En France les motifs de révolte collective ne font qu’augmenter ! Luttons ensemble pour gagner au lieu de subir secteur après secteur

Quelques analyses et mises en perspective pour les gilets jaunes et autres

jeudi 14 novembre 2019, par Camille Pierrette.

Quelques analyses et mises en perspective, en deux parties, après les dernières conséquences brutales du régime (immolation d’un étudiant à Lyon, suicide d’un agent technique dans un collège) et après certaines réformes antisociales de l’assurance chômage, projets libéraux pour abîmer les retraites... :

Ne nous suicidons pas, luttons ensemble avec rage solidarité !

#LaPrecariteTue - On achève bien les étudiants

Après les suicides à France Telecom, à la Poste, à la SNCF, chez les agriculteurs et les enseignants, dans les services hospitaliers, c’est au tour des étudiants de se suicider !?
Même des policiers se sentent « abandonnés » et se suicident alors que pourtant le régime s’en sert pour se maintenir par la force, les mutilations et les coups.
Face au régime autoritaire et à la folie capitaliste, bientôt des suicides en série au collège, en primaire ?
Au lieu de nous suicider, il y a pourtant mieux à faire, ...ensemble lutter, en brisant la peur et l’isolement, solidaires et déterminés.

Les responsables de la précarité qui tue ne sont pas seulement les présidents Sarkozy, Hollande et Macron. Ces tyrans ne sont au fond que les agents zélés, contraints mais surtout volontaires, du système économique totalitaire en vigueur.
La précarité, la pression permanente, la tendance à l’extrême-droitisation, le rejet des français musulmans, la traque mortelle des exilé.e.s, la libéralisation, la perte de sens, la violence du travail, les atteintes à la santé, les privatisations, la brutalité des plans de « réformes » et des hiérarchies ne sont pas juste un hasard, un dysfonctionnement, c’est une stratégie ferme voulue et planifiée par les autorités et le capitalisme.
Des améliorations réelles ne viendront pas de quelques réformes, non-reculs et projets bloqués/reportés. Notre survie impose de lutter collectivement pour un changement radical DE société. Ce mode de production, ces institutions antidémocratiques, cette civilisation industrielle sont fondamentalement néfastes, les repeindre en vert où limiter certaines conséquences ne changera rien.
A l’image des gilets jaunes et d’autres, nous devons à présent lutter en même temps et complices au lieu de subir, de juste protester et manifester, de nous suicider ou d’encaisser des burn out.
Ne faisons pas plaisir aux tyrans et autres capitalistes, ne nous suicidons pas, ne sombrons pas dans l’apathie et la résignation, (re)levons-nous !
Peut-être que les étudiants vont se mettre eux aussi en grève illimitée à partir du 5 décembre, voir avant ?

Que ce soit pour les questions sociales, écologiques, pour la liberté d’expression, pour lutter contre les ghettos et la répression policière généralisée, seule l’autodéfense populaire, le déploiement partout d’une résistance multiforme organisée et offensive peuvent renverser la vapeur et permettre de sortir de la résignation et de la peur.
L’autodéfense populaire, la résistance collective, sont nos armes contre la guerre que nous mène les puissants et le capitalisme.

#REVOLUTIONEVERYWHERE
Grève générale longue et sans merci à partir du 5 décembre !

La précarité tue, la lutte et la solidarité sont nos armes

Ne nous focalisons plus sur Macron et sa clique d’éborgneurs

Précarisation accrue des chômeurs, casse des services publics, privatisations, perte de sens, retraites libéralisées, vie chère, destructions accélérées du climat et du vivant, répression féroce... Les motifs de révolte collective ne font qu’augmenter !

Si par mégarde vous n’avez pas encore trouvé une bonne raison de vous révolter profondément et définitivement, le régime macroniste vous en fourni toutes les semaines !
Les cheminots et travailleurs SNCF sont comme plein de le monde confrontés de plein fouet au rouleau compresseur capitaliste, qui ira toujours plus loin dans la casse sociale et l’extrémisme ultralibéral si rien ni personne de l’arrête.
Comme avec les chômeurs et les autres travailleurs, le gouvernement est là pour niveler par le bas et les merdias enfoncent le clou du discrédit et de la division pour mieux régner sur les ruines.
Mais le ras le bol monte, et les cheminots sont en bonne voie de « giletjaunisation » et d’émancipation vis à vis de leurs syndicats.
Avant et après le 5 décembre, les sempiternels bégaiements sur le mode « les grévistes prennent honteusement en otage les clients (usagers c’est fini) et les travailleurs qui se lèvent tôt » ne convaincront que les éditorialistes du sérail et le bloc bourgeois, car le petit peuple sera en grève également et/ou dans la rue, soit pour tout brûler, soit pour virer TOUTE l’oligarchie, soit pour tout reconstruire d’une manière soutenable et fraternelle, soit les trois en même temps.
Les merdias et les gouvernements ayant fait depuis des lustres un travail de sape et de dénigrement, beaucoup de gens considèrent les chômeurs comme des feignants, des tire au flanc, des pompeurs d’argent public, des magouilleurs et parasites qui prennent l’argent des honnêtes travailleurs. Les expressions « y z’ont qu’à travailler », « si on veut on peut », « y a plein d’emplois non pourvus ».... et autres inepties sont répétées en boucle tant par les éditocrates lèche botte des milliardaires que par des petites gens aveuglées par les propagandes capitalistes assénées à longueur d’antennes.
Le régime et ses alliés comptent sur les bourrages de crânes qui traitent les chômeurs en parias infériorisés pour faire passer comme une lettre à la poste leurs nouvelles mesures qui attaquent violemment les droits des chômeurs.

