision au moment où tous les indicateurs sont au vert ? Quel est le plan ? Pour combien de temps ? Faut-il vraiment changer la société pour une durée indéterminée sans savoir si c’est nécessaire, et surtout sans savoir ce qui fera revenir en arrière ? Nous sommes nombreux à être d’accord : dans les régions fortement touchées, l’immunité est importante. Probablement suffisante, l’immunité n’est pas uniquement visible sur la sérologie. Il n’y a aucune reprise nulle part dans le monde là où l’épidémie a frappé violemment. Aucune.
    Pourquoi cette décision du port du masque obligatoire ? Pour protéger les personnes vulnérables ? Mais les personnes vulnérables se protègent. Elles peuvent respecter strictement les mesures de distanciations et autres. En revanche, il faut se poser la question : veut-on totalement arrêter la circulation du virus ? Je pense que c’est illusoire. Ou alors j’espère que vous avez du temps devant vous. La solution de le laisser circuler tout en le contrôlant est probablement la bonne. Certains disent « pour protéger les personnes vulnérables, protégez-vous ». C’est peut-être faux. Pour protéger les personnes vulnérables, protégez LES, mais si vous êtes malades puis immunisés, vous les protégerez à vie. Attention, je ne dis pas qu’il faut disséminer le virus partout. Mais vouloir à tout prix arrêter sa diffusion, partout, est illusoire et pas forcément un bon calcul à long terme.
    Il n’y a pas d’autre plan cohérent que de poursuivre les mesures de distanciations sans les renforcer, en pouvant assouplir selon l’évolution, et surveiller les vrais indicateurs (pas les appels à SOS médecin qui augmentent au début des vacances et face à l’alarmisme ambiant). Il y a une part d’incertitude dans cette maladie. Tout le monde est d’accord là-dessus. Mais pourquoi la prendre systématiquement sur le pire scénario possible ? Pourquoi une telle symbiose des médias, « experts » etc, alors que c’est incertain ? Ce n’est pas logique."

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