- Dystopie de taille olympique
- Multiples reccords de mesures policières et coercitives à Paris
DYSTOPIE : QUELQUES NOUVELLES DES JEUX OLYMPIQUES
« Plus vite, plus haut, plus fort » dans l’absurdité
🔴 Une ville entière en cage
44.000 barrières ont été installées par la préfecture de Paris dans tout le centre de la capitale, et notamment le long de la Seine, pour « sécuriser » les épreuves des Jeux Olympiques et la cérémonie d’ouverture.
Cela donne l’impression de rues transformées en poulaillers, cernées par des grilles de deux mètres, de trottoirs exigus cernés de barreaux et de bars inaccessibles. La préfecture explique que ces barrières matérialisent « la zone grise autour de la cérémonie des Jeux ». Un territoire totalement quadrillé, où il faudra un billet ou rentrer.
Ces grillages rendent les pistes cyclables, les trottoirs et des places de parking impraticables. Et pour les personnes à mobilité réduite, c’est tout simplement un enfer, alors que les jeux se revendiquent « inclusifs ».
Ce jeudi « le périmètre antiterroriste de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques sera activé. Plusieurs dizaines de milliers de policiers, gendarmes et agents de sécurité privée seront mobilisés pour votre sécurité » prévient Darmanin. Les parisiens vont souffrir.
🔴 Une grève des danseurs pour la cérémonie ?
Un syndicat des artistes interprètes (SFA-CGT) a déposé un préavis de grève pour le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Il dénonce les « criantes inégalités de traitement » entre les artistes recrutés pour le spectacle. « Nous sommes au regret de devoir annoncer la pose d’un préavis de grève ainsi que pour les prochaines répétitions des cérémonies d’ouverture des Jeux Paralympiques » explique l’organisation dans un communiqué.
Un syndicaliste explique qu’environ « 250 à 300 danseurs intermittents du spectacle », sur les quelque 3.000 employés pour les Jeux, « ont été recrutés à des conditions honteuses, sans défraiement, ou sans connaître le montant de la cession des droits voisins ». Dans certains cas, les rémunérations vont de 1 à 10, et les défraiements varient de façon arbitraire.
🔴 Les policiers ont le cafard
C’était l’une des mesures honteuses en amont des Jeux : 3000 étudiant-es de région parisienne ont été expulsé-es de leurs logements du CROUS pour y héberger le personnel et les policiers installés en masse à Paris pour l’évènement. Malgré les protestations des syndicats étudiants, ces réquisitions de logements ont bien été réalisées.
Sauf que les policiers se plaignent. Ils ont diffusé des images de cafards dans les chambres, d’humidité ou encore de moisissures dans les réfrigérateurs, dans une résidence du CROUS située dans le 18e arrondissement de Paris. Pourtant, l’administration avait « rénové » certains appartements après le départ des étudiant-es, c’est dire l’état dans lequel ils devaient être.
« Malheureusement lorsqu’ils sont arrivés ici et qu’ils ont pris position (sic) des chambres, ils se sont très vite aperçus que nombre d’entre elles étaient limites insalubres » explique un flic du syndicat Alliance. On aimerait la même indignation pour les cellules de garde à vue.
La direction du CROUS de Paris annonce qu’elle va désinsectiser, nettoyer et régler les problèmes dénoncés par les policiers, le tout en urgence et précise : « On a eu d’autres soucis d’évacuation, de plomberie, d’éviers bouchés... que nous avons traités ».
Les étudiant-es, qui pointent depuis des années à juste titre l’insalubrité de leurs logements ont été méprisés, ignorés, et jamais le CROUS n’avait bougé. Il suffit que ce soit des policiers et leur puissants syndicats qui se plaignent pour obtenir une réaction immédiate. Un crachat au visage.
🔴 Nettoyage social
Mercredi 17 juillet au matin, deux campements de sans-abris, principalement occupés par des exilé-es et regroupant 150 personnes au niveau du pont de Flandre et 80 personnes vers le pont de Stains, dans le nord de Paris, ont été expulsés par la police.
Lors de ces opérations, des équipes de nettoyeurs étaient chargées d’enlever et jeter les tentes. Sur les trois derniers jours, « 500 personnes ont été évacuées sur les secteurs du quai d’Austerlitz, les bords du canal de l’Ourcq et aussi du canal Saint-Denis » expliquent des associations d’aide aux sans-abris, qui dénoncent « le sprint final du nettoyage social » avant la cérémonie d’ouverture du 26 juillet.
Depuis des mois, les exilé-es et les sans-toits subissent des expulsions massives et des éloignements de Paris, pour cacher la misère lors de la compétition.
🔴 Billetterie en crise
Neuf jours avant le début des Jeux olympiques, près de 3 millions de billets sont encore en vente. Pour l’instant, 8.7 millions de billets ont été vendus pour les Jeux olympiques et un million de billets pour les Jeux paralympiques. Il reste donc un quart de places vacantes, ces Jeux ne font pas le plein.
Et les perspectives capitalistes, tant mises en avant il y a encore quelques mois, de spéculer sur l’immobilier en louant des appartements et des chambres hors de prix à des flots de touristes pigeons ont déjà été douchés. Tant mieux.
(post de Contre Attaque)