Finie les luttes catégorielles pour des miettes, obligé de tout destituer et tout reconfigurer autrement

Mais peut-être qu’à présent chômeurs et travailleurs (qui sont en réalité les mêmes) ne sont plus dupes et vont se révolter pour de bon, non seulement contre ces mesures antisociales, contre le gouvernement, mais surtout contre toutes les bases du capitalisme lui-même ?
Car ce sont bien les dogmes du capitalisme qui posent problème : le marché du travail, le salariat, la concurrence « libre », la compétition de tous contre tous, l’accumulation du capital, les jeux boursiers indécents, le fait même de donner une valeur subjective aux biens et services en fonction du Marché, la captation par les possédants de la Valeur produite par les travailleurs, la propriété privée des moyens de production, des terres et de l’immobilier, etc.

A présent, le capitalisme galvanisé par le macronisme veut racler tout ce qui reste à racler au profit des plus riches. Retraites, droits au chômage, ressources naturelles, animaux, sols, biens publics, fonctionnariat...., tout est détruit, pillé, privatisé jusqu’au bout pour que le capitalisme puisse continuer sa croissance et les actionnaires s’enrichir.
A présent, dirigeants sociopathes et capitalistes vampires ne veulent plus (cynisme et extrémisme) et ne peuvent plus (baisse de la croissance oblige) lâcher quelques miettes pour que les peuples restent à peu près tranquilles et supportent bon gré mal gré leur exploitation et la destruction de leurs conditions de vie.
Les capitalistes et leurs obligés politiciens comptent à présent sur la matraque et le LDB plutôt que sur « le pain et les jeux » pour que le bas peuple se tienne sage.

A présent, les conséquences désastreuses du capitalisme et de la civilisation industrielle, qui déjà détruisaient en grand les humains et le vivant partout sur Terre, mettent en péril le fonctionnement même de la planète (le climat, les cycles de l’eau...), les bases du vivant (sols, eau, écosystèmes...). Si on laisse faire les macron, les blocs bourgeois, les multinationales, le capitalisme et les Etats, la planète deviendra à peu près inhabitable, on risquera davantage de guerres et de néo-fascismes, des écocides monstrueux (y en a déjà), et il est probable que l’humanité n’y survive pas.
On est donc face à des enjeux gigantesques et existentiels. Davantage de monde va t-il réagir pour de bon à l’image des gilets jaunes ou continuer dans le déni suicidaire, l’autruche, la soumission, la peur, la foi dans les technologies, le repli individualiste, l’illusion du développement durable ou du capitalisme vert, la résignation... ?

J’évoque tout ça parce qu’il faut bien comprendre qu’à présent l’important n’est plus de s’opposer à telle ou telle mesure gouvernementale plus pourrie que les autres, mais de voir plus loin, non seulement faire chuter le gouvernement et son tyran en chef, mais arrêter le capitalisme et ses destructions, sortir du dogme du salariat et du travail, inventer autre chose que l’économie sur fond de classes sociales en concurrence.

A présent, il faudra que les travailleurs et les syndiqués débordent les syndicats réformistes, et organisent eux-mêmes une grève générale longue et dure, en faisant jouer comme d’antan la solidarité pour tenir. Car les dirigeants syndicaux se coucheront très vite dès que macron lâchera quelques miettes.
De plus, obtenir une amélioration, un non-recul ou un report de certaines réformes libérales ne changera en rien la domination et la destruction capitaliste, ne touchera en rien au régime politique antidémocratique, et n’arrêtera en rien la destruction du vivant orchestrée par ces deux structures totalitaires et écocidaires.

- Tant qu’on reste dans le cadre économique existant, on sera prisonnier, on pourra seulement allonger ou repeindre nos chaînes.
- Tant qu’on reste dans le cadre verrouillé des institutions politiques antidémocratiques en place, on pourra seulement choisir la couleur des dirigeants et de leurs matraques.

On ne peut donc plus se contenter de lutter secteur par secteur, revendication catégorielle par revendication catégorielle, de contrer telle ou telle réforme libérale plus pourrie que les autres.
Le problème, l’attaque, étant globale et sans pitié envers les peuples et la nature, on doit y répondre aussi de manière globale et déterminée, en attaquant les sources des problèmes et pas telle ou telle conséquence plus néfaste que la moyenne. Etre radicaux dans l’analyse et les objectifs, et accepter/développer toute une diversité des modes d’actions sans se soucier des indignations et critiques du régime qui crieront à la violence et à la prise d’otage.
Car les extrémistes brutaux c’est eux et leurs système politiques et économiques, et c’est ce système (capitalisme, oligarchies électives, civilisation industrielle) qui nous tue, nous broie, et nous prend en otage, nous et nos enfants.

Ne nous focalisons plus sur Macron et ses députés laquais, mais ciblons plutôt le pouvoir économique, la remise en cause radicale de la propriété des moyens de production, les multinationales qui possèdent les terres, les bâtiments, les usines.... et font et défont la loi et les régimes suivant leurs intérêts.
C’est là qu’est l’enjeu et le pouvoir, macron n’est qu’un sinistre pantin, un larbin minable, un tyran brutal et cynique interchangeable. Sa démission et de nouvelles élections ne seraient qu’un piège de plus pour étouffer la révolte générale et tuer le soulèvement dans les jeux politiciens et vains des appareils institutionnels inchangés.

Si on veut des changements radicaux, la justice sociale, la protection du vivant, il faudra non seulement changer radicalement les institutions politiques, mais on devra s’attaquer aux vrais donneurs d’ordre, les grands systèmes capitalistes et leurs propriétés, pas aux simples exécutants comme macron et sa clique d’éborgneurs et menteurs professionnels qui servent de paravent et de punching ball.

Démocraties directes et locales, destitution radicale des gouvernements et du capitalisme !

« Nous ne retournerons pas à la normalité, car la normalité était le problème »
Echos internationaux entre les révoltes. #Chili #Chile #HongKong

#revolutioneverywhere


Forum de l’article

  • En France les motifs de révolte collective ne font qu’augmenter ! Luttons ensemble pour gagner au lieu de subir secteur après secteur Le 21 novembre 2019 à 09:05, par lilian

    ’sortir du dogme du salariat et inventer autre chose sur fond de classe sociales en concurrences«  : on ne peut qu abonder en ton sens, tout comme prendre conscience que se focaliser sur l éviction de Macron qui engendrera INEXORABLEMENT l avenement dune dirigeante fasciste est loin d etre une alternative »souhaitable". Mais pour mener ces luttes ,si on ne se rapproche pas des plus précaires privés d emplois,ghettoisés ou stigmatisés car racisés...ça ne restera qu un voeux pieux ! Autre point : si une lutte repose sur un meneur charismatique, qu advient il de la lutte si ce dernier ou cette derniere est obligé de se retirer car embastillé ou obligé de se retirer face a la pression de la police ?

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    • En France les motifs de révolte collective ne font qu’augmenter ! Luttons ensemble pour gagner au lieu de subir secteur après secteur Le 21 novembre 2019 à 13:32, par Camille Pierrette

      Oui bien d’accord :
      Les plus précaires, racisés, ghettoisés sont les plus concernés, et sont aussi les plus susceptibles d’agir car ils n’ont plus grand chose à perdre, contrairement aux classes moyennes blanches plus ou moins à l’aise.

      Et c’est clair aussi qu’on doit éviter de « dépendre » de meneurs/meneuses. Faut un max d’autonomie et de personnes qui savent s’organiser et se démerder.
      Faudrait presque faire des sortes de « formations », des « manuels », d’ailleurs pour ça...?
      Car même si la formation se fait toute seule dans la rue par l’action, y a peut-être besoin d’accélérer et asseoir mieux tout ça ?

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  • En France les motifs de révolte collective ne font qu’augmenter ! Luttons ensemble pour gagner au lieu de subir secteur après secteur Le 18 novembre 2019 à 00:31, par Camille Pierrette

    En complément, cet article de Lordon : La précarité tue, le capitalisme tue, le macronisme tue (...) Voilà par quelle sorte de personnages nos existences sont dirigées : des sociopathes. Il aura fallu cinq jours à Macron pour trouver à prononcer un mot d’« empathie ». Il aura surtout fallu un début d’émeute étudiante lui faisant craindre la couche de révolte de trop par-dessus toutes les autres. Frédérique Vidal, elle, dont la fixité de regard ne laisse pas d’étonner, a essentiellement souffert pour sa grille ministérielle. Mais comme à peu près tous les éditorialistes de service. Qui en définitive répondent tous au même type, un type moral, celui de l’époque : une décapitation d’une effigie de Macron, des vitres brisées, des portes de ministère enfoncées les scandalisent ; des suicidés, des éborgnés, des mutilés les indiffèrent. Telle est la tranche d’humanité qui se fait appeler « élite » et revendique le titre à gouverner les autres.
    En réalité, dans le sociopathe, l’inconscient heureux et la brute sont indistinguables. Nous sommes sous le règne des brutes. À ces politiques publiques qui tuent pour avoir méthodiquement créé, et obstinément approfondi, les conditions de l’accident chimique, ou celles du harcèlement en entreprise, ou celles du désespoir par la misère, ou celles des accidents du travail sans surveillance, ou celles de l’épuisement « flexible », ou celles bientôt (déjà) de la mort en couloir d’hôpital, ou celles de l’accouchement en bord de route, il faudrait pouvoir donner enfin leur qualification adéquate : ce sont des politiques criminelles. Pour ne rien dire de la sauvagerie policière, brutes parmi les brutes, auxquelles tout le gouvernement des brutes est désormais suspendu.

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